L'OCDE vient de publier son étude 2009 sur la France. L'organisation internationale souligne que si des progrès ont été réalisés pour assouplir le marché du travail et pour favoriser la concurrence, des freins importants demeurent pour restaurer la compétitivité de l'économie française. la faiblesse du taux de l'emploi des 16/65 ans constitue le principal handicap de la France. Il est noté que la dégradation de ce rapport est parallèle à celui du PIB par habitant. Ainsi le taux d'emploi et le PIB par habitant étaient comparables à ceux des Etats-Unis en 1975 mais depuis cette date l'écart n'a pas cessé de croître.
L'OCDE demande que la France assainisse dès le retour de la croissance ses finances publiques sans recourir aux impôts qu'elle juge excessifs. Selon l'organisation internationale, les déficits publics devraient atteindre 6,6 % du PIB cette année et 8,3 % du PIB l'année prochaine.
lire le rapport de l'OCDE
mercredi 29 avril 2009
mercredi 22 avril 2009
Retraite entre démagogie et refondation
Le rendez-vous des retraites de 2008 a été manqué du fait de la crise financière, du fait que le chômage était à son niveau le plus bas, du fait que l'harmonisation des régimes spéciaux obtenue sans grande casse a été perçue comme un exploit...
Mais, le dossier n'a été que partiellement fermé. L'accroissement plus rapide des déficits en raison justement de la crise mais aussi du dispositif mis en oeuvre pour les carrières longues devient préoccupant. Le déficit de la sécurité sociale dépassera 18 milliards d'euros en 2009 et celui de l'assurance vieillesse flirtera avec les 10 milliards d'euros.
Face à cette situation qui n'a vocation, malheureusement, qu'à s'aggraver le Gouvernement est tiraillé entre les vieilles recettes pour lutter contre l'envolée du chômage, c'est à dire la remise au goût du jour des préretraites et de l'autre l'adoption de réformes audacieuses pour garantir la pérennité de notre système de retraite.
A travers une proposition de loi déposée par plusieurs députés UMP, la majorité entend, à titre exceptionnel, remettre en cause la suppression des préretraites décidée il y a quelques mois dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009. C'est bien connu dans le passé, les préretraites ont réussi à endiguer le chômage des jeunes... Comme quoi les vieilles rengaines n'en finissent pas de hanter les couloirs des palais nationaux même si elles riment avec échecs. Comment croire qu'une entreprise se séparant de vieux salariés les remplacera par des jeunes, comment croire qu'un vieux salarié occupe un emploi identique à celui d'une jeune recrue ? Il n'y a que dans le cinéma pour voir de telle scène. En outre, cette année plus de 750 000 retraités partiront à la retraite, la question n'est donc pas celle d'élaguer les vieilles branches des entreprises françaises mais au contraire d'améliorer la formation des futurs salariés. L'argent destiné aux préretraites serait plus utile s'il était affecté à la formation des jeunes actifs. La crise contrairement aux idées reçues est une crise d'offre et non une crise de la demande.
Au-delà de la démagogie, certaines voix se font entendre pour débattre enfin réellement de l'âge légal de départ à la retraite. Notre pays est un des derniers a resté avec un âge fixé à 60 ans. La moyenne est à 65 ans et certains Etats ont décidé progressivement de le repousser à 67 voire 69 ans. Affreux, recul social, exploitation des vieux... Mais, il faut souligner qu'en soixante ans, l'espérance de vie à la retraite est passée de 10 à 17 ans. Bien évidemment, le travail des seniors suppose des adaptations, la prise en compte des capacités physiques. La Finlande et globalement les pays d'Europe du Nord sont en avance sur le sujet. Par ailleurs, un senior au travail a moins de risque de développer des maladies en particulier celles liées à la dégénérescence du cerveau...
Autre piste de réflexion lancée au sein de la majorité et sur laquelle travaille le Conseil d'Orientation des Retraite, la transformation du régime général de retraite qui est aujourd'hui un système à cotisations définies en un système par points ou en un système notionnel sur le modèle suédois. Les avantages d'une telle modification est de pouvoir mieux anticiper financièrement les effets du vieillissement sur les comptes de l'assurance vieillesse en jouant sur deux paramètres, la valeur d'achat du point en période de constitution de sa retraite et la valeur de rachat du point au moment de la liquidation. Le régime par points permet de mieux prendre en compte les parcours professionnels des salariés et rend plus facile les achats supplémentaires de points pour améliorer sa retraite. Les salariés décidant de poursuivre leur activité au-delà de l'âge légal et ayant le nombre de trimestres suffisant peuvent tirer un plus grand bénéfice que dans le système actuel.
La page du rendez-vous des retraites pour 2008 est à peine tournée que celle de 2010 s'annonce. Les discussions seront marquées tout à la fois par la nécessité d'endiguer un déficit structurel mais aussi par l'éventuelle persistance de la crise. Entre passion et raison, le débat entre les partenaires sociaux risque d'être délicat.
Mais, le dossier n'a été que partiellement fermé. L'accroissement plus rapide des déficits en raison justement de la crise mais aussi du dispositif mis en oeuvre pour les carrières longues devient préoccupant. Le déficit de la sécurité sociale dépassera 18 milliards d'euros en 2009 et celui de l'assurance vieillesse flirtera avec les 10 milliards d'euros.
Face à cette situation qui n'a vocation, malheureusement, qu'à s'aggraver le Gouvernement est tiraillé entre les vieilles recettes pour lutter contre l'envolée du chômage, c'est à dire la remise au goût du jour des préretraites et de l'autre l'adoption de réformes audacieuses pour garantir la pérennité de notre système de retraite.
A travers une proposition de loi déposée par plusieurs députés UMP, la majorité entend, à titre exceptionnel, remettre en cause la suppression des préretraites décidée il y a quelques mois dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2009. C'est bien connu dans le passé, les préretraites ont réussi à endiguer le chômage des jeunes... Comme quoi les vieilles rengaines n'en finissent pas de hanter les couloirs des palais nationaux même si elles riment avec échecs. Comment croire qu'une entreprise se séparant de vieux salariés les remplacera par des jeunes, comment croire qu'un vieux salarié occupe un emploi identique à celui d'une jeune recrue ? Il n'y a que dans le cinéma pour voir de telle scène. En outre, cette année plus de 750 000 retraités partiront à la retraite, la question n'est donc pas celle d'élaguer les vieilles branches des entreprises françaises mais au contraire d'améliorer la formation des futurs salariés. L'argent destiné aux préretraites serait plus utile s'il était affecté à la formation des jeunes actifs. La crise contrairement aux idées reçues est une crise d'offre et non une crise de la demande.
Au-delà de la démagogie, certaines voix se font entendre pour débattre enfin réellement de l'âge légal de départ à la retraite. Notre pays est un des derniers a resté avec un âge fixé à 60 ans. La moyenne est à 65 ans et certains Etats ont décidé progressivement de le repousser à 67 voire 69 ans. Affreux, recul social, exploitation des vieux... Mais, il faut souligner qu'en soixante ans, l'espérance de vie à la retraite est passée de 10 à 17 ans. Bien évidemment, le travail des seniors suppose des adaptations, la prise en compte des capacités physiques. La Finlande et globalement les pays d'Europe du Nord sont en avance sur le sujet. Par ailleurs, un senior au travail a moins de risque de développer des maladies en particulier celles liées à la dégénérescence du cerveau...
Autre piste de réflexion lancée au sein de la majorité et sur laquelle travaille le Conseil d'Orientation des Retraite, la transformation du régime général de retraite qui est aujourd'hui un système à cotisations définies en un système par points ou en un système notionnel sur le modèle suédois. Les avantages d'une telle modification est de pouvoir mieux anticiper financièrement les effets du vieillissement sur les comptes de l'assurance vieillesse en jouant sur deux paramètres, la valeur d'achat du point en période de constitution de sa retraite et la valeur de rachat du point au moment de la liquidation. Le régime par points permet de mieux prendre en compte les parcours professionnels des salariés et rend plus facile les achats supplémentaires de points pour améliorer sa retraite. Les salariés décidant de poursuivre leur activité au-delà de l'âge légal et ayant le nombre de trimestres suffisant peuvent tirer un plus grand bénéfice que dans le système actuel.
La page du rendez-vous des retraites pour 2008 est à peine tournée que celle de 2010 s'annonce. Les discussions seront marquées tout à la fois par la nécessité d'endiguer un déficit structurel mais aussi par l'éventuelle persistance de la crise. Entre passion et raison, le débat entre les partenaires sociaux risque d'être délicat.
mardi 21 avril 2009
Inflation to be or not to be
Au moment où tous les signaux sont au rouge, certains experts répètent que l’inflation est à nos portes. L’injection de milliers de milliards de dollars de liquidités, l’abaissement à des niveaux historiquement bas des taux d’intérêt, la progression sans retenue des déficits publics et donc des dettes publiques conduiraient immanquablement à une augmentation des prix. Les partisans de cette thèse annoncent que l’inflation pourrait prendre ses quartiers au sein de l’économie mondiale dès la fin de l’année.
L’inflation correspond à une mécanique bien connue qui repose sur plusieurs facteurs. L’inflation peut être importée en cas de progression des prix de certains biens importés. C’est que nous avions connu à l’occasion des deux chocs pétroliers de 1973 et 1979/1980. C’est dans une moindre mesure ce nous avons constaté en 2007/2008 avec l’envolée des cours des matières premières et des produits alimentaires.
L’inflation peut être occasionnée par des variations des taux de change. Les dévaluations en appréciant le coût des biens et services importés ont, en règle générale, un effet inflationniste.
L’inflation peut être le résultat de tensions sur les marchés. Quand l’offre ne peut répondre à la demande, les prix ont une tendance naturelle à augmenter.
L’installation de l’inflation suppose qu’une spirale se mette en place avec l’interaction de tous les facteurs. L’augmentation des prix des matières premières entraine celle des biens manufacturés et engendre celle des salaires qui par définition provoque l’accroissement des coûts de fabrication qui entraîne celui des biens… Les acteurs économiques ont de plus tendance à anticiper l’inflation à venir et donc à en prendre les devants.
Du fait des milliers de milliards de dollars jetés sur les marchés, l’inflation est inévitable.
Or, toutes les conditions sont loin d’être réalisées pour l’installation de l’inflation.
• L’ajustement des prix de certains biens et valeurs n’a pas été encore terminé ;
• Il n’y a pas d’excès de la demande sur l’offre sur les marchés et la concurrence internationale demeure vive ;
• Les milliards de dollars injectés ont surtout eu pour objectifs de consolider des établissements financiers qui n’étaient plus solvables ;
• Les acteurs économiques souhaitent avant tout reconstituer leur patrimoine et non dépenser.
La correction sur le prix de certaines valeurs n’est pas encore achevée
Si le cours des actions, des matières premières et celui des biens agricoles ont enregistré une rapide correction à la baisse, certains biens et services demeurent surcotés.
L’immobilier
En dix ans, la hausse de l’immobilier a été de 140 %. Cette hausse s’est traduite par une augmentation sans précédent du poids des prêts immobiliers. Selon une étude de l’INSEE, il représente 69 % du revenu disponible brut des ménages en 2007 contre 26 % en 1978.
La hausse de l’immobilier est avant tout liée à celle du foncier qui représentait en 1978 26 % de la valeur du bâtiment et qui en représente désormais plus de 56 %. En 30 ans, le prix du foncier aurait augmenté de 572 % quand le bâtiment n’a augmenté que de 32 %.
Si l’ajustement sur le cours des actions a été brutale passage du CAC 40 de près de 6000 à moins de 3000 points en moins de deux ans, celui sur l’immobilier est par définition plus lent compte tenu de la moindre fluidité des biens et du caractère non centralisé du marché. Les experts s’attendent ainsi à une baisse de 10 à 25 % sur la période 2009/2010.
En relation avec le prix du foncier, il faut également prendre en compte que le secteur du bâtiment du fait d’une forte demande avait eu tendance à accroître ses marges.
Les services
Avec la mondialisation et le développement d’une nouvelle caste de millionnaires voire de milliardaires, le secteur du luxe, l’hôtellerie et la restauration haut de gamme avaient augmenté considérablement leurs tarifs ces cinq dernières années. Ainsi, le prix des chambres en haute saison avait doublé dans les grandes chaines d’hôtels sur la côte d’azur. Avec la raréfaction des nouveaux millionnaires et le recentrage des établissements de luxe sur une clientèle plus locale, une décrue des prix est à attendre surtout que l’offre devrait s’accroître.
Cet ajustement devrait concerner l’ensemble du secteur de l’hôtellerie et de la restauration.
Il en sera de même pour toutes les activités liées à l’automobile qui devront prendre en compte les changements de comportement des consommateurs : réparation, location…
L’offre reste surabondante et la concurrence internationale vive
Les capacités de production demeurent importantes du fait des investissements réalisés dans les pays émergents et de la faiblesse de leur marché intérieur. La contraction du commerce mondial, -9 % prévue en 2009, a pour conséquences une sous-utilisation des capacités de production.
Par ailleurs, l’existence d’une main d’œuvre pléthorique dans les pays émergents et l’augmentation rapide du chômage dans les pays développés limitent les possibilités de dérapage des coûts salariaux.
Les liquidités sur les marchés sont capitalisées plus que déversées sur les marchés
Les centaines de milliards de dollars injectés pour assurer la solvabilité des institutions financières et assurer le fonctionnement du marché interbancaire qui ont pour corollaire une vive progression de l’endettement public n’ont pas d’effets inflationnistes immédiats. Compte tenu des dépréciations d’actifs liés à la chute des cours bousiers, les établissements financiers se doivent de respecter leurs ratios de solvabilité. La méfiance des banques vis-à-vis des éventuels emprunteurs limite également les tensions inflationnistes.
Il faut souligner que les banques prêtent à des taux relativement élevés compte tenu des taux d’intervention des banques centrales et des taux d’inflation. En matière de prêts immobiliers, les taux bruts avoisinent les 4,7 % quand la BCE a fixé son taux d’intervention à 1,25% et quand l’inflation est de 0,2 %.
Priorité à la reconstitution du patrimoine
En période de crise, les acteurs économiques ont une tendance naturelle à accroître leur effort d’épargne afin de se prémunir face à d’éventuels risques et pour reconstituer leur patrimoine qui a été atteint par la dépréciation. De ce fait, il est constaté une remontée du taux d’épargne des ménages en période de crise ce qui limite d’autant la consommation et donc les menaces inflationnistes.
La menace à court terme est avant tout la déflation avec la création d’une spirale de baisse des prix, les acteurs repoussant leurs décisions d’achat dans l’attente d’une future baisse. Un scénario à la japonaise n’est pas à exclure.
*
**
Certes, les efforts combinés de tous les pays, pays émergents compris, devraient contribuer à soutenir la demande. Certes, l’injection de liquidités, voire le retour de la planche à billets devenue virtuelle, certes la fixation de taux d’intervention par les BCE, certes la progression exponentielle des dettes publiques concourent à une remontée des prix mais afin qu’elle se manifeste il faut au préalable que la croissance refasse surface. Il est a priori peu probable que l’inflation soit de retour avant 2009 voire avant la fin du premier semestre 2010.
L’inflation correspond à une mécanique bien connue qui repose sur plusieurs facteurs. L’inflation peut être importée en cas de progression des prix de certains biens importés. C’est que nous avions connu à l’occasion des deux chocs pétroliers de 1973 et 1979/1980. C’est dans une moindre mesure ce nous avons constaté en 2007/2008 avec l’envolée des cours des matières premières et des produits alimentaires.
L’inflation peut être occasionnée par des variations des taux de change. Les dévaluations en appréciant le coût des biens et services importés ont, en règle générale, un effet inflationniste.
L’inflation peut être le résultat de tensions sur les marchés. Quand l’offre ne peut répondre à la demande, les prix ont une tendance naturelle à augmenter.
L’installation de l’inflation suppose qu’une spirale se mette en place avec l’interaction de tous les facteurs. L’augmentation des prix des matières premières entraine celle des biens manufacturés et engendre celle des salaires qui par définition provoque l’accroissement des coûts de fabrication qui entraîne celui des biens… Les acteurs économiques ont de plus tendance à anticiper l’inflation à venir et donc à en prendre les devants.
Du fait des milliers de milliards de dollars jetés sur les marchés, l’inflation est inévitable.
Or, toutes les conditions sont loin d’être réalisées pour l’installation de l’inflation.
• L’ajustement des prix de certains biens et valeurs n’a pas été encore terminé ;
• Il n’y a pas d’excès de la demande sur l’offre sur les marchés et la concurrence internationale demeure vive ;
• Les milliards de dollars injectés ont surtout eu pour objectifs de consolider des établissements financiers qui n’étaient plus solvables ;
• Les acteurs économiques souhaitent avant tout reconstituer leur patrimoine et non dépenser.
La correction sur le prix de certaines valeurs n’est pas encore achevée
Si le cours des actions, des matières premières et celui des biens agricoles ont enregistré une rapide correction à la baisse, certains biens et services demeurent surcotés.
L’immobilier
En dix ans, la hausse de l’immobilier a été de 140 %. Cette hausse s’est traduite par une augmentation sans précédent du poids des prêts immobiliers. Selon une étude de l’INSEE, il représente 69 % du revenu disponible brut des ménages en 2007 contre 26 % en 1978.
La hausse de l’immobilier est avant tout liée à celle du foncier qui représentait en 1978 26 % de la valeur du bâtiment et qui en représente désormais plus de 56 %. En 30 ans, le prix du foncier aurait augmenté de 572 % quand le bâtiment n’a augmenté que de 32 %.
Si l’ajustement sur le cours des actions a été brutale passage du CAC 40 de près de 6000 à moins de 3000 points en moins de deux ans, celui sur l’immobilier est par définition plus lent compte tenu de la moindre fluidité des biens et du caractère non centralisé du marché. Les experts s’attendent ainsi à une baisse de 10 à 25 % sur la période 2009/2010.
En relation avec le prix du foncier, il faut également prendre en compte que le secteur du bâtiment du fait d’une forte demande avait eu tendance à accroître ses marges.
Les services
Avec la mondialisation et le développement d’une nouvelle caste de millionnaires voire de milliardaires, le secteur du luxe, l’hôtellerie et la restauration haut de gamme avaient augmenté considérablement leurs tarifs ces cinq dernières années. Ainsi, le prix des chambres en haute saison avait doublé dans les grandes chaines d’hôtels sur la côte d’azur. Avec la raréfaction des nouveaux millionnaires et le recentrage des établissements de luxe sur une clientèle plus locale, une décrue des prix est à attendre surtout que l’offre devrait s’accroître.
Cet ajustement devrait concerner l’ensemble du secteur de l’hôtellerie et de la restauration.
Il en sera de même pour toutes les activités liées à l’automobile qui devront prendre en compte les changements de comportement des consommateurs : réparation, location…
L’offre reste surabondante et la concurrence internationale vive
Les capacités de production demeurent importantes du fait des investissements réalisés dans les pays émergents et de la faiblesse de leur marché intérieur. La contraction du commerce mondial, -9 % prévue en 2009, a pour conséquences une sous-utilisation des capacités de production.
Par ailleurs, l’existence d’une main d’œuvre pléthorique dans les pays émergents et l’augmentation rapide du chômage dans les pays développés limitent les possibilités de dérapage des coûts salariaux.
Les liquidités sur les marchés sont capitalisées plus que déversées sur les marchés
Les centaines de milliards de dollars injectés pour assurer la solvabilité des institutions financières et assurer le fonctionnement du marché interbancaire qui ont pour corollaire une vive progression de l’endettement public n’ont pas d’effets inflationnistes immédiats. Compte tenu des dépréciations d’actifs liés à la chute des cours bousiers, les établissements financiers se doivent de respecter leurs ratios de solvabilité. La méfiance des banques vis-à-vis des éventuels emprunteurs limite également les tensions inflationnistes.
Il faut souligner que les banques prêtent à des taux relativement élevés compte tenu des taux d’intervention des banques centrales et des taux d’inflation. En matière de prêts immobiliers, les taux bruts avoisinent les 4,7 % quand la BCE a fixé son taux d’intervention à 1,25% et quand l’inflation est de 0,2 %.
Priorité à la reconstitution du patrimoine
En période de crise, les acteurs économiques ont une tendance naturelle à accroître leur effort d’épargne afin de se prémunir face à d’éventuels risques et pour reconstituer leur patrimoine qui a été atteint par la dépréciation. De ce fait, il est constaté une remontée du taux d’épargne des ménages en période de crise ce qui limite d’autant la consommation et donc les menaces inflationnistes.
La menace à court terme est avant tout la déflation avec la création d’une spirale de baisse des prix, les acteurs repoussant leurs décisions d’achat dans l’attente d’une future baisse. Un scénario à la japonaise n’est pas à exclure.
**
Certes, les efforts combinés de tous les pays, pays émergents compris, devraient contribuer à soutenir la demande. Certes, l’injection de liquidités, voire le retour de la planche à billets devenue virtuelle, certes la fixation de taux d’intervention par les BCE, certes la progression exponentielle des dettes publiques concourent à une remontée des prix mais afin qu’elle se manifeste il faut au préalable que la croissance refasse surface. Il est a priori peu probable que l’inflation soit de retour avant 2009 voire avant la fin du premier semestre 2010.
samedi 11 avril 2009
ET S’IL FALLAIT REINVENTER LE MARCHE
La répétition des bulles spéculatives est la preuve d’un dérèglement chronique des marchés lié à une mauvaise appréciation des risques et des valeurs. Les corrections brutales que nous subissions depuis plus de vingt ans doivent être mises en parallèle avec l’amoindrissement de la concurrence et des contre-pouvoirs sur les marchés.
La mondialisation ainsi que les nouveaux secteurs d’activité nés avec les technique de l’information et de la communication, au lieu de favoriser la concurrence, ont permis la constitution de rentes de situation. Les oligopoles voire les monopoles sont redevenus légion. Cette absence de concurrence n’est pas sans conséquence sur le désordre que nous enregistrons dans le domaine de la hiérarchie des valeurs.
Les nouvelles technologies ont appauvri la concurrence
La création de nouveaux marchés donnaient lieu dans le passé à l’arrivée d’un grand nombre d’acteurs. Ce n’était que dans la phase de maturité qu’une concentration intervenait.
Avec les techniques de l’information et de la communication, quelques entreprises se sont arrogées des situations de monopoles ou de quasi-monopoles de fait.
Les autorités de contrôles de la concurrence nationales avaient réussi à casser des situations de monopole dont ceux de ATT et de ITT par exemple aux Etats-Unis. La mondialisation avec en corolaire l’obligation d’avoir des champions nationaux a réduit ce contrôle. Ainsi Microsoft a réussi à maintenir, malgré plusieurs procès, sa situation de monopole.
Ainsi, une entreprise détient presque à 100 % le marché des interfaces pour les ordinateurs individuels. Microsoft a créé une norme et a réussi à empêcher d’éventuels concurrents de s’engouffrer sur ce marché. Les coûts en termes de conception et de commercialisation ont réduit à néant la concurrence si l’on excepte Linux.
Les acheteurs d’ordinateurs n’ont qu’un seul souhait, l’utiliser le plus rapidement et le plus facilement possible. En outre, en cas de changement de machines, ils veulent en quelques secondes retrouver leur environnement de travail ou de loisir.
Casser le monopole de Microsoft nécessitait de créer un standard de normes sur lesquelles les concurrents auraient développés leurs plateformes. Cela aurait nécessité de casser Microsoft en plusieurs sociétés en distinguant ce qui relève des interfaces, des logiciels d’application et des navigateurs…
De même, aujourd’hui Google est devenu incontournable. 80 % des recherches sont effectuées grâce au moteur de recherche de Google. L’exploitation du fameux algorithme à des fins commerciales et la « scanérisation » de la toile ont créé un rapport de force sans précédent. En mémorisant un nombre croissant d’informations, Google s’est mué en aspirateur qui peut aboutir à réduire à néant la concurrence dans les domaines par exemple de l’information comme en témoigne la polémique lancée récemment par le New York Times.
Comme pour Microsoft, la création d’un standard de recherche aboutit à une situation de monopole offrant des rentes de situation sans précédent. Ces rentes ont permis et permettent à l’empire Google de s’agrandir.
Affadissement de la concurrence liée à la mondialisation
Du fait de la chute du mur de Berlin et de l’ouverture du capitalisme de la Chine et du décollage économique de nombreux pays comme le Brésil, l’Inde, l’Argentine…, deux phénomènes ont été constatés : l’arrivée de nouveaux concurrents et une concentration au niveau des vieux pays industriels pour à la fois conquérir de nouvelles parts de marché et pour résister aux nouveaux entrants.
Les Etats, en particulier en Europe, ont encouragé la constitution de champions nationaux, voire de champions européens. Ainsi, les entreprises sidérurgiques françaises ont été regroupés ; elles étaient encore deux à la fin des années quatre-vingt, puis elles ont été fusionnées avec leurs concurrentes du Benelux et de l’Allemagne.
Ce processus de fusion a été constatée dans de nombreux secteurs comme l’aluminium, la chimie, le pétrole, la pharmacie… En France, il ne reste plus qu’une seule compagnie pétrolière, Total qui a absorbé Elf et Antar.
La disparition de la concurrence au niveau national a été légitimée par l’existence de prédateurs internationaux.
Cette marche vers la concentration ne s’est pas arrêtée du fait de la libre circulation des capitaux et de la nécessité pour entrer sur de nouveaux marchés de réaliser des alliances. En outre, la faiblesse en fonds propres de certaines entreprises, en particulier françaises (absence de fonds de pension ou de fonds souverains) et la volonté des actionnaires de mieux valoriser leur capital a provoqué de nombreuses opérations de concentration. C’est ainsi que Mittal a mis la main sur la sidérurgie européenne.
Le secteur de l’automobile avait jusqu’à maintenant été presque à l’abri de ce vent de concentration. Il y avait encore en 2008 3 constructeurs américains, six constructeurs européens et trois constructeurs japonais auxquels il fallait ajouter les constructeurs indiens, coréens et chinois. La concurrence n’en demeurait néanmoins relative ; les constructeurs ayant décidé de se partager le monde en sphère d’influence.
L’érosion de concurrence a ouvert la porte à toutes les dérives
Sur de nombreux secteurs, énergie, sidérurgie, construction navale, pharmacie…, un cartel d’entreprises domine le marché. Evidemment, une telle situation ne favorise pas l’innovation et la baisse des prix. Elle ouvre la voie à de nombreuses dérives : spéculation, hausse des salaires des dirigeants.
La productivité stagne depuis une dizaine d’année selon l’OCDE. L’arrivée à maturité de certaines techniques explique cet état de fait. Mais, les bénéfices en forte croissance des grandes entreprises auraient du permettre la découverte de nouveaux gisements de croissance. Or, il a été constaté que des profits ne sont pas générateurs d’investissements obligatoirement rentables. Les rentes de situation ne favorisent pas l’innovation. Les économistes classiques ont toujours été méfiants vis-à-vis des bénéfices et de l’auto-investissement. Force est de constater que les situations de monopole ont avant tout favorisé les actionnaires. La multiplication, ces dernières années, des procédures de rachat d’actions par les entreprises et les cascades de LBO en sont les meilleures preuves.
Le G20 n’a pas traité la question clef de la concurrence sur les différents marchés ; or elle est capitale pour lutter contre la spéculation et contre des pratiques peu vertueuses.
Seule une concurrence vive sur des marchés transparents peut amener croissance et plus de moralité.
Malheureusement, les gouvernements, pour sauver à court terme, des emplois risquent au contraire d’encourager de nouvelles concentrations. Or, en aucun cas, la fusion d’entreprises n’est une garantie pour les emplois et encore moins pour ceux de demain. Il est important de redonner du souffle au capitalisme. Il serait utile de travailler sur un code international de la concurrence et de casser les monopoles ou les oligopoles qui se sont institués. En est-il encore temps car ces firmes sans patrie appartiennent à une caste dont le pouvoir dépasse les autorités publiques.
La mondialisation ainsi que les nouveaux secteurs d’activité nés avec les technique de l’information et de la communication, au lieu de favoriser la concurrence, ont permis la constitution de rentes de situation. Les oligopoles voire les monopoles sont redevenus légion. Cette absence de concurrence n’est pas sans conséquence sur le désordre que nous enregistrons dans le domaine de la hiérarchie des valeurs.
Les nouvelles technologies ont appauvri la concurrence
La création de nouveaux marchés donnaient lieu dans le passé à l’arrivée d’un grand nombre d’acteurs. Ce n’était que dans la phase de maturité qu’une concentration intervenait.
Avec les techniques de l’information et de la communication, quelques entreprises se sont arrogées des situations de monopoles ou de quasi-monopoles de fait.
Les autorités de contrôles de la concurrence nationales avaient réussi à casser des situations de monopole dont ceux de ATT et de ITT par exemple aux Etats-Unis. La mondialisation avec en corolaire l’obligation d’avoir des champions nationaux a réduit ce contrôle. Ainsi Microsoft a réussi à maintenir, malgré plusieurs procès, sa situation de monopole.
Ainsi, une entreprise détient presque à 100 % le marché des interfaces pour les ordinateurs individuels. Microsoft a créé une norme et a réussi à empêcher d’éventuels concurrents de s’engouffrer sur ce marché. Les coûts en termes de conception et de commercialisation ont réduit à néant la concurrence si l’on excepte Linux.
Les acheteurs d’ordinateurs n’ont qu’un seul souhait, l’utiliser le plus rapidement et le plus facilement possible. En outre, en cas de changement de machines, ils veulent en quelques secondes retrouver leur environnement de travail ou de loisir.
Casser le monopole de Microsoft nécessitait de créer un standard de normes sur lesquelles les concurrents auraient développés leurs plateformes. Cela aurait nécessité de casser Microsoft en plusieurs sociétés en distinguant ce qui relève des interfaces, des logiciels d’application et des navigateurs…
De même, aujourd’hui Google est devenu incontournable. 80 % des recherches sont effectuées grâce au moteur de recherche de Google. L’exploitation du fameux algorithme à des fins commerciales et la « scanérisation » de la toile ont créé un rapport de force sans précédent. En mémorisant un nombre croissant d’informations, Google s’est mué en aspirateur qui peut aboutir à réduire à néant la concurrence dans les domaines par exemple de l’information comme en témoigne la polémique lancée récemment par le New York Times.
Comme pour Microsoft, la création d’un standard de recherche aboutit à une situation de monopole offrant des rentes de situation sans précédent. Ces rentes ont permis et permettent à l’empire Google de s’agrandir.
Affadissement de la concurrence liée à la mondialisation
Du fait de la chute du mur de Berlin et de l’ouverture du capitalisme de la Chine et du décollage économique de nombreux pays comme le Brésil, l’Inde, l’Argentine…, deux phénomènes ont été constatés : l’arrivée de nouveaux concurrents et une concentration au niveau des vieux pays industriels pour à la fois conquérir de nouvelles parts de marché et pour résister aux nouveaux entrants.
Les Etats, en particulier en Europe, ont encouragé la constitution de champions nationaux, voire de champions européens. Ainsi, les entreprises sidérurgiques françaises ont été regroupés ; elles étaient encore deux à la fin des années quatre-vingt, puis elles ont été fusionnées avec leurs concurrentes du Benelux et de l’Allemagne.
Ce processus de fusion a été constatée dans de nombreux secteurs comme l’aluminium, la chimie, le pétrole, la pharmacie… En France, il ne reste plus qu’une seule compagnie pétrolière, Total qui a absorbé Elf et Antar.
La disparition de la concurrence au niveau national a été légitimée par l’existence de prédateurs internationaux.
Cette marche vers la concentration ne s’est pas arrêtée du fait de la libre circulation des capitaux et de la nécessité pour entrer sur de nouveaux marchés de réaliser des alliances. En outre, la faiblesse en fonds propres de certaines entreprises, en particulier françaises (absence de fonds de pension ou de fonds souverains) et la volonté des actionnaires de mieux valoriser leur capital a provoqué de nombreuses opérations de concentration. C’est ainsi que Mittal a mis la main sur la sidérurgie européenne.
Le secteur de l’automobile avait jusqu’à maintenant été presque à l’abri de ce vent de concentration. Il y avait encore en 2008 3 constructeurs américains, six constructeurs européens et trois constructeurs japonais auxquels il fallait ajouter les constructeurs indiens, coréens et chinois. La concurrence n’en demeurait néanmoins relative ; les constructeurs ayant décidé de se partager le monde en sphère d’influence.
L’érosion de concurrence a ouvert la porte à toutes les dérives
Sur de nombreux secteurs, énergie, sidérurgie, construction navale, pharmacie…, un cartel d’entreprises domine le marché. Evidemment, une telle situation ne favorise pas l’innovation et la baisse des prix. Elle ouvre la voie à de nombreuses dérives : spéculation, hausse des salaires des dirigeants.
La productivité stagne depuis une dizaine d’année selon l’OCDE. L’arrivée à maturité de certaines techniques explique cet état de fait. Mais, les bénéfices en forte croissance des grandes entreprises auraient du permettre la découverte de nouveaux gisements de croissance. Or, il a été constaté que des profits ne sont pas générateurs d’investissements obligatoirement rentables. Les rentes de situation ne favorisent pas l’innovation. Les économistes classiques ont toujours été méfiants vis-à-vis des bénéfices et de l’auto-investissement. Force est de constater que les situations de monopole ont avant tout favorisé les actionnaires. La multiplication, ces dernières années, des procédures de rachat d’actions par les entreprises et les cascades de LBO en sont les meilleures preuves.
Le G20 n’a pas traité la question clef de la concurrence sur les différents marchés ; or elle est capitale pour lutter contre la spéculation et contre des pratiques peu vertueuses.
Seule une concurrence vive sur des marchés transparents peut amener croissance et plus de moralité.
Malheureusement, les gouvernements, pour sauver à court terme, des emplois risquent au contraire d’encourager de nouvelles concentrations. Or, en aucun cas, la fusion d’entreprises n’est une garantie pour les emplois et encore moins pour ceux de demain. Il est important de redonner du souffle au capitalisme. Il serait utile de travailler sur un code international de la concurrence et de casser les monopoles ou les oligopoles qui se sont institués. En est-il encore temps car ces firmes sans patrie appartiennent à une caste dont le pouvoir dépasse les autorités publiques.
vendredi 10 avril 2009
Baisse du Livret A : le gouvernement coupe la poire en deux
Le taux du Livret A passera à 1,75 % au 1er mai contre 2,5 % actuellement. Cette baisse annoncée est moins forte que prévue. En effet, l'inflation sur un an s'établit à 0,3 % contre 3,2 % l'année précédente. En optant pour un taux de 1,75 %, le gouvernement a privilégié les épargnants modestes. Le taux de rendement réel atteint 1,45 % soit plus qu'au moment où le taux était de 4 %. Le taux réel était alors de 0,8 %. Mais comme en termes de pouvoir d'achat, le réel et le ressenti peuvent diverger.
Avec la baisse des taux d'intervention des banques centrales et la réduction à néant de l'inflation, le Gouvernement ne pouvait que baisser le taux du Livret A d'autant plus qu'il entend favoriser le logement social. Plus le taux du Livret A est élevé, plus les ressources mises à disposition des organismes d'HLM le sont.
par ailleurs, pour soutenir la consommation, Bercy aimerait que les Français désépargnent. Ce souhait risque d'être vain car, en période de crise, les Français ont une tendance naturelle à mettre davantage d'argent de côté. L'épargne de précaution est roi en France. Lors de la dernière récession, le taux d'épargne des ménages était remonté de près de 2 points pour atteindre 17 % du revenu disponible brut.
La logique aurait voulu que le Gouvernement abaisse à 1,25 % le taux du Livret A. La morosité sociale l'a conduit à gagner du temps en repoussant une éventuelle baisse à l'automne.
Avec la baisse des taux d'intervention des banques centrales et la réduction à néant de l'inflation, le Gouvernement ne pouvait que baisser le taux du Livret A d'autant plus qu'il entend favoriser le logement social. Plus le taux du Livret A est élevé, plus les ressources mises à disposition des organismes d'HLM le sont.
par ailleurs, pour soutenir la consommation, Bercy aimerait que les Français désépargnent. Ce souhait risque d'être vain car, en période de crise, les Français ont une tendance naturelle à mettre davantage d'argent de côté. L'épargne de précaution est roi en France. Lors de la dernière récession, le taux d'épargne des ménages était remonté de près de 2 points pour atteindre 17 % du revenu disponible brut.
La logique aurait voulu que le Gouvernement abaisse à 1,25 % le taux du Livret A. La morosité sociale l'a conduit à gagner du temps en repoussant une éventuelle baisse à l'automne.
Lettre à mes amis libéraux qui aiment le piratage
Lettre aux amis libéraux opposés à la loi contre le piratage sur Internet
Au nom de la liberté, des libéraux condamnent avec véhémence la loi Hadopi de Christine Albanel qui prévoit des sanctions contre les Internautes pratiquant des téléchargements illégaux.
Bien évidemment, obtenir gratuitement de la musique, de l’information, des données est plus agréable que de devoir les payer.
Bien évidemment qui n’a pas ou n’a pas été tenté de voler des cd ou des livres….
Mais, au-delà de la démagogie, au-delà de l’idée sympathique de donner l’accès au plus grand nombre à des biens culturels, il faut néanmoins en revenir à quelques principes simples. Les biens gratuits n’existent pas. L’économie de marché permet justement d’attribuer une valeur aux biens et aux services en prenant en compte le principe général de rareté.
Il est étonnant que certains souhaitent élargir la liste des biens dits collectifs au moment où ces derniers sont menacés. En effet, nous prenons conscience que des biens comme l’air, l’eau… ou les autres biens de la nature du fait de leur vulnérabilité ont une valeur.
La gratuité n’existe pas ; ce qui n’est pas payé par l’Internaute doit l’être par un autre. Est-ce au contribuable de payer les artistes ? Faut-il en revenir à la création culturelle d’Etat ? Etonnant paradoxe de la part pour des libéraux qui se battent contre la hausse des prélèvements obligatoires. Comment juger de la valeur d’un bien ou d’un service s’il n’y a plus d’arbitrage par les prix ? Certes, la publicité pourrait suppléer le consommateur mais est-elle gage d’une bonne allocation des ressources ? Ne constate-t-on pas que le téléchargement gratuit a abouti à une remise en cause de la diffusion du nombre d’artistes par les majors de l’édition musicale ? Ne peuvent survivre que ceux qui ont les moyens de remplir les salles de concert et de développer un important merchandising. Les groupes comme les Stones, AC-DC ou U2 ne sont pas touchés par le téléchargement illégal.
Pourquoi se focaliser avec autant de force sur cette histoire de téléchargement quand Internet permet d’avoir accès à des milliers de radios et de services permettant d’écouter à la demande sa chanson préférée ?
Si compte tenu du public visé, le débat s’est concentré sur la musique et la vidéo, la question vaut aussi pour l’information et la littérature.
En vertu de quoi payer un livre, une analyse et toute création intellectuelle ? Leur gratuité signifie que tous les produits de l’esprit se valent tous. Certes, avec la profusion des blogs, tout le monde peut être diffuseur d’informations ? Mais entre un Jacques Attali, un Milan Kundera, une analyse d’un grand journaliste ou d’un économiste et les badinages de certains blogs, il y a une différence.
Si les biens de l’esprit se doivent d’être gratuits, cela signifie que leurs créateurs doivent soit disposer de ressources propres, d’un patrimoine abondant ou de gentils sponsors. Nous en revenons aux règles en vigueur au XVIIIème siècle où les rois finançaient selon leur bon vouloir. Faut-il que les artistes trouvent des mécènes ce qui ne favorisera que ceux qui sont déjà en place ou qui ont des relations ? L’avenir est-il aux chanteurs de la starac ou de la nouvelle star. ? Faut-il lancer une starac pour les écrivains ?
En matière de presse, nous constatons que la gratuité est en train de tuer l’analyse au profit de la diffusion d’informations brutes. La valeur ajoutée des articles baissent au même rythme que les revenus des quotidiens.
Les libéraux qui en appellent à la responsabilité et qui soulignent que la mauvaise appréciation des valeurs peut conduire à des comportements collectifs irrationnels pour se racheter une conscience en viennent à légitimer le vol des œuvres de l’esprit. Quelle est la différence de voler un disque à la FNAC ou de télécharger illégalement le dernier disque des Stones ?
Le mécanisme de sanctions prévu par la loi contre le piratage n’est pas liberticide à preuve du contraire ; il en appelle à la responsabilité de chacun et surtout vise à faire prendre conscience que toute création a un prix. Que certains considèrent que les stars gagnent trop d’argent, cela est un autre débat et nul est interdit de surfer sur myspace pour trouver des artistes en devenir…et qui à terme veulent signer un contrat avec une major.
Au nom de la liberté, des libéraux condamnent avec véhémence la loi Hadopi de Christine Albanel qui prévoit des sanctions contre les Internautes pratiquant des téléchargements illégaux.
Bien évidemment, obtenir gratuitement de la musique, de l’information, des données est plus agréable que de devoir les payer.
Bien évidemment qui n’a pas ou n’a pas été tenté de voler des cd ou des livres….
Mais, au-delà de la démagogie, au-delà de l’idée sympathique de donner l’accès au plus grand nombre à des biens culturels, il faut néanmoins en revenir à quelques principes simples. Les biens gratuits n’existent pas. L’économie de marché permet justement d’attribuer une valeur aux biens et aux services en prenant en compte le principe général de rareté.
Il est étonnant que certains souhaitent élargir la liste des biens dits collectifs au moment où ces derniers sont menacés. En effet, nous prenons conscience que des biens comme l’air, l’eau… ou les autres biens de la nature du fait de leur vulnérabilité ont une valeur.
La gratuité n’existe pas ; ce qui n’est pas payé par l’Internaute doit l’être par un autre. Est-ce au contribuable de payer les artistes ? Faut-il en revenir à la création culturelle d’Etat ? Etonnant paradoxe de la part pour des libéraux qui se battent contre la hausse des prélèvements obligatoires. Comment juger de la valeur d’un bien ou d’un service s’il n’y a plus d’arbitrage par les prix ? Certes, la publicité pourrait suppléer le consommateur mais est-elle gage d’une bonne allocation des ressources ? Ne constate-t-on pas que le téléchargement gratuit a abouti à une remise en cause de la diffusion du nombre d’artistes par les majors de l’édition musicale ? Ne peuvent survivre que ceux qui ont les moyens de remplir les salles de concert et de développer un important merchandising. Les groupes comme les Stones, AC-DC ou U2 ne sont pas touchés par le téléchargement illégal.
Pourquoi se focaliser avec autant de force sur cette histoire de téléchargement quand Internet permet d’avoir accès à des milliers de radios et de services permettant d’écouter à la demande sa chanson préférée ?
Si compte tenu du public visé, le débat s’est concentré sur la musique et la vidéo, la question vaut aussi pour l’information et la littérature.
En vertu de quoi payer un livre, une analyse et toute création intellectuelle ? Leur gratuité signifie que tous les produits de l’esprit se valent tous. Certes, avec la profusion des blogs, tout le monde peut être diffuseur d’informations ? Mais entre un Jacques Attali, un Milan Kundera, une analyse d’un grand journaliste ou d’un économiste et les badinages de certains blogs, il y a une différence.
Si les biens de l’esprit se doivent d’être gratuits, cela signifie que leurs créateurs doivent soit disposer de ressources propres, d’un patrimoine abondant ou de gentils sponsors. Nous en revenons aux règles en vigueur au XVIIIème siècle où les rois finançaient selon leur bon vouloir. Faut-il que les artistes trouvent des mécènes ce qui ne favorisera que ceux qui sont déjà en place ou qui ont des relations ? L’avenir est-il aux chanteurs de la starac ou de la nouvelle star. ? Faut-il lancer une starac pour les écrivains ?
En matière de presse, nous constatons que la gratuité est en train de tuer l’analyse au profit de la diffusion d’informations brutes. La valeur ajoutée des articles baissent au même rythme que les revenus des quotidiens.
Les libéraux qui en appellent à la responsabilité et qui soulignent que la mauvaise appréciation des valeurs peut conduire à des comportements collectifs irrationnels pour se racheter une conscience en viennent à légitimer le vol des œuvres de l’esprit. Quelle est la différence de voler un disque à la FNAC ou de télécharger illégalement le dernier disque des Stones ?
Le mécanisme de sanctions prévu par la loi contre le piratage n’est pas liberticide à preuve du contraire ; il en appelle à la responsabilité de chacun et surtout vise à faire prendre conscience que toute création a un prix. Que certains considèrent que les stars gagnent trop d’argent, cela est un autre débat et nul est interdit de surfer sur myspace pour trouver des artistes en devenir…et qui à terme veulent signer un contrat avec une major.
mercredi 8 avril 2009
La lettre n° 3 de Conseils Privés
Conseils Privés, agence indépendante d'information et d'analyse économique vient de publier sa lettre n° 3.
Au sommaire, bien évidemment, le G20, la situation des Etats-Unis, l'analyse de la crise, les points à surveiller...
Au sommaire, bien évidemment, le G20, la situation des Etats-Unis, l'analyse de la crise, les points à surveiller...
lundi 6 avril 2009
Le plan senior attendra
La loi de financement pour la sécurité sociale pour 2009 prévoyait à compter du 1er janvier 2010 pour les entreprises n'ayant pas mis en oeuvre de plan en faveur de l'emploi des 55/65 ans une pénalité fixée à 1 % de la masse salariale. Ce dispositif nécessitait la publication de décrets d'application afin de fixer le contenu du plan et les indicateurs retenus. Le Gouvernement semble avoir décidé de reporter leur publication compte tenu de la situation économique. Même si dans le passé, il a été constaté que le départ des salariés âgés n'avait jamais permis d'améliorer le taux d'emploi des générations plus jeunes, il n'en demeure pas mois que les pouvoirs publics n'ont pas voulu ouvrir un autre front avec les partenaires sociaux.
Pour mémoire, le taux d'emploi des 55/64 ans était en 2007 de :
- 70 % en Suède
- 57,4 % au Royaume-Uni
- 51,5 % en Allemagne
- 50,9 au Pays Bas
- 44,7 % en moyenne au sein de l'Union Européenne
- 44,6 % en Espagne
- 38,6 % en Autriche
- 38,3 % en France
- 34,4 % en Belgique
- 33,8 % en Italie
Pour mémoire, le taux d'emploi des 55/64 ans était en 2007 de :
- 70 % en Suède
- 57,4 % au Royaume-Uni
- 51,5 % en Allemagne
- 50,9 au Pays Bas
- 44,7 % en moyenne au sein de l'Union Européenne
- 44,6 % en Espagne
- 38,6 % en Autriche
- 38,3 % en France
- 34,4 % en Belgique
- 33,8 % en Italie
mercredi 1 avril 2009
Et si Raymond Aron avait tort ?
Enfin, les opposants du capitalisme ont gagné. Depuis des années, des économistes, des sociologues, des philosophes, des femmes, des hommes politiques, des journalistes nous annonçaient que le système courrait à sa perte, qu’il portait en lui le vice, que son amoralité devait se retourner contre lui-même et contre nous même.
Bien évidemment que nous savions tous que Marx et Sartre avaient raison. Nous étions convaincus que la propagande américaine nous imposait, à notre corps défendant, son modèle, ses produits, sa culture.... Raymond Aron avait tout faux, l’économie de marché est un système d’asservissement généralisé. Nous sommes faussement libres car enchaînés aux valeurs matérielles et immatérielles du capitalisme.
La crise de 2008 remet les horloges à l’heure. La vérité éclate aux yeux de tous. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre dans sa librairie préférée aux rayons économie ou essai pour s’en convaincre. Jamais, une crise n’a donné lieu à une telle inflation de livres sur le thème « nous vous l’avions bien dit, c’était inévitable » ou sur celui « le capitalisme est mort ».
S’il y a donc un secteur qui échappe à la crise, c’est celui spécialisé dans l’annonce des mauvaises nouvelles. Sans être exhaustif, je ne citerai que quelques ouvrages parus à la fin de l’année 2008 et au début de l’année 2009.
Ainsi, de manière sobre sans fioriture, le spécialiste de la régulation, Michel Aglietta a publié un essai dénommé « La crise, pourquoi on en est arrivé là ». Un peu plus explicite, l’ouvrage d’Hervé Kempf « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme ». Plus interrogatif mais toujours aussi peu indulgent avec le système actuel, l’essai de Jacques Attali, « La crise et après ? ». Dans le style, fin du monde, je vous conseille « La stratégie du choc : la montée du capitalisme du désastre par Naomi Klein, Lori Saint-Martin et Paul Gagné. Le couple Patrick Artus et Marie Paule Virard se sont spécialisés dans des ouvrages où l’optimisme n’est pas de rigueur. Ainsi, je peux citer « Globalisation, le pire est à venir ». Juste pour le plaisir, je ne résiste pas de citer quelques titres comme « La finance mondiale, tout va exploser » par Morad El Hattab et Philippe Jumel, « Le krach parfait » d’Ignacio Ramontet, « Le capitalisme et la pulsion de mort » de Gilles Dostaler et Bernard Maris ou « La crise globale » par Jean-Michel Quatrepoint…
Même les auteurs libéraux ou jugés comme tels jouent aux au pythies. Ainsi le journaliste Jean-Marc Sylvestre avec l’économiste «Olivier Pastré a publié un essai sans concession sur le rôle des marchés financiers « le roman vrai de la crise financière ».
L’acte de décès du capitalisme a donné lieu à une surenchère médiatique inégalée en la matière. Cette première grande crise du 21ème siècle est la première à être vécue en directe. Chaque jour, des témoignages sur le chômage, les faillites, la baisse du pouvoir d’achat parcourent les journaux d’information, les blogs... La puissance des nouvelles techniques d’information et de communication impose aux médias d’être toujours plus réactifs, d’anticiper voire de créer l’information au risque qu’elle soit fausse.
Le passage de l’an 2000 est loin mais nous avons pourtant l’impression que les peurs millénaristes perdurent à moins que ce soit un retour des sombres prévisions de Nostradamus. Nous voilà revenu en 1014 quand l’archevêque de York déclarait que « le monde se précipite vers sa fin » ou en juin 2000 quand un archevêque suédois reprenait le thème « tout le monde peut voir que le train est en passe de dérailler ».
La fin du monde est de toute façon depuis quelques années le thème à la mode avec le réchauffement climatique. Désertification, disparition des espèces, montée des océans, surpopulation, cyclones, tempêtes l’amoncellement des risques environnementaux sont autant de maux qui nous sont répétés à longueur de journée. Afin de sauver la Terre, les spécialistes du développement durable appellent de leurs vœux à la décroissance en s’inspirant des vieilles thèses du Club de Rome du début des années soixante-dix qui prônait la croissance à taux zéro. A croire que Dieu les a entendu avec la survenue de la plus forte récession de ces soixante dernières années… Pourtant, depuis la crise financière, ils sont plus modestes et discrets.
Les libéraux, déjà rares en France, ont disparu et se sont transformés en keynésiens ou en étatistes. Quand ils assument encore leur libéralisme, c’est pour mieux condamner le capitalisme qu’il ne faut, à leurs yeux, ne pas assimiler à l’économie de marché. Si tout va mal, c’est bien connu, c’est la faute des banquiers, des traders, des spéculateurs, des grands patrons, des entreprises apatrides qui délocalisent. Ils ont perverti le système au risque d’entraîner sa mort. Les libéraux français se posent en défenseur du petit entrepreneur, victime, abusé par sa banque et pressuré par l’Etat et la Sécurité sociale. Dans notre pays, en période de crise, le poujadisme est renaît de ses cendres. Le petit commerçant contre la grande surface, les sous-traitants contre les multinationales, le petit chef d’entreprise contre les PDG qui accumulent salaires et stock options.
C’est bien connu, le monde financier, le monde des affaires, le monde des grandes entreprises est immoral ; revenons au terrain, à la TPE qui ne ment pas.
Après avoir gagné il y a vingt ans sans coup férir sur le communisme, le capitalisme est jugé, aujourd’hui, coupable sans procès. Le chef d'entreprise est un bandit, un riche exploiteur. Le JDD dans son dernier numéro du mois de mars stigmatisait les riches, catégorie qui incluait toute personne touchant plus de 2600 euros par mois... Sous la terreur, les têtes tombaient, aujourd'hui, ce sont les PDG, les cadres dirigeants... Le coupable, c'est l'autre, c'est le voisin, le supérieur hiérarchique, le banquier... A force de braquer les projecteurs sur les patrons, il n'est pas surprenant que la haine sociale s'installe surtout dans un pays qui a toujours aimé faire tomber les têtes. la culpabilité précède en France le jugement dans notre pays.
Face aux flux de mauvaises nouvelles, de l’annonce répétée de la fin du capitalisme, des banques, de l’occident, des Etats-Unis, de l’accumulation de dettes abyssales, un être doué de raison aurait soit opté pour le suicide ou pour le moins décidé de retirer toute son épargne de la banque et partir sur une ile déserte… Or, force est de constater que malgré les oiseaux de mauvais augure, les consommateurs et les épargnants sont restés relativement sereins. Si le pessimisme monte, il n’y a pas de panique, il n’y a pas de peur collective manifeste.
Après trente ans de crise, la sensibilité du chômage est très forte dans notre pays. Toute dégradation est perçue comme un séisme. La progression des licenciements et la non-reconduction des CDD aura comme conséquences le gonflement de l'épargne de précaution, un ou deux points ce qui ne fera que conforter la première place de la France en matière d'épargne.
La France est, en effet, tout à la fois le pays qui dispose d'un niveau élevé de protection sociale et dont les habitants épargnent le plus par précaution. C'est aussi un des rares pays où la crise donne lieu à des revendications sociales et à un refus de toute réforme.
Le problème français repose sur une crise de confiance et sur une rupture entre le peuple et ses élites. Le succès des discours poujadistes, le rejet des pouvoirs, la jalousie face aux riches qui réussit par son travail sont autant de signes tangibles d'une société en crise. Il est paradoxal que les PDG soient montrés du doigt tant bien même que des footballeurs gagnent plus tout en n'obtenant pas toujours les résultats escomptés.
Le travail est perçu comme une source d'exploitation et non comme un moyen de développement. Les élites ont sans nul doute une part de responsabilité dans le désamour actuel. L'incapacité à faire repartir l'ascenseur social, le repli de la caste dirigeante sur elle même expliquent cette situation. La Nouvelle Star ou le football sont les seuls eldorados dans une société qui a fait du travail une contrainte. Il est vrai qu'un salaire médian autour de 1600 euros n'a pas de quoi enthousiasmé les jeunes étudiants.
Sans espoir de créer une sucess story à la Google, les jeunes Français préfèrent échapper à la réalité économique. La crise actuelle a tendance de rigidifier davantage les structures. Il serait nécessaire au contraire de favoriser la mixité sociale et de revoir la hiérarchie des valeurs
Bien évidemment que nous savions tous que Marx et Sartre avaient raison. Nous étions convaincus que la propagande américaine nous imposait, à notre corps défendant, son modèle, ses produits, sa culture.... Raymond Aron avait tout faux, l’économie de marché est un système d’asservissement généralisé. Nous sommes faussement libres car enchaînés aux valeurs matérielles et immatérielles du capitalisme.
La crise de 2008 remet les horloges à l’heure. La vérité éclate aux yeux de tous. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre dans sa librairie préférée aux rayons économie ou essai pour s’en convaincre. Jamais, une crise n’a donné lieu à une telle inflation de livres sur le thème « nous vous l’avions bien dit, c’était inévitable » ou sur celui « le capitalisme est mort ».
S’il y a donc un secteur qui échappe à la crise, c’est celui spécialisé dans l’annonce des mauvaises nouvelles. Sans être exhaustif, je ne citerai que quelques ouvrages parus à la fin de l’année 2008 et au début de l’année 2009.
Ainsi, de manière sobre sans fioriture, le spécialiste de la régulation, Michel Aglietta a publié un essai dénommé « La crise, pourquoi on en est arrivé là ». Un peu plus explicite, l’ouvrage d’Hervé Kempf « Pour sauver la planète, sortez du capitalisme ». Plus interrogatif mais toujours aussi peu indulgent avec le système actuel, l’essai de Jacques Attali, « La crise et après ? ». Dans le style, fin du monde, je vous conseille « La stratégie du choc : la montée du capitalisme du désastre par Naomi Klein, Lori Saint-Martin et Paul Gagné. Le couple Patrick Artus et Marie Paule Virard se sont spécialisés dans des ouvrages où l’optimisme n’est pas de rigueur. Ainsi, je peux citer « Globalisation, le pire est à venir ». Juste pour le plaisir, je ne résiste pas de citer quelques titres comme « La finance mondiale, tout va exploser » par Morad El Hattab et Philippe Jumel, « Le krach parfait » d’Ignacio Ramontet, « Le capitalisme et la pulsion de mort » de Gilles Dostaler et Bernard Maris ou « La crise globale » par Jean-Michel Quatrepoint…
Même les auteurs libéraux ou jugés comme tels jouent aux au pythies. Ainsi le journaliste Jean-Marc Sylvestre avec l’économiste «Olivier Pastré a publié un essai sans concession sur le rôle des marchés financiers « le roman vrai de la crise financière ».
L’acte de décès du capitalisme a donné lieu à une surenchère médiatique inégalée en la matière. Cette première grande crise du 21ème siècle est la première à être vécue en directe. Chaque jour, des témoignages sur le chômage, les faillites, la baisse du pouvoir d’achat parcourent les journaux d’information, les blogs... La puissance des nouvelles techniques d’information et de communication impose aux médias d’être toujours plus réactifs, d’anticiper voire de créer l’information au risque qu’elle soit fausse.
Le passage de l’an 2000 est loin mais nous avons pourtant l’impression que les peurs millénaristes perdurent à moins que ce soit un retour des sombres prévisions de Nostradamus. Nous voilà revenu en 1014 quand l’archevêque de York déclarait que « le monde se précipite vers sa fin » ou en juin 2000 quand un archevêque suédois reprenait le thème « tout le monde peut voir que le train est en passe de dérailler ».
La fin du monde est de toute façon depuis quelques années le thème à la mode avec le réchauffement climatique. Désertification, disparition des espèces, montée des océans, surpopulation, cyclones, tempêtes l’amoncellement des risques environnementaux sont autant de maux qui nous sont répétés à longueur de journée. Afin de sauver la Terre, les spécialistes du développement durable appellent de leurs vœux à la décroissance en s’inspirant des vieilles thèses du Club de Rome du début des années soixante-dix qui prônait la croissance à taux zéro. A croire que Dieu les a entendu avec la survenue de la plus forte récession de ces soixante dernières années… Pourtant, depuis la crise financière, ils sont plus modestes et discrets.
Les libéraux, déjà rares en France, ont disparu et se sont transformés en keynésiens ou en étatistes. Quand ils assument encore leur libéralisme, c’est pour mieux condamner le capitalisme qu’il ne faut, à leurs yeux, ne pas assimiler à l’économie de marché. Si tout va mal, c’est bien connu, c’est la faute des banquiers, des traders, des spéculateurs, des grands patrons, des entreprises apatrides qui délocalisent. Ils ont perverti le système au risque d’entraîner sa mort. Les libéraux français se posent en défenseur du petit entrepreneur, victime, abusé par sa banque et pressuré par l’Etat et la Sécurité sociale. Dans notre pays, en période de crise, le poujadisme est renaît de ses cendres. Le petit commerçant contre la grande surface, les sous-traitants contre les multinationales, le petit chef d’entreprise contre les PDG qui accumulent salaires et stock options.
C’est bien connu, le monde financier, le monde des affaires, le monde des grandes entreprises est immoral ; revenons au terrain, à la TPE qui ne ment pas.
Après avoir gagné il y a vingt ans sans coup férir sur le communisme, le capitalisme est jugé, aujourd’hui, coupable sans procès. Le chef d'entreprise est un bandit, un riche exploiteur. Le JDD dans son dernier numéro du mois de mars stigmatisait les riches, catégorie qui incluait toute personne touchant plus de 2600 euros par mois... Sous la terreur, les têtes tombaient, aujourd'hui, ce sont les PDG, les cadres dirigeants... Le coupable, c'est l'autre, c'est le voisin, le supérieur hiérarchique, le banquier... A force de braquer les projecteurs sur les patrons, il n'est pas surprenant que la haine sociale s'installe surtout dans un pays qui a toujours aimé faire tomber les têtes. la culpabilité précède en France le jugement dans notre pays.
Face aux flux de mauvaises nouvelles, de l’annonce répétée de la fin du capitalisme, des banques, de l’occident, des Etats-Unis, de l’accumulation de dettes abyssales, un être doué de raison aurait soit opté pour le suicide ou pour le moins décidé de retirer toute son épargne de la banque et partir sur une ile déserte… Or, force est de constater que malgré les oiseaux de mauvais augure, les consommateurs et les épargnants sont restés relativement sereins. Si le pessimisme monte, il n’y a pas de panique, il n’y a pas de peur collective manifeste.
Après trente ans de crise, la sensibilité du chômage est très forte dans notre pays. Toute dégradation est perçue comme un séisme. La progression des licenciements et la non-reconduction des CDD aura comme conséquences le gonflement de l'épargne de précaution, un ou deux points ce qui ne fera que conforter la première place de la France en matière d'épargne.
La France est, en effet, tout à la fois le pays qui dispose d'un niveau élevé de protection sociale et dont les habitants épargnent le plus par précaution. C'est aussi un des rares pays où la crise donne lieu à des revendications sociales et à un refus de toute réforme.
Le problème français repose sur une crise de confiance et sur une rupture entre le peuple et ses élites. Le succès des discours poujadistes, le rejet des pouvoirs, la jalousie face aux riches qui réussit par son travail sont autant de signes tangibles d'une société en crise. Il est paradoxal que les PDG soient montrés du doigt tant bien même que des footballeurs gagnent plus tout en n'obtenant pas toujours les résultats escomptés.
Le travail est perçu comme une source d'exploitation et non comme un moyen de développement. Les élites ont sans nul doute une part de responsabilité dans le désamour actuel. L'incapacité à faire repartir l'ascenseur social, le repli de la caste dirigeante sur elle même expliquent cette situation. La Nouvelle Star ou le football sont les seuls eldorados dans une société qui a fait du travail une contrainte. Il est vrai qu'un salaire médian autour de 1600 euros n'a pas de quoi enthousiasmé les jeunes étudiants.
Sans espoir de créer une sucess story à la Google, les jeunes Français préfèrent échapper à la réalité économique. La crise actuelle a tendance de rigidifier davantage les structures. Il serait nécessaire au contraire de favoriser la mixité sociale et de revoir la hiérarchie des valeurs
Les retraites supplémentaires en question
Après les stock-options, les actions gratuites, c'est au tour des retraites chapeau d'être décriées.
Au-delà de la polémique concernant quelques dirigeants d'entreprise, il faut pas oublier que 2 millions de salariés bénéficient de suppléments de retraite au sein de leur entreprise (articles 82, 83 et 39 ainsi que le PERCO).
Interdire ces dispositifs comme le suggère François Sauvadet serait pénalisé de nombreux salariés et pas simplement les dirigeants.
Il faut savoir que les régimes de retraite supplémentaires sont soumis pour certains d'entre eux à négociation avec les partenaires sociaux et qu'ils sont fiscalement encadrés. L'exonération au titre de l'impôt sur les sociétés est plafonnée. Par ailleurs, le bénéficiaire de la retraite supplémentaire acquitte l'impôt sur le revenu, la CSG et le RDS. Les employeurs acquittent, en outre, une contribution (8 ou 12 %) pour la Sécurité sociale. Dans la majorité, certains élus souhaiteraient accroître ce taux (le doubler) ou soumettre à cotisations sociales les montants concernés.
d'un côté, les dirigeants politiques demandent de préparer la retraite mais de l'autre ils taxent en permanence les produits d'épargne retraite. D'ici 2040, le taux de remplacement (montant de la pension- régime général et complémentaires- par rapport au dernier salaire perçu) baissera de 10 à 20 points. Pour les cadres, le taux de remplacement devrait être de 40/45 %.
Selon le sondage du Cercle des Epargnants, les Français sont favorables au développement d'un système mixte associant répartition et capitalisation. Dans ce cadre, ils souhaitent que les entreprises s'impliquent davantage en matière de retraite....
Au-delà de la polémique concernant quelques dirigeants d'entreprise, il faut pas oublier que 2 millions de salariés bénéficient de suppléments de retraite au sein de leur entreprise (articles 82, 83 et 39 ainsi que le PERCO).
Interdire ces dispositifs comme le suggère François Sauvadet serait pénalisé de nombreux salariés et pas simplement les dirigeants.
Il faut savoir que les régimes de retraite supplémentaires sont soumis pour certains d'entre eux à négociation avec les partenaires sociaux et qu'ils sont fiscalement encadrés. L'exonération au titre de l'impôt sur les sociétés est plafonnée. Par ailleurs, le bénéficiaire de la retraite supplémentaire acquitte l'impôt sur le revenu, la CSG et le RDS. Les employeurs acquittent, en outre, une contribution (8 ou 12 %) pour la Sécurité sociale. Dans la majorité, certains élus souhaiteraient accroître ce taux (le doubler) ou soumettre à cotisations sociales les montants concernés.
d'un côté, les dirigeants politiques demandent de préparer la retraite mais de l'autre ils taxent en permanence les produits d'épargne retraite. D'ici 2040, le taux de remplacement (montant de la pension- régime général et complémentaires- par rapport au dernier salaire perçu) baissera de 10 à 20 points. Pour les cadres, le taux de remplacement devrait être de 40/45 %.
Selon le sondage du Cercle des Epargnants, les Français sont favorables au développement d'un système mixte associant répartition et capitalisation. Dans ce cadre, ils souhaitent que les entreprises s'impliquent davantage en matière de retraite....
L'exception démographique française
Dans du numéro 454 de "Population et Société", le démographe de l'INED, Gilles Pison, étudie les raisons de l'augmentation des naissances constatées en France depuis 10 ans, + 9 %. Nous sommes, en effet, passés de 738 000 à 801 000 naissances de 1998 à 2008. Sur la même période, la population a augmenté de 7 %. Le démographe de l'INED constate que sur vingt ans, le taux de fécondité est relativement stable, autour de 13 naissances pour 1000 habitants. En 1806, il était de 31 naissances pour 1000 habitants. Sur 200 ans, le nombre de naissances se situe autour du million mais la taille de la population a changé, 31 millions en 1806 et 62 millions aujourd'hui.
L'augmentation de la population de 7 % sur ces dix dernières années est avant tout le résultat du vieillissement de la population. les femmes en âge de procréer (15/50 ans) sont restées stables autour de 14,5 millions. L'indicateur synthétique de fécondité qui prend en compte les différents groupes d'âge des femmes a évolué ces dernières années passant de 1,94 en 1980 à 1?63 en 1993 pour remonter à 2 en 2008.
La descendance finale (le nombre d'enfants eus par une génération de femmes) pour les femmes nées en 1958 et ayant donc l'atteint l'âge de 50 ans en 2008 est de 2,13.
L'étude de l'INED démontre que les femmes ont de plus en plus tard leurs enfants et qu'elle rattrape en fin de course leurs ainées. L'âge moyen de la maternité est désormais de 30 ans. soit 3,5 ans plus tard qu'en 1978. Au début du 20ème siècle, la première naissance intervenait, en moyenne, à 24 ans. Le recul semble s'interrompre pour les générations nées après 1970. Selon les prévisions de l'INED, les générations d'après 1970 auraient en moyenne 2,05 enfants.
L'augmentation de la population de 7 % sur ces dix dernières années est avant tout le résultat du vieillissement de la population. les femmes en âge de procréer (15/50 ans) sont restées stables autour de 14,5 millions. L'indicateur synthétique de fécondité qui prend en compte les différents groupes d'âge des femmes a évolué ces dernières années passant de 1,94 en 1980 à 1?63 en 1993 pour remonter à 2 en 2008.
La descendance finale (le nombre d'enfants eus par une génération de femmes) pour les femmes nées en 1958 et ayant donc l'atteint l'âge de 50 ans en 2008 est de 2,13.
L'étude de l'INED démontre que les femmes ont de plus en plus tard leurs enfants et qu'elle rattrape en fin de course leurs ainées. L'âge moyen de la maternité est désormais de 30 ans. soit 3,5 ans plus tard qu'en 1978. Au début du 20ème siècle, la première naissance intervenait, en moyenne, à 24 ans. Le recul semble s'interrompre pour les générations nées après 1970. Selon les prévisions de l'INED, les générations d'après 1970 auraient en moyenne 2,05 enfants.
La lettre d'information n°33 du mois d'avril du Cercle est publiée
Au sommaire de la lettre n°33 du mois d’avril, un spécial sondage du Cercle. Les principaux résultats de l’enquête "les Français , l’épargne et la retraite" présentés le 10 mars dernier ainsi que des résultats non présentés concernant notamment le PERP.
Inscription à :
Articles (Atom)