mercredi 24 février 2010

Regain conjoncturel pour le Livret A

La collecte nette pour le LIvret A a, au mois de janvier 2010, atteint 1,69 milliard d'euros, pour un encours de 186,6 milliards d'euros tous guichets confondus. La tendance est la même pour le Livret de développement durable (LDD) : la collecte a atteint 220 millions d'euros en janvier, pour un encours de 69,9 milliards d'euros. Pour le Livret A, cette collecte positive met fin à un processus de décollectte entamée au mois de mai 2009.

Ce regain est conjoncturel. A la fin d'année de nombreux salariés reçoivent des primes ou un treizième mois qu'ils placent sur leur Livret A en attente de réemploi. Le paiement du premier tiers provisionnel devrait assécher en partie cette enveloppe.

La persistance d'un fort de chômage conduit les ménages français à maintenir un fort volant d'épargne de précaution.

Il faut souligner que sur l'ensemble de l'année dernière, le Livret A et le LDD ont attiré 13,21 milliards d'euros, une somme à laquelle se sont ajoutés les 4,67 milliards d'euros d'intérêts capitalisés en fin d'année. Cette augmentation se décompose en deux mouvements, le premier, la hausse de la collecte sous fond de crise financière puis économique avec la banalisation de la distribution du Livret A à toutes les banques au 1er janvier 2009, le second après les baisses du taux de rémunération un puissant mouvement de décollecte de 10,6 milliards d'euros entre mai et décembre 2009.

Il n'est pas prévu de remonter des taux avant le second semestre 2010, remontée qui devrait être limitée compte tenu des politiques monétaires et du très faible rebond de l'inflation.

jeudi 18 février 2010

Les maux et les mots de la réforme des retraites

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Le défi des retraites ne se limite pas à la question du financement des régimes d’assurance-vieillesse. Il s’inscrit dans un processus démographique sans précédent qui prend trois aspects :

• L’augmentation par allongement de la durée de vie du nombre des personnes de plus de 60 ans ;
• La stabilisation puis le déclin de la population active ;
• La stabilisation et le déclin de la population totale.

Ce processus concerne, en premier lieu, les pays occidentaux mais aussi les pays émergents voire les pays en développement. Entre aujourd’hui et 2050, tous les Etats ou presque devront résoudre les problèmes que génère cette mutation démographique : financement des retraites, financement de la dépendance et de l’assurance maladie, gestion de l’emploi des seniors…

A l’exception des périodes de guerre et de grandes épidémies, jamais le monde n’a été confronté à un tel défi qui est de nature structurelle et qui comprend tout à la fois des aspects économiques, financiers et sociaux. Les guerres, la peste, le choléra étaient des accidents conjoncturels.

L’instauration de la couverture vieillesse accompagne le développement économique des Etats. Le passage de la société agricole à la société industrielle avec à la clef l’urbanisation a conduit les pouvoirs publics à instituer des dispositifs d’assurance vieillesse. L’assurance vieillesse devient une réalité selon les pays à partir de la première révolution industrielle autour des années 1870 pour se généraliser après la seconde guerre mondiale. Les pays à fort consensus et ayant connu un développement industriel rapide ont été les premiers à mettre en œuvre de larges couvertures vieillesse. La France, plus rurale, moins industrialisée et moins consensuelle, a longtemps tergiversé avant de créer un régime de retraite par répartition obligatoire avec la publication des ordonnances de 1944.

L’octroi d’une retraite constitue au départ une récompense, un dédommagement pour l’effort fourni durant des années. Ainsi, le premier régime de retraite français concerne les marins qui donnaient bien souvent leur vie au Roi.

Dans un pays marqué par la lutte des classes comme la France, les pensions réparent, en partie, le préjudice subi par « l’exploitation » des salariés par le capital. Le débat actuel sur la pénibilité reprend cette thématique.

La France a opté, en 1944, pour un système d’assurances professionnelles associant les syndicats. Ce système censé couvrir tous les risques et tous les actifs n’a jamais atteint ses objectifs du fait de l’opposition des bénéficiaires des régimes spéciaux (qui préexistaient avant l’adoption des ordonnances) que des indépendants (qui ne voulaient pas être placés sous la coupe des syndicats).

Par ailleurs, l’Etat a toujours joué un grand rôle à travers son pouvoir réglementaire. Il a réduit le champ de la négociation sociale au point que les syndicats ont perdu le contrôle dans les faits de l’assurance-maladie. Aujourd’hui, le pouvoir des syndicats dans l’assurance-vieillesse est, de plus en plus, virtuel. La réforme de 1993 a été réalisé en plein été sous forme de décrets ; les lois ultérieures ont donné lieu à des négociations mais selon un calendrier et en retenant les paramètres fixés par l’Etat.

La division syndicale a facilité le transfert de responsabilités au profit de l’Etat. Les syndicats sont, de toute façon, assez heureux d’imputer aux pouvoirs publics l’impopularité des mesures. Ils se cantonnent dans un rôle d’opposants tout en étant officiellement gestionnaires des régimes sociaux.


La France s’est engagée dans la réforme des retraites depuis 1993 afin de limiter l’impact sur les équilibres des régimes de retraite de l’allongement de la durée de vie et de l’arrivée à l’âge de la retraite des enfants du baby-boom en jouant sur les critères paramétriques du système (durée de cotisation, base de calcul de la retraite…).

Les différents plans n’ont jamais adopté ou pris dans le cadre d’un consensus. Un syndicat comme la CFDT a, en 2003, appuyé l’initiative du Gouvernement au prix de divisions internes.

Dix sept ans après le premier train de réformes, le système de retraite entre dans une période de tempête du fait que, depuis 2007, les classes nombreuses du baby boom arrivent à l’âge de la retraite et que l’allongement de la durée de vie poursuit son allongement. La crise a ajouté une composante conjoncturelle à ces facteurs structurels en privant les régimes de base de près de 5 milliards d’euros en 2010.

Les simulations réalisées pour le rapport 2007 sur les retraites par le Conseil d’Orientation des Retraites apparaissent dépassées car elles reposaient sur un taux de chômage de 4,5 % ; une productivité de 1,8 % et d’une croissance de 2 %. Ces hypothèses ont été balayées par la crise. Le COR considère qu’il faudra près de 9 ans pour effacer les scories de la crise sur les équilibres financiers des comptes sociaux. Les résultats du régime de base retraite en 2010 an sont ceux qui étaient prévus en 2020.

Face à cette dérive structurelle et conjoncturelle, le Président de la République a lancé un cycle de négociations qui comporte plusieurs enjeux.

Une des raisons de ce cycle est de prouver aux marchés financiers et donc aux investisseurs internationaux qu’au moment où la dette publique dépasse 80 % du PIB, la France est capable de se réformer et de maîtriser ses déficits publics.

Le second enjeu est de démontrer à l’électorat de droite que le Président et le Gouvernement n’ont pas renoncé à réformer. Il a réussi à piéger Martine Aubry sur le report de l’âge légal.

Depuis le début de son quinquennat, le Président essaie de diviser le front syndical en soulignant leurs divergences (FO est pour le statuquo, la CFDT pour la réforme systémique, la CGC est ouverte au report à 62 ans, la CGT est attentiste…).

Officieusement, les partenaires sociaux, la majorité et une partie de l’opposition sont d’accord sur les grands principes d’une réforme. L’exception française en matière d’âge légal de départ à la retraite n’est pas tenable. Depuis 1945, la durée moyenne de la retraite a été multipliée par deux et celle de la vie active s’est contractée de 8 ans. En 1936, la moitié des jeunes de 14 ans travaillaient ; en 2010, l’âge moyen d’entrée sur le marché du travail est de 22,5 ans. En 1960, il y avait 4 cotisants pour un retraité, aujourd’hui, il y a 1,5 actifs pour un retraité, en 2030 il y en aura 1,3 et en 2050, 1,2.

Si dans les quarante prochaines années, le nombre de retraités doit être multiplié par deux, celui des actifs a atteint son maximum et devrait décroître sauf immigration dans les prochaines années. Chaque année, plus de 730 000 personnes prennent leur retraite, retraite dont la durée s’allonge en parallèle avec l’espérance de vie.

Les syndicats, en début de négociation, refusent l’idée d’un report de l’âge légal de départ à la retraite qui figure au panthéon des acquis sociaux. Mais, les 60 ans jouent le rôle de butoir. Les salariés comme les entreprises se calent sur cet âge pour gérer leur carrière et leur personnel. Contrairement à une idée reçue, il n’y a pas de problème d’emploi des seniors en France. Le taux d’emploi des 50/59 ans est même supérieur en France à celui de la moyenne européenne ; entre 54 et 59 ans il est de 56 % contre 59 %. C’est pour la tranche d’âge des 60/65 ans où il est nettement en dessous de la moyenne. 16 % des Français sont encore en activité entre 60 et 65 ans contre plus de 30 % au sein de l’Union européenne. Ceux qui poursuivent leur activité au-delà de 60 ans sont essentiellement les cadres et les femmes ne disposant pas des trimestres suffisant pour obtenir une retraite à taux plein. Les 60 ans organise le monde du travail. Bouger le curseur modifiera les comportements. Tous les autres pays ont utilisé ce paramètre. Nos partenaires ont choisi de fixer l’âge de départ entre 65 et 67 ans en moyenne.

La France en privilégiant l’allongement de la durée de cotisation a choisi de contourner le problème des 60 ans. En effet, avec une entrée plus tardive sur le marché du travail, il y aura de moins de moins d’actifs qui disposeront des 41 ou des 42 annuités à 60 ans. Il n’en demeure pas moins que la vie professionnelle continue à s’organiser autour de ce fameux seuil. Le passage à 62 ans permettrait un gain de 6 milliards d’euros soit le montant du déficit structurel actuel de la CNAV. Pour 2020, il faudrait sans nul doute passer à 64 ans. Le passage à 62 ans, tout comme l’allongement de la durée de cotisation, ne peut être réalisé que de manière progressive. Il est difficile d’annoncer à un salarié de 60 ans qu’il devra travailler d’un coup deux ans de plus. De même, pour une entreprise, il est délicat de gérer avec des à-coups les départs à la retraite.

Les syndicats pensent que l’augmentation des cotisations permettrait de résoudre le problème. Certes, il était prévu dans la loi Fillon de 2003 de transférer une partie des cotisations chômage sur les cotisations retraite avec une hypothèse d’une décrue du chômage. Ainsi, un transfert de 0,4 pont était fixé au 1er janvier 2003, un autre transfert de 0,3 point au 1er janvier 2010 et enfin 0,4 point au 1er janvier 2011. Ce basculement aurait du fournir en fin de processus plus de 6,5 milliards d’euros à la CNAV. La crise avec la remontée du chômage a eu raison de cette opération. Est-il alors possible d’augmenter le taux des cotisations vieillesse ? La France figure dans le peloton de tête en matière de coût du travail. Le relever aboutirait à favoriser un peu plus la désindustrialisation et les délocalisations. Le gain en termes de cotisations serait amputé par les pertes générées par l’augmentation du chômage et la contraction de la masse salariale. En outre, d’autres dépenses sociales pourraient également justifier une augmentation de cotisation ou de la CSG, l’assurance maladie ou la dépendance. Néanmoins, il est possible qu’en fin de négociation, le patronat accepte un relèvement des cotisations s’il obtient en contrepartie un geste des syndicats sur les 60 ans.

Les syndicats réclament la prise en compte de la pénibilité du travail. Cette revendication avait été intégrée dans la loi de 2003. Plus de quatre ans de négociation ont débouché sur un échec. Le patronat refuse la création d’un système automatique de reconnaissance de la pénibilité de peur que se multiplient des régimes spéciaux. Le MEDEF est disposé à la mise en place de commission médicale qui étudierait au cas par cas l’état des salariés. Les organisations syndicales demandent que certains métiers soient classés comme pénibles. Peu de pays se sont engagés dans cette voie du fait de la difficulté à définir la pénibilité. En effet, un travail peut se révéler pénible des années après ou en fonction de l’âge du salarié. Faudra-t-il intégrer le stress, les conditions de transport… ? Une des difficultés provient aussi de notre système de base qui est un régime à prestations définies. Le calcul de la pension intervient au moment de la liquidation. Les salariés ayant été exposés à un travail pénible pourrait bénéficier de trimestres supplémentaires ou à des majorations de droit. Ces dispositifs, lourds à gérer, faussent les modalités de calcul. Dans un système par points et en comptes notionnels, il est possible de prendre en compte, plus facilement, l’espérance de vie et d’accroître le nombre de points pour des travailler exposés.

La CFDT en réclamant une réforme systémique a intégré la difficulté de prendre en compte la pénibilité dans le système actuel. En revanche, le basculement du régime général à prestations définies tel que nous le connaissons aujourd’hui en un système par points et en comptes notionnels est anxiogène car il occasionnerait des transferts de revenus entre retraités ; il y aura forcément des gagnants et des perdants. Il est bien connu que les perdants hurlent quand les gagnants restent silencieux. La révolution systémique ne peut être menée que progressivement et sur les bases d’un large consensus comme en Suède. Cette réforme nécessiterait, en outre, de réaliser la fusion des régimes de base avec l’AGIRC et l’ARRCO. Elle serait par nature anxiogène et ne peut être réalisée qu’après une élection présidentielle. Une telle révolution modifie les règles de calcul des retraites et lisse les effets du vieillissement sur les comptes publics mais elle ne garantit pas pour autant un équilibre automatique. Le passage à un régime en comptes notionnels ne permet de supprimer les déficits. A charge constante, il faut toujours trouver 80 milliards d’euros d’ici 2050.

Autre sujet sensible, la modification du mode de calcul des pensions publiques. Aujourd’hui, les retraites des fonctionnaires sont calculées sur la base des salaires des six derniers mois. Le taux de remplacement atteint plus de 70 % quand il est en moyenne de 60 % dans le privé et que de dernier devrait baisser de près de 10 points d’ici 2050. En outre, depuis 2003, les primes sont, en partie, prises en compte avec le Régime additionnel de la fonction publique. L’harmonisation des modes de calcul entre le public et le privé constitue un chiffon rouge pour les syndicats. Le gouvernement a évoqué le sujet afin de le retirer de l’ordre du jour en signe d’apaisement. Il n’en demeure pas moins que les retraites publiques occasionneront un surcroit de 40 milliards d’euros d’ici 2050.

Le Président de la République a fixé son calendrier en tenant compte des différentes contraintes électorales, syndicales et patronales. Entre les élections législatives et celles de la CFDT ainsi que celles du MEDEF, il était impossible d’aboutir avant l’été. De plus, au sein des grandes entreprises, les syndicats participeront à des élections qui détermineront leur représentativité en vertu de la loi adoptée en 2008.


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mardi 16 février 2010

Public Sénat : Jean-Claude Mailly et Philippe Crevel en débat sur les retraites

A l’occasion su sommet social du 15 février 2009, Philippe Crevel a été convié à débattre avec Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière. Philippe Crevel a été amené à répondre aux propositions de FO sur la réforme des retraites.


Regarder le débat

lundi 15 février 2010

Pas de danse sur la réforme des retraites

Après quelques annonces fracassantes, le Président de la République joue la prudence. Fidèle à sa méthode, taper puis après calmer en négociant, Nicolas Sarkozy ne pouvait pas de toute façon agir autrement à quelques semaines des élections régionales. En outre, deux partenaires sociaux sont en pré-congrès : la CFDT et le MEdef. Enfin, de nombreuses élections syndicales au sein des entreprises doivent avoir lieu au printemps, élections qui donnent toujours lieu à des surenchères.

Ainsi, à l'occasion de son discours introductif, le Président de la République a semblé lâcher du lest en soulignant qu'il "ne passera pas en force" concernant la réforme des retraites. Il a ajouté que "nous prendrons tout le temps nécessaire pour dialoguer, pour que les positions de chacun soient parfaitement comprises, pour que les Français soient clairement informés des enjeux et des situations".

"En tout état de cause, la réforme ne sera pas adoptée par le Parlement en juillet. Je veux un débat approfondi… qui prendra le temps qu'il faut."

Il a déclaré que "la réforme des retraites est trop importante pour qu'elle ne soit pas conduite de manière concertée, ouverte et sur la base d'un diagnostic partagé".

Pour montrer que le sommet social ne se limitait pas à la question des retraites, il a commencé son discours en abordant le problème du chômage.

La concertation sera réellement lancée après les élections régionales au mois d'avril. Cette concertation pourrait associer les partis politiques comme l'a indiqué ce matin Laurent Wauquiez. Cette concertation sera lancée à partir des travaux du Conseil d'Orientation des Retraites. La question de la pénibilité fera l'objet d'une concertation spécifique.


Or, ce sont les deux pistes favorisées par le gouvernement pour tenter de renflouer le régime des retraites gravement menacé par le vieillissement de la population et le mauvais fonctionnement du marché du travail. "Aujourd'hui, sur dix retraites que nous versons, il y en a une qui n'est pas financée. Si nous ne faisons rien, dans dix ans ce sera une sur huit", a rappelé M. Sarkozy.


La réforme des retraites bute en France sur l'absence de consensus comme en témoignent les différentes enquêtes d'opinion; Ainsi selon l'enquête d'opinion, commandée par Matignon et réalisée les 4 et 5 février, 56 % se disent hostiles à l'allongement de la durée de cotisation et 60 % à la remise en question de l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans.

dimanche 14 février 2010

2009, la récession centenale

CONJONCTURE FRANCAISE

ENTRE LARMES ET ESPOIRS




La France est sortie de la récession en fin 2009 avec un PIB en croissance de 0,6 % au dernier trimestre. La sortie s’est accélérée en fin d’année ; en effet le PIB n’avait augmenté que de 0,2 % au 3ème trimestre. Il n’en demeure pas moins que la France a connu sa plus sévère récession depuis la fin de la seconde guerre mondiale comme la quasi-totalité de ses partenaires économiques. Le PIB de la zone euro a reculé de 4 points ; le recul de la France figure parmi les quatre moins mauvais.

Au dernier trimestre, la France a obtenu de meilleurs résultats que l’Allemagne dont le PIB est resté étal ou l’Italie qui a enregistré un recul de son PIB de 0,1 point. Le résultat français est légèrement au-dessus des prévisions. En revanche, pour la zone euro, l’heure est à la déception avec une croissance réduite à 0,1 % quand elle était attendue à 0,3 %.

La France a été moins impactée par la crise du fait de sa moindre exposition au commerce internationale, le poids plus élevé du secteur public et le maintien d’un haut niveau de consommation soutenu par l’importance des dépenses sociales.

La consommation des ménages a ainsi augmenté de 0,9 point au dernier trimestre après 0,1 point au 3ème trimestre. Ce résultat s’explique par la prime à la casse qui a soutenu en fin d’année e marché de l’automobile (+8 % au dernier trimestre).

Les vagues de froid ont eu un effet positif en augmentant les dépenses d’énergie (+0,7 % au dernier trimestre).

Le processus de déstockage s’est ralenti. Les variations de stock ont contribué à 1,4 point de contraction du PIB.

La production de biens et de services s’est accrue de 0,6% après +0,3% au troisième trimestre, en dépit d'une décélération de la production manufacturière (+1,7% après +2,0%). En moyenne sur l'année, la production totale a baissé de 3,1%, "soit le plus fort recul depuis soixante ans.

En revanche, l’investissement des entreprises n’a pas redémarré. La chute, en 2009, est historique, -7,7 %, sans précédent depuis 1945. La baisse dure depuis sept trimestres. Elle constitue un point noir pour l’économie française et sa compétitivité.

Une telle dégradation au niveau de la production et de l’investissement a eu malheureusement comme conséquence logique la destruction de plus de 410 000 postes.

Le commerce extérieur reste toujours un point noir de l’économie française. Le bon niveau de la consommation se traduit par une progression des importations, +3,3 % au quatrième trimestre contre 0,5 % pour les exportations. La France souffre bien d’un processus de désindustrialisation. La reprise est avant tout une reprise de la consommation et non de son outil productif.

Pour 2010, le scénario gris semble l’emporter, une croissance molle tournant autour de 1 point ne permettant pas une décrue du chômage. L’industrie automobile devrait connaître un ralentissement du fait de la fin progressive de la prime à la casse. L’espoir est une amélioration de la rentabilité de ce secteur qui a enregistré de fortes pertes en 2009, plus de 3 milliards d’euros pour Renault.

L’aéronautique risque de connaître un tassement de son activité avec des risques d’annulation de commandes du fait des pertes importantes des compagnies aériennes. L’A380 tarde a rencontré le succès commercial escompté même si encore aujourd’hui les contraintes de logistique pèsent plus que les évolutions de la demandes…

L’industrie pharmaceutique est une des rares à connaître une forte croissance comme quoi le grippe A a eu au moins un avantage…

La France qui est la première destination touristique avec plus de 72 millions d’étrangers ne peut espérer que le retour de la croissance mondiale permettra leur retour en masse sur le territoire national afin de palier aux défaillances de l’industrie.

vendredi 12 février 2010

L’Européen, jamais « euro »

L’Européen, jamais « euro »



Depuis 2008, les membres de la zone euro se plaignaient de l’appréciation de la monnaie européenne en soulignant qu’elle générait une importante perte de compétitivité sur les marchés mondiaux.

Certes, ils oubliaient que cette appréciation diminuait le coût des importations, pesait favorablement sur les prix et qu’enfin, surtout en France, la majorité des exportations sont réalisées en euros. Par ailleurs, cette appréciation n’a pas empêché l’Allemagne de dégager durant d’importants excédents commerciaux. Enfin, de nombreuses études les prouvent, il n’est pas prouvé que les mouvements de change aient une influence sur longue période sur l’économie réelle.

Aujourd’hui, la dépréciation, toute relative de l’euro qui est revenu de 1,5 à 1,36 dollar ouvre le débat inverse. La monnaie unique serait fragile, ne protégerait pas les Etats membres des turbulences de l’économie mondiale. La baisse de l’euro pèserait sur les balances commerciales en renchérissant le prix des produits importés.

« Jamais contents » tel est le slogan des Européens. L’euro est depuis sa création un bouc émissaire facile car il est géré à l’extérieur des Etats membres. Si tout va mal, c’est à cause de la Banque centrale européenne et du très méchant dollar.

La crise que traverse la monnaie unique est liée à la progression exponentielle, non contrôlée et peu transparente des déficits publics de plusieurs Etats membres.

Le poids de la dette grecque, voire celle du Portugal, de l’Espagne ou de l’Irlande représentent moins de 10 % du total de la dette de la zone euro mais la méfiance s’est installée du fait que ces Etats et tout particulièrement la Grèce avaient tendance à sous-évaluer le montant réel des déficits. Par ailleurs, les Etats européens s’endettent pour faire face à l’envolée des dépenses courantes et non pour préparer l’avenir. Il y a en outre une incapacité dans certains pays, après une crise, d’assainir les comptes publics et de réduire les dépenses.

Du fait du vieillissement de la population qui est plus rapide sur le vieux continent que sur tous les autres, les dépenses publiques auront tendance à croitre rapidement. De ce fait, avec des niveaux d’endettement supérieur à 80 % du PIB, les marges de manœuvre ont disparu. Les investisseurs ont voulu rappeler que les Etats européens n’étaient pas à l’abri de problèmes de remboursement d’autant plus que le niveau des prélèvements est élevé, plus de 10 points supérieur à celui des Etats-Unis et que la population est réfractaire à toute remise en cause des avantages sociaux accordés dans le passé. Le maintien d’un chômage élevé pèse tout à la fois sur les rentrées d’impôt et sur les charges.

La faiblesse relative de l’euro est également imputable à la croissance potentielle faible des Etats de la zone qui est plus faible que celle des Etats-Unis.

Le dollar demeure La Monnaie de réserve par excellence. Les Etats-Unis concilient sécurité et rendement. Le dollar peut également se reposer sur son passé que n’a pas l’euro qui est une monnaie récente confrontée à sa première grande crise. Néanmoins, il faut se rappeler que lors de sa création, l’euro avait plongé à 0,86 par rapport à un dollar.

Une monnaie a besoin de temps pour devenir une référence, un étalon. Cette crise sera salutaire si elle permet de prendre conscience que la fuite dans l’endettement structurel mène à l’appauvrissement et que la solidarité entre pays est obligatoire pour éviter la multiplication des tensions à l’intérieur comme à l’extérieur.

mercredi 3 février 2010

Lettre N°43 du Cercle des Epargnants





Au sommaire de la lettre du mois de février :

- l’édito : "Vous avez dit rendez-vous ?"
- pourquoi les taux des fonds euros baissent ?
- Premier bilan des plans senior
- les résultats démographiques 2009
- ...

Retrouvez toute l'actualité de l'épargne et de la retraite dans la lettre du Cercle du mis de février

mardi 2 février 2010

la lettre "Agir Pour Ma Retraite : N°1

Face à l’allongement de la durée de vie, plus 10 ans en 50 ans, nous sommes tous conscients, même si nous le regrettons, que les régimes de retraite devront faire l’objet d’ajustements et de réformes dans
les prochaines années. Le droit à la retraite, affirmé dans le préambule de la Constitution représente pour les Français un acquis social de première importance. Dans un pays sensible à la lutte des classes, il
est perçu comme une juste compensation. Dans les trente prochaines années, les gains en espérance de vie, la stagnation de la population active du fait d’un plus faible taux de fécondité depuis 1965 auront des incidences économiques et financières dont les Français ont conscience.
Quand la retraite représente le quart de la vie d’un homme ou d’une
femme, il devient de plus en plus crucial de s’en préoccuper. « Agir Pour Ma Retraite » entend tout à la fois répondre à des questions pratiques sur la préparation de la retraite et faire le point sur les réformes en cours. Cette lettre analysera les propositions du Gouvernement et des partenaires sociaux.

Lire la lettre N°1 d'Agir Pour Ma Retraite