jeudi 31 janvier 2013

La France est-elle en faillite ?


La question de la faillite de la France est revenue au coeur de l'actualité après la déclaration de Michel Sapin, Ministre des Affaires sociales. Après cette déclaration et son démenti,un sondage CSA pour BFM a été réalisé. Selon cette enquête 62 % des Français pensent que la France est en faillite. Ce sentiment est très majoritaire à droite mais minoritaire à gauche. En revanche, il traverse toutes les catégories socio-professionnelles.

Mais au-delà de la réaction épidermique, la notion de faillite est-elle utilisée à propos. La faillite de la France renvoie t-elle à la faillite de l'Etat ou à la faillite de tous les agents qui composent la France.

La faillite, c'est l'incapacité d'un agent de faire face à ses dépenses. Or, l'Etat peut encore payer ses fonctionnaires, payer les prestations et rembourser ses dettes. Certes, année après année, le poids de l’endettement s'accroît mais pour le moment il n'y a pas eu d' insolvabilité.

Au niveau comptable, la notion de faillite peut se regarder au niveau du bila actif/passif or malgré 90 % de PIB de dettes publique, la sphère publique dispose encore d'un patrimoine positif comme en témoigne les derniers résultats de l'INSEE sur le patrimoine de la France.

Le patrimoine économique national de la France a atteint, en effet, fin 2011, 13 620 milliards d’euros en hausse de 5 % par rapport à 2010 . Il représente environ 8 fois le PIB de la France. En 2011, la France s’est endetté plus à l’étranger qu’on lui emprunte. Le passif financier net a augmenté de 323 milliards d’euros.

La principale richesse de la France provient du patrimoine des ménages qui a atteint 10 411 milliards d’euros en augmentation de 4,1 %, soit 7,9 fois le revenu disponible brut. 74 % de ce patrimoine est constitué d’actifs non financiers, essentiellement immobilier (70 %). Le patrimoine en terrains représente 1 3524 milliards d’euros. Le patrimoine logement atteint 3 563 milliards d’euros.

Le patrimoine financier des ménages qui représente 26 % de leur patrimoine. Le premier actif financier demeure l’assurance-vie avec 1430 milliards d’euros. Les ménages ont également des dettes. Le niveau d'endettement progresse lentement mais demeure plus faible que chez nos partenaires. L’endettement des ménages lié essentiellement à l’acquisition immobilière progresse plus lentement avec une hausse de 4,6 % contre 5,9 % en 2010.

Le patrimoine de la France comprend celui des entreprises. Ainsi fin 2011, la valeur nette des sociétés non financières atteint 2076 milliards d’euros. Les fonds propres des sociétés non financières représentent 6,9 fois la valeur ajoutée contre 7,2 fois en 2010.

Il faut souligner à juste titre que le patrimoine des administrations du fait de l’endettement croissant n’en finit pas de se contracter avec une baise de 13,2 %. Le patrimoine des administrations est de 507 milliards d’euros soit 30 % du PIB. Le passif financier net est de -1256 milliards d’euros en dégradation de 13,2 %.

Si la situation de la France se détériore d'année en année et qu'au bout de la route il y a la faillite, en l'état actuel des choses, il est faux de parler de banqueroute. La capacité de l'Etat à emprunter en est la preuve avec en outre la possibilité de bénéficier de faibles taux. Mais, si le doute s'installe, que la situation économique s’aggrave, il se pourrait alors que le problème de la liquidité et de la solvabilité se pose.

vendredi 25 janvier 2013

La semaine économique et financière 25 janvier 2013



Allemagne, les jeux sont-ils faits ?

La défaite de la CDU en Basse Saxe, dimanche 20 janvier, annonce-t-elle la chute d’Angela Merkel au mois de septembre prochain. Même si à l’occasion des élections passées, la Basse Saxe a souvent joué un rôle d’annonciateur de changements, il n’est pas certains qu’au niveau fédéral, les électeurs souhaitent l’arriver des socio-démocrates. En revanche, nul ne peut exclure le retour d’une grande coalition, associant la CDU/CSU ave le SPD à Berlin. Le vote en Basse Saxe est à mettre en parallèle avec le violent ralentissement de l’économie allemande qui souffre de la baisse des exportations vers l’Europe du Sud. Le taux de croissance est passé de 3 à 0,9 % de 2011 à 2012. Avec la réduction des primes et le développement du chômage à temps partiel, le revenu des allemands pourraient dans les prochains mois se contracter. La Chancelière espère une amélioration de la conjoncture pour la fin de l’année avec une sortie de récession pour plusieurs Etats de la zone euro. Angela Merkel peut également compter sur une grande partie des électeurs qui demandent que l’Europe soit plus libérale et que la mutualisation des risques ne soit pas l’unique solution. D’ici les élections, Angela Merkel ne devrait pas assouplir ses positions même si maintenant la coalition CDU/CSU et FDP ne détient plus la majorité au Bundesrat, la deuxième chambre allemande dont les membres sont désignés par les Länder.


La France qui pleure



En 2012, le chômage aura progressé de 10 %. Le mois de décembre marque une pause avec un chômage stable par rapport au mois de novembre. 3 132 900 personnes (3 389 400 avec les Dom) sont demandeurs d’emploi. En prenant en compte les actifs ayant exercé une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté ainsi de 0,2% en décembre (+10 200 personnes), et de 8,8% sur un an. Soit 4 627 600 inscrits au total (4 917 500 avec les Dom). L’industrie française n’en finit pas de souffrir. PSA comme Renault sont au bord du gouffre, plus le premier que le second du fait de son isolement, de son absence d’alliés présents dans les zones en croissance. Si malgré un taux plus faible que prévu, l’Allemagne a réussi à créer plus de 400 000 emplois, ma France en aura perdu L’indice PMI composite confirme ainsi le retour d’une croissance soutenue, en Allemagne, mais reste pessimiste pour la France. La force industrielle allemande lui permet d’engranger de la croissance tout comme son ouverture internationale plus élevée. La désindustrialisation de la France a abouti à une plus grande dépendance de l’économie aux évolutions du marché intérieur.



L’Europe qui espère une éclaircie



Les indicateurs de croissance du PIB seront connus d’ici une quinzaine de jours. Néanmoins, les premières enquêtes permettent de tracer les contours de la croissance du dernier trimestre. La production industrielle devrait avoir reculé de 4 % au quatrième trimestre  contre une hausse de 0,3 % au troisième. De même les ventes au détail ont certainement  baissé de plus de 1 %  au quatrième trimestre contre une stabilisation au trimestre précédent. De ce fait, le PIB devrait avoir reculé de  0,2 à 0,4 % au quatrième trimestre  2012 au sein de la zone euro.


Certains indicateurs avancés témoignent en revanche d’un retournement possible sur le premier trimestre. Ainsi, le PMI composite a grimpé d’un point en janvier, à 48,2, son plus haut niveau depuis dix mois. Il n’est pas attendu une amélioration sur le premier trimestre du fait de la situation qui a prévalu en fin 2012. L’analyse sur les stocks et les commandes montrent que la contraction de l’activité pourrait se ralentir. Les analystes s’attendent à une sortie lente de la crise. Le pays qui semble encore loin de la reprise est la France qui a amorcé avec retard son assainissement.


France, la semaine fut celle des résultats de l’épargne



Avec une collecte nette de 49,17 milliards d’euros, le Livret A et le LDD ont enregistré leurs meilleurs résultats de leur histoire. Dans le même temps, malgré une collecte positive de 200 millions d’euros au mois de décembre, l’assurance-vie aura connu une année difficile avec une première, une décollecte de 3,4 milliards d’euros. Au niveau encours, l’assurance-vie continue à faire la course en tête avec plus de 1390 milliards d’euros contre 343 milliards d’euros pour le Livret A et le LDD.



Anglais, tirer les premiers



Sortiront-ils ou sortiront-ils pas de l’Union européenne ? le 23 janvier dernier, le Premier Ministre, David Cameron, a-t-il bluffé ou était-il sérieux ? Il a promis qu’un référendum serait organisé sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. Ce référendum ne serait organisé qu’en fin 2017 en cas de victoire de l’actuelle majorité aux prochaines élections législatives. Or, David Cameron accuse un retard de plus de 10 points sur le parti travailliste. Son annonce vise à tenter de renverser le destin en se ralliant le soutien des anti-européens et notamment du parti indépendant UKIP. La sortie de Londres de l’Union européenne aurait un impact négatif pour la City et le secteur financier. En outre, le Royaume-Uni ne bénéficierait plus du marché commun.



Japon, le Gouvernement fait main basse sur la banque centrale



Le nouveau Gouvernement a décidé de recourir à de nouvelles solutions pour tenter de venir à bout de la déflation qui ruine le pays depuis deux décennies. Ainsi un nouvel objectif d’inflation à 2 % a été fixé. Pour l’atteindre, la banque centrale s’est engagée à poursuivre l’assouplissement monétaire. Le Gouvernement a décidé d mettre un terme à l’indépendance de la Banque centrale. Pour sortir de la déflation, les autorités ont peu de moyens et surtout pas les taux. En effet, le taux au jour le jour est déjà à 0,1 %. Il faudra recourir à des moyens dits non conventionnels à travers des rachats de titres et d’émission de créances.



A suivre la semaine prochaine  :



Il faudra suivre aux Etats-Unis en début de semaine la publication des indicateurs portant sur les  nouvelles commandes de biens durables et sur les biens d'équipement. Des hausses sont attendues confirmant la reprise américaine. La confirmation viendra, mercredi, avec a publication du PIB du quatrième trimestre américain. Toujours, en début de semaine sera publié l’indice S&P Case Shiller des prix immobiliers de novembre.


Mercredi, sera connu le résultat du PIB du 4ème trimestre en Espagne. Avec une possible contraction de 0,6 % après une baisse de 0,3 % au trimestre précédent.

Jeudi, Eurostat publiera l’indice du climat économique qui devrait être en hausse. En Allemagne, le rapport sur l’emploi devrait indiquer que le nombre de chômeurs a de nouveau augmenté en décembre, environ 3000 avec une tendance à la dégradation les prochains mois. Néanmoins, le taux de chômage, à 6,9% en décembre, devrait rester inchangé pour le troisième mois consécutif.

Toujours, jeudi, en France, sera connu les dépenses de consommation des ménages en biens du mois de décembre qui permettra d’avoir une idée sur la croissance du quatrième trimestre. Elles sont attendues à la baisse.

Il faudra suivre la fin du Comité de politique monétaire de la Fed et les annonces sur la politique monétaire américaine.

Vendredi, les Etats-Unis publieront le rapport emploi avec à la clef une création de 180 000 emplois permettant d’abaisser le taux de chômage à 7,7 %.

Toujours vendredi sera connu la tendance de l’inflation pour le mois de janvier. Elle devrait poursuivre son évolution à la baisse.


jeudi 24 janvier 2013

2012, assurance-vie, quel bilan ?


L’assurance serait-elle entrée dans une nouvelle ère en 2012 avec une décollecte de 3,4 milliards d’euros. Pas de défiance, il ne s’agit pas de véritable rupture, il s’agit d’une évolution avec la montée en puissance des prestations qui ont atteint sur l’ensemble de l’année 117,6 milliards d’euros.

En revanche, il est exagéré de crier à la défiance car la collecte brute s’élève, en 2012 à plus de 114,2 milliards d’euros. L'année s'est d'ailleurs terminée positivement avec une collecte nette de 200 millions d'euros.

La nouvelle ère de l’assurance est intimement liée à la maturité croissante de ce produit. Une grande majorité des contrats souscrits ont plus de huit ans, permettant ainsi à leurs titulaires d’opérer dans les meilleures conditions des rachats. Les assurés retraités sont les premiers à puiser sur leurs contrats d’assurance-vie tant pour réaliser un projet (voyage ou immobilier) que pour maintenir leur pouvoir d’achat.

Point positif, cette décollecte n’empêche pas l’encours de l’assurance-vie de progresser en 2012 pour atteindre 1391,017 milliards d’euros.

Une collecte nette victime de la crise et de la montée en puissance des prestations

La collecte nette qui était en moyenne de 40 milliards d’euros avant la crise a enregistré son premier recul en 2012.

Une collecte brute qui reste importante

Avec plus de 114,2 milliards d’euros de cotisations, l’assurance-vie reste au-dessus de ses résultats des années 90. Ainsi, en 1997, les cotisations avaient atteint 77 milliards d’euros et, en 1998, 65 milliards d’euros. Il faut souligner, par ailleurs, que les années d’avant crise ont été marquées par des transferts entre produits financiers dont l’assurance-vie a été le principal bénéficiaire. Le changement de la fiscalité des plans d’épargne logement a contribué à un dégonflement rapide de ce produit. Ce processus s’est achevé autour de 2007.

Avec la croissance des prestations, les Français gèrent l’assurance-vie comme un compte-courant

La véritable mutation provient de la croissance des prestations qui ont été multipliées par trois en vingt ans. Elles s’élevaient à 41 milliards d’euros en 1999 et à 53 milliards d’euros en 2002. Elles ont été de 117,6 milliards d’euros en 2012.

2012 ou l’année de l’épargne défiscalisée

L’année 2012 aura été particulière par le relèvement des plafonds de l’épargne défiscalisée, Livret A et LDD, qui a généré pour ces deux produits une collecte nette sans précédent. Certes, les finalités sont différentes entre le Livret A, produit de précaution et de proximité et l’assurance-vie, produit d’épargne longue. La garantie du capital offerte sur le Livret A et sur le fonds euros tout comme les rémunérations les rapprochent. Mais, il faut souligner que le relèvement des plafonds a surtout impacté les livrets bancaires.

Les banques qui doivent améliorer leur ratio de solvabilité ont tenté de conserver leurs clients en ne les incitant pas à placer leur épargne sur leurs contrats d’assurance-vie.

L’immobilier a été, surtout au début de l’année 2012, un féroce concurrent en tant que valeur refuge en période de crise financière d’autant plus que les banques demandent des apports personnels croissants. Avec le changement des règles fiscales et l’atteinte de prix dissuasifs, le nombre de transactions a fortement baissé à la fin de l’année. Il est à noter que cette baisse des ventes immobilières coïncide avec une relative amélioration de l’assurance-vie.

Les taux des fonds euros en baisse mais le plus dur de la pente est passé

La baisse des taux des fonds euros est imputable à l’évolution es taux sur les marchés monétaires et obligataires. En outre, l’obligation pour les compagnies de réduire leur exposition en titres issus de pays à risques (Sud de l’Europe) a pour conséquence une baisse du rendement (choix entre OAT et titres allemands peu rémunérateurs).

Pour 2012, les taux pratiqués tournent autour de 3 %. L’augmentation des prélèvements sociaux qui atteignent désormais 15,5 % ainsi que les menaces sur la fiscalité de l’assurance-vie ont pu dissuader des épargnants à placer une partie de leur disponibilité sur leur contrat. Il faut néanmoins mentionner que les fonds euros bénéficient d’une garantie en capital qui a son coût.

Avec la baisse de l’inflation, le rendement réel brut de l’impôt et frais de l’assurance-vie est de 1,6 point. Après prélèvements sociaux, le taux est de 1,1 %, soit net de tous prélèvements (sur la base de 7,5 %) et d’inflation de 1 % ce qui reste supérieur au Livret A dont le rendement net est de 0,5 point.

Après avoir subi les conséquences de l’effacement d’une grande partie de la dette grecque en 2011 et des opérations de recentrage des fonds euros sur des valeurs sûres et donc moins rentables, les taux de rendement devraient avoir atteint un plancher.

Les unités de compte toujours à la traîne malgré la reprise de la bourse :

Les Français acceptent les unités de compte en haut de cycle boursier ce qui entraîne de nombreux mécontentements au moment des krachs.

Ainsi, les supports UC ont collecté 36,3 milliards d’euros en 2000 avant de baisser à 14 milliards d’euros en 2002 après l’éclatement de la bulle Internet. Ils ont collecté plus de 34 milliards d’euros en 2006 et 2007 avant de rechuter. En 2012, la collecte des UC s’élevait à 15,1 milliards d’euros soit 13,2 % du total de la collecte brute.

A l’exception de 2008, l’encours de l’assurance-vie a toujours progressé. 2008 avait été marquée par la crise financière et la chute des bourses. L’année 2012 a été marquée par la progression de 15 % du CAC 40 du fait des solutions trouvées pour résorber la crise des dettes souveraines.

Les UC représentent 16,09 % des provisions mathématiques au 31 décembre 2012 contre 15,09 % fin 2011.

la maturité des contrats d’assurance-vie

Près des deux tiers des contrats ont plus de 8 ans et près de la moitié ont plus de 12 ans. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les assurés effectuent des rachats car ils bénéficient d’un régime fiscal attractif. Il ne faut pas s’en offusquer car la souscription est intervenue avec un cadre fiscal encourageant les retraits après 8 ans (taux d’imposition de 7,5 % contre 15 % entre 4 et 8 ans et 35 % avant 4 ans avec application d’un abattement de 4600 euros pour un célibataire et 9200 euros pour un couple, les prélèvements sociaux étant perçus chaque année à hauteur de 15,5 %).

Les contrats d’assurance-vie sont majoritairement possédés par des épargnants de plus de 45 ans. Le vieillissement de la population a pour conséquences qu’un nombre accru d’assurés sont à la retraite. Ils sont amenés à puiser sur leurs contrats tout à la fois pour financer tout ou partie de leurs projets, pour effectuer des donations ou pour maintenir leur pouvoir d’achat.

Ce processus ne pourra que s’accentuer dans les prochaines années avec la poursuite du départ à la retraite des générations du baby-boom. Les éventuelles remises en cause des retraites pourraient également contribuer à la décollecte sachant qu’un des premiers motifs de souscription d’un contrat d’assurance-vie est la retraite.

Les enjeux de 2013 entre consolidation et réforme du régime fiscal de l’épargne longue

L’évolution de l’assurance-vie dépendra, en 2013, du contexte économique et des éventuels changements de fiscalité.

La conjoncture française devrait rester dégradée durant le premier semestre avec une possible amélioration en fin d’année avec la sortie de la récession de plusieurs pays d’Europe du sud. L’augmentation des impôts du fait des décisions prises en 2012 devrait pénaliser l’épargne longue.

Le relèvement du plafond du Livret A à 22 950 euros devrait malgré la baisse du taux de rémunération favoriser l’épargne défiscalisée. La forte progression du chômage et l’augmentation des prélèvements constituent, en règle générale, des facteurs favorables au Livret A et au LDD.

L’éventuelle réforme de la fiscalité de l’épargne longue qui devrait faire suite au rapport Karine Berger et Dominique Lefebvre pourrait impacter l’assurance-vie. Plusieurs pistes sont avancées dont le passage de 8 à 10 ans pour obtenir le régime fiscal le plus avantageux. Dans le prolongement du rapport de la Cour des Comptes de 2012 et du rapport Gallois sur la compétitivité, un ciblage plus prononcé des avantages fiscaux sur les unités de compte pourrait être institué.

La baisse du taux du Livret à 1,75 % devrait contribuer à rétablir une hiérarchie des taux entre le court terme et le long terme plus cohérente favorisant les produits d’épargne à long terme.

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mercredi 23 janvier 2013

La fraude fiscale au rapport : interview de Philippe Crevel sur Atlantico.fr


Le syndicat "Solidaires Finances Publiques" vient de rende public un rapport sur la fraude fiscale l'évaluant entre 60 et 80 milliards d'euros. Philippe Crevel a été interviewé par le site Atlantico et a souligné que si la fraude est bien évidemment condamnable, elle est également liée à la complexité et à la lourdeur des prélèvements en France.

mardi 22 janvier 2013

Patrimoine de la France en 2011 : un moindre enrichissement et surtout des dettes accrues



Le patrimoine économique national de la France a atteint, fin 2011, 13 620 milliards d'euros en hausse de 5 % par rapport à 2010 . Il y a une nette décélération car en 2010 la progression avait été de 8,1 % Il représente environ 8 fois le PIB de la France. Cette évolution résulte de la moindre progression des terrains (+5,7 % contre + 8,3 %). Plus grave, le passif financier à l'égard du reste du monde s’accroît. La France s'endette plus à l'étranger qu'on lui emprunte. Le passif financier net a augmenté de 323 milliards d'euros.

le patrimoine des ménages a atteint 10 411 milliards d'euros en augmentation de 4,1 %, soit 7,9 fois le revenu disponible brut. 74 % de ce patrimoine est constitué d'actifs non financiers, essentiellement immobilier (70 %). Le patrimoine en terrains représente 1 3524 milliards d'euros. la progression pour cette composante n'a été que de 3,4 % contre 14,3 % en 2010. Le patrimoine logement s'est apprécié avec une hausse de 9,2 % en 2011 contre 4,5 % en 2010 et atteint 3 563 milliards d'euros. Le patrimoine non financier augmente de 6 % après 8,9 % en 2010.

Le patrimoine financier des ménages qui représente 26 % de leur patrimoine baisse de 0,8 % après une hausse de 5,9 % en 2010. le premier actif financier demeure l'assurance-vie avec 1430 milliards d'euros en progrès de 1,5 % contre 7,6 % en 2010. Les avoirs des ménages en OPCVM et actions diminuent de 7,6 % en 2011, année où le CAC 40 a baissé de 20,8 %. Les ménages détiennent 966 milliards d'euros de titres dont 494 milliards d'actions non cotées. En revanche, l'encours détenu sous forme de numéraire et de dépôts augmente de 5,8 % contre 3,3 % en 2010. Cet encours représente plus de 1200 milliards d'euros à fin 2011. L'endettement des ménages lié essentiellement à l'acquisition immobilière progresse plus lentement avec une hausse de 4,6 % contre 5,9 % en 2010.

Fin 2011, la valeur nette des sociétés non financières atteint 2076 milliards d'euros en augmentation de 16,3 % après 10,7 % en 2010. Les fonds propres des sociétés non financières diminuent de 1,6 % après une hausse de 7 % et représente 6,9 fois la valeur ajoutée contre 7,2 fois en 2010.

Le patrimoine des administrations du fait de l’endettement croissant n'en finit pas de se contracter avec une baise de 13,2 %. Le patrimoine des administrations est de 507 milliards d'euros soit 30 % du PIB. Le passif financier net est de -1256 milliards d'euros en dégradation de 13,2 %.

dimanche 20 janvier 2013

Chômage : François Hollande sera-t-il sauvé par la démographie ?


François Hollande s’est engagé à tout faire pour stabiliser le taux de chômage en 2013. Avec une croissance qui se défile, avec des secteurs clefs de l’économie française comme l’industrie automobile qui n’en finissent pas de payer leurs erreurs de positionnement, comment cette promesse pourrait-être tenue ?

Dans les années 70, il était admis qu’il fallait 3 % de croissance pour diminuer le taux de chômage, dans les années 80 ou 90, 2 % de croissance suffisait. Aujourd’hui, 1,5 % permettrait d’améliorer cette situation. Pourquoi une telle évolution ? Premièrement, notre économie qui est désormais essentiellement tertiaire est plus réactive aux évolutions de la croissance. Elle a amélioré le contenu en emplois de sa croissance. Dans une économie industrielle, une reprise ne nécessite que peu de créations d’emplois ; il suffit de faire tourner un peu plus les chaines et avec une augmentation du taux d’utilisation des équipements. Dans une société de services, un accroissement de l’activité se traduit rapidement par des besoins d’emplois supplémentaires. Aujourd’hui, l’emploi tertiaire occupe 76 % des actifs français, contre 18 % dans l’industrie. En 1974, le secteur industriel portait 38 % des emplois.

La deuxième raison de l’amélioration du contenu en emploi de la croissance est purement démographique. En effet, depuis six ans, les premières générations du baby-boom de l’après seconde guerre mondiale commencent à partir à la retraite. Dans le même temps, arrivent sur le marché du travail des générations plus étroites des années 90.

Ce cadencement a été, en outre, impacté avec le report de l’âge légal de la retraite de 60 à 62 ans. En effet, le recul de l’âge de la retraite intervient par vague de manière progressive.

En 2012, 578 000 personnes sont concernées par le départ à la retraite. Ce faible nombre résulte du passage au 1er septembre dernier de l’âge de la retraite à 60 ans et 9 moins contre 60 et 4 mois pour la génération 1952 contre 60 ans et 4 mois pour la génération 1951. Ce recul a abouti à réduire le nombre de départs d’environ 200 000. La réforme de François Hollande permettant à ceux qui ont commencé avant 19 ans à travailler de prendre leur retraite, n’a accru que de 17 000 le nombre des départs à la retraite. En revanche, en 2013, il n’y aura pas de nouveau recul, le prochain étant programmé le 1er janvier 2014.

Pour 2013, le nombre de départs à la retraite devrait enregistrer un bond en atteignant 718 000 en progression de 24 %. Les dispositifs en faveur des carrières longues de 2010 et de 2012 devraient générer 100 000 départs anticipés. Le nombre de nouveaux entrants sur le marché du travail devrait se situer autour de 700 000.

Entre les entrants sur le marché du travail et les sortants, le Gouvernement peut donc espérer éviter une augmentation forte du chômage d’autant plus qu’il attend une éclaircie conjoncturelle d’ici la fin de l’année.

Si au premier trimestre, les effets du ralentissement économique se feront fortement sentir, une stabilisation pourrait intervenir du fait des jeux démographiques mais aussi grâce à une légère amélioration conjoncturelle. Les pays d’Europe du sud qui sont d’importants clients de la France devraient commencer à engranger les fruits des plans d’assainissement mis en œuvre il y a plus d’un an. L’Italie, l’Espagne et le Portugal pourraient sortir de la récession au cours du second semestre 2013 avec à la clef une légère reprise de leur demande intérieure. Certes, la France pourrait perdre encore des parts de marché en raison d’une concurrence accrue de la part des pays d’Europe du Sud qui ont amélioré leur compétitivité avec une contraction de leurs coûts salariaux.

Il n’en demeure pas moins que la combinaison « démographie et économie » pourrait le meilleur allié du pouvoir en place même si les problèmes structurels de l’économie française perdurent. Le mauvais positionnement de l’outil productif trop dépendant gamme moyenne nécessite une action forte sur la durée avec un accroissement sensible de l’investissement et de l’innovation. En raison d’un taux de marge trop faible, les entreprises françaises n’ont pas modernisé leurs équipements et positionné leur production sur le premium. En la matière, ni la démographie et la conjoncture internationale sauveront la France.

vendredi 18 janvier 2013

Les Experts d'Europe 1 avec la participation de Philippe Crevel

L'émission "Les Experts" du 17 janvier d'Europe 1 animée par Héléna Morna était consacrée à l'épargne. Etaient invités  Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants, Isabelle Quenin, journaliste et Axel de Tarlé, journaliste économique.

Ecouter l'émission

La semaine économique et financière



L’euro, monnaie forte dans une zone convalescente

 L’euro a réussi, en 2012, à traverser la crise des dettes publiques. Le renforcement des pouvoirs de la BCE et la mise en œuvre du traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance au sein de l’Union économique et monétaire (TSGC) au 1er janvier 2013 ont modifié le climat autour de la monnaie commune. Par ailleurs, les fondamentaux de la zone monétaire sont moins dégradés que les Européens le croient. L’euro s’est apprécié le début de l’année en cotant 1,34 dollar. Cette valorisation de la monnaie permet une détente sur les prix de l’énergie mais pénalise les exportations en-dehors de la zone euro. Néanmoins, la France est très impactée par l’importation des produits énergétiques et exporte essentiellement à l’intérieur de la zone euro. De ce fait, cette appréciation n’est pas obligatoirement une mauvaise nouvelle pour l’économie française.

Le retour de flamme du Sud

Les pays en proie à des problèmes de dettes, Espagne, Italie, Irlande, commencent à engranger les premiers bénéfices des politiques d’assainissement mises en œuvre avec une progression des exportations permettant une réduction des déficits commerciaux. La réduction des dépenses publiques et les augmentations des impôts combinées à une augmentation du taux d’épargne freinent la demande intérieure et incitent les entreprises à se réorienter vers l’étranger. Ainsi, entre octobre 2011 et octobre 2012, le déficit commercial agrégé de l’Espagne et du Portugal s’est contracté de 15,7 mds dont 9,6 mds d’euros au titre  d’une hausse des exportations. En revanche, la Grèce n’arrive pas à relever ses exportations du fait des nombreuses faillites d’entrepris. Le déficit commercial a diminué de 5,8 mds d’euros en un an mais les ventes de biens à l’étranger n’ont augmenté que de 1,2 md d’euros. En Espagne, les coûts unitaires du travail ont diminué de 9 %. L’amélioration de la compétitivité des pays de l’Europe du Sud a pour conséquence d’attirer des investissements d’origine étrangère. Le Portugal enregistre ainsi une forte croissance des IDE.

 Etats-Unis, la croissance s’accroche

 Malgré les doutes sur le relèvement du plafond de dettes et les augmentations d’impôts décidées au début du mois de janvier, la confiance fait de la résistance. Par ailleurs, les résultats du dernier trimestre 2012 sont meilleures que prévue. Les dépenses de consommation restent bien orientées. Les ventes de détail ont progressé de 5,8% (taux trimestriel annualisé) au quatrième trimestre après 5,3% au troisième. Le secteur de la construction a confirmé sa sortie de crise avec une progression de près de 29% des permis de construire en glissement annuel). Le secteur de l’immobilier a créé environ 58 000 emplois entre mai et décembre 2012, soit une progression des effectifs de 1%. Les ventes de logement, en novembre, ont augmenté de 12,4 %  dans l’ancien et 15,3% dans le neuf, en glissement annuel).

 A suivre dans les prochains jours

La semaine prochaine, il faudra suivre au Royaume-Uni l’annonce des résultats du nombre de demandeurs d’emploi du mois de décembre. En France, l’Insee publiera l’indicateur sur le climat des affaires INSEE (janvier) qui pourrait être en hausse. Au niveau de la zone euro pour le mois de novembre, seront publiées les enquêtes PMI. L’indice composite d’activité pourrait progresser pour le deuxième mois consécutif. Il faudra suivre le sommet franco-allemand pour le 50ième anniversaire du traité de 1963 même si aucune annonce importante n’est attendue. Aux Etats-Unis, les résultats du mois de décembre concernant la vente de logements anciens seront publiés la semaine prochaine ; Les premiers résultats sur la croissance du Royaume-Uni de 2012 seront publiés Vendredi tout comme l’indice des affaires en Allemagne.  

vendredi 11 janvier 2013

La semaine économique et financière


La BCE campe sur ses positions

La Banque centrale européenne a décidé le 10 janvier de maintenir inchangé ses taux d’intervention malgré la baisse du taux d’inflation et de l’orientation toujours négative de l’économie française. La BCE peut toujours considérer que sur la zone l’inflation demeure toujours légèrement au-dessus de la cible de 2 %. Le niveau élevé du chômage devrait conduire à une modération des prix d’autant plus que l’impact des plans fiscaux diminuera dans les prochains mois.

La BCE juge non nécessaire l’assouplissement de la politique en agissant par les taux car elle a mis en œuvre de nombreux dispositifs non conventionnels. La BCE conserve la faculté de 25 point de base ses taux d’intervention au cas où la récession s’approfondissait dans les prochaines semaines.

Quelques rayons de soleil sur la conjoncture mondiale

L’indice ISM manufacturier a rebondi aux Etats-Unis de 50 points. Dans la zone euro, le sentiment économique a progressé deux mois de suite faisant suite à 18 mois de dégradation. Au Japon les anticipations se révèlent plus favorables. La production industrielle enregistre un léger mieux en France, en Allemagne et au Royaume-Uni. Les balances commerciales s’améliorent en France et dans le sud de l’Europe. La crise des dettes publique semble s’estomper du fait de l’importance des moyens mis en œuvre au niveau européen (MESF, BCE…).

La zone euro doit pour autant oublier l’année 2012

D’après les derniers chiffres publiés par Eurostat, le taux de chômage enregistré dans la zone euro atteint le niveau record de 11,8 % en novembre 2012 soit 0,1 % de plus qu’en octobre. Dans l’Europe des 27 le chômage est de 10,7 %. En novembre 2011, les chiffres étaient respectivement de 10,6% en zone euro et de 10 % dans l’Union Européenne.

Les niveaux de chômage les plus bas sont enregistrés en Autriche (4,5%), au Luxembourg et en Allemagne quand les taux les plus importants sont en Espagne (26,6%) et en Grèce. Sur un an le taux de chômage a progressé dans 18 pays.

En parallèle avec l’augmentation du chômage, le PIB de la zone euro  s’est contracté au troisième trimestre de 0,1 %. Il devrait encore diminuer de 0,4 % au quatrième. La zone euro sortirait de la récession au premier semestre 2013 avec une croissance nulle au premier trimestre et une croissance de 0,2 % au deuxième. La production industrielle aurait été fortement impactée au dernier trimestre avec une contraction de 2 %. Cette baisse intervient dans un contexte morose pour le commerce international et de recul du pouvoir d’achat. La diminution de l’inflation mettrait un terme à cette dégradation au premier semestre 2013.

Baissera ou ne baissera pas ?

La semaine économique française aura été marquée par le taux d’inflation qui a atteint 1,3 % en 2012. La contraction de l’inflation est la preuve manifeste du ralentissement économique même si les prix des services demeurent toujours orientés à la hausse. Les coûts salariaux augmentent toujours malgré la montée du chômage ce qui constitue une spécificité française.

Le débat public a tourné sur une éventuelle baisse du taux du Livret A qui pourrait passer de 2,25 à 1,5 % même si 1,75 % est un taux envisageable. L’Élysée souhaiterait maintenir un taux à 2 %.

Autre sujet, l’immobilier baissera-t-il ou non ? Le nombre de transactions se contracte et devrait durant l’année 2013 peser sur les prix.

A suivre

Lundi 14 janvier, l’indicateur de la production industrielle de la zone euro sera publié. Ce chiffre donnera le la sur la tendance pour la fin de l’année. Il est espéré un petit rebond par rapport au mois d’octobre qui avait enregistré un recul de 1,4 %. Mardi 15 janvier, les ventes de détail américaines seront connues avec l’espoir d’une croissance de 0,3 % malgré des résultats moyens pour l’automobile. En Allemagne, le taux d’inflation du mois de décembre et le montant du déficit public seront publiés.

Toujours mardi, le taux d’inflation anglais pour décembre et l’année 2012 sera connu. Il devrait se situer à 2,7 % soit nettement au-dessus du taux de la zone euro.

Mercredi, ce sera au tour des Etats-Unis de dévoiler leur taux d’inflation 2012 qui devrait être de 2,2 %. Mercredi, les immatriculations 2012 d’automobile en Europe seront suivies de prêt au regard des problèmes de surproduction.

Jeudi, plusieurs indicateurs concernant le bâtiment seront publiés : pour la zone euro, la production dans le secteur de la construction en novembre et aux Etats-Unis, les permis de construire et les mises en chantier de décembre.

Pour terminer la semaine prochaine, il faudra suivre la croissance du PIB chinois au quatrième trimestre et les statistiques de la production industrielle de décembre.  Et aux Etats-Unis la publication de l’indice de confiance de l'Université du Michigan pour le mois de janvier. Il apparaît que le dénouement complexe du cliff fiscal n’aura pas pesé sur la confiance des chefs d'entreprises. En décembre, l'indicateur du moral des Américains s'était replié de près de dix points à 72,9 points. Selon le consensus de l'agence Bloomberg, l'indice de l'Université du Michigan aurait rebondi à 75 points.

Interview dans la Montagne


Dans le cadre d'une réunion organisée par des entreprises de Tulle et Generali, Philippe Crevel a répondu aux questions d'Alain Albinet, journaliste à la Nouvelle Montage sur la situation économique en France et en Corrèze.

Lire l'Interview  

Atlantico.fr : interview de Philippe Crevel


Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle a été interviewé par la rédaction du site Atlantico.fr au sujet de la baisse probable du taux de rendement du Livret A compte tenu de la diminution de l'inflation en France. Lire l'interview sur le site d'Atlantico.fr

lundi 7 janvier 2013

L'immobilier, un prix cher à payer

L'immobilier serait accusé d'immobiliser une part croissante de la richesse nationale. L'augmentation des prix a abouti que les ménages français consacrent une part plus importante de leurs revenus aux loyers ou aux remboursements d'emprunt. par ailleurs, même en période de crise, l'immobilier continue à augmenter. Cette spécificité s'explique par une demande soutenue en logements du fait de la croissance de la population, par la rareté du foncier constructible et par des coûts de construction ainsi que d'acquisition élevés.

L'OCDE demande à la France d'améliorer le fonctionnement du marché immobilier en augmentant la concurrence. Le Gouvernement est pour une fois d'accord avec l'OCDE, son intention est de faire baisser les prix de l'immobilier. En effet, la captation d'une part importante de l'épargne en faveur de la pierre conduit à une mauvaise allocation de cette dernière. L'épargne affectée à l'immobilier ne profite pas aux entreprises ce qui expliquerait également une contraction de notre croissance potentielle.

Pour réduite le coût de l'immobilier, une piste soulevée par l'OCDE vise à diminuer les coûts de transaction. Les coûts de transaction à l‟achat-vente d‟un logement s'élèveraient environ 12 % de sa valeur en moyenne quand les transactions sont effectuées par l‟intermédiaire d‟une agence immobilière. Ces frais prennent en compte la fiscalité (droits de mutation), l‟environnement réglementaire (les frais notariaux) et le degré de concurrence (commissions versées aux agences).

Le Conseil d‟État en 2009 avait également souligné que les pouvoirs publics avaient renchéri le coût de l'immobilier par l'accumulation de nouvelles normes juridiques, techniques et environnementales. Ce surcoût pourrait atteindre 15 %. Par exemple, l'application généralisée, sans étude d‟impact, à la construction neuve à compter de 2012 de la norme d‟accessibilité pour les handicapés se traduit par des exigences inefficaces de surface supplémentaire.

Les règles sur le foncier aboutissent une raréfaction de l'offre et à des comportements spéculatifs. La concomitance des lois Montagne et littoral a contribué à favoriser la spéculation dans le Sud de la France et en Corse au détriment des résidents ne disposant pas de foncier constructible.

Face à la pression démographique, la densification est une obligation. La suppression de la mesure de Nicolas Sarkozy d'augmenter les droits à construire de 30 % est une erreur. Il faut accepter en ville dans les centres urbains une plus grande hauteur pour les immeubles.

En contrepartie de la suppression des dispositifs d'incitation fiscale qui entraînent bien souvent des hausses des prix et la construction de biens par obligatoirement aux bons endroits, il faudrait mieux une réduction des droits de mutation. Pour les normes de construction, en fonction de la nature des biens et des régions, une plus grande latitude devrait être laissée aux professionnels.

mardi 1 janvier 2013

Lettre du Cercle des Epargnants : L 78 janvier 2013



La lettre du Cercle des Epargnants du mois de janvier 2013 est disponible.

Consulter la lettre

Au sommaire :

  • L'édito ou "comment effacer une dette"

  • Retraite, long is the road

  • L'assurance-vie, une question de maturité


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