mardi 31 mai 2011

Tassement de la consommation des ménages en avril

En avril, les dépenses de consommation des ménages en biens se sont contractés de 1,8 % en volume. Elles avaient baissé de 1,0 %  au mois de  mars.

Cette baisse est imputable au fort recul des achats de biens durables, en particulier l’automobile du fait de la fin de l'impact de la prime à la casse  et par une baisse des dépenses en énergie en relation avec la situation climatique clémente et une progression des prix.

Les dépenses alimentaires ont en revanche progressé.
Les dépenses en biens durables ont diminué de –6,3 % au mois d'avril après  -1,2 % en mars.

Les achats d’automobiles ont reculé de –10,2 % après -2,1 % en mars.
Les achats en équipement du logement ont  également reculé en avril (-1,5 %, après -0,6 % en mars). En avril, les achats de textile-cuir baissent légèrement –0,5 %après -4,2 % en mars et après la hausse générée par les soldes  en février (+5,5 %).

Les dépenses de consommation en autres produits fabriqués sont en hausse en avril (+0,2 %) après déjà une hausse de 0,3 % en mars.

En avril, la consommation en produits alimentaires est en progression de 0,8 % après une baisse de  -0,7 % en mars.

La consommation en énergie se contractent  au mois d’avril (–3,2 %) après -0,7 % en mars. Les dépenses en produits pétroliers (gaz, carburants et fioul) reculent nettement (-3,4 % après -1,2 %). La baisse d’ensemble s’explique principalement par les conditions climatiques estivales du mois d' avril.

Cette baisse de la consommation pourrait peser sur la croissance si elle se poursuivait. Au premier trimestre, la croissance a été portée par la reconstitution des stocks.


vendredi 27 mai 2011

Immobilier, toujours plus haut !!!!!

L'INSEE vient de publier les dernières statistiques concernant les prix de l'immobilier en Ile de France. Selon cette enquête,  les prix des logements anciens s'est encore accru  au cours du  premier trimestre de cette année.

Ainsi,  les prix des logements anciens ont progressé de 3,7 % (chiffres provisoires CVS). Cette hausse est due principalement à celle des prix des appartements (4,5 %), les prix des maisons augmentant également mais de façon moins marquée (2,1 %).

A Paris, les prix des appartements augmentent de 5,6 %, dans les Yvelines de 4,1 % et dans  les Hauts-de-Seine de 4,0 % tandis que les prix des maisons augmentent fortement dans les Hauts-de-Seine (6,6 %) et le Val-de-Marne (3,2 %).

Sur un an, les prix en Ile de France  progressent de 13,6 %. Cette hausse est de plus de 20 % pour Paris.

Par rapport à l’an 2000, au premier trimestre 2011, la hausse des prix en Île-de-France s’établit à 153 % pour les appartements et à 93 % pour les maisons.

Les avis divergent sur l'évolution à court et moyen terme.

Le niveau actuel des prix empêche de nombreux primo-accédants d'acquérir un bien immobilier. Le marché est porté par le transfert d'actifs en provenance soit de placements financiers (baisse de la collecte de l'assurance-vie), soit par la cession d'autres biens (biens professionnels, vente de logements).

Le retournement du marché pourrait être provoqué par une élévation rapide des taux d'intérêt or du fait de la fragilité de la reprise, la Banque Centrale Européenne entend contrer l'éventuel retour de l'inflation par une remontée lente et prudente des taux.

L'autre facteur qui pourrait occasionner une stabilisation des prix est la diminution de la solvabilité des acheteurs. Il faudra suivre dans les prochains mois les délais de vente qui pour le moment demeurent faibles à Paris.

A la différence de l'Espagne ou de Londres, le marché parisien n'était pas considéré comme surévalué avant la crise. La chute des places financières n'a fait que renforcer son potentiel de croissance.

La hausse rapide constatée depuis deux ans n'est pas sans risque surtout pour les acheteurs qui envisagent de réalise rapidement des plus-values. L'immobilier comme la bourse peut enregistrer de fortes variations. Il en fut ainsi en 1993 avec une chute d'environ 50 % pour le marché parisien.

consulter la note de l'INSEE

lundi 16 mai 2011

L'économie japonaise après le tremblement de terre

Philippe Crevel a été interviewé par le Parisien sur les conséquences économiques du Tsunami pour le Japon et pour l'ensemble de l'économie mondiale.

Lire l'article

Hausse des Prix, quelles conséquences ?

Avec le renchérissement des prix du pétrole, de l’alimentation ou de l’habillement, l’inflation a continué son processus de hausse avec plus 0,3 % au mois d'avril soit 2,1 % sur un an. Au mois de mars, la hausse avait été de 0,8 %.

Cette accélération des prix réduit le pouvoir d'achat des Français.

« C’est inquiétant pour le pouvoir d’achat parce que même si les prix du pétrole baissent depuis début mai, les prix des autres produits de consommation courante vont continuer à augmenter », a commenté Mathilde Lemoine (HSBC).

Pour avril, l’Insee souligne également que l’inflation s'explique par l’augmentation des prix des produits manufacturés, liée notamment à la fin progressive des soldes d’hiver, et par de « fortes » hausses de prix des produits énergétiques et alimentaires.

Les prix des produits manufacturés ont progressé de 0,6 % (+0,2 % sur un an) le mois dernier avec une nette hausse pour l’habillement et les chaussures (+3,2 % ; +1,1 % sur un an) due à la fin des soldes. L’Insee relève aussi la hausse du prix des automobiles neuves (+1,0 % ; +3,0 % sur un an) avec la fin d’un certain nombre de promotions.

Toujours selon l’Insee, les prix de l’alimentation ont augmenté le mois dernier de 0,2 % (+0,6 % sur un an).

Les ménages ont jusqu'à maintenant maintenu leur niveau de consommation en réduisant leur effort d'épargne qui est redescendu en-dessous de 16 %, niveau historiquement haut.

L'inflation reste à un niveau contenu du fait des excédents pesant l'offre (main d'oeuvre et produits industriels) et du fait de l'absence de revalorisation salariale (pas de spirale inflationniste).

Le relèvement progressif des taux de la Banque Central Européenne (1,25 % actuellement et qui pourrait atteindre 2 % d'ici la fin de l'année) devrait freiner les menaces d'emballement. Si l'inflation restait dans la fourchette des 2 à 3 %, il n'y aurait peu de conséquence sur un plan macro-économique. Après un premier trimestre assez porteur, les économistes attendent un léger ralentissement à partir du second semestre du fait de l'impact des plans d'assainissement budgétaire et du relèvement des taux d'intérêt.

Le taux d'épargne devait s'abaisser en France autour de 15,6 % du revenu disponible brut d'ici la fin de l'année permettant de maintenir le pouvoir d'achat qui sera également amélioré par la diminution du chômage.

Pression fiscale en hausse au sein de l'OCDE

La charge fiscale et sociale applicable aux revenus salariaux a augmenté en 2010 au sein de l'OCDE. C'est en particulier le cas en France, en Italie ou en Belgique. Le coin fiscal pour un couple marié avec deux enfants et un salaire moyen s'élève en France à 42,1 % en France, 39,6 % en Belgique et à 37,2 % en Italie. Pour un célibataire sans enfant, le coin fiscal atteint en France 55,4 %. La moyenne pour les pays de l'OCDE est à 24,6 %. Ce taux est le plus faible en Nouvelle Zélande, au Chili, en Suisse ou au Luxembourg.

Lire le communiqué de l'OCDE

mardi 10 mai 2011

Erreurs économiques, nul n'était parfait le 10 mai 1981

Le 10 mai 1981, la France a choisi l’alternance et la mise en œuvre des 110 propositions. Aujourd’hui, il est de bon ton d’encenser cette période or la nostalgie ne doit pas masquer de nombreuses erreurs économiques furent commises et que nous en payons encore le prix fort.

Si dès 1982 et surtout en 1983, le retour au réalisme économique s’imposé, il n’en demeure pas moins que la France reste profondément marquée par les décisions prises dans la foulée de l’arrivée de François Mitterrand.

Ainsi, la décision de jouer sur les dépenses publiques en les augmentant de 25 % et en embauchant un grand nombre de fonctionnaires se fait encore sentir aujourd’hui. Si la dette publique ne dépassait pas 25 % du PIB en 1980, elle n’a pas cessé de progresser pour atteindre aujourd’hui 85 %. Si de 1974 à 1980, le déficit budgétaire restait contenu entre 1 % et 2 %, il flirte en moyenne autour de 3 % voire plus comme en 1993 ou comme depuis 2009.

Les dépenses de fonctionnement ont été privilégié au détriment de l’investissement qui est aujourd’hui réalisé par les collectivités territoriales qui sont, elles mêmes, de plus en plus confrontés à des problèmes financiers.

Le taux des dépenses publiques a progressé et atteint 56 % du PIB, celui des prélèvements obligatoires est passé de 41 à 43 % voire 44 % certaines années. Le plan de relance a été, en outre, réalisé trop tard au moment où la reprise se manifestait et où la priorité était la lutte contre l’inflation.

La France a perdu deux à trois ans avant de s’engager dans une politique de désindexation et désinflation.

François Mitterrand s’était fait élire en répétant que la France ne compterait pas deux millions de chômeurs. Dès la fin de l’année 1982, ce seuil était franchi. Malgré la multiplication des emplois aidés, des stages publics et autres TUC, la France est depuis trente ans malade de son chômage et en particulier du chômage de ses jeunes. Le recours systématique à des solutions publiques ou parapubliques est une cautère coûteuse, inutile qui n’a que favorisé que l’esprit de résignation.

Autre réforme symbolique, le passage de la retraite à 60 ans. Certes, au moment de son adoption, cette mesure ne coûtait pas très chère du fait que les générations partant à la retraite comportait un nombre réduit d’individus. Par ailleurs, la patronat n’était guère hostile car cela permettait de diminuer les effectifs sans recourir à de coûteux plans de licenciement. Néanmoins, tout le monde savait que cette mesure était un contresens compte tenu de l’évolution démographique. Tous les autres Etats ont dix ou quinze ans avant la France porté l’âge de départ à la retraite à 65 ans et voire plus. Le taux d’emploi des seniors compte parmi les plus faibles d’Europe.

Le passage à 39 heures puis à 35 heures (promesse qui figurait parmi les 110 propositions de 1981) pouvait se justifier au nom de gains de productivité. Or, c’est l’inverse, le passage obligatoire à 39 puis à 35 heures a conduit les entreprises à accroître la productivité horaire avec comme conséquences plus de stress, moins d’augmentation salariale et moins d’emploi.
Les nationalisations auraient selon ses avocats sauvé de nombreuses entreprises condamnées du fait du manque de mobilisation de leurs actionnaires. L’Etat a été dans les faits incapables de jouer son rôle d’actionnaire du fait de l’ampleur de ses déficits puis du fait des règles européennes. La stratégie de nombreuses publiques a été gelé ce qui les a fragilisées. Certains comme Saint Gobain, BNP Paribas, ont réussi à devenir des leaders mondiaux, d’autres ont disparu comme Pechiney ou Arcelor/Sarcelor ou Bull. L’Etat s’est concentré sur des grandes entreprises au lieu de se préoccuper de la revivification du tissu économique et des PME.

Contrairement à une idée reçue, les socialistes ont été les grands artisans de la financiarisation de l’économie avec l’ouverture des marchés financiers à partir de 1985 et la création de nouveaux instruments financiers. Pierre Bérégovoy a été à l’origine de la mutation, en France, de la sphère financière. Cette mutation a été réalisée en partie pour faciliter le financement de l’Etat et des entreprises publiques.

François Mitterrand a été tout à la fois tenté par le protectionnisme avec en 1983 ses atermoiements sur une éventuelle sortie du Franc du SME, voire de la France de la CEE ou en 1992 avec la volonté d’empêcher les produits japonais d’être importés mais aussi par le libre échange en optant pour le marché unique que lui a vendu Jacques Delors et la monnaie unique.

François Mitterrand, c’est le carnet des changes qui visait à limiter le montant des devises que chaque Français pouvait dépenses durant ses voyages hors de France, c’est le contrôle des changes et le blocage des prix. Il fut un des derniers artisans de l’économie administrée en occident. Mais, il fut celui qui reprit le travail de libéralisation de Raymond Barre à partir de 1985, mouvement amplifié par la cohabitation de 1986. Bizarrement, la dernière grande période libérale s’est concentrée entre la fin de son premier septennat et le début du second, de la mutation des marchés financiers à l’application de la règle du ni privatisation/ni nationalisation qui dans les faits a été contournée.

François Mitterrand lança certes Eureka pour contrebalancer la guerre des étoiles de Ronald Reagan mais il ne favorisa pas l’émergence d’une recherche dynamique et indépendante. Il a fallu attendre 2007 pour obtenir l’autonomie des universités et leur regroupement en pôles structurés.

Sur l’Europe, il fut le défenseur d’une Europe des années 60, celle de la réconciliation mais il fut incapable de créer l’Europe du 21ème siècle en favorisant l’émergence de sociétés réellement européennes, d’une recherche européenne, d’un pouvoir fédéral fort. Il ne comprit pas les bouleversements économiques liées à la chute du Mur de Berlin et le changement radical qui s’est opéré avec Deng Xiaoping à partir de 1978.

jeudi 5 mai 2011

Epargne des Français : quoi de neuf

L'épargne des ménages français se décomposent de la manière suivante :

1446 milliards d'euros dans l'assurance-vie et les produits associés (PERP...)
517 milliards d'euros dans les actions non cotées
497 milliards d'euros dans les valeurs mobilières
744 milliards d'euros dans l'épargne réglementée (Livret A, PEL, CEL....)
368 milliards d'euros dans les dépôts à vue et les comptes à terme
Depuis quelques mois, l'épargne des ménages est en proie à quelques inflexions.

Ainsi, au mois de mars 2011, la collecte de l'assurance-vie est en baisse pour le quatrième mois consécutif. Au mois de mars, le recul a été de 45 %. Sur les trois premiers mois de l'année, la chut est de 13 %.

Cette diminution est liée en partie à un effet base. Le premier trimestre 2010 avait été marqué par un fort rebond.

Trois autres facteurs expliquent le recul.

Les incertitudes fiscales ont joué un rôle durant le premier trimestre en poussant les épargnants à l'attentisùe

Le fort engouement en faveur de l'immobilier a conduit les épargnants à reporter une partie de leur épargne vers ce placement

La baisse du taux d'épargne certes légère en relation avec la reprise de l'inflation peut expliquer également cette évolution d'autant plus que l'écart de taux entre les fonds euros des contrats d'assurance-vie et les Livrets réglementés est faible.

Un autre facteur peut également citer. Les réglementations prudentielles en cours d'élaboration incitent les banques à accroître les comptes sur livrets qui rentrent au bilan sous forme de liquidités par rapport à l'assurance-vie qui augmente leur besoin en fonds propres.

L'assurance-vie est certainement arrivée à maturité. Son encours est passé de 450 à 1330 milliards d'euros de fin 2001 à mars 2011. La progression des dernières années était imputable au déplacement de l'épargne des Plans d'épargne Logement. Le fort taux des fonds euros avait également contribué des ménages à modifier leur allocation d'actifs en diminuant la poche actions sur comptes titres.

L'assurance-vie est aujourd'hui alimentée pour les contrats les plus importants par la cession des activités professionnelles (5000 000 dirigeants d'entreprise vont prendre leur retraite d'ici 10 ans). En revanche, avec l'érosion du pouvoir d'achat et temps que l'immobilier sera en tête de gondole des placements, les cotisations ne pourront pas connaitre une croissance à deux chiffres.

lundi 2 mai 2011

Lettre du Cercle des Epargnants N° 58 - Mai 2011

Au sommaire de la lettre du mois de mai :
- Un monde sans mémoire
- l'emploi des seniors et des juniors : même combat
- le taux d'épargne aux Etats-Unis et en France - les retraités français, des bienheureux ?
 

 





Au sommaire de la lettre du mois de mai :
- Un monde sans mémoire
- l'emploi des seniors et des juniors : même combat
- le taux d'épargne aux Etats-Unis et en France - les retraités français, des bienheureux ?

Lire la lettre