Mario Draghi était attendu et il a répondu présent. Après la prise de
position de la Cour de Justice de l’Union Européenne légitimant les programmes
d’achat d’actifs, après la déconnexion du franc suisse de l’euro, la BCE avait
les mains libres pour lancer son quantitative easing.
Après des mois de tergiversations, c’est une révolution. Le programme est conséquent
avec des achats à hauteur de «60
milliards d’euros jusqu’à fin septembre 2016 et (...), quoi qu’il en soit,
jusqu’à ce que nous constations un ajustement durable de la trajectoire
d’inflation conforme à notre objectif d’atteindre des taux d’inflation
inférieurs mais proches de 2% à moyen terme», a indiqué Mario Draghi. Le plan débutera
au mois de mars et l’une enveloppe globale pourra atteindre 1.140 milliards
d’euros.
20% du risque sera supporté par la BCE elle-même, les 80% restant étant
partagés par les banques centrales des pays de la zone euro, limitant ainsi le
degré de solidarité entre contribuables européens lors des futurs achats. Ces
80 % seront réalisés sur la base de la participation des banques centrales
nationales au capital de la BCE. C’est une concession aux Allemands.
Le programme englobera les programmes déjà annoncés, le programme d’achat
de titres adossés à des actifs (asset-backed securities purchase programme,
ABSPP) et le programme d’achat d’obligations sécurisées (CBPP3). Le montant de 60
milliards d’euros annoncé par la BCE fait référence aux trois programmes. Les
achats seront réalisés moins jusqu’en
septembre 2016 et en tout cas jusqu’à ce que le Conseil des gouverneurs observe
un ajustement durable de l’évolution de l’inflation conforme à son objectif de
taux inférieurs à, mais proches de 2 % à moyen terme.
Il ne s’agit pas d’achat sur le marché primaire. En effet, la BCE achètera
contre de la monnaie de banque centrale, sur le marché secondaire, des obligations
émises par les administrations centrales, les agences et les institutions
européennes de la zone euro. Les institutions vendant ces titres pourront
l’utiliser pour acquérir d’autres actifs.
Mario Draghi a souligné que l’Europe ne pouvait pas compter que sur la
seule politique monétaire pour s’en sortir. »Il faut que les
gouvernements et la Commission européenne agissent ». « La politique monétaire
peut créer les bases pour la croissance, mais pour que la croissance
s’affermisse il faut de l’investissement »,
Cette injection de liquidités a pour objectifs économiques de favoriser le
retour du taux d’inflation autour de 2 % à moyen terme et à accélérer le retour
de la croissance. Elle devrait permettre le maintien des taux à des niveaux
historiquement bas avec un meilleur étalonnage des taux.
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