Jean-Paul Fitoussi, Président de l'OFCE, membre du Conseil scientifique du Cercle des Epargnants, à travers un article publié dans le quotidien "Le Monde" décrypte la crise financière. Pour l'économiste, nous sommes confrontés à la première crise de compréhension économique. En effet, la fausse dilution du risque avec le montage de produits financiers tellement complexes que même les experts sont capables de les expliquer et d'apprécier les risques dont ils sont porteurs. Après la montée aux extrêmes alimentée par l'argent pas cher de la FED, le risque masquée s'est transformé en défiance généralisée. Au nom du principe de précaution, les banques se sont interdits de faire leur métier de prêteur. Après avoir consumé leurs ailes, elles ont opté pour la grève du zèle au risque de glacifier l'ensemble de l'économie.
pour en savoir plus
jeudi 30 octobre 2008
mardi 28 octobre 2008
A quand le retour de la stabilité
Les amples fluctuations boursières ainsi que celles des matières premières ne favorisent pas la restauration de la confiance. Le cours du pétrole est ainsi passé de 145 à 80 dollars en quelques jours. Les prix des céréales ont été divisés par deux. Avec de tels écarts, les prévisions économiques, déjà très délicates à manier, deviennent plus qu’incertaines. Par ailleurs, la réalisation d’investissement suppose d’avoir une vision plus ou moins bonne de sa rentabilité à terme. Les variations actuelles risquent de dissuader les investisseurs et encouragent la spéculation. Il y a encore malgré l’éclatement des bulles immobilières et financières plus d’argent à se faire en bourse qu’en investissant concrètement. Le recours à la stabilité est une nécessité avant de pouvoir reconstruire une croissance solide.
lundi 27 octobre 2008
Encore un effort monsieur le bourreau
Réduisez vos dépenses, reportez vos vacances, préparez vous à faire face à la crise du siècle, les journalistes comme les hommes politiques jouent aux oiseaux de mauvais augure au risque de renforcer l’impact de la crise. A ce petit jeu, ils vont ajouter à la crise d’offre une crise de la demande. la croissance française dépend essentiellement de la demande intérieure or pour elle n’est que marginalement concernée par la crise financière. certes, la restriction du crédit pénalise le secteur de l’automobile. De plus, la détente sur les prix des matières premières devrait aboutir à une revalorisation du fameux pouvoir d’achat qui il faut le souligner contrairement à la perception générale à augmenter en 2007. L’économie est aujourd’hui soumise à la dictature de l’émotionnel et du sensationnel. A force d’apeurer la population, il est évident qu’elle prendra des mesures de précaution et remplira un peu plus le Livret A. Il faut souligner que les Français sont déjà les champions du monde de l’épargne de précaution, plus de 15,8 % du revenu disponible brut est consacré à l’épargne.
dans les faits, la crise espérée par certains a commencé avant le krach financier. ce dernier est une résultant d’une crise plus large. La croissance de ces dernières années s’est nourrie de la spéculation immobilière et des gains de pouvoirs d’achats générés par les importations à bas coûts en provenance des pays émergents. La forte croissance de l’économie mondiale et l’augmentation des cours des matières premières qui en a découlé, renforcée par la spéculation, ont enrayé le système ; Les menaces inflationnistes ont provoqué le relèvement des taux d’intérêt et ont alourdi les coûts de production. Du fait de l’absence de gains de productivité, cette situation ne pouvait aboutir qu’à une récession. Les subprimes qui ont nourri la croissance avec la création d’une bulle d’endettement par effet de levier ont joué un effet accélérateur dans la descente aux enfer.
L’augmentation du nombre de faillites en France a commencé avant l’éclatement de la crise financière témoignant que la création de richesse était en panne.
L’erreur économique serait de considérer la crise actuelle que sous l’angle de la demande et d’ignorer l’offre.
la fin du cycle de croissance commencé dans les années quatre-vingt-dix provient de l’épuisement des retombées des nouvelles techniques de l’information ; la nouvelle croissance devra se construire sur de nouveaux gisements (développement durable, énergie, modes d’organisation...).
Les pouvoirs publics auront de choix soit d’aider les canards boiteux, soit de préparer l’avenir, soit de doper artificiellement la demande, soit de contribuer à l’émergence de nouveaux produits et service....
dans les faits, la crise espérée par certains a commencé avant le krach financier. ce dernier est une résultant d’une crise plus large. La croissance de ces dernières années s’est nourrie de la spéculation immobilière et des gains de pouvoirs d’achats générés par les importations à bas coûts en provenance des pays émergents. La forte croissance de l’économie mondiale et l’augmentation des cours des matières premières qui en a découlé, renforcée par la spéculation, ont enrayé le système ; Les menaces inflationnistes ont provoqué le relèvement des taux d’intérêt et ont alourdi les coûts de production. Du fait de l’absence de gains de productivité, cette situation ne pouvait aboutir qu’à une récession. Les subprimes qui ont nourri la croissance avec la création d’une bulle d’endettement par effet de levier ont joué un effet accélérateur dans la descente aux enfer.
L’augmentation du nombre de faillites en France a commencé avant l’éclatement de la crise financière témoignant que la création de richesse était en panne.
L’erreur économique serait de considérer la crise actuelle que sous l’angle de la demande et d’ignorer l’offre.
la fin du cycle de croissance commencé dans les années quatre-vingt-dix provient de l’épuisement des retombées des nouvelles techniques de l’information ; la nouvelle croissance devra se construire sur de nouveaux gisements (développement durable, énergie, modes d’organisation...).
Les pouvoirs publics auront de choix soit d’aider les canards boiteux, soit de préparer l’avenir, soit de doper artificiellement la demande, soit de contribuer à l’émergence de nouveaux produits et service....
vendredi 24 octobre 2008
chronique d'une crise annoncée
Jamais, une crise économique n’aura été autant attendue. Elle est devenue une évidence à croire que les commentateurs de l’actualité seraient déçus si elle avait la bonne idée de nous faire faux bond.
La crise 2008 est une crise d’offre qui était déjà présente depuis plusieurs années dans certains pays dont la France.
La croissance des années 2002/2007 a été le produit de l’argent pas cher et des gains de compétitivité offerts par les pays émergents. Cette croissance a été destructrice d’emplois industriels en occident. cette destruction a eu un faible impact pour des rasons démographiques, le départ des premières classes d’âge du baby boom à la retraite. Les pays occidentaux ont vécu à crédit d’autant plus facilement que l’argent n’était pas cher et que les fonds souverains continuaient à investir massivement.
Les faibles taux d’investissement surtout en Europe, la désindustrialisation sauf en Allemagne, l’endettement public et le transfert d’actifs au profit de la Chine ou de l’Inde auraient du nous conduire à réfléchir sur la pertinence de notre modèle économique.
La création d’un fonds souverain pour venir en aide aux entreprises françaises en difficulté est une réponse en demi teinte. Ce fonds alimenté par la Caisse des Dépôts et par la dette aura quels objectifs : maintenir des activités à terme condamnées, ralentir les mutations... ou financer la recherche, favoriser l’innovation. En quelques années, nous avons oublié que l’Etat était un piètre actionnaire. Rappelons nous du Crédit Lyonnais dont nous continuons en 2008 à payer les turpitudes. Rappelons des déficits des entreprises nationales, d’Air France, de Renault....
Si endettement il doit y avoir, cela doit être pour favoriser l’investissement et la recherche, pour favoriser le développement de l’initiative privée.
La crise 2008 est une crise d’offre qui était déjà présente depuis plusieurs années dans certains pays dont la France.
La croissance des années 2002/2007 a été le produit de l’argent pas cher et des gains de compétitivité offerts par les pays émergents. Cette croissance a été destructrice d’emplois industriels en occident. cette destruction a eu un faible impact pour des rasons démographiques, le départ des premières classes d’âge du baby boom à la retraite. Les pays occidentaux ont vécu à crédit d’autant plus facilement que l’argent n’était pas cher et que les fonds souverains continuaient à investir massivement.
Les faibles taux d’investissement surtout en Europe, la désindustrialisation sauf en Allemagne, l’endettement public et le transfert d’actifs au profit de la Chine ou de l’Inde auraient du nous conduire à réfléchir sur la pertinence de notre modèle économique.
La création d’un fonds souverain pour venir en aide aux entreprises françaises en difficulté est une réponse en demi teinte. Ce fonds alimenté par la Caisse des Dépôts et par la dette aura quels objectifs : maintenir des activités à terme condamnées, ralentir les mutations... ou financer la recherche, favoriser l’innovation. En quelques années, nous avons oublié que l’Etat était un piètre actionnaire. Rappelons nous du Crédit Lyonnais dont nous continuons en 2008 à payer les turpitudes. Rappelons des déficits des entreprises nationales, d’Air France, de Renault....
Si endettement il doit y avoir, cela doit être pour favoriser l’investissement et la recherche, pour favoriser le développement de l’initiative privée.
mercredi 22 octobre 2008
Crise financière en Islande, interview sur RFI
Philippe Crevel a été interviewé sur RFI au sujet de la crise financière en Islande.
L’islande est un pays qui vit sur deux grandes activités, la pêche et les activités bancaires financées en partie par les banques américaines et anglaises, le système bancaire islandais est donc extrêmement dépendant de la situation internationale, américaine, anglaise, par contagion...
Ecouter la suite
L’islande est un pays qui vit sur deux grandes activités, la pêche et les activités bancaires financées en partie par les banques américaines et anglaises, le système bancaire islandais est donc extrêmement dépendant de la situation internationale, américaine, anglaise, par contagion...
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L'économie islandaise au bord du gouffre
L'Islande, 313 000 habitants, est un des pays les plus riches de l'OCDE. Malgré la rigueur du climat, les maigres ressources en matières premières, les Islandais ont réussi en quelques années à hisser leur pays au sommet de la hiérarchie mondiale, au 5ème rang de la richesse par habitant selon certains classements internationaux. L'économie islandaise repose sur deux activités très différentes : le poisson et la banque. Or, ces deux activités sont menacées.
Le poisson du fait de la surexploitation se fait rare et la concurrence sur les mers s'accroit. Il faut transformer des aventuriers en agriculteurs de lamer. La seconde activité est tout aussi menacée. L'Islande a depuis vingt ans exploité à merveille son positionnement. Membre de l'Espace Economique Européen, elle n'est pas membre de l'Union européenne. Elle n'est pas de ce fait soumise aux règles et directives. Usant de cette liberté, elle s'est placée en tant que zone financière offshore. Les banques islandaises servaient de relais discrets aux établissements américains et anglais.
En raison d'une règlementation moins stricte, les banques locales ont largement participé au processus de tritrisation des prêts hypothécaires avec d'autant plus de facilité que le marché immobilier islandais fonctionne un peu comme celui en vigueur aux Etats-Unis.
. Avant la crise, l'actif des trois principales banques représentaient huit fois le PIB.
Pendant plusieurs années, l'Islande a profité de la bulle financière. Le taux de croissance dépassait les 7 %, le taux de chômage était inférieur à 3 %. Le problème de l'Ile était avant tout de juguler cette croissance qui du fait des goulots d'étranglement était inflationniste. En raison de la faible production économique intérieure, la balance commerciale et des paiements courants est chroniquement déficitaire. l'Islande dépend tout comme des Etats Unis du bon vouloir des investisseurs étrangers sauf que sa monnaie n'est pas le dollar.
L'Islande ne pouvait donc qu'être touchée par la crise financière internationale. L'effondrement du marché des subprimes a mis en difficulté l'ensemble du système bancaire islandais. L'inflation tant importée qu'intérieure et le montant des déficits extérieurs ont entrainé la chute de la monnaie qui a perdu en quelques jours plus du quart de sa valeur. le Gouvernement a été obligé de nationaliser les trois grandes banques. par ailleurs pour enrayer la crise financière et trouver des liquidités, un appel à l'aide a été lancé. La Russie qui a toujours conservé des liens avec l'Islande même en période de guerre froide a proposé un prêt, obligeant le FMI à faire un geste.
L'Islande en quasi faillite serait le premier pays occidental depuis le Royaume-Uni en 1976 a faire l'objet d'un plan du FMI. La situation de ce pays est très liée à ce spécificités, une économie peu diversifiée de taille réduite et dépendante de l'extérieur. Par ailleurs, l'Islande a toujours été un pays d'excès passant de phases de récession à des phases de forte croissance, de phases inflationnistes à des phases déflationnistes. Néanmoins, le cas de l'Islande est à méditer sur les conséquences de la surfinanciérisation des économies
Le poisson du fait de la surexploitation se fait rare et la concurrence sur les mers s'accroit. Il faut transformer des aventuriers en agriculteurs de lamer. La seconde activité est tout aussi menacée. L'Islande a depuis vingt ans exploité à merveille son positionnement. Membre de l'Espace Economique Européen, elle n'est pas membre de l'Union européenne. Elle n'est pas de ce fait soumise aux règles et directives. Usant de cette liberté, elle s'est placée en tant que zone financière offshore. Les banques islandaises servaient de relais discrets aux établissements américains et anglais.
En raison d'une règlementation moins stricte, les banques locales ont largement participé au processus de tritrisation des prêts hypothécaires avec d'autant plus de facilité que le marché immobilier islandais fonctionne un peu comme celui en vigueur aux Etats-Unis.
. Avant la crise, l'actif des trois principales banques représentaient huit fois le PIB.
Pendant plusieurs années, l'Islande a profité de la bulle financière. Le taux de croissance dépassait les 7 %, le taux de chômage était inférieur à 3 %. Le problème de l'Ile était avant tout de juguler cette croissance qui du fait des goulots d'étranglement était inflationniste. En raison de la faible production économique intérieure, la balance commerciale et des paiements courants est chroniquement déficitaire. l'Islande dépend tout comme des Etats Unis du bon vouloir des investisseurs étrangers sauf que sa monnaie n'est pas le dollar.
L'Islande ne pouvait donc qu'être touchée par la crise financière internationale. L'effondrement du marché des subprimes a mis en difficulté l'ensemble du système bancaire islandais. L'inflation tant importée qu'intérieure et le montant des déficits extérieurs ont entrainé la chute de la monnaie qui a perdu en quelques jours plus du quart de sa valeur. le Gouvernement a été obligé de nationaliser les trois grandes banques. par ailleurs pour enrayer la crise financière et trouver des liquidités, un appel à l'aide a été lancé. La Russie qui a toujours conservé des liens avec l'Islande même en période de guerre froide a proposé un prêt, obligeant le FMI à faire un geste.
L'Islande en quasi faillite serait le premier pays occidental depuis le Royaume-Uni en 1976 a faire l'objet d'un plan du FMI. La situation de ce pays est très liée à ce spécificités, une économie peu diversifiée de taille réduite et dépendante de l'extérieur. Par ailleurs, l'Islande a toujours été un pays d'excès passant de phases de récession à des phases de forte croissance, de phases inflationnistes à des phases déflationnistes. Néanmoins, le cas de l'Islande est à méditer sur les conséquences de la surfinanciérisation des économies
Crise chez les élus
Les élus locaux auraient joué avec le feu en acceptant des montages financiers complexes. Ainsi, près de 25 % de l'endettement des collectivités territoriale serait constitué de prêts structurés intégrant par exemple des taux variable ou des différés de paiement. Ainsi, certaines collectivités ont-elles pu différer l'augmentation des impôts locaux ou espérer étaler dans le temps leurs dépenses. Néanmoins, aujourd'hui, certaines d'entre elles sont étranglées. En effet, avec la baisse des rentrées fiscales liées aux droits de mutation et au resserrement de la politique du crédit, elles sont contraintes de rembourser à vif prix. Or, les collectivités territoriales sont les premiers investisseurs publics. Les secteurs du bâtiment et des travaux publics dépendent des communes, des départements et des régions. Certaines collectivités ont déjà décidé de reporter ou d'annuler certains investissements. L'Etat a décidé d'engager un programme de prêts de 5 milliards d'euros dont la moitié est financée par la Caisse des Dépôts afin d'épauler les collectivités territoriales en difficulté.
L'acuité du problème est d'autant plus forte que les élus après les élections ont tout intérêt à effectuer des remises à zéro des comptes et à renvoyer la faute sur les prédécesseurs. En outre, les transferts de charge occasionnés par la décentralisation de 2003 incite aussi les élus locaux à négocier avec l'Etat des suppléments de dotations. Tout concourt, surtout après la déroute de Dexia, la banque des collectivités, à une remise à plat des finances locales.
L'acuité du problème est d'autant plus forte que les élus après les élections ont tout intérêt à effectuer des remises à zéro des comptes et à renvoyer la faute sur les prédécesseurs. En outre, les transferts de charge occasionnés par la décentralisation de 2003 incite aussi les élus locaux à négocier avec l'Etat des suppléments de dotations. Tout concourt, surtout après la déroute de Dexia, la banque des collectivités, à une remise à plat des finances locales.
vendredi 17 octobre 2008
Ne pas se tromper de crise
Depuis quelques semaines, les références à la crise de 1929 se multiplient. Il est toujours rassurant de se raccrocher au passé pour analyser les solutions d’aujourd’hui. Il y a près de quatre-vingt ans, les pouvoirs publics avaient mal réagi. Il a fallu la guerre et la reconstruction pour effacer les stigmates de la grande dépression. Les plans de relance de Roosevelt n’ont pas eu autant d’effets que l’histoire leur a donnés à posteriori.
L’immobilisme des pouvoirs publics et la montée des protectionnisme sont certainement à juste titre les causes de l’approfondissement de la crise de l’époque. Avant d’établir des similitudes, il convient de ne pas oublier que la crise de 1929 suit de 10 ans la fin de la première guerre mondiale et intervient après une phase de croissance rapide, les fameuses années folles.
Certes, la croissance des pays émergents et l’argent facile peuvent donner raison aux partisans du rapprochement des deux crises.
Il n’en demeure pas moins que le système économique a profondément évolué, que le nombre d’acteurs s’est multiplié et que les moyens d’information et de communication sont sans comparaison. Ces derniers permettent la prise de décision rapides mais contribuent à déstabiliser l’ensemble du système.
Il ne faudrait croire que les instruments d’hier sont adaptés à la crise d’aujourd’hui. Il ne faut pas se tromper de guerre.
La crise n’est pas la crise du libéralisme ; elle est l’expression d’un basculement du pouvoir économique.
L’élection présidentielle américaine de 2008 est encore une affaire planétaire. L’opinion considère que le cours du monde peut changer en fonction du candidat élu mais c’est peut-être la dernière fois.
L’immobilisme des pouvoirs publics et la montée des protectionnisme sont certainement à juste titre les causes de l’approfondissement de la crise de l’époque. Avant d’établir des similitudes, il convient de ne pas oublier que la crise de 1929 suit de 10 ans la fin de la première guerre mondiale et intervient après une phase de croissance rapide, les fameuses années folles.
Certes, la croissance des pays émergents et l’argent facile peuvent donner raison aux partisans du rapprochement des deux crises.
Il n’en demeure pas moins que le système économique a profondément évolué, que le nombre d’acteurs s’est multiplié et que les moyens d’information et de communication sont sans comparaison. Ces derniers permettent la prise de décision rapides mais contribuent à déstabiliser l’ensemble du système.
Il ne faudrait croire que les instruments d’hier sont adaptés à la crise d’aujourd’hui. Il ne faut pas se tromper de guerre.
La crise n’est pas la crise du libéralisme ; elle est l’expression d’un basculement du pouvoir économique.
L’élection présidentielle américaine de 2008 est encore une affaire planétaire. L’opinion considère que le cours du monde peut changer en fonction du candidat élu mais c’est peut-être la dernière fois.
mercredi 15 octobre 2008
Trop de régulation tue la régulation
Avec la menace de l'arrivée prochaine de la crise économique, la bourse reprend ses bonnes habitudes de yoyo. Crise financière, crise économique, crise écologique, le mot crise est à la mode. Le problème est de trouver la sortie de crise et si possible par le haut.
La crise financière aurait redonner aux politiques le politique. Je n'en suis pas certain. Face à cette crise de la compréhension pour reprendre la formule de Jean-Paul Fitoussi, ils apparaissent démunis. Ils réagissent au coup par coup. Par ailleurs, n'utilisent-ils pas des armes d'un autre temps? La régulation des marchés serait la solution mais n'est-ce pas les défaillances de la régulation qui ont plongé le monde la tête en bas. La multiplication des réglements comptables, financiers, prudentiels n'ont pas empêché le désastre. Trop de régulation tue la régulation. A partir du moment où ni les sociétés, ni les contrôleurs ne peuvent apprécier la réalité de risques, il ne peut que se créer des trous noirs. La multiplication des organismes de contrôle et les règlementations prudentielles ont été contre-productives. Il fauit laisser de la liberté aux créateurs et à l'entrepreneur.
Le problème actuel n'est ni l'épargne, ni les liquidités, c'est de redonner du corps aux marchés. Vaste travail!!!!
La crise financière aurait redonner aux politiques le politique. Je n'en suis pas certain. Face à cette crise de la compréhension pour reprendre la formule de Jean-Paul Fitoussi, ils apparaissent démunis. Ils réagissent au coup par coup. Par ailleurs, n'utilisent-ils pas des armes d'un autre temps? La régulation des marchés serait la solution mais n'est-ce pas les défaillances de la régulation qui ont plongé le monde la tête en bas. La multiplication des réglements comptables, financiers, prudentiels n'ont pas empêché le désastre. Trop de régulation tue la régulation. A partir du moment où ni les sociétés, ni les contrôleurs ne peuvent apprécier la réalité de risques, il ne peut que se créer des trous noirs. La multiplication des organismes de contrôle et les règlementations prudentielles ont été contre-productives. Il fauit laisser de la liberté aux créateurs et à l'entrepreneur.
Le problème actuel n'est ni l'épargne, ni les liquidités, c'est de redonner du corps aux marchés. Vaste travail!!!!
L'avenir incertain
La crise financière aura-t-elle raison du développement durable. La nécessité de secourir le système financier et l'arrivée attendue de la crise économique risquent de limiter l'attention et les crédits destinés au développement durable.
A cette première lecture, une seconde plus optimiste peut s'imposer. L'éclatement de la bulle financière permet le retour à une meilleure appréciation des risques et des gains. Avec des rendements supérieurs à 5 % gagés sur des prêts hypothécaires et grâce à l'effet de levier, les investisseurs n'avaient guère de raison de se préoccuper du rendement des investissements matériels. Par ailleurs, les gains de coûts générés par les importations des pays émergents dissuadaient la recherche de gains de productivité. Or, sans progrès technique, pas de croissance forte et durable.
La question qui demeure est comment gérer au mieux l'abondance de liquidités et veiller qu'elle ne débouche pas sur le financement d'opérations à faible rentabilité. Les garanties données par les Etats risquent de favoriser les malins et non les innovants. L'économie administrée n'a jamais été une source de bonne croissance.
Il est certain qu'en prenant des participations dans des entreprises financières; les Etats ont toutes les chances de réaliser de bonnes opérations. Il n'en demeure pas moins qu'un doute subsiste sur l'intérêt économique.
A cette première lecture, une seconde plus optimiste peut s'imposer. L'éclatement de la bulle financière permet le retour à une meilleure appréciation des risques et des gains. Avec des rendements supérieurs à 5 % gagés sur des prêts hypothécaires et grâce à l'effet de levier, les investisseurs n'avaient guère de raison de se préoccuper du rendement des investissements matériels. Par ailleurs, les gains de coûts générés par les importations des pays émergents dissuadaient la recherche de gains de productivité. Or, sans progrès technique, pas de croissance forte et durable.
La question qui demeure est comment gérer au mieux l'abondance de liquidités et veiller qu'elle ne débouche pas sur le financement d'opérations à faible rentabilité. Les garanties données par les Etats risquent de favoriser les malins et non les innovants. L'économie administrée n'a jamais été une source de bonne croissance.
Il est certain qu'en prenant des participations dans des entreprises financières; les Etats ont toutes les chances de réaliser de bonnes opérations. Il n'en demeure pas moins qu'un doute subsiste sur l'intérêt économique.
mardi 14 octobre 2008
Jean-Pierre Gaillard interviewé par Philippe Crevel sur la crise financière
Le 2 octobre dernier, Jean-Pierre Gaillard, le Président du Cercle, était interviewé par Philippe Crevel au sujet de la crise financière à l'occasion des Entretiens de l'Epargne et de la Retraite.
Sortie de crise ?
Avec la présentation des plans européens, les bourses ont renoué avec la hausse. Est-ce une accalmie ou une véritable sortie de crise ? La confiance ne se décrète pas, elle se mérite. Les garanties apportées par les Etats et les modifications des normes comptables permettront sans nul de donner de l’air au secteur financier. Il n’en demeure pas moins que cette crise a révélé la faiblesse de l’économie occidentale qui dépend plus de ses actifs que de sa production.
Cette crise a confirmé que l’économie américaine ne tient que par sa formidable capacité de la croissance financée par l’étranger. Si les investisseurs s’aperçoivent qu’ils peuvent en Chine, en Inde ou ailleurs obtenir avec la même sécurité qu’aux Etats-Unis des taux de croissance élevés et réguliers, il en sera fini de l’empire occidental.
Les pays occidentaux peine à trouver de nouveaux gisements de croissance. Le développement durable constitue un de ces gisements à exploiter tant pour des raisons économiques environnementales. A côté du refinancement du système bancaire, les Gouvernements devraient favoriser l’investissement productif.
Le plan français en faveur des entreprises apparait comme une prime donnée aux gestionnaires en difficulté. En outre, compte tenu de la complexité des montages de dossier, ile est à craindre que ce soit les professionnels des subventions qui en bénéficient....
Cette crise a confirmé que l’économie américaine ne tient que par sa formidable capacité de la croissance financée par l’étranger. Si les investisseurs s’aperçoivent qu’ils peuvent en Chine, en Inde ou ailleurs obtenir avec la même sécurité qu’aux Etats-Unis des taux de croissance élevés et réguliers, il en sera fini de l’empire occidental.
Les pays occidentaux peine à trouver de nouveaux gisements de croissance. Le développement durable constitue un de ces gisements à exploiter tant pour des raisons économiques environnementales. A côté du refinancement du système bancaire, les Gouvernements devraient favoriser l’investissement productif.
Le plan français en faveur des entreprises apparait comme une prime donnée aux gestionnaires en difficulté. En outre, compte tenu de la complexité des montages de dossier, ile est à craindre que ce soit les professionnels des subventions qui en bénéficient....
lundi 13 octobre 2008
la plaie de l'argent pas cher
Au tout début de la crise, il y a la décision de la FED d’abaisser les taux d’intérêts afin d’éviter la crise après les attentats du 11 septembre. UN peu plus de 700 000 américains modestes louent cette décision et peuvent devenir propriétaire à crédit de leur maison. De là, commence la création d’une montagne de dettes à travers le phénomène de l’effet de levier et de la titrisation.
Aujourd’hui, avec l’éclatement de la bulle et la méfiance généralisée, les Banques centrales et les Etats sont obligés de déverser des liquidités, de prêter aux PME, aux entreprises et de nationaliser.
Le temps de l’argent pas cher continue même si les Banques centrales continue de maintenir à un niveau appréciable leur taux d’intervention de 3 à 5 % afin de lutter contre les risques inflationnistes.
En intervenant massivement dans l’économie, les pouvoirs publics risquent d’aider des canards boiteux et des petits malins. Comment juger qu’une PME a besoin de liquidités, qu’elle traverse une mauvaise passe ou qu’elle est condamnée. Les torrents de milliards ne sont pas un gage de bonne économie. L’argent facile ne permet pas une bonne appréciation du risque comme le prouve la crise actuelle. Bizarrement, les Etats ont opté de régler le problème par le mal ; à savoir si le remède sera efficace.
Aujourd’hui, avec l’éclatement de la bulle et la méfiance généralisée, les Banques centrales et les Etats sont obligés de déverser des liquidités, de prêter aux PME, aux entreprises et de nationaliser.
Le temps de l’argent pas cher continue même si les Banques centrales continue de maintenir à un niveau appréciable leur taux d’intervention de 3 à 5 % afin de lutter contre les risques inflationnistes.
En intervenant massivement dans l’économie, les pouvoirs publics risquent d’aider des canards boiteux et des petits malins. Comment juger qu’une PME a besoin de liquidités, qu’elle traverse une mauvaise passe ou qu’elle est condamnée. Les torrents de milliards ne sont pas un gage de bonne économie. L’argent facile ne permet pas une bonne appréciation du risque comme le prouve la crise actuelle. Bizarrement, les Etats ont opté de régler le problème par le mal ; à savoir si le remède sera efficace.
dimanche 12 octobre 2008
Un peu de sérieux ne nuit pas même en période de crise
Certains experts qui étaient opposés à la retraite par capitalisation considèrent qu'avec la crise leur position s'est muée en évidence. En effet, avec la chute des cours de bourse, les fonds de pension seront incapables de verser des rentes et les retraités seront acculés à la famine. C'est bien connu, les fonds de pension investissent toutes les cotisations en actions et rien en monétaires et en obligataires. Par définition, les gestionnaires doivent vendre au plus bas et acheter au plus haut et jamais opérer des arbitrages ou des couvertures. Bien évidemment, il n'existe pas de dispositif d'assurance et de sécurisation progressive des actifs. Évidemment, tous les américains partent à la retraite demain matin, lundi 13 octobre. Que dire d'autres rien!!!!!
vendredi 10 octobre 2008
le deuxième effet Ben Laden
Le deuxième effet Ben Laden
En 2001, Ben Laden n’imaginait certainement pas que l’effondrement des tours jumelles de New York pourrait provoquer, sept ans plus tard, une crise financière sans précédent. La décision des Banques Centrales, après les attentats, d’abaisser les taux d’intérêt a généré une montagne de dettes reposant sur un socle étroit et fragile, 700 000 américains à faibles revenus rêvant de posséder leur résidence principale. Par effet de levier et par titrisation de crédits immobiliers, une bulle virale a contaminé la planète bancaire. L’impossibilité d’assurer la traçabilité de ces titres et leur large diffusion a rompu le lien de confiance sur lequel repose le fonctionnement du capitalisme moderne. Le refus des banques de se prêter de l’argent de peur de ne pas être remboursées bloque l’ensemble du système économique. L’injection de liquidités par les Banques centrales n’a pas réussi, pour le moment, à restaurer la confiance. Le risque est la création d’une trappe à liquidités ou la résurgence de l’inflation qui néanmoins est limitée par la probable arrivée de la récession et le caractère déflationniste généré par la dépréciation des valeurs boursières et immobilières. La contamination de l’économie réelle s’effectue autant par la défiance que par la réduction des moyens d’investissement des entreprises. En effet, les consommateurs effrayés par l’accumulation des mauvaises nouvelles auront tendance à différer leurs achats non essentiels. La diminution de la valeur des entreprises réduira leurs capacités d’endettement freiné de toute façon par le comportement frileux des banques. En matière de prévision, il convient de rester modeste. En 1987, le krach avait été perçu comme un choc fatal pour l’économie ; or 1988 avait été une des meilleures années pour la croissance française.
En 2001, Ben Laden n’imaginait certainement pas que l’effondrement des tours jumelles de New York pourrait provoquer, sept ans plus tard, une crise financière sans précédent. La décision des Banques Centrales, après les attentats, d’abaisser les taux d’intérêt a généré une montagne de dettes reposant sur un socle étroit et fragile, 700 000 américains à faibles revenus rêvant de posséder leur résidence principale. Par effet de levier et par titrisation de crédits immobiliers, une bulle virale a contaminé la planète bancaire. L’impossibilité d’assurer la traçabilité de ces titres et leur large diffusion a rompu le lien de confiance sur lequel repose le fonctionnement du capitalisme moderne. Le refus des banques de se prêter de l’argent de peur de ne pas être remboursées bloque l’ensemble du système économique. L’injection de liquidités par les Banques centrales n’a pas réussi, pour le moment, à restaurer la confiance. Le risque est la création d’une trappe à liquidités ou la résurgence de l’inflation qui néanmoins est limitée par la probable arrivée de la récession et le caractère déflationniste généré par la dépréciation des valeurs boursières et immobilières. La contamination de l’économie réelle s’effectue autant par la défiance que par la réduction des moyens d’investissement des entreprises. En effet, les consommateurs effrayés par l’accumulation des mauvaises nouvelles auront tendance à différer leurs achats non essentiels. La diminution de la valeur des entreprises réduira leurs capacités d’endettement freiné de toute façon par le comportement frileux des banques. En matière de prévision, il convient de rester modeste. En 1987, le krach avait été perçu comme un choc fatal pour l’économie ; or 1988 avait été une des meilleures années pour la croissance française.
jeudi 9 octobre 2008
Au-delà des mensonges
Une dépêche AFP du 8 octobre soulignait que les fonds de pension américains ne pourraient plus payer les retraites du fait de l’effondrement des placements actions. C’est oublié que ces fonds n’investissent pas toutes les primes versées par leurs adhérents en actions, c’est oublié qu’il y a des processus de sécurisation progressive visant justement à pouvoir verser les rentes aux retraités. Plus un actif se rapproche de l’âge de cessation d’activité, plus son capital est placé dans des valeurs moins soumises aux fluctuations boursières. par ailleurs, il faut souligner que contrairement aux allégations de certains experts, les retraités de Enron ou de Maxwell ont reçu leurs pensions grâce en partie à l’existence de fonds de garantie. Ce n’est pas le krach financier qui fragilise le système de retraite mais la révolution démographique caractérisée par le vieillissement de la population.
la dépêche AFP en question
la dépêche AFP en question
LE CAPITALISME EST MORT, VIVE LE CAPITALISME
LE CAPITALISME EST MORT, VIVE LE CAPITALISME
Pour certains analystes ou hommes politiques, la crise financière, la crise économique, la remontée du chômage, la stagnation du pouvoir d’achat…, c’est bien évidemment de la faute du capitalisme. Il serait urgent de changer de système mais Ils sont bien en mal de dire quel système ils souhaitent. Rêvent-ils d’un retour du communisme…
Avant de jeter le bébé avec l’eau du bain, il n’est peut-être pas inutile de rétablir certaines vérités.
Revenons au point de départ. La crise des subprimes trouve son origine dans la politique d’abaissement des taux d’intérêt décidée après les attentats du 11 septembre 2001 par les autorités monétaires. Certaines banques américaines ont été ainsi amenées à prêter à des clients modestes de l’argent afin qu’ils puissent acquérir un logement ou un pavillon ; l’appréciation de l’immobilier constituait alors une garantie en cas de défaut de paiement. Ces mêmes banques pour diminuer leur engagements risqués ont titrisé ses prêts permettant ainsi à d’autres établissements financiers d’accéder à des produits rémunérateurs qu’elles ont proposé à leurs clients. La bulle immobilière s’est ainsi muée en bulle financière ; les subprimes se comportant comme des virus corrompant l’ensemble de l’économie. D’un côté du crédit pas cher, de l’autre des placements rémunérateurs, certains ont cru trouver la poule aux œufs d’or.
La remontée des taux d’intérêt du fait de l’augmentation des menaces inflationnistes et la saturation du marché immobilier américain ont enrayé ce processus fou. Des acheteurs se sont retrouvés incapables de vendre leur maison et de rembourser leurs prêts et de l’autre les banques voyaient fondre la valeur de leurs actifs. Par effet domino, en raison des participations et des financements croisés, les banques et les assureurs sont devenus vulnérables. Il faut souligner que la majorité des établissements financiers français en privilégiant les réseaux de détail se sont prémunis des assauts de cette vague spéculative.
Cette crise, aussi sévère soit-elle, ne sonne pas le glas du capitalisme ; elle est avant tout une dérive d’un capitalisme financier qui a oublié ses fondamentaux. La finance, le crédit sont des éléments indispensables au bon fonctionnement de l’économie. Il n’ya pas de capitalisme sans marché financier. Mais, la finance doit être au service de l’économie et non d’elle-même.
La crise actuelle est une correction de comportements déviants. Depuis plus de sept ans, la croissance n’a que trop reposé sur l’illusion de gains rapides, sur des innovations financières, sur une spéculation immobilière. Or, la croissance, c’est la combinaison de trois facteurs, l’offre, la demande et le progrès technique.
L’offre et le progrès technique ont été les grands perdants du dernier cycle de croissance. Accaparé par l’obtention de gains rapides, les financiers ont négligé les véritables créateurs de richesse, les entrepreneurs et en particulier les PME qui sont les maillons clefs du tissu économique de notre pays. Ils ont oublié leur métier celui de financer des investissements productifs et non de générer des profits virtuels.
Contrairement aux idées reçues, les auteurs classiques libéraux comme Adam Smith condamnent fortement la spéculation et l’argent facile. Ils sont opposés à la pratique de faibles taux d’intérêt qui aboutit à privilégier des investissements de court terme non rentable et qui fausse l’appréciation des risques. L’argent a un prix qu’il convient de ne pas galvauder. Le taux d’intérêt a vocation à rémunérer un risque source de créations de richesses réelles et non une bulle spéculative.
La dictature de l’immédiat qui s’est emparée de la sphère financière a découragé la recherche et l’innovation. Le dernier de cycle de croissance s’est nourri de la spéculation et d’un abaissement des coûts par le transfert de coûts de production au profit des pays émergents. D’un côté, une financiarisation à outrance déconnectée du réel, de l’autre une désindustrialisation à grande vitesse et tout cela au prix de déséquilibres croissants et insupportables. Les Etats-Unis enregistrent ainsi des déficits commerciaux supérieurs de 700 milliards de dollars chaque année quand la Chine accumule des excédents supérieurs à 200 milliards de dollars comme l’Allemagne. La France, de son côté, du fait d’une dégradation de sa compétitivité et de la facture pétrolière supporte un déficit commercial, 39 milliards d’euros en 2007.
La sortie de la crise passe non pas l’abandon du libéralisme qui n’a jamais été, par ailleurs, appliqué en France mais la mise au banc des comportements anti-économiques et anti-PME. Il faut redonner à l’entrepreneur les moyens de faire son travail, celui d’investir et d’embaucher. Il convient, une fois de plus de revenir aux leçons de Schumpeter. L’entrepreneur et l’inventeur sont au cœur du capitalisme et non Wall Street ou la City.
Les banques doivent comprendre qu’il y a plus de gains à attendre d’un investissement productif dans une PME que dans un placement spéculatif composé de morceaux de prêts douteux. De même, les grandes entreprises doivent cesser de délocaliser pour réduire leurs coûts. Il s’agit de politique à court terme. Elles seront et sont déjà concurrencées par les entreprises des pays émergents et de toute façon à terme les gains de salaire ont vocation à se réduire. Le devoir des grandes entreprises est de maintenir l’avance technologique de la France et de valoriser les compétences et le savoir de leurs salariés. Elles doivent être des moteurs de la recherche faute de quoi notre pays risque de devenir un désert économique ou, au mieux, un parc d’attraction.
Si l’Allemagne a mieux résisté que la France en particulier en matière de commerce extérieur, elle le doit à la vitalité de son tissu économique. A nous, de tirer les conséquences de cette crise financière pour densifier économiquement notre territoire.
Le libéralisme ne se résume pas à la formule « du laisser faire, laisser passer » et « être libéral, ce n’est pas la liberté de faire n’importe quoi ». L’éclatement de la bulle financière va permettre de nous réconcilier avec le capitalisme, un capitalisme à taille humaine, plus simple, plus centrée sur le progrès réel. Les champs de croissance ne manquent pas avec le défi environnemental, avec l’épuisement de l’énergie pétrolière, avec l’allongement de la vie. Le retour à un capitalisme humain, de proximité, sera sans nul doute la conséquence des dévoiements enregistrés ces dernières années.
Pour certains analystes ou hommes politiques, la crise financière, la crise économique, la remontée du chômage, la stagnation du pouvoir d’achat…, c’est bien évidemment de la faute du capitalisme. Il serait urgent de changer de système mais Ils sont bien en mal de dire quel système ils souhaitent. Rêvent-ils d’un retour du communisme…
Avant de jeter le bébé avec l’eau du bain, il n’est peut-être pas inutile de rétablir certaines vérités.
Revenons au point de départ. La crise des subprimes trouve son origine dans la politique d’abaissement des taux d’intérêt décidée après les attentats du 11 septembre 2001 par les autorités monétaires. Certaines banques américaines ont été ainsi amenées à prêter à des clients modestes de l’argent afin qu’ils puissent acquérir un logement ou un pavillon ; l’appréciation de l’immobilier constituait alors une garantie en cas de défaut de paiement. Ces mêmes banques pour diminuer leur engagements risqués ont titrisé ses prêts permettant ainsi à d’autres établissements financiers d’accéder à des produits rémunérateurs qu’elles ont proposé à leurs clients. La bulle immobilière s’est ainsi muée en bulle financière ; les subprimes se comportant comme des virus corrompant l’ensemble de l’économie. D’un côté du crédit pas cher, de l’autre des placements rémunérateurs, certains ont cru trouver la poule aux œufs d’or.
La remontée des taux d’intérêt du fait de l’augmentation des menaces inflationnistes et la saturation du marché immobilier américain ont enrayé ce processus fou. Des acheteurs se sont retrouvés incapables de vendre leur maison et de rembourser leurs prêts et de l’autre les banques voyaient fondre la valeur de leurs actifs. Par effet domino, en raison des participations et des financements croisés, les banques et les assureurs sont devenus vulnérables. Il faut souligner que la majorité des établissements financiers français en privilégiant les réseaux de détail se sont prémunis des assauts de cette vague spéculative.
Cette crise, aussi sévère soit-elle, ne sonne pas le glas du capitalisme ; elle est avant tout une dérive d’un capitalisme financier qui a oublié ses fondamentaux. La finance, le crédit sont des éléments indispensables au bon fonctionnement de l’économie. Il n’ya pas de capitalisme sans marché financier. Mais, la finance doit être au service de l’économie et non d’elle-même.
La crise actuelle est une correction de comportements déviants. Depuis plus de sept ans, la croissance n’a que trop reposé sur l’illusion de gains rapides, sur des innovations financières, sur une spéculation immobilière. Or, la croissance, c’est la combinaison de trois facteurs, l’offre, la demande et le progrès technique.
L’offre et le progrès technique ont été les grands perdants du dernier cycle de croissance. Accaparé par l’obtention de gains rapides, les financiers ont négligé les véritables créateurs de richesse, les entrepreneurs et en particulier les PME qui sont les maillons clefs du tissu économique de notre pays. Ils ont oublié leur métier celui de financer des investissements productifs et non de générer des profits virtuels.
Contrairement aux idées reçues, les auteurs classiques libéraux comme Adam Smith condamnent fortement la spéculation et l’argent facile. Ils sont opposés à la pratique de faibles taux d’intérêt qui aboutit à privilégier des investissements de court terme non rentable et qui fausse l’appréciation des risques. L’argent a un prix qu’il convient de ne pas galvauder. Le taux d’intérêt a vocation à rémunérer un risque source de créations de richesses réelles et non une bulle spéculative.
La dictature de l’immédiat qui s’est emparée de la sphère financière a découragé la recherche et l’innovation. Le dernier de cycle de croissance s’est nourri de la spéculation et d’un abaissement des coûts par le transfert de coûts de production au profit des pays émergents. D’un côté, une financiarisation à outrance déconnectée du réel, de l’autre une désindustrialisation à grande vitesse et tout cela au prix de déséquilibres croissants et insupportables. Les Etats-Unis enregistrent ainsi des déficits commerciaux supérieurs de 700 milliards de dollars chaque année quand la Chine accumule des excédents supérieurs à 200 milliards de dollars comme l’Allemagne. La France, de son côté, du fait d’une dégradation de sa compétitivité et de la facture pétrolière supporte un déficit commercial, 39 milliards d’euros en 2007.
La sortie de la crise passe non pas l’abandon du libéralisme qui n’a jamais été, par ailleurs, appliqué en France mais la mise au banc des comportements anti-économiques et anti-PME. Il faut redonner à l’entrepreneur les moyens de faire son travail, celui d’investir et d’embaucher. Il convient, une fois de plus de revenir aux leçons de Schumpeter. L’entrepreneur et l’inventeur sont au cœur du capitalisme et non Wall Street ou la City.
Les banques doivent comprendre qu’il y a plus de gains à attendre d’un investissement productif dans une PME que dans un placement spéculatif composé de morceaux de prêts douteux. De même, les grandes entreprises doivent cesser de délocaliser pour réduire leurs coûts. Il s’agit de politique à court terme. Elles seront et sont déjà concurrencées par les entreprises des pays émergents et de toute façon à terme les gains de salaire ont vocation à se réduire. Le devoir des grandes entreprises est de maintenir l’avance technologique de la France et de valoriser les compétences et le savoir de leurs salariés. Elles doivent être des moteurs de la recherche faute de quoi notre pays risque de devenir un désert économique ou, au mieux, un parc d’attraction.
Si l’Allemagne a mieux résisté que la France en particulier en matière de commerce extérieur, elle le doit à la vitalité de son tissu économique. A nous, de tirer les conséquences de cette crise financière pour densifier économiquement notre territoire.
Le libéralisme ne se résume pas à la formule « du laisser faire, laisser passer » et « être libéral, ce n’est pas la liberté de faire n’importe quoi ». L’éclatement de la bulle financière va permettre de nous réconcilier avec le capitalisme, un capitalisme à taille humaine, plus simple, plus centrée sur le progrès réel. Les champs de croissance ne manquent pas avec le défi environnemental, avec l’épuisement de l’énergie pétrolière, avec l’allongement de la vie. Le retour à un capitalisme humain, de proximité, sera sans nul doute la conséquence des dévoiements enregistrés ces dernières années.
La crise est mauvaise conseillère
La bourse n’aime pas l’automne ; c’est connu et les Français ne l’aiment pas plus du fait du retour des vacances, des impôts à payer et de l’arrivée du temps maussade. Est-ce une raison pour sombrer dans la dépression et jeter le bébé avec l’eau du bain. La chute du cours des actions ne concernent qu’un nombre limité d’épargnants français, environ 7 millions. 80% des contrats d’assurance-vie sont en fonds euros. En Europe, aucune faillite réelle de banque n’a été enregistrée depuis le début de a crise. Les Etats, plus ou moins explicitement, se sont portés garants de l’épargne de leurs ressortissants. De ce fait, céder à la panique en retirant son argent, en le mettant sous le matelas n’a comme conséquences que de renforcer la crise et d’attirer les voleurs.....
mercredi 1 octobre 2008
De quoi demain sera fait
En quelques pages à travers la vie de Xavier et de Patrick, cette nouvelle décrit les enjeux du financement des retraites en France et les solutions qui permettent d'améliorer la situation des futurs retraités.
lire la nouvelle
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L’EPARGNANT SCHIZOPHRENE
L’EPARGNANT SCHIZOPHRENE
CHERCHE UN BON DOCTEUR
En cet automne, l’épargne ne connaît pas d’été indien. Face au ralentissement de l’économie mondiale, face à l’accumulation des dépenses publiques à financer et compte tenu du niveau élevé de nos déficits publics, le Gouvernement est à la recherche de nouvelles recettes. En quelques semaines, il a été décidé la création d’une taxe de 1,1 point sur les revenus issus du patrimoine ainsi que l’assujettissement de l’épargne salariale et de l’épargne retraite d’entreprise à une cotisation d’assurance maladie de 2 %. Nul ne conteste le bien-fondé du Revenu de Solidarité Active ou la revalorisation des petites pensions, en revanche l’épargne doit-elle être la principale voire l’unique variable d’ajustement des finances publiques ?
L’épargne serait ainsi un puit sans fond duquel les pouvoirs publics pourraient tirer sans fin de nouvelles recettes. Avec un taux d’épargne des ménages dépassant 15 % du revenu disponible brut, avec un encours de plus de 1200 milliards d’euros pour l’assurance-vie, la tentation est grande. Si le Français économise, c’est qu’il a de l’argent et qu’il peut donc être taxé. Coupable de s’enrichir en dormant, il l’est également en ne consommant pas. La schizophrénie le guette car il lui est aussi demandé de mettre de l’argent de côté pour préparer sa retraite ou anticiper sa dépendance. Il n’est pas illogique que cette incohérence génère de l’anxiété contribuant ainsi… à augmenter… les dépenses d’assurance maladie…
Il est de bon ton de souligner que la fiscalité de l’épargne serait plus faible que celle du travail. Or les prélèvements sociaux dépasseront les 12 % auxquels il faut ajouter, le cas échéant, les impôts sur les plus values et l’impôt sur le revenu. L’avantage fiscal, appelé également niche, a bien souvent une justification. Il peut être la contrepartie d’une aliénation plus ou moins longue du capital, 5 ans pour le PEA, 8 ans pour l’assurance-vie et indéfiniment pour le PERP. En outre, par définition, les revenus ayant servi à acquérir des actifs financiers ont déjà subi des prélèvements obligatoires.
Il y a, en France, un refus de reconnaître le véritable rôle de l’épargne. Pourtant derrière l’assurance-vie, derrière les SICAV ou les FCP, il y a les obligations d’État qui permettent de financer une part croissante des dépenses publiques ; il y a surtout les obligations et les actions des entreprises. L’épargne, c’est l’investissement de demain et l’emploi d’après demain, pour plagier l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt.
CHERCHE UN BON DOCTEUR
En cet automne, l’épargne ne connaît pas d’été indien. Face au ralentissement de l’économie mondiale, face à l’accumulation des dépenses publiques à financer et compte tenu du niveau élevé de nos déficits publics, le Gouvernement est à la recherche de nouvelles recettes. En quelques semaines, il a été décidé la création d’une taxe de 1,1 point sur les revenus issus du patrimoine ainsi que l’assujettissement de l’épargne salariale et de l’épargne retraite d’entreprise à une cotisation d’assurance maladie de 2 %. Nul ne conteste le bien-fondé du Revenu de Solidarité Active ou la revalorisation des petites pensions, en revanche l’épargne doit-elle être la principale voire l’unique variable d’ajustement des finances publiques ?
L’épargne serait ainsi un puit sans fond duquel les pouvoirs publics pourraient tirer sans fin de nouvelles recettes. Avec un taux d’épargne des ménages dépassant 15 % du revenu disponible brut, avec un encours de plus de 1200 milliards d’euros pour l’assurance-vie, la tentation est grande. Si le Français économise, c’est qu’il a de l’argent et qu’il peut donc être taxé. Coupable de s’enrichir en dormant, il l’est également en ne consommant pas. La schizophrénie le guette car il lui est aussi demandé de mettre de l’argent de côté pour préparer sa retraite ou anticiper sa dépendance. Il n’est pas illogique que cette incohérence génère de l’anxiété contribuant ainsi… à augmenter… les dépenses d’assurance maladie…
Il est de bon ton de souligner que la fiscalité de l’épargne serait plus faible que celle du travail. Or les prélèvements sociaux dépasseront les 12 % auxquels il faut ajouter, le cas échéant, les impôts sur les plus values et l’impôt sur le revenu. L’avantage fiscal, appelé également niche, a bien souvent une justification. Il peut être la contrepartie d’une aliénation plus ou moins longue du capital, 5 ans pour le PEA, 8 ans pour l’assurance-vie et indéfiniment pour le PERP. En outre, par définition, les revenus ayant servi à acquérir des actifs financiers ont déjà subi des prélèvements obligatoires.
Il y a, en France, un refus de reconnaître le véritable rôle de l’épargne. Pourtant derrière l’assurance-vie, derrière les SICAV ou les FCP, il y a les obligations d’État qui permettent de financer une part croissante des dépenses publiques ; il y a surtout les obligations et les actions des entreprises. L’épargne, c’est l’investissement de demain et l’emploi d’après demain, pour plagier l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt.
SURMONTONS LE MYTHE DE SISYPHE
SURMONTONS LE MYTHE DE SISYPHE
Le mur des retraites est devant nous. Comme prévu, nous n’échapperons pas au défi du financement des retraites. Chaque année, plus de 700 000 actifs partent à la retraite. D’ici 2050, le nombre de retraités passera de 13 à 29 millions. Le nombre de retraités par rapport aux actifs atteindra alors 83 % contre 45 % en 2006. Au-delà de ces chiffres, il convient de souligner que nous sommes confrontés à une belle et fantastique révolution démographique. Le vieillissement de la population est à tort décrié. Il est la preuve d’un indéniable progrès, d’une victoire de l’Homme sur le temps. L’espérance de vie a, en effet, gagné plus d’une vingtaine d’année en moins d’un siècle. Sous Louis XV, elle ne dépassait pas 25 ans. Aujourd’hui, elle atteint 77 ans pour les hommes et 84 ans pour les femmes. Une fille sur deux qui naît en 2008 sera, a priori, centenaire. Nous vivons de plus en plus vieux et en meilleure santé.
La vie s’allonge et se transforme ; la durée consacrée à la formation s’accroît comme celle de la retraite. A ces deux phénomènes, il faut ajouter le papy-boom, enfant du baby-boom des années soixante. L’arrivée des classes nombreuses d’après-guerre n’explique à elle seule le problème du financement des retraites ; elle l’augmente simplement de manière temporaire.
Chaque année, la France consacre 13 % de sa richesse nationale à l’assurance vieillesse ; d’ici 2050, il faudra dégager plus de 15 % du PIB. A législation constante, les pertes des régimes de retraite passeront de 4 à plus de 68 milliards d’euros selon le Conseil d’orientation des retraites.
Le défi des retraites est connu depuis le début des années quatre-vingt. Il faut, à ce titre, reconnaître le courage de certains hommes politiques comme Edouard Balladur, François Fillon ou Xavier Bertrand d’avoir pris leurs responsabilités afin de mener des réformes nécessaires tout en contredisant la maxime de Michel Rocard en vertu de laquelle le dossier des retraites pouvait faire « sauter » plusieurs gouvernements.
Néanmoins, force est de constater qu’il aura fallu plus de quinze ans pour achever le travail amorcé par le Premier Ministre Edouard Balladur en 1993, deux années après la publication du Livre Blanc de Michel Rocard.
Pour régler l’épineux problème de la retraite, les curseurs sont connus :
• L’augmentation des cotisations mais la France a peu de marges en la matière avec un taux de prélèvement de plus de 43 % du PIB ;
• Modifier les règles de calcul des pensions ;
• Reculer l’âge légal de départ à la retraite fixé à 60 ans depuis 1982 ;
• Développer des suppléments de retraite par capitalisation.
Les gouvernements ont opté pour le second curseur allongeant de 37,5 à 40 ans la durée de cotisation, en retenant les 25 meilleures années au lieu des dix meilleures années pour le calcul de la pension du régime de base et en indexant les pensions non plus sur les salaires mais sur les prix. Cette option imposée aux salariés du privé en 1993, aux fonctionnaires en 2003 et enfin aux bénéficiaires des régimes spéciaux en 2007 aura, à terme, comme conséquence une baisse du taux de remplacement, c'est-à-dire le montant de la pension perçue sur le dernier salaire, de 10 à 20 %.
Par ailleurs, nous n’échapperons pas à une augmentation des cotisations d’assurance vieillesse, la prochaine de 0,3 % intervenant au début de l’année 2009.
Nos partenaires ont préféré jouer sur le curseur de l’âge légal de départ à la retraite qui est désormais en moyenne de 65 ans au sein de l’Union européenne. Certains pays l’ont même repoussé à 67 ans. Avec une vie active qui commence plus tard et une durée de vie après 60 ans qui s’accroît, il n’est pas illogique de décaler l’âge de départ à la retraite. Avec un taux d’emploi des seniors de 38 %, la France fait figure, en la matière, de mauvaise élève. Un travail de pédagogie à destination tant des salariés que des employeurs est à mener.
Le rendez-vous des retraites de 2008 prend acte que le chantier de la retraite est un chantier permanent. Il reste 40 % du chemin à réaliser pour maintenir en équilibre nos régimes. Le passage à 41 ans de la durée de cotisation est incontournable même si, en filigrane, elle pose la question de l’âge légal de départ à la retraite. L’amélioration du dispositif de surcote pour inciter les salariés à poursuivre leur activité est une bonne mesure tout comme la levée des restrictions sur le cumul emploi/retraite.
La réforme 2008 est, en revanche, très silencieuse sur le développement de l’épargne retraite. Les circonstances, la crise financière, les subprimes, ne doivent pas masquer une réalité ; la capitalisation est un outil incontournable pour limiter la chute du taux de remplacement des régimes par répartition. Le rendement de l’épargne retraite ne saurait être analysé que sous l’angle des résultats quotidiens du CAC 40 ; il s’agit d’un produit d’épargne à long terme dont l’encours est placé en actions cotées mais aussi en actions non cotées, en obligations, en immobilier ou en titres monétaires.
L’épargne retraite représente, en France, 100 milliards d’euros d’encours ; les cotisations s’élèvent, chaque année, à plus de 10 milliards d’euros. Plus de 6 millions d’actifs ont accès à un produit d’épargne retraite qu’il soit collectif ou individuel. Deux millions de Français ont ouvert un Plan d’Epargne Retraite Populaire et plus de 350 000 ont souscrit dans leur entreprise un Plan d’Epargne Retraite Collectif depuis 2004. Il faut aussi avoir à l’esprit que plus d’un indépendant sur deux (commerçants, artisans, chefs d’entreprise, professions libérales) possèdent un contrat Madelin. Il est faux d’affirmer que l’épargne retraite est un échec en France. Ces bons résultats sont d’autant plus encourageants que notre pays est parti en retard dans le domaine de la capitalisation et qu’il n’a pas opté pour la simplicité.
L’existence d’un grand nombre de produits destinés à l’épargne retraite est une source indéniable de confusion et de perplexité. Cohabitent ainsi plusieurs systèmes collectifs en entreprise, l’article 39, l’article 82, l’article 83, le PERCO, le PERE… et aussi plusieurs systèmes individuels, le PERP, la Préfon, le COREM, les Contrats Madelin…
Un bon produit d’épargne doit l’être pour les épargnants mais aussi pour les entreprises et les professionnels qui le commercialisent. La réglementation actuelle complique plus qu’elle ne favorise l’épanouissement de l’épargne retraite. Elle corsète plus qu’elle ne libère ; elle dissuade plus qu’elle n’encourage la souscription de produits retraite.
Or, la question de l’épargne retraite nous amène à réfléchir sur l’avenir de la France et de son économie. Aujourd’hui, les entreprises du CAC 40 sont possédées à plus de 45 % par des fonds étrangers, essentiellement des fonds de pension anglo-saxons. Les fonds souverains alimentés par la rente pétrolière ou les fonds chinois constitués grâce aux abondants excédents commerciaux pèsent déjà plus de 3000 milliards de dollars. De son côté, la France ne dispose que du Fonds de Réserve des Retraite dont les actifs sont évalués à moins de 35 milliards d’euros s. L’absence de véritables fonds de retraite expose les entreprises françaises aux vicissitudes des fonds et marchés étrangers. Par ailleurs, les PME françaises ne sont pas épaulées, tirées vers le haut. Elles ne peuvent pas s’appuyer sur des fonds français pour se développer. Le non coté reste marginal. Or, surtout en période de tourmente financière, le non coté permet d’offrir des rendements supérieurs déconnectés de la spéculation. Il ne faut pas oublier que 80 % des entreprises ont moins de 10 salariés et que 60 % des salariés travaillent dans une PME. Autre défi, moins de 10 % des salariés des PME ont accès à un supplément de retraite.
Le débat sur les retraites demeurera pour de nombreuses années au cœur de l’actualité. Il influe sur nos grands équilibres sociaux, économiques et stratégiques. Des réponses qui seront données, dépendent la physionomie de la France dans les cinquante prochaines années. La canicule de 2003 a montré du doigt la réalité et les conséquences du vieillissement de la population. Au-delà de ce tragique évènement, il convient de tirer le meilleur profit de l’allongement de la durée de la vie et de préparer notre économie, notre société, à y faire face.
Le mur des retraites est devant nous. Comme prévu, nous n’échapperons pas au défi du financement des retraites. Chaque année, plus de 700 000 actifs partent à la retraite. D’ici 2050, le nombre de retraités passera de 13 à 29 millions. Le nombre de retraités par rapport aux actifs atteindra alors 83 % contre 45 % en 2006. Au-delà de ces chiffres, il convient de souligner que nous sommes confrontés à une belle et fantastique révolution démographique. Le vieillissement de la population est à tort décrié. Il est la preuve d’un indéniable progrès, d’une victoire de l’Homme sur le temps. L’espérance de vie a, en effet, gagné plus d’une vingtaine d’année en moins d’un siècle. Sous Louis XV, elle ne dépassait pas 25 ans. Aujourd’hui, elle atteint 77 ans pour les hommes et 84 ans pour les femmes. Une fille sur deux qui naît en 2008 sera, a priori, centenaire. Nous vivons de plus en plus vieux et en meilleure santé.
La vie s’allonge et se transforme ; la durée consacrée à la formation s’accroît comme celle de la retraite. A ces deux phénomènes, il faut ajouter le papy-boom, enfant du baby-boom des années soixante. L’arrivée des classes nombreuses d’après-guerre n’explique à elle seule le problème du financement des retraites ; elle l’augmente simplement de manière temporaire.
Chaque année, la France consacre 13 % de sa richesse nationale à l’assurance vieillesse ; d’ici 2050, il faudra dégager plus de 15 % du PIB. A législation constante, les pertes des régimes de retraite passeront de 4 à plus de 68 milliards d’euros selon le Conseil d’orientation des retraites.
Le défi des retraites est connu depuis le début des années quatre-vingt. Il faut, à ce titre, reconnaître le courage de certains hommes politiques comme Edouard Balladur, François Fillon ou Xavier Bertrand d’avoir pris leurs responsabilités afin de mener des réformes nécessaires tout en contredisant la maxime de Michel Rocard en vertu de laquelle le dossier des retraites pouvait faire « sauter » plusieurs gouvernements.
Néanmoins, force est de constater qu’il aura fallu plus de quinze ans pour achever le travail amorcé par le Premier Ministre Edouard Balladur en 1993, deux années après la publication du Livre Blanc de Michel Rocard.
Pour régler l’épineux problème de la retraite, les curseurs sont connus :
• L’augmentation des cotisations mais la France a peu de marges en la matière avec un taux de prélèvement de plus de 43 % du PIB ;
• Modifier les règles de calcul des pensions ;
• Reculer l’âge légal de départ à la retraite fixé à 60 ans depuis 1982 ;
• Développer des suppléments de retraite par capitalisation.
Les gouvernements ont opté pour le second curseur allongeant de 37,5 à 40 ans la durée de cotisation, en retenant les 25 meilleures années au lieu des dix meilleures années pour le calcul de la pension du régime de base et en indexant les pensions non plus sur les salaires mais sur les prix. Cette option imposée aux salariés du privé en 1993, aux fonctionnaires en 2003 et enfin aux bénéficiaires des régimes spéciaux en 2007 aura, à terme, comme conséquence une baisse du taux de remplacement, c'est-à-dire le montant de la pension perçue sur le dernier salaire, de 10 à 20 %.
Par ailleurs, nous n’échapperons pas à une augmentation des cotisations d’assurance vieillesse, la prochaine de 0,3 % intervenant au début de l’année 2009.
Nos partenaires ont préféré jouer sur le curseur de l’âge légal de départ à la retraite qui est désormais en moyenne de 65 ans au sein de l’Union européenne. Certains pays l’ont même repoussé à 67 ans. Avec une vie active qui commence plus tard et une durée de vie après 60 ans qui s’accroît, il n’est pas illogique de décaler l’âge de départ à la retraite. Avec un taux d’emploi des seniors de 38 %, la France fait figure, en la matière, de mauvaise élève. Un travail de pédagogie à destination tant des salariés que des employeurs est à mener.
Le rendez-vous des retraites de 2008 prend acte que le chantier de la retraite est un chantier permanent. Il reste 40 % du chemin à réaliser pour maintenir en équilibre nos régimes. Le passage à 41 ans de la durée de cotisation est incontournable même si, en filigrane, elle pose la question de l’âge légal de départ à la retraite. L’amélioration du dispositif de surcote pour inciter les salariés à poursuivre leur activité est une bonne mesure tout comme la levée des restrictions sur le cumul emploi/retraite.
La réforme 2008 est, en revanche, très silencieuse sur le développement de l’épargne retraite. Les circonstances, la crise financière, les subprimes, ne doivent pas masquer une réalité ; la capitalisation est un outil incontournable pour limiter la chute du taux de remplacement des régimes par répartition. Le rendement de l’épargne retraite ne saurait être analysé que sous l’angle des résultats quotidiens du CAC 40 ; il s’agit d’un produit d’épargne à long terme dont l’encours est placé en actions cotées mais aussi en actions non cotées, en obligations, en immobilier ou en titres monétaires.
L’épargne retraite représente, en France, 100 milliards d’euros d’encours ; les cotisations s’élèvent, chaque année, à plus de 10 milliards d’euros. Plus de 6 millions d’actifs ont accès à un produit d’épargne retraite qu’il soit collectif ou individuel. Deux millions de Français ont ouvert un Plan d’Epargne Retraite Populaire et plus de 350 000 ont souscrit dans leur entreprise un Plan d’Epargne Retraite Collectif depuis 2004. Il faut aussi avoir à l’esprit que plus d’un indépendant sur deux (commerçants, artisans, chefs d’entreprise, professions libérales) possèdent un contrat Madelin. Il est faux d’affirmer que l’épargne retraite est un échec en France. Ces bons résultats sont d’autant plus encourageants que notre pays est parti en retard dans le domaine de la capitalisation et qu’il n’a pas opté pour la simplicité.
L’existence d’un grand nombre de produits destinés à l’épargne retraite est une source indéniable de confusion et de perplexité. Cohabitent ainsi plusieurs systèmes collectifs en entreprise, l’article 39, l’article 82, l’article 83, le PERCO, le PERE… et aussi plusieurs systèmes individuels, le PERP, la Préfon, le COREM, les Contrats Madelin…
Un bon produit d’épargne doit l’être pour les épargnants mais aussi pour les entreprises et les professionnels qui le commercialisent. La réglementation actuelle complique plus qu’elle ne favorise l’épanouissement de l’épargne retraite. Elle corsète plus qu’elle ne libère ; elle dissuade plus qu’elle n’encourage la souscription de produits retraite.
Or, la question de l’épargne retraite nous amène à réfléchir sur l’avenir de la France et de son économie. Aujourd’hui, les entreprises du CAC 40 sont possédées à plus de 45 % par des fonds étrangers, essentiellement des fonds de pension anglo-saxons. Les fonds souverains alimentés par la rente pétrolière ou les fonds chinois constitués grâce aux abondants excédents commerciaux pèsent déjà plus de 3000 milliards de dollars. De son côté, la France ne dispose que du Fonds de Réserve des Retraite dont les actifs sont évalués à moins de 35 milliards d’euros s. L’absence de véritables fonds de retraite expose les entreprises françaises aux vicissitudes des fonds et marchés étrangers. Par ailleurs, les PME françaises ne sont pas épaulées, tirées vers le haut. Elles ne peuvent pas s’appuyer sur des fonds français pour se développer. Le non coté reste marginal. Or, surtout en période de tourmente financière, le non coté permet d’offrir des rendements supérieurs déconnectés de la spéculation. Il ne faut pas oublier que 80 % des entreprises ont moins de 10 salariés et que 60 % des salariés travaillent dans une PME. Autre défi, moins de 10 % des salariés des PME ont accès à un supplément de retraite.
Le débat sur les retraites demeurera pour de nombreuses années au cœur de l’actualité. Il influe sur nos grands équilibres sociaux, économiques et stratégiques. Des réponses qui seront données, dépendent la physionomie de la France dans les cinquante prochaines années. La canicule de 2003 a montré du doigt la réalité et les conséquences du vieillissement de la population. Au-delà de ce tragique évènement, il convient de tirer le meilleur profit de l’allongement de la durée de la vie et de préparer notre économie, notre société, à y faire face.
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