La France devrait connaître cinq trimestres de croissance nulle. Sur l'année 2012, la croissance devrait être 0,2 % grâce à l'acquis de croissance de 2011. L'objectif de croissance de 0,8 % retenu par le Gouvernement sera difficile à atteindre compte tenu du contexte international et du plan d'augmentation des impôts qui devrait provoquer une contraction de 1 à 1,5 point de PIB. L'Europe serait en outre pénalisée par le ralentissement des Etats-Unis provoqué par la réduction du déficit qui est attendue.
Jamais depuis la seconde guerre mondiale, la France n'a connu une telle stagnation. L'absence de gains de productivité semble entraver la croissance durant de nombreuses années au-delà de l'impact des plans de rigueur. Le taux de chômage devrait progresser et se rapprocher des 10,5 %.
Le pouvoir d'achat des Français devrait se réduire dans les prochains mois du fait de la hausse des impôts et la faiblesse des augmentations salariales. Cette contraction du pouvoir d'achat devrait peser sur le déficit commercial. Il ne faut pas oublier qu'un des objectifs du plan du Gouvernement est de réduire le déficit commercial qui a été de 70 milliards d'euros en 2011. La France compte tenu du poids de sa dette, 91 % du PIB, se doit de pouvoir rééquilibrer ses comptes extérieurs afin de limiter sa dette extérieure.
Le Gouvernement table sur une baisse du taux d'épargne qui est de 16,4 % du revenu disponible brut pour maintenir le niveau de la consommation. Certes, le taux d'épargne des ménages français figure parmi les plus élevés d'Europe. Les espoirs du Gouvernement risquent d'être déçus car en période de crise les Français maintiennent leur épargne voire l'augmente. De même quand la pression fiscale progresse, le taux d'épargne s’accroît. Les Français mettent de l'argent de côté pour payer les impôts.
Pour 2013, il y a un vrai risque d'enclenchement d'un cercle vicieux récessif avec deux zones économiques dans le rouge, Etats-Unis et Europe. Un plan de soutien structurel axé sur l'offre serait nécessaire pour éviter un plongeon dans la récession.