mardi 24 août 2010

Plus de propriétaires mais toujours la pénurie

Le taux d'épargne retenu par l'INSEE comprend les remboursements des emprunts immobiliers. Ces remboursements représentent près de la moitié du taux d'épargne.
Il n'est donc pas surprenant de constater, année après année, que le taux de possession de la résidence principale augmente. Il s'établit à 57,9 %. A partir de 30 ans, les propriétaires occupants sont majoritaires dans toutes les classes d'âge.
Les logements locatifs sociaux constituent 15,7 % des résidences principales en recul depuis 2003. Le parc locatif privé fournit 24,4 % des résidences principales. 18% des logements changent chaque année d'occupants.
La crise du logement demeure une réalité en France. Il y a tout à la fois une inadéquation de l'offre par rapport à la demande au niveau géographique mais également une inadéquation de la taille des logements.

Près d'un tiers des ménages n'est constitué que d'une seule personne. 64 % des ménages n'excèdent pas deux personnes. Le nombre moyen de personnes par ménage est de 2,37 en 2009 contre 2,99 en 1999.
Les personnes seules en location se retrouvent essentiellement dans le parc locatif privé (46 %) contre 37 % dans le secteur social et 25 % en propriétaire occupant. Ces chiffres sont assez logiques. Le parc social a été construit pour accueillir des familles nombreuses ; la faible possession de la résidence principale par les personnes seules s'explique par leur insuffisance de revenus et par une une méfiance des banques à prêter quand il n'y a qu'un seul revenu.

La multiplication des divorces et l'éclatement des familles favorisent la pénurie de logements particulièrement en zone urbaine. Cette pénurie frappe les petites surfaces de un à trois pièces obligeant de nombreux jeunes à recourir à la co-location.

Il n'en demeure pas moins que le surpeuplement concerne 15 % du parc total de logements ; 22 % dans le secteur social et 20 % dans le secteur locatif privé. En proche banlieue parisienne, le taux de surpeuplement peut dépasser dans certaines communes les 25 %.

8,8 % des logement sont vacants (2009) contre 8,1 % en 2005. 70 % des logement vacants le restent moins de 3 ans. La vraie vacance supérieure à 3 ans ne concerne que 2,4 % des logements du parc.

Depuis 2007, la surface par habitant à augmenter pour atteindre 36 mètres carrés (+1,7 %). 37, 2 % des propriétaires occupants possèdent de 5 pièces et plus ; 31,8 % des propriétaires occupants disposent de 4 pièces ; 19,8 % 3 pièces ; 8,2 % deux pièces et 3 % une pièce.

8,8 % des locataires du privé disposent de 5 pièces et plus ; 18 % 4 pièces ; 27,6 % 3 pièces ; 26,9 % 2 pièces ; 18,7 % 1 pièce.

La vacance de longue durée concerne essentiellement des zones rurale où il n'y a pas de demande.

vendredi 20 août 2010

L’épargnant une proie facile

Le passage de 8 à 6 % du déficit public en 2011 et les risques de dégradation de la note de l’Etat par les agences de notation ont incité la Présidence de la République a solennisé la rencontre du Fort de Brégançon à laquelle assistaient notamment le Premier Ministre, le Ministre du Budget et le Ministre de l’Economie.

L’épargnant est a priori la victime désignée de cette prérentrée. Le rabotage des niches fiscales se mue en réduction des niches relatives à l’épargne. Il faut avouer que tous les gouvernements ont reculé devant la remise à plat général des niches car si dans chacune d’entre elles il y a un chien, dans certaines, le chien est un pitbull.

Les niches concernant le cinéma, les DOM/TOM ou la restauration sont moins faciles à démonter que celles beaucoup plus généralistes qui touchent un grand nombre d’épargnants.

Après la fuite organisée du rapport de l’Inspection Générale des Finances qui semble mettre en cause le bienfondé de certains avantages fiscaux accordés à l’assurance-vie et à l’épargne salariale, la voie était ouverte pour le Gouvernement afin d’étriller une nouvelle fois l’épargnant moyen.

Les niches fiscales représentent un manque à gagner de 75 milliards d’euros dont 11 au titre de l’épargne et un peu plus d’un pour l’assurance-vie. Autant dire que l’épargnant n’est pas le principal coupable de l’abyssal déficit public.

Par ailleurs, d’un côté, il est demandé aux Français d’épargner en vue de leur retraite mais aussi afin de financer les entreprises et également l’Etat ; de l’autre, l’épargne longue jugée à maintes reprises insuffisante est frappée à travers un durcissement régulier de son régime fiscal et social. Les prélèvements sociaux ont été accrus ces deux dernières années et le régime de l’assurance-vie a été durci en 2010.

Le nouveau tour de vis dissuadera est un mauvais message adressé à l’épargne de long terme en une période où il est indispensable de relancer l’économie par l’investissement et l’innovation.

mardi 17 août 2010

Rapport de l'IGF sur les niches fiscales dans le domaine de l'épargne financière : un rapport qui tombe à pic

Depuis plusieurs mois, l'Inspection générale des finances travaille sur un rapport très sensible car il vise à évaluer les dispositifs fiscaux et sociaux appliqués aux revenus de l'épargne financière.

L'IGF considère que l'assurance-vie ne joue pas un rôle suffisant en faveur du financement des entreprises, les français privilégiant les fonds euros aux unités de compte. Les incitations fiscales ne permettent pas d'atténuer l'aversion au risque des Français.

Le coût de l'ensemble des niches fiscales en faveur de l'épargne financière coûte 11,5 milliards d'euros à l'Etat (2009) ce qui représente plus de 5 % du montant des sommes épargnées. Selon ce rapport, « aucun objectif prioritaire ne se dégage de cette profusion de dispositifs fiscaux, qui se sont accumulés au fil du temps, sans logique ni cohérence identifiables ».

Ce constat n'est pas révolutionnaire. Les incitations fiscales manquent cruellement de cohérence. Elles concernent toutes les catégories de produits et répondent tant à des objectifs sociaux (Livret A) qu'à des objectifs d'allègement de la facture fiscale pour les contribuables les plus imposés (via l'assurance-vie).

L'assurance-vie qui concerne 14,5 millions de Français coûterait à l'Etat 1,2 milliard d'euros est dans l'oeil du viseur. Or si les Français ne placent plus leur épargne en unités de compte, c'est du fait de la crise financière et économique. Echaudés par les pertes subies depuis 2008, ils privilégient les placements sûrs comme les fonds euros. Les actions ne représentent plus que 18 % de l'encours de l'assurance-vie. Le changement de la réglementation prudentielle qui devrait entrer en vigueur d'ici le début de l'année 2013 devrait accentuer cette tendance.

Le gouvernement réfléchit à un durcissement de la fiscalité en reportant de 8 à 12 ans la durée à partir de laquelle le taux du prélèvement fiscal est de 7,5 %. Il pourrait recréer un produit spécifique pour les actions.

Les incitations à la détention d'actions sont également jugées inefficaces. Il faut souligner que 15 % des Français détiennent des actions. Le coût des incitations est évalué à 6 milliards d'euros.

Le coût de l'exonération du Livret A est d'un milliard d'euros mais nul n'en conteste l'utilité.

Ce rapport tombe à propos au moment où le gouvernement recherche désespérément de l'argent pour combler l'abyssal déficit.

Il n'en demeure pas moins que la véritable question est d'inciter les Français à épargner sur le long terme et de préparer leur retraite

dimanche 8 août 2010

Les Etats-Unis comme l'Europe

L’économie américaine se caractérisait par sa capacité de créer des emplois, par la faible durée du chômage et par sa faculté à régénérer, en permanence, son industrie. Hors après la crise de 2008, ces spécificités semblent s’estomper avec, à la clef, un alignement des Etats-Unis sur l’Europe.

La destruction de 131 000 emplois au mois de juillet est tout un symbole. Le taux de chômage est de 9,5 % soit un taux comparable à celui de la France. Plus grave pour les Etats-Unis, 45 % des chômeurs sont à la recherche d’un emploi depuis plus de 6 mois, soit 6,6 millions de personnes.

La dégradation du taux de chômage est imputable au ralentissement de la croissance qui est passé de 3,7 à 2,4 % du premier au second trimestre. Le haut niveau des stocks des entreprises pèse sur l’activité. Par ailleurs, la fin du recensement a conduit à mettre un terme à 200 000 CDD.

La remontée du dollar risque de freiner le rééquilibrage de la balance commerciale.

Au-delà de ces facteurs conjoncturels, les Etats-Unis souffrent des mêmes maux que l’Europe. La désindustrialisation très forte du fait des délocalisations dans les pays émergents se fait ressentir. La reprise économique dopée par les dépenses publiques ne crée pas d’emplois mais des importations. Du fait du sous-investissement chronique, les économies des pays anciennement industrialisés ne peuvent pas tout à la fois répondre aux stimuli de croissance ou développer de nouveaux marchés.

Désormais, il y a une véritable dépendance vis-à-vis des pays émergents qui financent les vieilles économies et qui acquièrent des équipements et bénéficient de transferts de technologies.

Les Etats-Unis ont encore quelques atouts par rapport à l’Europe, sa capacité d’innovation, son dynamisme démographique et le dollar. Néanmoins, ces atouts ne permettent plus de recréer pour le moment un cycle de croissance. L’avenir dépend de retrouver le chemin de l’investissement productif…

vendredi 6 août 2010

L'épargne de 2009, enfant de la crise

En 2009, le taux d'épargne des ménages français a dépassé les 16 % pour atteindre 16,2 % du revenu disponible brut soit un niveau comparable à celui du début des années 80. Cette augmentation s'explique par une augmentation des revenus liée à la désinflation. Par ailleurs, les ménages après la chute de la valeur des actifs en 2008 ont voulu reconstituer une partie de leur patrimoine. le pouvoir d'achat des ménages s'est accru de 1,6 % en 2009 contre 0,4 % en 2008.
Enfin, la crise a incité les Français a renforcé leur épargne de précaution.

Dans les pays européens, l'épargne a eu tendance à progresser mais à un rythme inférieur à celui constaté en France.

Pour 2010, du fait de la légère reprise de l'inflation et de la stagnation de la masse salariale, un tassement du taux de l'épargne déjà constaté au premier trimestre devrait être enregistré sur l'ensemble de l'année.