vendredi 29 janvier 2010

La retraite reportée à 67 ans : "Vérité en deça des Pyrénées, fausseté en delà" (Montaigne)

Quand la France s'interroge sur l'éventuelle possibilité de repousser l'âge de départ à la retraite à 62 ans, nos voisins travaillent sur le report au-delà de 65 ans qui est déjà la norme moyenne au-delà de nos frontières.
Ainsi, l'Espagne dotée d'un gouvernement socialiste devrait adopter un projet repoussant l'âge de la retraite à 67 ans.

Lire l'article sur le site de l'Express


lire l'article des Echos

jeudi 28 janvier 2010

Statu Quo pour les régimes de retraite

Le Conseil d'Orientation des Retraites a remis au Parlement son rapport sur les possibilités de réformer le système de retraite. Sans surprise et dans la droite ligne des propos présidentiels, le COR n'incite pas les pouvoirs publics à se lancer dans une réforme systémique. Même si le rapport souligne la caractère complexe du système actuel, il mentionne la difficulté d'un processus de basculement dans un nouveau régime. par ailleurs, une réforme structurelle ne changerait pas la donne financière. Le COR a étudié trois types de régime, le régime à annuités (le régime actuel), le régime par points (qui est retenu par les complémentaires) et le régime en comptes notionnels (qui est en vigueur en Suède et en partie en Italie). Le COR a refusé toute préconisation mais la CFDT s'est déclarée ouverte sur les comptes notionnels. Si un mode de calcul ne fait pas un équilibre financier, en revanche il peut ou non simplifier son obtention. Le système actuel est lourd à gérer. Il n'est possible de jouer que sur le nombre de trimestres et sur le nombre d'années retenues pour le calcul de la pension. Un système par points ou en comptes notionnels (ce dernier permettant de prendre en compte l'espérance de vie par génération pour le calcul des droits) offre plus de souplesse.
Il faudra attendre la présidentielle.... pour certainement se pencher le futur de l'assurance vieillesse en France.

Lire l'article du Monde

le rapport du COR

lundi 25 janvier 2010

Rapport du Conseil d'Orientation des Retraites, laisser le temps au temps

Le 27 janvier prochain, le COR adoptera son septième rapport sur les retraites, rapport qui abordera la question du transfert du régime général en régime par points et en comptes notionnels. Le suspens n'est pas de rigueur. Le COR, à travers plusieurs documents de travail et quelques indiscrétions à laisser entendre que la révolution systémique n'est pas à l'ordre du jour. A deux ans de l'élection présidentielle, il apparaît difficile de remettre à plat l'ensemble du système de retraite français. Le COR souligne à juste titre que le changement de système ne modifiait pas les coûts. Néanmoins, le passage à un régime par points pouvait amener de la transparence et faciliter les ajustements à opérer compte tenu du défi que nous impose le vieillissement de la population. Il faut, sans nul doute, laisser le temps au temps afin que les esprits prennent conscience des avantages et des inconvénients du statu quo, surtout en France.

mercredi 20 janvier 2010

64,7 millions de Français et moi, et moi et moi

64,7 millions de Français, "Et moi, et moi, et moi, Avec ma vie, mon petit chez-moi, Mon mal de tête, mon point au foie, j'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie". petit hommage à Jacques Dutronc qui a entamé une nouvelle tournée à 66 ans prouvant ainsi que les seniors avaient de la ressource...

L'INSEE vient de publier les résultats du dernier recensement démographique. En 2009, la population française s'est élevée à 64,7 millions de personnes en progression de 346 000 par rapport à 2008. La France demeure le deuxième pays le plus peuplé de l'Union européenne derrière l'Allemagne qui compte 81,7 millions d'habitants. Le Royaume-Uni compte 62 millions d'habitants. L'Union européenne à 27 possède 500 millions d'habitants et les Etats-Unis 308 millions.

L'espérance de vie continue d'augmenter ce qui alimente le débat sur le recul de l'âge de départ à la retraite. Ainsi, une fille née en 2009 dispose d'une espérance de vie de 84,5 ans en progression de deux mois par rapport à 2008. Pour les hommes, l'espérance de vie est de 77,8 ans. Les gains se réalisent désormais dans la tranche d'âge 70/79 ans. En 1981, l'espérance de vie pour les femmes et les hommes étaient respectivement de 78,5 et 70 ans. En moins de trente ans, le gain est de 6 ans pour les femmes et de près de 8 ans pour les hommes.

A 60 ans, l'espérance de vie d'un homme est de 22,2 ans et pour une femme de 27 ans.

De ce fait, le vieillissement de la population française se poursuit. La part des plus de 60 ans atteint 23 %.

Le solde naturel a été de 275 000 contre 286 000 en 2008. La France est responsable de la moitié du solde naturel européen. Le taux de fécondité est de 1,99. Seule l'Irlande fait mieux. L'âge d'arrivée du premier enfant continue de reculer. Il est désormais de 30 ans. 821 000 naissances ont été enregistrées en 2009 en recul de 7500 par rapport à 2008. Ce recul s'explique par le fait que 2008 était une année bissextile et que les Femmes retardent de plus l'arrivée du premier enfant.

Le solde migratoire s'élève à 71 000 très en dessous du niveau de nos principaux voisins.

Le PACS continue à rencontrer un important succès, plus de 700 000 depuis sa création. En 2009, la progression a été de 20 % , après 40 % en 2008. 175 000 PACS ont été enregistrés contre 256 000 mariages. 95 % des PACS concernent des personnes hétérosexuelles.

retrouver les résultats de l'INSEE

vendredi 15 janvier 2010

Renault n'a pas vocation à imiter la sidérurgie française des années 80

Le psychodrame autour de la construction des futurs Clios en Turquie sent bon la démagogie électorale et repose sur d'insupportable relents nationalistes.

Si la France possède encore une industrie automobile, c'est en grande partie du fait que, dans les années 80, les deux grands groupes, Renault et Peugeot, ont opté pour un développement international, européen essentiellement. Renault a par ailleurs choisi de nouer une alliance avec Nissan au moment où de dernier était en proie à de graves difficultés permettant à la firme française de devenir un groupe mondial.

Depuis de nombreuses années, Renault fabrique ses petits modèles à l'étranger, en Espagne, en Slovaquie, en Turquie et en Roumanie pour Dacia. Les usines françaises sont chargées du montage des véhicules de gamme moyenne et de haut de gamme.

Cette répartition est logique et s'inscrit dans le processus du développement économique.

Certes, il est regrettable que Renault et également PSA n'aient pas développé de marques premium sur le modèle de Audi pour occuper le créneau du haut de gamme mais cela est du passé. Aujourd'hui, le défi de l'automobile est de construire des véhicules propres utilisant de nouvelles sources d'énergie. Compte tenu des coûts de fabrication, l'avenir de la production nationale se trouve dans la construction de voitures intégrant un important volet électrique.

Les pouvoirs publics ne devraient pas s'offusquer de la construction des Clios en Turquiie mais appuyer la construction des véhicules électriques dans l'usine de Flins, une des usines phares du groupe depuis la fermeture de Boulogne Boulogne-Billancourt.

En jouant les matamores, le Gouvernement répète les mêmes erreurs que celles commises avec la sidérurgie et avec les mines dans les années quatre-vingt. Lancer des grandes aciéries non spécialisées sur les créneaux à foret valeur ajoutée ou pire rouvrir des mines comme en 1981 constituaient un non sens économique. De plus, le coût financier, budgétaire avait été très élevé. L'argent ainsi gaspillé aurait été plus utile pour assurer la formation des salariés et pour la recherche.

La crise économique ravive les réflexes nationalistes et malthusiens. Espérons que les propos sur Renault ne demeurent que des slogans de campagne...

lundi 11 janvier 2010

Retraite : méfiance et pessimisme. Bon courage au Gouvernement

L'enquête de l'IFOP publiée par le JDD du 10 janvier 2010 souligne la difficulté de faire passer en France le principe d'une réforme sur les retraites.

Ainsi 40 % des Français considèrent que jusqu'à maintenant il n'y pas eu de réforme. Pourtant depuis 1993, notre système de retraite a été profondément changé. Les conditions d'obtention de la retraite de base ont été revues, le régime des fonctionnaires a été aligné sur celui des salariés et les régimes spéciaux ont été (en partie) banalisés. Un processus de rapprochement des caisses tant au niveau du régime de base qu'au niveau des régimes complémentaires a été entrepris.

Pourquoi alors 40 % des Français jugent que rien n'a été fait ? La répétition des rendez-vous et l'apparition de déficits sembleraient prouver que les réformes n'ont pas été à la hauteur. Or, tous les pays ont conduit la réforme de leur système de retraite par étapes. L'Italie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ont réalisé leurs réformes en plusieurs fois et n'ont pas terminé d'ajuster leur système aux réalités démographiques et financières.

40 % des Français pensent que les réformes sont allées dans le mauvais sens pour seulement 20 % qu'elles allaient dans le bon sens. Tout le monde ou presque souhaite gagner plus tout en travaillant moins. Les Français refusent d'admettre que l'espérance de vie a doublé à 60 ans en 50 ans. Bien évidemment que l'allongement de la durée de cotisation ne peut pas être une mesure populaire. Il en est de même pour les règles d'indexation. Par ailleurs, les Français sont fâchés avec l'économie et les chiffres. Ils ont du mal à admettre que la part consacrée aux retraites en France figure parmi les plus élevées de l'OCDE et que le niveau de vie des retraités est supérieur à celui des actifs. Il est difficile à admettre que moins d'actifs et plus de retraites signifie une remise en cause des règles. Le travail de pédagogie est encore à réaliser.

Ce sont les plus jeunes et les ruraux qui sont les plus opposés à l'évolution du système. Les CSP+ sont les fortement convaincus qu'il n'y a pas vraiment eu de réformes. La méfiance des jeunes provient de la répétition du message comme quoi ils n'auront pas de retraite à la fin de leur vie. Les cadres supérieurs qui seront les principaux concernés par la chute du taux de remplacement considèrent que les gouvernements hésitent à prendre des mesures impopulaires en particulier contre les fonctionnaires.

76 % des Français ne sont pas confiants concernant la garantie de toucher plus tard une retraite satisfaisante par rapport à leurs revenus. ce taux était de 61 % en octobre 2008. Les confiants sont passés sur la même période de 38 à 24 %. Les tout à fait confiants ne sont plus que 4 % contre 8 % précédemment ; les pas du tout confiants sont 46 % contre 33 % en octobre 2008. Cette grande inquiétude symbolise l'anxiété propre à la société française et qui dépasse de loin le débat sur les retraites. Le niveau de redistribution publique en faveur des retraités est très élevée en France (85 % des revenus des retraités provient de la retraite par répartition). L'idée que ce système soit remis en cause est une crainte partagée par le plus grand nombre et tout particulièrement par les jeunes. L'idée d'une insuffisance de revenus au moment de la retraite n'est pas sans conséquence sur la volonté d'épargner durant la période d'activité. Plus d'un Français sur deux affirment épargner pour sa retraite.

Cette méfiance face à la retraite future est très forte pour les cadres supérieurs (89 %). Elle peut se comprendre car d'ici 2050 leur taux de remplacement devrait chuter de 20 points. Plus les Français sont diplômés, plus la méfiance s'accroit (68 % pour les non diplômés contre 79 % pour les bac+2 et 76 % pour les BAC+3 et supérieurs).

mercredi 6 janvier 2010

La lettre n°42 du Cercle des Epargnants

Au sommaire de la lettre n°42 du Cercle des Epargnants :

- la réforme des retraites 2010, réforme systémique ou paramétrique ?
- les coûts économiques du vieillissement
- les dépenses de retraite et la redistribution sociale
- l'épargne et la crise font bon ménage

lire la lettre N°42