Atlantico : Alors que le livret A a recueilli presque 44 milliards d'euros de collecte en onze mois, l'Assurance-vie a perdu 3,6 milliards d'euros de collecte. Les hausses successives du plafond du livret A opérées par le gouvernement - une première hausse de 25% en octobre, puis de nouveau 25% à partir du 1er janvier - sont-elles responsables de cette perte de vitesse de l'assurance-vie ?
vendredi 28 décembre 2012
Interview sur Atlantico.fr
Atlantico : Alors que le livret A a recueilli presque 44 milliards d'euros de collecte en onze mois, l'Assurance-vie a perdu 3,6 milliards d'euros de collecte. Les hausses successives du plafond du livret A opérées par le gouvernement - une première hausse de 25% en octobre, puis de nouveau 25% à partir du 1er janvier - sont-elles responsables de cette perte de vitesse de l'assurance-vie ?
Retour sur 2012
Satisfaction ou I can’t get no satisfaction
La zone euro aura passé le cap de l’année 2012 malgré les sombres pronostics de certains, malgré la récession et malgré le feuilleton sans fin de la Grèce. L’accord de l’Allemagne sur le traité budgétaire ainsi que le revirement de position de François Hollande ainsi que la possibilité pour la Banque Centrale européenne d’intervenir sur le marché secondaire expliquent la détente sur les taux d’intérêt des pays exposés. La décision du 13 décembre 2013 aménageant la dette grecque a constitué le dernier épisode d’une année mouvementée sur le front des dettes souveraines. Logiquement, jusqu'en 2014, la question grecque devrait moins préoccuper l’Europe sous réserve que la situation économique s’améliore ce qui n’est pas une garantie. Les avancées sur l’union bancaire ont conclu l’année 2012.Il reste du chemin à parcourir pour parvenir à une Europe fédérale dotée d’un budget permettant de faire face à des chocs asymétriques. Il n’en demeure pas que fidèle à sa tradition l’Europe a, dans la difficulté, réalisé quelques progrès.
Gimme Shelter
L’économie mondiale a, en 2012, s’est caractérisée par une divergence des grandes zones géographiques. La zone euro s’est enfoncée dans la récession ; les Etats-Unis ont réussi à maintenir une croissance de 2 %, l’Asie a ralenti tout en conservant des taux élevés autour de 8 % pour la Chine. La bonne surprise provient de l’Afrique qui confirme son décollage avec des taux de croissance dignes de pays émergents. L’Amérique latine a connu une évolution plus complexe avec une crise qui se développe en Argentine et une conjoncture qui reste porteuse au Brésil.
Doom and gloom
La zone euro a payé élevé le prix de sa non-intégration. L’Europe n’est plus divisée est/ouest mais nord/sud. Les pays en crise se situent au sud à l’exception de l’Irlande et les pays à faible taux de chômage et à déficits publics maîtrisés sont au nord. L’Italie, l’Espagne, le Portugal et l’Italie ont rejoint la Grèce dans la récession. Il est également à signaler que Chypre est confrontée à un risque de banqueroute. L’application des plans d’assainissement qui visent à réduire les déficits publics et les déséquilibres commerciaux entraîne un fort ralentissement des économies concernées avec en plus de forte interférences. Le chômage atteint des sommets en Espagne, en Grèce, en France et en Italie. La France devrait terminer l’année avec plus de 300 000 demandeurs d’emplois de plus qu’en 2011. En prenant tout ceux qui recherchent un emploi, la France compte 4,6 millions de demandeurs d’emploi (catégories A, B,C) ; avec les DOM, le nombre est de 4,9 millions. 500 000 jeunes de moins de 25 ans sont à la recherche d’un emploi.
Highwire
2012 en matière de placements, en France, a été marquée par une hausse sensible des prélèvements sur les revenus de l’épargne et le patrimoine avec la fin du prélèvement libératoire, la hausse des prélèvements sociaux, le plafonnement de certaines niches fiscales, le retour à l’ancien barème de l’ISF… 2012 a connu la fin du boom de l’immobilier et la reprise des actions avec une hausse sensible du CAC 40. Côté épargne, le Livret A et le LDD ont fait le plein au niveau de la collecte en surfant sur la crise et l’effet d’aubaine créé par le relèvement des plafonds. L’assurance-vie tout en maintenant un bon niveau de collecte a connu des prestations toujours élevées preuve de l’entrée en maturité du produit. Il est à signaler que malgré la décollecte négative, l’encours de l’assurance-vie a continué à progresser. Les rendements de l’assurance-vie pour 2012 tourne autour des 3 % en phase avec les faibles taux d’intérêt pratiqués sur les emprunts publics des pays à bonne signature. Les Français malgré les retournement du marché actions sont restés frileux sur cette classe d’actifs échaudés par leurs précédentes mésaventures. La part des unités de compte dans les contrats d’assurance-vie a continué à baisser tout comme les OPCVM actions. Le nombre d’actionnaires directs a atteint, en France, un plancher bas autour de 4 millions.
Hand and fate
Au niveau politique, les élections n’ont pas été favorables aux sortants à l’exception de Barack Obama mais qui est, par ailleurs, en cohabitation avec une Chambre des Représentants républicaine. En 2013, des élections majeures sont prévues en Italie et en Allemagne. La situation italienne sera regardée de près compte tenu de la situation financière de l’Etat et du retour peu appréciée par les investisseurs de Berlusconi. En Allemagne, Angela Merkel semble bénéficier d’une avance suffisante dans les sondages mais des surprises ne sont pas impossibles. En France, 2013 sera une année sans élection, phénomène assez rare pour le noter et qui devrait permettre l’engagement de plusieurs réformes. Néanmoins, 2014 se préparera dès l’année prochaine avec en perspective les importantes élections municipales. One more shot
La question du financement de la protection sociale demeure un marronnier des débats publics. Le Conseil d’Orientation des Retraites a tiré la sonnette d’alarme pour les retraites avec un déficit qui pourrait dépasser 20 milliards d’euros d’ici 2020. Il y aussi le déficit de l’assurance-maladie et le financement de la dépendance qui ont été laissé en suspens du fait des élections. En 2013, l’heure des choix sonnera.
Hot stuff
Quelques points positifs pour conclure, la décrue des prix de l'énergie devrait favoriser la reprise tout en étant le talon d'Achille de l'économie européenne. La sortie de la crise de la zone euro devrait favoriser une appréciation des cours des entreprises surtout celles les plus internationalisées. En revanche, attention aux entreprises qui dépendent trop du marché européen ou de la consommation française. Si la facture fiscale risque de s'accroître au premier semestre, une stabilisation est attendue au second avec en perspective les élections municipales.
Décollecte de l'assurance-vie : quelles conséquences pour l'économie ?
Lire l'interview
vendredi 21 décembre 2012
2013, année économique maudite ?
Les économies avancées
L'INSEE souligne qu'au troisième trimestre 2012 l'activité a progressé de 0,2 % dans les économies avancées contre 0,1 % le trimestre précédent. De fortes divergences apparaissent au sein de cette catégorie de pays avec une croissance en augmentation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni et une contraction marquée en zone euro. Le Japon enregistre de son côté un rapide ralentissement. Le commerce mondial s'est contracté de 0,2 % au troisième trimestre avec à la clef un ralentissement des pays émergents asiatiques.
Pour le quatrième trimestre, l'activité continuerait à se replier au Japon de 0,2 % et de 0,3 % en zone euro. Aux Etats-Unis, malgré un ralentissement, la croissance serait de 0,3 % au dernier trimestre 2012 contre 0,7 % au troisième. Au sein des pays avancés, la croissance serait nulle tout comme le commerce mondial.
Pour 2013, l'incertitude américaine est forte avec le débat budgétaire. A défaut d'accord, les hausses d'impôt et les baisses de dépenses seraient de 4,7 % du PIB. Pour les ménages américains, la perte de revenus pourrait être de 4,6 %. Néanmoins, il y a un espoir pour une limitation du choc à un point de PIB. En outre, l'économie américaine a une forte capacité d’adaptation au choc fiscal et budgétaire permettant d'espérer que la croissance ne serait pas trop impactée. L"INSEE table sur une croissance au premier semestre de 0,4 % et de 0,5 % au second semestre. Le Japon devrait pouvoir obtenir de son côté un taux de croissance de 0,3 % par trimestre. Le Royaume-Uni devrait enregistrer une faible croissance sur toute l'année 2013.
la zone euro
L'INSEE considère que le plan de la BCE de rachat d'obligations souveraines a permis d'éloigner le spectre d'une crise profonde de la zone euro. Les taux d'intérêts italiens et espagnols sont en baisse depuis l'été 2012. L'impact des consolidations budgétaires serait moindre sur l'activité en Italie, identique en Espagne mais plus fort en France. Après une contraction de 0,3 % au quatrième trimestre, la croissance de la zone euro serait nulle au premier trimestre 2013 et de 0,1 % au deuxième. Les divergences de croissance seraient marquées au sein de la zone euro durant l'année 2013.
la France
L'INSEE souligne que l'activité s'est redressée, en France, au troisième trimestre avec une croissance de 0,2 % contre -0,1 % au deuxième. Cette amélioration est à mettre au crédit de la production manufacturière qui a enregistré une hausse de 1 % au troisième trimestre après un recul de 1 % au second. La demande extérieure à la France est restée soutenue avec une hausse de 0,5 % et la consommation a été vive avec un rebond de 0,3 % après un recul de 0,2 %. Pour le quatrième trimestre, l'activité devrait se contracter de 0,2 % du fait d'un repli de l'industrie manufacturière de 1,5 %, le climat des affaires s'est fortement dégradé dans l'industrie. Le maintien de la demande interne et externe éviterait une forte contraction de l'activité.
Pour 2013, l'INSEE prévoit une croissance de 0,1 % par trimestre pour les deux premiers permettant d'éviter une récession.
Compte tenu du faible taux de croissance, l'emploi a enregistré une contraction de 42 000 postes au troisième trimestre. D'ici la mi 2013, ce rythme de destruction va se maintenir (40 000 destructions nettes attendues par trimestre). Le taux de chômage devrait atteindre 10,5 % fin 2012 pour augmenter à 10,9 % à la mi 2013.
Le pouvoir d'achat en raison des mesures fiscales et du chômage baisserait de 0,3 % au second semestre 2012 . Sur l'ensemble de l'année 2012, il serait amputé de 0,2 % . Pour le premier semestre 2013, une hausse de 0,3 % est attendue.
L'INSEE prévoit début 2013 a une légère augmentation du taux d'épargne à 16,1 % du revenu disponible brut à mi 2013 néanmoins légèrement en dessous de son niveau de mi 2012 (16,4 %).
Pour l'année 2013, l'INSEE mentionne que les aléas de conjoncture sont forts avec en autre un doute sur la croissance américaine. L'activité pourrait ainsi évoluer dans une fourchette de -0,6 à + 0,6 % par trimestre en fonction des scénarii économiques.
lire la note d'ensemble
jeudi 20 décembre 2012
A quoi va bien pouvoir ressembler la réforme socialiste des retraites ? | Atlantico
A quoi va bien pouvoir ressembler la réforme socialiste des retraites ? une interview de Philippe Crevel sur le site Atlantico;fr
Le déficit des régimes de retraite atteindra 18,8 milliards d'euros en 2017, selon le Conseil d'orientation des retraites dans son rapport publié mercredi. Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, prévoit de revoir les régimes de retraite pour les ramener à l'équilibre financier
A quoi va bien pouvoir ressembler la réforme socialiste des retraites ? | Atlantico
mercredi 19 décembre 2012
Florange ou le rétroviseur économique
Derrière Florange, il y a évidemment des salariés qui veulent conserver leur emploi ce qui est évidemment légitime. Mais l’énergie déployée pour sauver un peu de 300 emplois ne cache-t-elle pas une forêt bien plus dense. Ainsi, la disparition des magasins Surcouf spécialisés dans la vente d’ordinateurs a entraîné la suppression d’environ 600 emplois. Chaque semaine des PME ferment, les pertes d’emplois sont bien supérieurs aux 300 de Florange tout en occupant pas la une des médias.
Le combat de Florange ressemble à celui des charbonnages et de la sidérurgie dans les années 80. A l’époque, les pouvoirs publics avaient consacrés des dizaines et des dizaines de milliards de francs pour in fine renoncer. Derrière Florange, il y a tout le refus de la France d’accepter les mutations économiques. Il y a l’idée que nos problèmes d’emplois sont liés à la mondialisation, à des chefs d’entreprise peu scrupuleux, à un capitalisme apatride et vil.
Florange, il faut y aller. L’usine est vieillissante. Elle n’a pas été la priorité de Mittal comme avant d’Arcelor qui avait programmé sa fermeture il y a près de dix ans. Quand l’Europe consomme de moins en moins d’acier, quand les marchés se situent à l’exportation, est-il raisonnable de maintenir de petites centres de productions loin des grands axes de communication. Il faut importer le minerai et l’énergie nécessaire à la production. Le coût du transport et celui de l’énergie d’autant plus que nous payons très cher notre gaz par refus du gaz de schiste grèvent les marges. Il faut, en outre, après, réacheminer sur des voies ferrés hors d’âge la production d’acier. L’efficience de la SNCF en matière de fret est légendaire. Si un combat est à mener à Florange, c’est celui de la reconversion pour assurer des emplois aux actuels sidérurgistes mais aussi à leurs enfants. Le sauvetage partiel négocié par les pouvoirs publics est une cautère sur une jambe de bois. Il permet de gagner un peu de temps. Nul n’ignore que demain Florange sera fermé ; les hauts-fourneaux n’ayant pas vocation à redémarrer faute de demande et du fait des surcoûts. Il est dommageable que l’argent affecté au sauvetage partiel ne soit pas mis à disposition pour la création de structures viables à moyen et long terme.
Nationaliser Florange en attendant une solution constitue une hérésie. Personne ne s’est posée la question de la commercialisation des produits de cette aciérie une fois nationalisée. Qui achèterait l’acier de Florange ? Qui s’occuperait de la distribution ? L’Etat avec ses deux hauts fourneaux aurait la charge de proposer à l’automobile française déjà en mauvaise santé d’acheter quelques tonnes ? Quel repreneur souhaiterait acquérir un morceau d’usine à moins d’obtenir quelques subventions à la clef ? Et puis en vertu de la règle du précédent, l’Etat serait amené à racheter toutes les usines, tous les établissements qui ferment, des raffineries en passant par les magasins Surcouf.
Le Ministre du redressement productif affirme que la nationalisation est une idée neuve. Bien au contraire, il s’agit d’une vieille lune qui n’a jamais réussi dans le passé. De la sidérurgie, déjà en passant par le Crédit Lyonnais et bien d’autres, les désastres économiques que le contribuable a du payer sont légions. La France regarde constamment dans le rétroviseur et est incapable de regarder la ligne d’horizon. S’il y a un combat à mener, c’est bien celui là, passer d’une vision rétrograde à une vision d’avenir.
lundi 17 décembre 2012
Retraite, une saison en enfer
La réforme de 2010 supposait un retour à l’équilibre des régimes de base pour 2017. La mesure clef était le report de l’âge légal de 60 à 62 ans et de la retraite à taux plein de 65 à 67 ans.
Selon les premières informations fournies par le Conseil d'Orientation des Retraites, d'ici 2020, le déficit des régimes de base évolueraient entre 20 et 25 milliards d'euros. En cas de maintien du taux de chômage au-dessus de 7 %, le déficit pourrait même atteindre 105 milliards d'euros d'ici 2060.
Pour revenir à l'équilibre d'ici 2020, le COR propose plusieurs pistes. Il faudrait soit relever les cotisations de 1,1 point ou baisser le rapport entre la pension moyenne et le salaire moyen de 5 % ou reculer l'âge effectif de départ à la retraite de 6 mois.
Cotisations, la voie difficile Compte tenu du niveau des prélèvements en France, les marges de manœuvre sont nuls ou presque. En outre, il convient de souligner que l’assurance-maladie et la dépendance sont également sujettes à réclamer une augmentation de CSG ou de prélèvements.
L’âge de départ à la retraite, le Gouvernement n’est pas chaud
Il faudrait que l'âge effectif soit de 63,5 ans pour les actifs du privé et de 59,2 ans pour la fonction publique. Ce relèvement peut passer soit par la durée de cotisation ou par l'âge légal. Ainsi, la durée de cotisation qui évolue de puis 2003 en fonction de l’espérance de vie à la retraite pourrait passer pour les futures générations à 42 voire 43 ans. Cette mesure pénalise moins les actifs ayant commencé à travailler tôt que le report de l’âge légal de départ à la retraite.
Pour reculer l’âge effectif de départ à la retraite, l’autre moyen est de jouer sur l’âge légal et l’âge de la retraite à taux plein. Nos partenaires ont tendance à fixer l’âge légal autour de 65 ans (Italie, Espagne) et ont adopté des lois afin de reculer l’âge de la retraite à taux plein au-delà de cet âge. Le report à 68 ans est programmé au Royaume-Uni. L’objectif est de pénaliser les départs précoces en prévoyant l’obtention de la retraite à taux plein au-delà d’un certain âge.
La baisse des pensions, une mesure impopulaire
Plusieurs méthodes sont possibles pour diminuer le taux de remplacement des pensions. Les pouvoirs publics peuvent désindexer les droits à retraite et les pensions de l’inflation ce qui rapporterait plusieurs milliards d’euros. Une autre solution consisterait à prendre en compte non plus les quinze meilleures années mais l’ensemble de la carrière ce qui limiterait les droits à pension. Une telle réforme poserait un problème d’équité avec la fonction publique dont les pensions sont calculées sur la base des 6 derniers mois. Une autre manière de réduire les pensions serait d’instituer des abattements en fonction de l’âge de départ sous forme de décote pour pénaliser les actifs partant avant un certain âge. D'ici 2040, l'équation est encore plus dure, il faudrait relever les cotisations de 5 à 6,2 points ou baisser à nouveau le rapport entre pension moyenne et revenu moyen de 20 % ou relever de 4 années en 2040 et 5 années en 2060 l'âge effectif de départ à la retraite.
L’idée de la réforme systémique, séduisante mais un chantier de haut vol
Compte tenu des blocages inhérents à toute réforme des retraites en France, l’option de la réforme systémique peut être une solution d’autant plus que le Gouvernement semble s’interdire de jouer sur l’âge légal.
La réforme systémique ne résout en rien le problème de financement mais permettrait de rebattre les cartes et surtout d’harmoniser tous les régimes en y intégrant la fonction publique.
La réforme systémique pourrait s’inspirer du modèle suédois qui repose sur un régime par points en comptes notionnels.
Un compte individuel de retraite virtuel est attribué à chaque actif sur lequel sont versées de manière fictive ses cotisations retraite. Ces cotisations peuvent être transformées en points comme dans nos régimes complémentaires.
Durant la période d’activité, les cotisations ou les points accumulés sont actualisés (taux de rendement) en fonction de l’indice des prix, de la masse salariale ou en fonction d’un autre indice.
Au moment de la liquidation de sa retraite, les cotisations ou les points sont transformés en rente en prenant en compte l’espérance de vie de la cohorte concernée (coefficient de conversion).
Un tel dispositif permet de lisser plus finement les effets du vieillissement que notre système actuel. Il autorise une plus grande liberté par rapport à l’âge légal. Ceux qui souhaitent partir tôt le peuvent mais leur retraite est moindre que ceux qui partent plus tard (ce qui est déjà un peu le cas dans notre système actuel).
Ce système est surtout beaucoup plus simple car il repose sur la fusion de tous les régimes de base et complémentaires. Notre système actuel comprend de multiples dispositifs complexes de compensation entre les caisses.
Le régime en comptes notionnels permettrait l’alignement du régime de la fonction publique et des régimes spéciaux
Une telle mutation pose des problèmes de transition et génère des coûts de migration. Il faudrait des mesures d’ajustements pour en atténuer l’impact.
Par ailleurs, pour garantir un réel équilibre du régime de retraite, il faudrait fixer un montant maximum de la richesse nationale alloué aux retraites ce qui pourrait conduire comme en Suède à des baisses automatiques de pension en cas de recul du PIB.
vendredi 7 décembre 2012
La semaine économique et financière
La semaine passée a été marquée par la détente des taux sur le marché de la dette publique en zone euro. La France a ainsi pu emprunter à un taux inférieur à 2 % et l'Espagne a réussi à boucler son programme d'émissions. Il faut néanmoins souligner que le financement des dettes publiques est de plus en plus national.
La Banque centrale européenne a décidé de ne pas changer ses taux d'intervention. Elle a revu à la baisse ses prévisions de croissance, la récession pour 2013 en zone euro étant très probable. La croissance du PIB de la zone euro serait comprise dans une fourchette de – 0,6 % à – 0,4 % en 2012, de – 0,9 % à + 0,3 % en 2013 et de + 0,2 % à + 2,2 % en 2014. Les prêts immobiliers aux particuliers restent à des niveaux historiquement bas, autour de 3,3 à 3,5 %.
En revanche, les Européens avancent à pas comptés sur l'Union bancaire du fait de divergences vis-à-vis du rôle de la BCE dans la supervision.
En France, le CAC 40 a retrouvé son niveau de l'été 2011 avant la tourmente des dettes publiques en franchissant le seuil de 3600 points. La poursuite de la valorisation des actions françaises dépendra de la capacité de l'Europe de sortir du trou noir des dettes souveraines. Les dernières décisions de la BCE et des Chefs d'Etat ont modifié depuis la rentrée la donne. La marge d'appréciation de la bourse de Paris car elle est loin d'avoir retrouvé son niveau d'avant crise à la différence de New York ou de Francfort qui a dépassé son niveau de 20008.
Au Royaume-Uni, le Chancelier de l'Echiquier a présenté le plan quinquennal budgétaire avec un report de deux ans de l'objectif de réduction du ratio de dette publique par rapport au PIB. En 2015, la dette publique atteindra un sommet à 97,4 % du PIB. le déficit public devrait atteindre 6,2 % du PIB en 2013 contre 5,2 % cette année. Il serait ramené à 1,8 % en 2017.
Aux Etats-Unis, le taux de chômage s'est abaissé à 7,7 % soit le meilleur résultat de ces quatre dernières années. 146 000 emplois ont été créés au mois de novembre malgré l'ouragan Sandy. C'est une demi bonne surprise. Ce bon résultat doit être néanmoins corrigé par d'autres données. Le taux de participation à la population active s’est contracté à 63,6 %, contre 63,8 % en octobre, signe que de nombreux Américains ont renoncé à chercher un emploi le mois dernier. Le nombre d’heures hebdomadaires travaillées est resté stable à 34,4, tandis que le salaire horaire a légèrement crû de 0,2 %. Par ailleurs, la croissance américaine reste suspendue aux discussions budgétaires et fiscales entre démocrates et Républicains. Du fait des divergences de vue, elles risquent d'être longues et difficiles.
En Allemagne, l'économie commence à souffrir de la récession de la zone euro qui a été confirmée par Eurostat. La production industrielle allemande est en repli au mois d'octobre tout comme l'investissement ce qui devrait entraîner un tassement de la croissance au quatrième trimestre.
A suivre la semaine prochaine, le PIB du troisième trimestre au Japon, la production industrielle du mois d'octobre en France ainsi qu'au sein de la zone euro, les prix de la consommation en France et les ventes de détail aux Etats-Unis.
Au niveau des réunions, il faudra suivre le comité de politique monétaire de la FED et le sommet des chefs d'Etat européens du 13 décembre consacré à l'intégration européenne.
jeudi 6 décembre 2012
Les impôts comme réponse à la rigidité ?
Face à une crise économique, les agents économiques sont censés ajuster leur comportement à la nouvelle donne et rechercher un nouvel équilibre. Ces ajustements prennent la forme de correction sur les principales variables économiques. Ainsi, le prix du capital peut être amené à baisser afin d’améliorer sa rentabilité, il en est de même avec le coût du travail et le prix des biens et services. Or, en France, tel n’est pas le cas.
La rigidité à la baisse des prix concerne autant les biens et services que le capital et le travail. Ainsi, l’immobilier ne baisse pas ou très peu depuis le début de la crise de 2007. En fin d’année 2012, il est constaté une réduction forte des transactions, une augmentation du stock de logements invendus mais pas de baisse tangible des prix. Compte tenu de la stagnation voire de la diminution du pouvoir d’achat des ménages, il en résulte des difficultés accrues pour se loger. En outre, la part immobilisée dans la pierre est certainement trop importante et ne contribue pas à un financement optimal de l’économie. Chez nos partenaires, la crise s’est accompagnée d’ajustements importants au niveau de l’immobilier en particulier en Espagne ou aux Etats-Unis.
Cette rigidité à la baisse est également très nette en ce qui concerne les salaires. Il n’y a pas de corrélation entre chômage et coûts du travail, contrairement à ce qui est constaté aux Etats-Unis, en Espagne ou en Italie. De ce fait, les entreprises françaises ne peuvent pas améliorer leurs marges et investir pour élever leur niveau de gamme ou pour trouver de nouveaux marchés. Cette rigidité est accrue par le droit du travail protecteur pour les personnes ayant un emploi mais excluant ceux qui n’en sont pas dotés.
La faible variation des salaires a pour corollaire la rigidité des prix des biens et services. Faute d’avoir des marges d’ajustement sur les coûts, les entreprises ne sont pas incitées à revoir leur tarif même en période de crise. La faiblesse de la concurrence en matière de distribution et le poids des secteurs réglementés accentuent cette tendance à la rigidité.
Face à cette rigidité des facteurs de production souvent favorisée implicitement ou explicitement par les pouvoirs publics, la seule variable d’ajustement pour intervenir sur le cours de l’économie est de jouer sur les impôts. Ainsi, pour réduire le déficit commercial de la France, à défaut de restaurer la compétitivité, il est nécessaire de diminuer les importations et donc la capacité d’achat des ménages. L’augmentation des impôts, impôt sur le revenu ou TVA contribue à amputer le pouvoir d’achat et facilite ainsi le retour à l’équilibre de la balance commerciale.
Pour améliorer la compétitivité coût, les pouvoirs publics doivent effectuer des transferts de ressources en allégeant d’un côté le coût du travail (baisse de charges ou crédit d’impôt) et de l’autre augmenter les impôts sur les consommateurs.
Pour résoudre le surcoût de l’immobilier, les gouvernement n’ont comme solution que de mobiliser une partie de l’épargne des Français via le Livret A ou via des dispositifs fiscaux incitatifs comme le Scellier ou le Duflot. . Il en résulte la multiplication de programmes pas toujours rationnels et rentables.
La France souffre d’une insuffisance de concurrence que ce soit au niveau du financement qu’au niveau de la distribution des biens et des services mais aussi par l’existence d’un trop grand nombre de secteurs encore réglementés. L’économie reste très fortement administrée dans ses systèmes de régulation et dans son mode de fonctionnement. L’existence de très grands groupes internationalisés et la faiblesse des entreprises de taille intermédiaire concourent également à cette rigidité générale. Les ajustements sont, par nature, plus difficiles à mener dans des grands groupes qui ont, par ailleurs, entre leurs mains plus d’outils pour gérer des chocs conjoncturels.
mercredi 5 décembre 2012
la France emprunte pour rien ou presque
Selon les Echos, au 19 novembre, le taux moyen pondéré des emprunts d'Etat français sur 2012 était de seulement 1,87 %, un niveau jamais atteint.
Nous sommes loin des années 80 avec des taux à deux chiffres. ainsi le taux à 10 ans français était de de 17,4% en 1981. Certes, ce taux est à mettre en relation avec l'inflation qui naviguait alors autour de 10 % et plus. Depuis le sommet de 1981, avec la désinflation, les taux des obligations ont baissé avec quelques remontées en fonction des crises monétaires en 1990, 1994 et 1999.
- Décembre 1982 : le taux passe sous la barre des 15%, à 14,83%.
- -Février 1986 : l'OAT descend sous le seuil des 10%, à 9,68%.
- 12 février 1998 : le taux glisse sous les 5%, à 4,99%.
- 1er octobre 1998 : il passe sous la barre des 4%, à 3,95%.
- 20 mai 2010 : l'OAT franchit à la baisse le seuil des 3%
Ce faible taux est une bonne nouvelle pour l'Etat qui peut emprunter à faibles coûts. C'est également une incitation pernicieuse à s'endetter. Il faut noter que le service de la dette, le remboursement des intérêts de la dette est inférieure à celui des années 90. Ce faible taux est une bonne nouvelle pour les emprunteurs, ménages et entreprises à la condition que les banques acceptent de prêter.
C'est en revanche une mauvaise nouvelle pour les épargnants dont les revenus seront pénalisés. C'est aussi le signe manifeste de la crise économique dans laquelle nous évoluons.
Si l'Etat français malgré la perte de son triple A peut emprunter à un tel taux, c'est parce que le champ des possibles pour les investisseurs s'est réduit. le nombre de grands pays offrant un volume de dettes suffisant et solvables se contracte. Il reste l'Allemagne mais elle ne peut pas être l'unique réservoir des investisseurs. DE ce fait, la France est un second choix avec une prime de risque de 0,6 point.
samedi 1 décembre 2012
La lettre du Cercle des Epargnants : mois de décembre 2012
- L'édito "Ode à la sagesse de l'épargnant"
- La contribution du Cercle au rapport berger/Lefebvre
- Pourquoi épargnons-nous ?
- le PERP entre en fusion
- le célibat, les inégalités et l'espérance de vie
- Chères dépenses de retraite