La FFSA réalise un bilan annuel des PERP souscrits auprès des sociétés d'assurances relevant du Code des assurances soit 99,8 % du marché.
En 2009, le nombre de PERP s'est établi à 2,1 millions en progression de 62 000 par rapport à 2008. L'augmentation a été de 2 %, soit la plus faible enregistrée depuis le début de la commercialisation du PERP en 2004. La hausse avait été de 3 % en 2008, de 6 % en 2007, de 12 % en 2006, de 35 % en 2005.
Ramené à la population active salarié, le taux d'équipement est de 8,8 % en 2009 contre 8,6 % en 2008.
97 % des contrats commercialisés sont des contrats de type "épargne convertie en rente". Sept sociétés commercialisent des contrats en "rente viagère différée" . Cinq sociétés proposent des contrats en unités de rente et une société un contrat en "euro diversifiés".
Deux tiers des contrats sont à à cotisations périodiques ou à versements programmés.
Le montant des cotisations a atteint 1 milliard d'euros soit une augmentation de 2 % après une baisse de 2 % en 2008. 62 % des versements s'effectuent durant le dernier trimestre .
22 % des cotisations des plans de type "épargne convertie en rente" ont été investies en unités de compte contre 27 % en 2008.
2000 contrats sont en cours de liquidation en 2009. Les prestations versées ont atteint 96 millions d'euros en hausse de 41 % en 2009, soit 2 % des provisions mathématiques.
Les provisions mathématiques ont atteint 5,3 milliards d'euros en progression de 31 % par rapport à 2008. Elles représentent 1,8 fois celle de l'autre produit créé par la loi Fillon, le PERCO.
L'encours moyen des PERP est de 2 600 euros contre 1980 fin 2008. L'encours des plans en liquidation est de 298 130 euros.
80 % des plans ont été souscrits auprès des bancassurance contre 83 % en 2006. En termes de cotisations, la part des assureurs est passée de 14 % en 2004 à 30 % en 2009.
L'âge moyen de souscription est de 43 ans avec une légère prédominance des hommes (53 %). 9 % des adhérents ont versé plus de 1500 euros et en moyenne 510 euros. 73 % ont versé moins de 500 euros et 6 % plus de 2500 euros.
lundi 31 mai 2010
mercredi 26 mai 2010
La lettre Agir Pour Ma Retraite N°4 Mai/Juin 2010
En plein débat sur la réforme des retraites, le Cercle des Epargnants publie la lettre n°4 d'Agir Pour Ma Retraite.
Pour ce numéro 4, une nouvelle maquette plus aérée et des articles qui analysent la dernière enquête du Cercle.
Au sommaire :
- l'épargne retraite mise au piquet durant le débat sur la répartition
- le système peut-il faire faillite ?
- les pensions baisseront-elles ?
- le taux de remplacement, à quoi correspond-il ?
télécharger la lettre en pdf
samedi 22 mai 2010
Ne pas avoir peur du mot "faillite"
lire en pdf l'article
Depuis 2007, le terme « faillite » hante le débat politique et économique. Les propos de François Fillon avait choqué quad il avait parlé que la France courrait à la faillite. Depuis ce sont des banques qui ont fait faillite ou qui ont été sauvé de la faillite. L’affaire grecque a démontré durant le printemps 2010 que des Etats n’étaient pas à l’abri de la banqueroute en raison d’une dette publique en dérapage non contrôlé.
C’est aussi le Conseil d’Orientation des Retraites qui souligne que si rien n’est fait le système de vieillesse court à sa perte. A ce titre, un récent sondage commandé par le Cercle des Epargnants à l’institut CSA souligne que deux tiers des Français considèrent que nos régimes de vieillesse sont menacés de faillite.
Le mot est fort mais il témoigne tout à la fois de la gravité de la situation et du désarroi de l’opinion publique.
Gravité de la situation car la crise économique qui frappe les anciens pays industrialisés est loin d’être terminée et est de nature structurelle.
La crise est née économique mais s’est concrètement manifesté au grand jour sous la forme d’une crise financière. La bulle financière alimentée par les faibles taux d’intérêt et la généralisation de technique de dilution des risques financiers a par son éclatement révélé les problèmes auxquels sont confrontés les pays anciennement industrialisés et en premier lieu l’Europe.
Depuis près d’une décennie, la croissance occidentale a été favorisée par l’importation de produits à bas coûts, par l’argent pas cher généré par les taux d’intérêt des banques centrales et par le réinvestissement des pays émergents qui recyclaient une partie, voire une grande partie de leurs excédents commerciaux.
L’argent facile conduit toujours à la spéculation, au bulle, à leur éclatement. L’argent facile rime aussi avec affaissement des gains de productivité qui sont les moteurs de la croissance forte et durable.
Les banques ont offert de la croissance mais sans en s’affranchissant des fondamentaux. Les banquiers sont-ils coupables ? Peut-être mais tout le monde était heureux de bénéficier d’un peu (en Europe) et un peu plus aux Etats-Unis du vent fort de la croissance mondiale. Nul ne criait à l’escroquerie quand le crédit permettait à un nombre croissant d’Américains de devenir propriétaires.
L’amplification des déséquilibres ne pouvait qu’amener l’éclatement de la bulle. Le déficit commercial américain dépassait les 800 milliards de dollars en 2007 sans que des mesures de correction puissent intervenir du fait que la monnaie chinoise est liée au dollar. En outre, les Etats-Unis comme les autres pays sont dopés par les bas prix des pays émergents. Il n’y a plus d’offre national pour un certain nombre de produits qui sont made China ou made in Vietnam à plus de 60 %.
Les tensions inflationnistes provoquées par l’envolée des cours des matières premières et des produits agricoles ont sonné la fin de la récréation. Les ardoises privées devaient être payées.
Aujourd’hui, certains considèrent que les problèmes rencontrés par les Etats ne sont que la traduction des plans de sauvetage des banques. De ce fait, par syllogisme, il n’aurait pas fallu aider les banques pour sauvegarder la solidité des Etats.
Mais s’il n’y avait pas eu de plan pour les banques, c’est l’ensemble de l’économie qui tombait et les économies des contribuables.
Certes, une partie de la dette privée a été nationalisée mais ce transfert n’est en rien responsable de la situation catastrophique des finances publiques. La dette française qui était de 21 % du PIB en 1981 dépasse désormais les 75 %. Depuis 1974, le budget de l’Etat n’a pas été en excédent. Au Japon, depuis vingt ans, la dette publique n’en finit pas d’enfler au point qu’elle atteint 200 % du PIB. La crise financière est une goutte d’eau dans l’océan des dettes publiques.
Les marchés qui ne sont que la somme d’investisseurs condamnent aujourd’hui une dérive vieille de plusieurs décennies. Quand l’espoir d’un retour réel de la croissance constituait un gage de remboursement, tout allait bien. Mais quand les perspectives de croissance sont autour de 1 point, les capacités de remboursement sont plus incertaines surtout quand le niveau de prélèvements obligatoires est élevé ou que la fraude fiscale rend toute augmentation des impôts virtuelle.
L’Europe a été attaquée du fait qu’elle accumule de faibles prévisions de croissance, un niveau de prélèvements élevés (autour de 40 % quand aux Etats-Unis, ce taux est de 30 %), de faibles gains de productivité (autour de 1 % quand ils sont de 3 % aux Etats-Unis), un vieillissement prononcé de la population, une faible mobilité de la population et une faible solidarité des Etats membres du fait de l’absence de mécanismes de correction en cas de crises et de gouvernement économique.
Nul n’ignorait que la zone euro n’était pas une zone monétaire optimale. Avec un budget européen qui représente 1 % du PIB et dont 60 % est affectée à l’agriculture qui occupe 2 % de la population active, il était évident qu’en cas de divergences internes, il fallait que les tensions puissent s’exprimer. Avec la disparition des dévaluations, les spreads sur les taux ont servi de fusibles au point de faire disjoncter l’ensemble du système européen.
Le plan d’urgence a permis d’enrayer la crise mais ses fondements demeurent.
Cette crise européenne cristallise :
- La faillite de l’Etat providence
- La faillite de la non-organisation européenne
La faillite de l’Etat providence est triple. La progression des dépenses publiques et les engagements à venir débouche sur un toujours plus de déficits et de prélèvements. Deuxièmement, l’Etat providence est une source d’insatisfaction. L’Europe n’a jamais réussi à endiguer réellement le chômage et tout particulièrement la France. Les pays dont le taux de dépenses publiques est le plus élevé ont eu sur la période les taux de chômage les plus importants. L’Europe du Nord est une exception mais ils ont su tout à la fois maîtriser leurs dépenses sur les dernières années et réduire leurs déficits. Troisièmement, l’Etat providence se traduit pas toujours moins de dépenses de fonctionnement et toujours moins de dépenses d’investissement. Les dépenses sociales représentent plus de 60 % des dépenses publiques. L’investissement est limité à la portion congrue.
Le développement de l’Etat providence a anémié la prise de risque et les gains de productivité. Le problème, c’est de changer de paradigme et de démonter des années de mesures considérés comme des droits. Car contrairement à des idées reçues, le coût des politiques sociales n’a pas cessé de s’accroître. En France, du RMI au RSA en passant par la CMU, aux aides pour le logement…, depuis vingt ans, des efforts considérables ont été réalisés par la collectivité, un effort dont le financement a été renvoyé aux générations à venir. Nous sommes tous favorables à la solidarité à condition de ne pas la payer. Aujourd’hui, il y a une nécessité d’étudier l’efficience de l’ensemble de l’Etat providence…
Depuis 2007, le terme « faillite » hante le débat politique et économique. Les propos de François Fillon avait choqué quad il avait parlé que la France courrait à la faillite. Depuis ce sont des banques qui ont fait faillite ou qui ont été sauvé de la faillite. L’affaire grecque a démontré durant le printemps 2010 que des Etats n’étaient pas à l’abri de la banqueroute en raison d’une dette publique en dérapage non contrôlé.
C’est aussi le Conseil d’Orientation des Retraites qui souligne que si rien n’est fait le système de vieillesse court à sa perte. A ce titre, un récent sondage commandé par le Cercle des Epargnants à l’institut CSA souligne que deux tiers des Français considèrent que nos régimes de vieillesse sont menacés de faillite.
Le mot est fort mais il témoigne tout à la fois de la gravité de la situation et du désarroi de l’opinion publique.
Gravité de la situation car la crise économique qui frappe les anciens pays industrialisés est loin d’être terminée et est de nature structurelle.
La crise est née économique mais s’est concrètement manifesté au grand jour sous la forme d’une crise financière. La bulle financière alimentée par les faibles taux d’intérêt et la généralisation de technique de dilution des risques financiers a par son éclatement révélé les problèmes auxquels sont confrontés les pays anciennement industrialisés et en premier lieu l’Europe.
Depuis près d’une décennie, la croissance occidentale a été favorisée par l’importation de produits à bas coûts, par l’argent pas cher généré par les taux d’intérêt des banques centrales et par le réinvestissement des pays émergents qui recyclaient une partie, voire une grande partie de leurs excédents commerciaux.
L’argent facile conduit toujours à la spéculation, au bulle, à leur éclatement. L’argent facile rime aussi avec affaissement des gains de productivité qui sont les moteurs de la croissance forte et durable.
Les banques ont offert de la croissance mais sans en s’affranchissant des fondamentaux. Les banquiers sont-ils coupables ? Peut-être mais tout le monde était heureux de bénéficier d’un peu (en Europe) et un peu plus aux Etats-Unis du vent fort de la croissance mondiale. Nul ne criait à l’escroquerie quand le crédit permettait à un nombre croissant d’Américains de devenir propriétaires.
L’amplification des déséquilibres ne pouvait qu’amener l’éclatement de la bulle. Le déficit commercial américain dépassait les 800 milliards de dollars en 2007 sans que des mesures de correction puissent intervenir du fait que la monnaie chinoise est liée au dollar. En outre, les Etats-Unis comme les autres pays sont dopés par les bas prix des pays émergents. Il n’y a plus d’offre national pour un certain nombre de produits qui sont made China ou made in Vietnam à plus de 60 %.
Les tensions inflationnistes provoquées par l’envolée des cours des matières premières et des produits agricoles ont sonné la fin de la récréation. Les ardoises privées devaient être payées.
Aujourd’hui, certains considèrent que les problèmes rencontrés par les Etats ne sont que la traduction des plans de sauvetage des banques. De ce fait, par syllogisme, il n’aurait pas fallu aider les banques pour sauvegarder la solidité des Etats.
Mais s’il n’y avait pas eu de plan pour les banques, c’est l’ensemble de l’économie qui tombait et les économies des contribuables.
Certes, une partie de la dette privée a été nationalisée mais ce transfert n’est en rien responsable de la situation catastrophique des finances publiques. La dette française qui était de 21 % du PIB en 1981 dépasse désormais les 75 %. Depuis 1974, le budget de l’Etat n’a pas été en excédent. Au Japon, depuis vingt ans, la dette publique n’en finit pas d’enfler au point qu’elle atteint 200 % du PIB. La crise financière est une goutte d’eau dans l’océan des dettes publiques.
Les marchés qui ne sont que la somme d’investisseurs condamnent aujourd’hui une dérive vieille de plusieurs décennies. Quand l’espoir d’un retour réel de la croissance constituait un gage de remboursement, tout allait bien. Mais quand les perspectives de croissance sont autour de 1 point, les capacités de remboursement sont plus incertaines surtout quand le niveau de prélèvements obligatoires est élevé ou que la fraude fiscale rend toute augmentation des impôts virtuelle.
L’Europe a été attaquée du fait qu’elle accumule de faibles prévisions de croissance, un niveau de prélèvements élevés (autour de 40 % quand aux Etats-Unis, ce taux est de 30 %), de faibles gains de productivité (autour de 1 % quand ils sont de 3 % aux Etats-Unis), un vieillissement prononcé de la population, une faible mobilité de la population et une faible solidarité des Etats membres du fait de l’absence de mécanismes de correction en cas de crises et de gouvernement économique.
Nul n’ignorait que la zone euro n’était pas une zone monétaire optimale. Avec un budget européen qui représente 1 % du PIB et dont 60 % est affectée à l’agriculture qui occupe 2 % de la population active, il était évident qu’en cas de divergences internes, il fallait que les tensions puissent s’exprimer. Avec la disparition des dévaluations, les spreads sur les taux ont servi de fusibles au point de faire disjoncter l’ensemble du système européen.
Le plan d’urgence a permis d’enrayer la crise mais ses fondements demeurent.
Cette crise européenne cristallise :
- La faillite de l’Etat providence
- La faillite de la non-organisation européenne
La faillite de l’Etat providence est triple. La progression des dépenses publiques et les engagements à venir débouche sur un toujours plus de déficits et de prélèvements. Deuxièmement, l’Etat providence est une source d’insatisfaction. L’Europe n’a jamais réussi à endiguer réellement le chômage et tout particulièrement la France. Les pays dont le taux de dépenses publiques est le plus élevé ont eu sur la période les taux de chômage les plus importants. L’Europe du Nord est une exception mais ils ont su tout à la fois maîtriser leurs dépenses sur les dernières années et réduire leurs déficits. Troisièmement, l’Etat providence se traduit pas toujours moins de dépenses de fonctionnement et toujours moins de dépenses d’investissement. Les dépenses sociales représentent plus de 60 % des dépenses publiques. L’investissement est limité à la portion congrue.
Le développement de l’Etat providence a anémié la prise de risque et les gains de productivité. Le problème, c’est de changer de paradigme et de démonter des années de mesures considérés comme des droits. Car contrairement à des idées reçues, le coût des politiques sociales n’a pas cessé de s’accroître. En France, du RMI au RSA en passant par la CMU, aux aides pour le logement…, depuis vingt ans, des efforts considérables ont été réalisés par la collectivité, un effort dont le financement a été renvoyé aux générations à venir. Nous sommes tous favorables à la solidarité à condition de ne pas la payer. Aujourd’hui, il y a une nécessité d’étudier l’efficience de l’ensemble de l’Etat providence…
mardi 18 mai 2010
Présentation du Sondage 2010 du Cercle des Epargnants
Le Cercle des Epargnants a présenté le mardi 18 mai 2010 sa 8ème enquête sur les Français et la retraite. La présentation a été réalisée par Jérôme Jaffré et Philippe Crevel.
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Et en quelque mots les principaux enseignements sont les suivants :
Prise de conscience douloureuse sur fond de divorce intergénérationnel
Les messages du Gouvernement et du Conseil d’orientation des retraites semblent avoir été intégrés par les Français car deux tiers d’entre eux considèrent que le risque de faillite du système est réel. Cette menace est ressentie par toutes les générations (68 % chez les 18-34 ans ; 71 % chez les 25-49 ans et 58 % chez les actifs de plus de 50 ans).
Face à cette situation, les Français rejettent majoritairement (54 %) toute baisse des pensions moyennes ou élevées. En revanche, ils considèrent à 64 % nécessaire le report de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et à 57 % un allongement à 43,5 ans de la durée de cotisation. 50 % des sondés jugent également nécessaire l’augmentation des cotisations.
Les actifs les plus proches de la retraite sont plutôt conservateurs et ne souhaitent pas être touchés par la réforme des retraites, Le recul de l’âge légal de départ à la retraite est plébiscité par les 35-49 ans (68 % favorables) quand 53 % des actifs des plus de 50 ans y sont opposés.
Intérêt personnel et l’intérêt général ne font pas bon ménage
Si une majorité de Français juge collectivement le report de l’âge légal de départ comme nécessaire pour assurer la pérennité du système de retraite, en revanche, ils souhaitent majoritairement partir avant 60 ans. 58 % d’entre eux souhaitent partir à 60 ans ou avant. Néanmoins, ils sont de plus en plus nombreux à prendre conscience qu’ils seront contraints de partir au-delà de 60 ans (les Français estiment qu’ils partiront à la retraite après 61 ans).
Une majorité de Français demandent au Gouvernement de prendre ses responsabilités pour réformer les retraites (55 % contre 43 % qui souhaitent un accord avec les partenaires sociaux).
Echec patent de l’information en matière de retraite
Malgré les efforts réalisés depuis l’adoption de la loi Fillon en 2003, les Français se déclarent mal informés. Ils sont 77 % à se déclarer mal informés en 2010 contre 69 % en 2009. Les incertitudes générées par les déclarations des pouvoirs publics et des partenaires sociaux aboutit à brouiller la vision des Français sur leur future retraite. Ils ne sont que 23 % à avoir une vision claire contre 30 % en 2009.
Doutes sur le système mixte (répartition/capitalisation) mais l’épargne demeure une valeur sûre
45 % des Français se prononcent, en 2010, en faveur d’un système mixte contre 52 % en 2008 et 2009. Ce recul peut s’interpréter que face aux perspectives de réformes, les Français veulent montrer leur attachement à la répartition. Les 18-34 ans sont les plus favorables au système mixte (58 %) quand ils ne sont que 37 % chez les actifs de plus de 50 ans
Néanmoins, en vue de préparer leur future retraite, les Français souhaitent, en priorité mettre suffisamment d’argent de côté pour disposer de revenus complémentaires (40 % contre 38 % qui mettent en avant l’idée de travailler jusqu’à la retraite).
Malgré la crise, 53 % des Français déclarent épargner pour financer leur retraite. En 2009, ce taux était de 59 %. Compte tenu du haut niveau actuel d’épargne (supérieur à 16 % du revenu disponible brut), cette baisse peut s’expliquer par la volonté des Français de ne pas prendre de risques. 23 % des Français souhaitent épargner davantage par précaution en 2010 et seulement 14 % souhaitent puiser afin de soutenir leur consommation.
Parmi les Français qui n’épargnent pas en vue de la retraite, 56 % souhaiteraient le faire contre 60 % en 2009.
mercredi 12 mai 2010
Simulations du COR, l'enfer ou presque
Le Conseil d'Orientation des Retraites a rendu public, le 11 mai 2010, des simulations concernant les leviers d'action possibles pour endiguer le déficit des retraites. Bad news, aucune des solutions règlent le problème. Le passage de l'âge à 63 ans permet de faire la moitié du chemin d'ici 2030 mais seulement 27 % du déficit serait couvert en 2050. Le passage à 45 ans de cotisation ne couvriraient que 30 % des besoins d'ici 2030. La solution la plus efficace est le relèvement des cotisations sociales qui associée au passage à 63 ans couvre 75 % du problème en 2030.
On n'est pas sorti d'affaire....
consulter les documents du COR
On n'est pas sorti d'affaire....
consulter les documents du COR
samedi 8 mai 2010
Europe cherche pilote désespèrément
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Faible perspectives de croissance, des déficits publics non maîtrisés depuis des années, une population vieillissante, l’absence de politiques communes et de projets communs une soif de précaution couplée à une aversion du risque, l’Europe est en proie aux doutes et aux affres du déclin.
La crise grecque qui est devenue européenne et voire un peu plus n’est qu’un symbole du malaise qui est plus profond et qui date de plusieurs années. L’Europe n’a pas su opérer sa mutation après la chute de l’URSS et du mur de Berlin. La réunification de l’Europe s’est réalisée sans enthousiasme et surtout sans réel projet. L’élargissement de l’Union européenne a été plus contraint par les évènements que voulu. De même, la création de l’euro en 1999 a couronné un processus engagé dès la fin des années soixante avec le plan Werner et auquel étaient attachés les personnalités historiques de l’Europe d’après guerre. Fruit de concessions tant de la part de la France qui a du se résoudre à accepter la politique monétaire de l’Allemagne que de la part de l’Allemagne qui ne voulait pas des Etats de l’Europe du Sud, l’euro n’est pas né sous une bonne étoile. L’adhésion des peuples s’est fait par défaut ; la monnaie commune est devenue le bouc émissaire de tous les problèmes européens : inflation, déficit de la balance commerciale, rigueur avec le pacte de Maastricht…
Les difficultés éprouvées pour sauver la Grèce qui pèse 2,6 % du PIB de la zone euro démontre l’état de l’Union européenne. La crise économique et financière de 2008/2009 s’est muée en crise politique. En 2008, les investisseurs se méfiaient des banques et ‘eux-mêmes. Aujourd’hui, la méfiance a envahi les Etats qui ont absorbé une partie de la dette privée. Accuser les spéculateurs, le marché qui n’existe que dans les mots est un peu facile. Face à l’indécision des gouvernements, face à leur incapacité à assainir leurs finances, les investisseurs veulent voir avant de jouer et non s’engager en pure perte.
La crainte du scénario à la japonaise (faible croissance, dépréciation des actifs) commence à s’emparer de l’Europe d’où la chute des cours de bourses. Or, la chute de la maison européenne a obligatoirement un impact sur l’économie mondiale. Les investisseurs sont désormais à la recherche de valeurs sûres qui sont rares. Le rendement des actifs ne peut que diminuer dans ces conditions.
Depuis sa création, l’Europe est à la dérive. L’échec du fait en particulier de la France du traité constitutionnel qu’elle voulait et qui était porté par Valéry Giscard d’Estaing a confirmé que le vieux continent s’enfermait dans un huis clos.
Le rejet du traité constitutionnel s’est organisé autour du thème du libéralisme. Le traité a été considéré comme le vecteur du libéralisme en vigueur dans les pays anglo-saxons. Cette lecture excessive traduit bien le fait que l’Europe récuse la notion de risque. Le principe de précaution est devenu un leitmotiv. Le blocage du ciel européen durant plusieurs jours au mois d’avril 2010 a démontré toute la force de ce principe et l’incapacité des Européens d’organiser en commun le rapatriement de leurs ressortissants.
Le risque récusé s’exprime par l’omniprésence de l’Etat providence qui par sa taille ne réussit même plus à atteindre ses objectifs.
Les Etats européens sont de mauvaises nounous, le preuve est donnée par le taux de pauvreté et le taux de chômage. Les Etats absorbent en moyenne plus de 45 % du PIB mais sont de plus en plus incapables de répondre aux besoins de leur population. De plus en plus de citoyens sont laissés au bord de la route, incapables de rentrer dans les mécanismes d’aides.
La faillite des Etats providences est de deux natures : leur incapacité résoudre les problèmes économiques et sociaux, leur incapacité à maîtriser leurs dépenses.
Plus grave, la tentation de pouvoir embrasser une partie croissante de la population dans un système généralisé de protection sociale a généré un refus du risque, de l’initiative individuelle… Il y a plus d’intérêts à jouer du système ou de jouer en dehors que jouer avec et pour le système.
La Grèce en est le parfait exemple. Avec une économie étatisée à plus de 40 % du PIB, la population est tout à la fois incitée à consommer sans modération des biens publics et à frauder pour échapper aux prélèvements obligatoires.
L’Europe s’est le refus de l’aventure économique ou humaine. Bien que nous soyons deux fois plus riches que dans les années soixante, nous sommes incapables de lancer de nouveaux programmes spatiaux ou de nouveaux concordes. Les aventuriers que nous connaissons mais qui sont détestés sont les financiers, les traders, les spéculateurs…
L’Europe a ravi à la Chine au XVIème siècle le leadership car les Etats, les villes, les hommes et les femmes se sont tournés vers l’extérieur. Ils ont accepté l’aventure, les découvertes, les remises en cause. De Christophe Colomb à Einstein en passant par Copernic et bien d’autres, l’Europe a été le berceau des découvertes. La Chine qui était alors la première puissance mondiale a refusé l’extérieur et s’est enfermé dans le déclin durant plusieurs siècles.
L’Europe, première puissance commerciale, première marché de consommation est entrée dans une phase de déclin confortable depuis plus de vingt ans. Elle n’a bénéficié que partiellement de la mondialisation et des NTIC. De phénomènes de rattrapages internes ont été enregistrés : l’Irlande, l’Espagne, certains pays d’Europe de l’Est. Il n’en demeure pas moins que l’écart avec les Etats-Unis s’est accru et qu’il ne peut que s’accroitre si un nouvel élan n’est pas donné avec à la clef de sévères remises en cause.
L’affaire grecque devrait amener les dirigeants et la population à admettre que le système d’Etat providence actuel est à bout de souffle et qu’il est contreproductif socialement et économiquement. Le démantèlement est nécessaire mais peut ne pas rimer avec appauvrissement. La question lancinante du logement, en France, montre que l’allocation des ressources est aujourd’hui inefficace et pernicieuse. Le logement social est vécu comme un droit à vie et non comme un phénomène de transition. Dès qu’il y a automaticité, il y a risque d’abus.
Il faut redonner l’envi du risque et le récompenser ce qui signifie non pas d’augmenter les impôts mais de les diminuer. Il faut redonner un nouvel élan à la construction européenne avec un projet mobilisateur. Les Etats européens devront dans les prochaines années ouvrir leurs frontières afin de retrouver une concurrence et dynamisme sur le marché du travail. L’immigration limitée à l’extrême telle qu’elle est pratiquée dans plusieurs pays dont la France (l’immigration officielle est de 70 000 par an) joue en défaveur de la croissance. Sauf à vouloir se transformer en musée et en zone de repos international, l’Europe se doit avoir un volant supplémentaire de population active. Il y a corrélation entre croissance économique et croissance de la population.
Faible perspectives de croissance, des déficits publics non maîtrisés depuis des années, une population vieillissante, l’absence de politiques communes et de projets communs une soif de précaution couplée à une aversion du risque, l’Europe est en proie aux doutes et aux affres du déclin.
La crise grecque qui est devenue européenne et voire un peu plus n’est qu’un symbole du malaise qui est plus profond et qui date de plusieurs années. L’Europe n’a pas su opérer sa mutation après la chute de l’URSS et du mur de Berlin. La réunification de l’Europe s’est réalisée sans enthousiasme et surtout sans réel projet. L’élargissement de l’Union européenne a été plus contraint par les évènements que voulu. De même, la création de l’euro en 1999 a couronné un processus engagé dès la fin des années soixante avec le plan Werner et auquel étaient attachés les personnalités historiques de l’Europe d’après guerre. Fruit de concessions tant de la part de la France qui a du se résoudre à accepter la politique monétaire de l’Allemagne que de la part de l’Allemagne qui ne voulait pas des Etats de l’Europe du Sud, l’euro n’est pas né sous une bonne étoile. L’adhésion des peuples s’est fait par défaut ; la monnaie commune est devenue le bouc émissaire de tous les problèmes européens : inflation, déficit de la balance commerciale, rigueur avec le pacte de Maastricht…
Les difficultés éprouvées pour sauver la Grèce qui pèse 2,6 % du PIB de la zone euro démontre l’état de l’Union européenne. La crise économique et financière de 2008/2009 s’est muée en crise politique. En 2008, les investisseurs se méfiaient des banques et ‘eux-mêmes. Aujourd’hui, la méfiance a envahi les Etats qui ont absorbé une partie de la dette privée. Accuser les spéculateurs, le marché qui n’existe que dans les mots est un peu facile. Face à l’indécision des gouvernements, face à leur incapacité à assainir leurs finances, les investisseurs veulent voir avant de jouer et non s’engager en pure perte.
La crainte du scénario à la japonaise (faible croissance, dépréciation des actifs) commence à s’emparer de l’Europe d’où la chute des cours de bourses. Or, la chute de la maison européenne a obligatoirement un impact sur l’économie mondiale. Les investisseurs sont désormais à la recherche de valeurs sûres qui sont rares. Le rendement des actifs ne peut que diminuer dans ces conditions.
Depuis sa création, l’Europe est à la dérive. L’échec du fait en particulier de la France du traité constitutionnel qu’elle voulait et qui était porté par Valéry Giscard d’Estaing a confirmé que le vieux continent s’enfermait dans un huis clos.
Le rejet du traité constitutionnel s’est organisé autour du thème du libéralisme. Le traité a été considéré comme le vecteur du libéralisme en vigueur dans les pays anglo-saxons. Cette lecture excessive traduit bien le fait que l’Europe récuse la notion de risque. Le principe de précaution est devenu un leitmotiv. Le blocage du ciel européen durant plusieurs jours au mois d’avril 2010 a démontré toute la force de ce principe et l’incapacité des Européens d’organiser en commun le rapatriement de leurs ressortissants.
Le risque récusé s’exprime par l’omniprésence de l’Etat providence qui par sa taille ne réussit même plus à atteindre ses objectifs.
Les Etats européens sont de mauvaises nounous, le preuve est donnée par le taux de pauvreté et le taux de chômage. Les Etats absorbent en moyenne plus de 45 % du PIB mais sont de plus en plus incapables de répondre aux besoins de leur population. De plus en plus de citoyens sont laissés au bord de la route, incapables de rentrer dans les mécanismes d’aides.
La faillite des Etats providences est de deux natures : leur incapacité résoudre les problèmes économiques et sociaux, leur incapacité à maîtriser leurs dépenses.
Plus grave, la tentation de pouvoir embrasser une partie croissante de la population dans un système généralisé de protection sociale a généré un refus du risque, de l’initiative individuelle… Il y a plus d’intérêts à jouer du système ou de jouer en dehors que jouer avec et pour le système.
La Grèce en est le parfait exemple. Avec une économie étatisée à plus de 40 % du PIB, la population est tout à la fois incitée à consommer sans modération des biens publics et à frauder pour échapper aux prélèvements obligatoires.
L’Europe s’est le refus de l’aventure économique ou humaine. Bien que nous soyons deux fois plus riches que dans les années soixante, nous sommes incapables de lancer de nouveaux programmes spatiaux ou de nouveaux concordes. Les aventuriers que nous connaissons mais qui sont détestés sont les financiers, les traders, les spéculateurs…
L’Europe a ravi à la Chine au XVIème siècle le leadership car les Etats, les villes, les hommes et les femmes se sont tournés vers l’extérieur. Ils ont accepté l’aventure, les découvertes, les remises en cause. De Christophe Colomb à Einstein en passant par Copernic et bien d’autres, l’Europe a été le berceau des découvertes. La Chine qui était alors la première puissance mondiale a refusé l’extérieur et s’est enfermé dans le déclin durant plusieurs siècles.
L’Europe, première puissance commerciale, première marché de consommation est entrée dans une phase de déclin confortable depuis plus de vingt ans. Elle n’a bénéficié que partiellement de la mondialisation et des NTIC. De phénomènes de rattrapages internes ont été enregistrés : l’Irlande, l’Espagne, certains pays d’Europe de l’Est. Il n’en demeure pas moins que l’écart avec les Etats-Unis s’est accru et qu’il ne peut que s’accroitre si un nouvel élan n’est pas donné avec à la clef de sévères remises en cause.
L’affaire grecque devrait amener les dirigeants et la population à admettre que le système d’Etat providence actuel est à bout de souffle et qu’il est contreproductif socialement et économiquement. Le démantèlement est nécessaire mais peut ne pas rimer avec appauvrissement. La question lancinante du logement, en France, montre que l’allocation des ressources est aujourd’hui inefficace et pernicieuse. Le logement social est vécu comme un droit à vie et non comme un phénomène de transition. Dès qu’il y a automaticité, il y a risque d’abus.
Il faut redonner l’envi du risque et le récompenser ce qui signifie non pas d’augmenter les impôts mais de les diminuer. Il faut redonner un nouvel élan à la construction européenne avec un projet mobilisateur. Les Etats européens devront dans les prochaines années ouvrir leurs frontières afin de retrouver une concurrence et dynamisme sur le marché du travail. L’immigration limitée à l’extrême telle qu’elle est pratiquée dans plusieurs pays dont la France (l’immigration officielle est de 70 000 par an) joue en défaveur de la croissance. Sauf à vouloir se transformer en musée et en zone de repos international, l’Europe se doit avoir un volant supplémentaire de population active. Il y a corrélation entre croissance économique et croissance de la population.
mercredi 5 mai 2010
Au bonneteau, on perd toujours
La crise financière de 2007/2008 née du laxisme des banques centrales et des autorités de régulation s’est mue en gigantesque jeu de bonneteau. Les banques on transféré aux Etats une partie de leurs créances douteuses aux Etats qui ont, par ailleurs, lancé de vastes programmes de relance. La dette privée s’est transformé en dette publique sachant qu’un grand nombre d’Etats depuis plus de trente ans vivent à crédit.
Certains ont imaginé que le transfert de dettes suffirait à régler la crise et de relancer l’économie. C’était oublier que la crise est avant tout économique et qu’il faut à jour ou l’autre rembourser les emprunts même quand ils sont souscrits par des Etats souverains.
Certes, il n’y a rien de scandaleux à s’endetter si les recettes permettent de couvrir les remboursements ultérieurs. Or, les marchés doutent du futur de la croissance européenne qui plafonne au mieux à 2 %. En outre, du fait du vieillissement de la population, le passif social ne peut que s’accroître. D’un côté, la croissance est entravée par une population en déclin ; de l’autre la part des dépenses publiques ne peut que progresser.
La Grèce ne pouvait qu’attirer l’attention des investisseurs en cumulant absence de transparence, taux de fécondité faible, endettement élevé, part du secteur public élevé et problèmes sociaux…
La France dont le déficit public est supérieur à 8 % du PIB et dont la dette atteindra cette année les 80 % du PIB est jugée n’est pas attaquée non pas au nom de sa bonne gestion passée mais au nom du niveau élevé de l’épargne des ménages et de leur faible endettement. Des marges de manœuvre demeurent pour soit augmenter les impôts, soit pour placer des obligations du Trésor. En outre, jusqu’à maintenant, au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Les investisseurs en proie aux doutes et à la recherche de sécurité privilégient les Etats-Unis, la France et l’Allemagne.
Au moment où les gouvernements cherchent de nouvelles recettes fiscales, il convient de réfléchir au rôle de l’épargne. Las pays qui ont les plus fort taux de croissance sont ceux qui ont les taux d’épargne les plus élevés à l’exception des Etats-Unis. Le taux d’épargne chinois est de 40 %. Les Etats-Unis acquièrent l’épargne qui leur manque en vendant de la sécurité (financière et militaire) d’autant plus facilement qu’ils sont le plus grand marché de consommation. Le faible niveau de prélèvements, 29 % du PIB, constitue un attrait et une garantie pour les investisseurs qui considèrent que l’Etat fédéral peut à tout moment résoudre son problème de déficit. Le fait que sous Bill Clinton le poids de la dette a fortement reculé démontre la réversibilité de la situation américaine à la différence de ce qui prévaut en Europe.
L’horizon se couvre pour l’Europe. La contrainte financière imposera des plans de rigueur qui auront un impact d’autant plus élevé que les pays européens sont drogués à la dépense publique depuis des années. Le sevrage sera difficile mais peut être porteur d’une croissance plus saine. La croissance est entravée par la faiblesse de la concurrence, par une étatisation trop poussée des économies et par une mauvaise allocation des ressources qui fuient le risque comme la peste.
La locomotive allemande dont la population décroit depuis plus de 5 ans ne pourra pas satisfaire à tous les besoins de l’Europe. Elle exigera des gains de productivité ce qui suppose une maîtrise des coûts. Les salaires allemands ont progressé plus lentement que ceux des pays de l’Europe du Sud.
L’Europe qui depuis la chute du mur de Berlin tente de régler ses problèmes institutionnels est une coquille vide avec un Président qui a avoué qu’il ne voulait pas du poste.
Il n’y a plus de projet européen, il ne reste que des problèmes européens, une monnaie commune sans politique économique, une Europe dont le symbole est la politique agricole commune au temps de l’économie tertiaire, une Europe incapable de mettre en place des régimes sociaux communs aux Etats membres, une Europe qui a reculé face aux Etats nations qui s’en servent comme bouc émissaire. La génération de Jean Monnet est partie mais n’a pas été remplacée…
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Certains ont imaginé que le transfert de dettes suffirait à régler la crise et de relancer l’économie. C’était oublier que la crise est avant tout économique et qu’il faut à jour ou l’autre rembourser les emprunts même quand ils sont souscrits par des Etats souverains.
Certes, il n’y a rien de scandaleux à s’endetter si les recettes permettent de couvrir les remboursements ultérieurs. Or, les marchés doutent du futur de la croissance européenne qui plafonne au mieux à 2 %. En outre, du fait du vieillissement de la population, le passif social ne peut que s’accroître. D’un côté, la croissance est entravée par une population en déclin ; de l’autre la part des dépenses publiques ne peut que progresser.
La Grèce ne pouvait qu’attirer l’attention des investisseurs en cumulant absence de transparence, taux de fécondité faible, endettement élevé, part du secteur public élevé et problèmes sociaux…
La France dont le déficit public est supérieur à 8 % du PIB et dont la dette atteindra cette année les 80 % du PIB est jugée n’est pas attaquée non pas au nom de sa bonne gestion passée mais au nom du niveau élevé de l’épargne des ménages et de leur faible endettement. Des marges de manœuvre demeurent pour soit augmenter les impôts, soit pour placer des obligations du Trésor. En outre, jusqu’à maintenant, au pays des aveugles, les borgnes sont rois. Les investisseurs en proie aux doutes et à la recherche de sécurité privilégient les Etats-Unis, la France et l’Allemagne.
Au moment où les gouvernements cherchent de nouvelles recettes fiscales, il convient de réfléchir au rôle de l’épargne. Las pays qui ont les plus fort taux de croissance sont ceux qui ont les taux d’épargne les plus élevés à l’exception des Etats-Unis. Le taux d’épargne chinois est de 40 %. Les Etats-Unis acquièrent l’épargne qui leur manque en vendant de la sécurité (financière et militaire) d’autant plus facilement qu’ils sont le plus grand marché de consommation. Le faible niveau de prélèvements, 29 % du PIB, constitue un attrait et une garantie pour les investisseurs qui considèrent que l’Etat fédéral peut à tout moment résoudre son problème de déficit. Le fait que sous Bill Clinton le poids de la dette a fortement reculé démontre la réversibilité de la situation américaine à la différence de ce qui prévaut en Europe.
L’horizon se couvre pour l’Europe. La contrainte financière imposera des plans de rigueur qui auront un impact d’autant plus élevé que les pays européens sont drogués à la dépense publique depuis des années. Le sevrage sera difficile mais peut être porteur d’une croissance plus saine. La croissance est entravée par la faiblesse de la concurrence, par une étatisation trop poussée des économies et par une mauvaise allocation des ressources qui fuient le risque comme la peste.
La locomotive allemande dont la population décroit depuis plus de 5 ans ne pourra pas satisfaire à tous les besoins de l’Europe. Elle exigera des gains de productivité ce qui suppose une maîtrise des coûts. Les salaires allemands ont progressé plus lentement que ceux des pays de l’Europe du Sud.
L’Europe qui depuis la chute du mur de Berlin tente de régler ses problèmes institutionnels est une coquille vide avec un Président qui a avoué qu’il ne voulait pas du poste.
Il n’y a plus de projet européen, il ne reste que des problèmes européens, une monnaie commune sans politique économique, une Europe dont le symbole est la politique agricole commune au temps de l’économie tertiaire, une Europe incapable de mettre en place des régimes sociaux communs aux Etats membres, une Europe qui a reculé face aux Etats nations qui s’en servent comme bouc émissaire. La génération de Jean Monnet est partie mais n’a pas été remplacée…
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La Lettre du Cercle des Epargnants du mois de mai 2010
La lettre du mois de mai 2010 n°46 est publiée.
Au sommaire l'actualité de l'épargne et de la retraite
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lundi 3 mai 2010
L'Express spécial placements
Philippe Crevel a été interviewé par Laurence Delain dans l'Express du 29 avril 2010 sur le sujet des produits d'épargne retraite
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