La France a renoué avec la croissance au 3ème
trimestre après avoir enregistré la stagnation du deuxième. Le taux de
croissance a ainsi atteint 0,3 % entre juillet et septembre. Cette croissance a
été portée par la consommation et par l’investissement des entreprises. En revanche,
le commerce extérieur a contribué négativement à l’évolution du PIB. La
progression du pouvoir d’achat des ménages générée par la faible inflation
explique la bonne tenue de la croissance. L’amélioration de la confiance tant
des consommateurs que des affaires laisse présager un bon quatrième trimestre. Le
taux de croissance de ce dernier trimestre devrait se situer entre 0,3 et 0,4 % . Le taux de croissance sur l’ensemble de l’année devrait être donc de 1,1 à
1,2 % mettant fin à trois années de stagnation.
La demande intérieure
contribue à la croissance grâce à la consommation
La demande intérieure finale (hors stocks) contribue à la
croissance du PIB pour +0,3 point après +0,1 point au deuxième
trimestre.
La consommation toujours portée par l’amélioration du
pouvoir d’achat des ménages
Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0,3
% contre une stagnation au deuxième trimestre. Les dépenses d'énergie ont
fortement progressé +1,6 % après –2,1 %, les acteurs économiques
reconstituant leurs stocks en profitant des faibles prix de l'énergie. En revanche, les achats
d'automobiles sont restés stables, après deux trimestres de hausse. Les
dépenses en services continuent de progresser modérément (+0,2 % comme au
trimestre précédent).
L’investissement
toujours à la peine malgré la reprise de celui des entreprises
Au troisième trimestre 2015, la Formation Brut de Capital
Fixe (FBCF) n’a progressé que de 0,1 % contre une baisse de 0,1 % au deuxième trimestre.
Cela reste le maillon faible de la croissance française. L’accélération de l’investissement
des entreprises non financières est une bonne nouvelle même si la hausse ne
permet pas de compenser le retard accumulé ces dernières années. La FCBF des
entreprises a, en effet, progressé plus vite au troisième qu’au deuxième (+0,7
% après +0,5 %). En revanche, l’investissement des ménages continue de baisser
même si une décélération est constatée (–0,5 % après –1,1 %).
Les collectivités publiques et en premier lieu les
collectivités territoriales diminuent toujours leur effort d’investissement. Le
cycle électoral en cours et la réduction des concours de l’Etat ont des
incidences directes sur l’investissement. En effet, l’investissement des administrations
publiques diminue de 1% au troisième trimestre après une baisse de 0,8 % au
deuxième.
Le repli de la FCBF des ménages et des administrations
publiques se traduit par un recul de l'investissement en construction (–0,8 %
après –1,0 %).
Les échanges
extérieurs ne jouent plus en faveur de la croissance
La contribution extérieure est négative, de 0,7 % contre une
contribution positive de 0,4 % au 2ème trimestre. Les exportations
se contractent de 0 ,6 % au 3ème trimestre contre une hausse de
1,9 % au 2ème trimestre quand dans le même temps les importations
progressent (+1,7 % après +0,5 %).
La bonne tenue de la consommation et la reprise de l’investissement
expliquent l’augmentation des importations. La dépréciation de l’euro, plus de
10 % depuis le 1er janvier, n’a pas permis au 3ème
trimestre une hausse des exportations.
Les entreprises ont
reconstitué leurs stocks pour la fin de l’année
Les variations de stocks ont contribué positivement à la croissance (+0,7 point
après –0,4 point). Les entreprises anticipent un bon 4ème
trimestre. Par ailleurs, elles avaient déstocké au cours du deuxième.
La production
est en hausse mais le bâtiment souffre
La production de biens et services se redresse au troisième
trimestre (+0,4 %) après une quasi-stabilité le trimestre précédent
(–0,1 %).
La production des branches manufacturières rebondit
(+0,3 % après –0,6 %), notamment celle de cokéfaction-raffinage qui
avait chuté au deuxième trimestre en raison de l'arrêt temporaire de
raffineries.
La production de services marchands accélère légèrement
(+0,6 % après +0,3 %). La situation reste compliquée pour la
construction qui enregistre une contraction de 0,8 % au 3ème
trimestre faisant suite à une baisse de 0,9 % au 2ème trimestre.