vendredi 29 mai 2009
mercredi 27 mai 2009
EDF se lance dans les obligations
A défaut d'aller sur le marché actions, les entreprises trouvent leurs sources de financement en émettant des obligations. EDF surfe sur cette vague en faisant un appel à l'épargne publique afin de lever 1 milliards d'euros. Cet appel aux particuliers au moment où les Français sont à la recherche de placements surs et rémunérateurs a toutes les chances de rencontrer le succès.
Mais attention, le marché des obligations est moins facile d'accès que celui des actions. En outre, il faut prendre en compte les menaces inflationnistes et l'évolution de la courbe des taux.
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Mais attention, le marché des obligations est moins facile d'accès que celui des actions. En outre, il faut prendre en compte les menaces inflationnistes et l'évolution de la courbe des taux.
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mardi 26 mai 2009
Philippe Crevel sur Europe 1 au sujet de l'épargne
Après l'annonce des résultats de la collecte d'assurance-vie , en progression de 11 % au mois d'avril, Philippe Crevel a été interviewé sur Europe 1
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lundi 25 mai 2009
Le Come back de l'assurance-vie
La crise, la baisse du taux du livret A et les taux attractifs des fonds euros ont permis le retournement du marché pour l'assurance-vie. Les cotisations collectées au mois d'avril ont progressé de 11 % pour atteindre près de 12 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, la hausse est de 5 %. Les versements en fonds euros progressent de plus de 13 % quand ceux en unités de comptes diminuent de 33 %.
Au 30 avril 2009, l'encours de l'assurance vie s'élevait à 1 154,7 milliards d'euros en progression de 2 % par rapport à 2008.
Dans le même temps, la collecte sur le Livret A diminue mais reste positive. Les Français, en période de crise, ont tendance à accroitre leur effort en matière d'épargne et à reconstituer leur patrimoine atteint par la chute des cours en 2008.
Le taux d'épargne qui était de 14,9 % du revenu disponible brut en 2008 devrait atteindre 16 % d'ici la fin de l'année.
Au 30 avril 2009, l'encours de l'assurance vie s'élevait à 1 154,7 milliards d'euros en progression de 2 % par rapport à 2008.
Dans le même temps, la collecte sur le Livret A diminue mais reste positive. Les Français, en période de crise, ont tendance à accroitre leur effort en matière d'épargne et à reconstituer leur patrimoine atteint par la chute des cours en 2008.
Le taux d'épargne qui était de 14,9 % du revenu disponible brut en 2008 devrait atteindre 16 % d'ici la fin de l'année.
dimanche 24 mai 2009
Le sadomasochisme économique français pris en flag
Les Français ne sont ni de droite, ni de gauche mais réactionnaires surtout quand il s’agit d’économie.
La réalisation d’un nouveau circuit de Formule 1 fournit une nouvelle preuve de notre capacité à nous tirer une balle dans le pied.
Ainsi, la France qui avec l’Allemagne inventa l’automobile ne figure plus au calendrier de la Formule 1, sport symbole de cette industrie qui emploie plus de 10 % des salariés français.
Le refus des autorités de la Formule 1 d’utiliser le circuit de Magny Cours a été compris de tous du fait de l’incapacité des pouvoirs publics de tenir leur promesse d’améliorer sa desserte et du fait de l’inexistence d’un parc hôtelier de prestige. Il fallait s’appeler François Mitterrand pour décréter qu’un circuit perdu au milieu de la France et des champs pouvait accueillir la jet set et le gratin de l’automobile mondiale.
Depuis plusieurs années, la Fédération internationale de l’automobile menaçait de ne plus inscrire Magny Cours. Rien ne fut réalisé pour remédier aux problèmes énoncés ci-dessus. Conséquence, en 2010, la France n’a plus de grand prix.
Pour un pays qui possède deux grandes sociétés automobiles et qui reçoit plus de 70 millions de touristes par an, c’est se priver bêtement d’une vitrine.
Plusieurs projets d’implantation d’un nouveau circuit à proximité de la région parisienne ont été élaborés, mieux vaut tard que jamais, pour permettre d’ici 2012 la réinscription du Grand Prix de France au calendrier.
Or, les écologistes et autres associations de défense se sont opposés à la création d’un nouveau circuit.
Ainsi, le projet de Flins risquerait de mettre à mal la nappe phréatique qui alimente les habitants de l’Ouest de la Région parisienne. Comment croire que quelques voitures de courses, quelques jours par an menacent plus que les centaines de milliers de voitures qui s’entassent chaque jour sur les parkings des grandes surfaces avoisinantes puissent altérer la qualité de l’eau surtout quand le projet prévoit la récupération des eaux du circuit ?
En outre, un circuit, en pleine région parisienne qui héberge de nombreuses grandes usines automobiles pourrait être une piste d’essai pour des voitures moins polluantes. Il pourrait servir de base pour la recherche, l’innovation en matière de transports surtout que les centres de recherche de Peugeot et de Renault sont également implantés dans l’Ouest parisien.
Les écologistes pourraient demander à la Fédération internationale de l’automobile qu’une partie des bénéfices soit consacrée à la recherche pour les voitures propres, Ils pourraient demander que les Formules polluent moins. Mais s’opposer pour s’opposer à la construction d’un circuit de Formule 1 est assimilable aux interminables conflits que génèrent les tracés de ligne à grande vitesse. Les Français adorent le TGV à condition qu’il passe loin de ses terres mais qu’ils puissent se rendre rapidement à la gare.
Autre contradiction du même acabit, l’opposition de certaines associations à la rénovation de l’hôpital Necker. Pendant plusieurs années, des associations de quartier ont ralenti le projet de rénovation car ce dernier supprimait une bâtisse du XVIIIème siècle comme il en existe des milliers en France. Qui a visité l’hôpital des enfants malades comprend que sa modernisation est une nécessité. Les recours contre le projet ont ralenti de plusieurs années et ont entraîné des surcoûts qui seront payés par les contribuables. L’APHP a accepté de démolir pierre par pierre le pavillon et de le réinsérer dans le bâtiment moderne qu’elle construira boulevard du Montparnasse et rue de Sèvres.
A ce rythme, l’économie française n’est pas prête à rattraper son retard…
La réalisation d’un nouveau circuit de Formule 1 fournit une nouvelle preuve de notre capacité à nous tirer une balle dans le pied.
Ainsi, la France qui avec l’Allemagne inventa l’automobile ne figure plus au calendrier de la Formule 1, sport symbole de cette industrie qui emploie plus de 10 % des salariés français.
Le refus des autorités de la Formule 1 d’utiliser le circuit de Magny Cours a été compris de tous du fait de l’incapacité des pouvoirs publics de tenir leur promesse d’améliorer sa desserte et du fait de l’inexistence d’un parc hôtelier de prestige. Il fallait s’appeler François Mitterrand pour décréter qu’un circuit perdu au milieu de la France et des champs pouvait accueillir la jet set et le gratin de l’automobile mondiale.
Depuis plusieurs années, la Fédération internationale de l’automobile menaçait de ne plus inscrire Magny Cours. Rien ne fut réalisé pour remédier aux problèmes énoncés ci-dessus. Conséquence, en 2010, la France n’a plus de grand prix.
Pour un pays qui possède deux grandes sociétés automobiles et qui reçoit plus de 70 millions de touristes par an, c’est se priver bêtement d’une vitrine.
Plusieurs projets d’implantation d’un nouveau circuit à proximité de la région parisienne ont été élaborés, mieux vaut tard que jamais, pour permettre d’ici 2012 la réinscription du Grand Prix de France au calendrier.
Or, les écologistes et autres associations de défense se sont opposés à la création d’un nouveau circuit.
Ainsi, le projet de Flins risquerait de mettre à mal la nappe phréatique qui alimente les habitants de l’Ouest de la Région parisienne. Comment croire que quelques voitures de courses, quelques jours par an menacent plus que les centaines de milliers de voitures qui s’entassent chaque jour sur les parkings des grandes surfaces avoisinantes puissent altérer la qualité de l’eau surtout quand le projet prévoit la récupération des eaux du circuit ?
En outre, un circuit, en pleine région parisienne qui héberge de nombreuses grandes usines automobiles pourrait être une piste d’essai pour des voitures moins polluantes. Il pourrait servir de base pour la recherche, l’innovation en matière de transports surtout que les centres de recherche de Peugeot et de Renault sont également implantés dans l’Ouest parisien.
Les écologistes pourraient demander à la Fédération internationale de l’automobile qu’une partie des bénéfices soit consacrée à la recherche pour les voitures propres, Ils pourraient demander que les Formules polluent moins. Mais s’opposer pour s’opposer à la construction d’un circuit de Formule 1 est assimilable aux interminables conflits que génèrent les tracés de ligne à grande vitesse. Les Français adorent le TGV à condition qu’il passe loin de ses terres mais qu’ils puissent se rendre rapidement à la gare.
Autre contradiction du même acabit, l’opposition de certaines associations à la rénovation de l’hôpital Necker. Pendant plusieurs années, des associations de quartier ont ralenti le projet de rénovation car ce dernier supprimait une bâtisse du XVIIIème siècle comme il en existe des milliers en France. Qui a visité l’hôpital des enfants malades comprend que sa modernisation est une nécessité. Les recours contre le projet ont ralenti de plusieurs années et ont entraîné des surcoûts qui seront payés par les contribuables. L’APHP a accepté de démolir pierre par pierre le pavillon et de le réinsérer dans le bâtiment moderne qu’elle construira boulevard du Montparnasse et rue de Sèvres.
A ce rythme, l’économie française n’est pas prête à rattraper son retard…
jeudi 21 mai 2009
Attention au miroir aux allouettes
Même si le dernier résultat hebdomadaire du chômage marque une très légère amélioration, 631 000 demandeurs d'emploi supplémentaires contre 643 000 la semaine précédente, l'économie américaine est toujours en phase de repli. Le taux de chômage est de de 8,9 % et pourrait se rapprocher de 10 % avant la fin de l'année. Le taux de chômage a atteint un niveau inégalé depuis 25 ans. Les prochaines semaines risquent d'être délicates compte tenu des réductions d'effectifs sont annoncées dans l'industrie automobile.
Les instituts de conjonctures sont entrain de réviser à la baisse leurs prévisions. Néanmoins, ils prévoient sur l'année une chute de 2 points du PIB or tout concourt à penser qu'elle pourrait atteindre 3 points. De toute façon, la contraction enregistrée est la plus forte depuis 1946.
Aux Etats-Unis, il y a une forte sensibilité de l'opinion publique face à la montée du chômage. De ce fait, la FED a annoncé qu'elle ne s'interdisait pas de racheter des bons du Trésor, c'est à dire de faire fonctionner la planche à billets.
Les deux derniers mois avec la hausse des cours boursiers ont laissé croire que le plus dur était passé, que la croissance reprendrait ses droits d'ici la fin de l'année.
Or, les forces récessives demeurent puissantes du fait que la confiance fait encore défaut et que les effets de la contraction des actifs se répercutent progressivement dans toutes les strates économiques.
Par ailleurs, l'assainissement de la sphère financière exige du temps.
Les bons résultats boursiers étaient un mouvement de correction aidée par la distribution des dividendes. Les institutionnels ont acheté des actions d'entreprises distribuant des dividendes afin de ramasser du cash. Une fois les courses réalisées, le retour aux fondamentaux est de rigueur.
Les instituts de conjonctures sont entrain de réviser à la baisse leurs prévisions. Néanmoins, ils prévoient sur l'année une chute de 2 points du PIB or tout concourt à penser qu'elle pourrait atteindre 3 points. De toute façon, la contraction enregistrée est la plus forte depuis 1946.
Aux Etats-Unis, il y a une forte sensibilité de l'opinion publique face à la montée du chômage. De ce fait, la FED a annoncé qu'elle ne s'interdisait pas de racheter des bons du Trésor, c'est à dire de faire fonctionner la planche à billets.
Les deux derniers mois avec la hausse des cours boursiers ont laissé croire que le plus dur était passé, que la croissance reprendrait ses droits d'ici la fin de l'année.
Or, les forces récessives demeurent puissantes du fait que la confiance fait encore défaut et que les effets de la contraction des actifs se répercutent progressivement dans toutes les strates économiques.
Par ailleurs, l'assainissement de la sphère financière exige du temps.
Les bons résultats boursiers étaient un mouvement de correction aidée par la distribution des dividendes. Les institutionnels ont acheté des actions d'entreprises distribuant des dividendes afin de ramasser du cash. Une fois les courses réalisées, le retour aux fondamentaux est de rigueur.
dimanche 17 mai 2009
EUROPE, PARIER SUR L'EST
L’Union européenne n’est pas une Europe politique ; elle ne l’a jamais été et ne devrait pas le devenir à court ou à moyen terme. La construction européenne est avant tout celle des marchands, des idéalistes qui considéraient qu’en commerçant entre Français, Italiens, Belge, Luxembourgeois, Hollandais et Allemands, la guerre deviendrait impossible.
Ce doux rêve est désormais une réalité et c’est au nom de ce principe que l’Europe a intégré les pays de l’Europe de l’Est rendant ainsi plus difficile l’hégémonisme russe.
La construction européenne est devenue le label des pays démocratiques qui jugent la guerre inutile pour régler des conflits interne au Continent.
Les projets politiques déclarés en tant que tels ont échoué que ce soit la Communauté Européenne de la Défense en 1954 ou le Traité Constitutionnel en 2005. Il faut, à ce titre, souligner que dans les deux cas, c’est la France qui s’est opposé à la mise en place d’une Europe plus politique.
En revanche, les avancées économiques ont été couronnées de succès : le marché commun, la politique agricole commune, le marché unique, la monnaie unique.
L’Europe n’a pas à rougir de son bilan. Elle a réussi de passer de 5 à 27 membres d’intégrer l’Espagne, la Grèce et le Portugal qui sortaient de la dictature. Elle a réussi à intégrer la quasi-totalité des pays du pacte de Varsovie qui durant plus de quarante ans avaient été transformés en satellites de l’URSS. Elle a même intégré d’anciens pays qui avaient été intégrés à l’URSS comme la Lettonie, la Lituanie ou l’Estonie.
A 15, c’était difficile mais A 27, l’Union européenne ne peut pas être une force politique compte tenu qu’elle est plurielle tout à la fois anglo-saxonne, latine voire slave. Elle possède trois grandes capitales, Londres, Paris et Berlin et de nombreux autres centres comme Barcelone, Milan ou Prague voire Varsovie. Les partisans d’une Europe fédérale sont rares et la communauté de destin qui lie les Européens les uns aux autres n’est pas encore suffisamment partagée pour permettre une avancée dans la construction européenne.
En récusant ses origines, l’Europe a perdu de son sens. Elle est devenue conservatrice et tente d’ériger de bâtir des murs virtuels pour échapper à de supposées menaces.
Or, tout Empire qui préfère les lignes Maginot à l’esprit d’expansion ou de progrès est voué à décliner. Le vieux continent le sera réellement du fait des évolutions démographiques en cours. La population a commencé à décliner. Les taux de fécondité de l’Italie et des pays d’Europe centrale figurent parmi les plus faibles du monde. L’Europe, d’ici à quelques années, devra faire face à des charges de retraite, d’assurance maladie et de dépendance qu’elle ne pourra financer qu’à condition de rester une région prospère, dynamique. Or, cela suppose de poser la question de l’élargissement et des partenariats.
Faut-il récuser le droit à la Turquie d’entrer dans l’Union européenne ? La Turquie ne fait-elle partie du Conseil de l’Europe, de l’OTAN depuis sa création ? La France, Etat laïque refuserait-elle à un pays laïque mais peuplé majoritairement de Musulmans d’intégrer l’Union européenne ?
La Turquie en se trouvant à la frontière de l’Irak et de son voisin l’Iran sera dans les prochaines années un des pays clef du développement de la zone arabo-persane. Déjà, les entrepreneurs turcs rayonnent dans l’ensemble de la région. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la France comme l’Allemagne sont déjà implantées en Turquie bien plus que dans certains pays membres de l’Union.
Quand les 12 ont intégré l’Espagne, le Portugal et la Grèce, un pari avait été fait : celui que ces pays demeureraient des démocraties et qu’ils rattraperaient rapidement leur retard économique. Ne faut-il pas réaliser le même pari avec la Turquie ?
La question de l’appartenance au continent européen est secondaire. L’Empire Ottoman n’a-t-il pas été partie prenante de tous les grands conflits qui ont marqué l’histoire européenne ?
La Turquie est un marché à fort potentiel avec une population en forte croissance et qui servira de base pour développer les exportations des Etats membres vers l’Iran quand ce pays s’ouvrira et vers l’Irak.
De même, il est nécessaire de poser la question de la Russie, ex grande puissance qui entend le redevenir au plus vite. Ses richesses naturelles lui ont permis d’effacer les traces de l’effondrement des années quatre-vingt-dix. En revanche, elles ne lui ont pas encore permis de s’arrimer au Continent et de connaître une croissance économique équilibrée. En revanche, dès le retour de la croissance, la Russie retrouvera du cash et un rôle clef en Europe et en Asie.
La Russie a la même tentation que les Etats-Unis, le repli sauf qu’il a pour les deux pays des significations différentes. Le repli russe signifie autant que possible de reconstruire l’Empire ex-soviétique. De ce fait, l’Union européenne a une partie de son territoire dans l’espace de conquête de la Russie. Comme au temps du Traité de Rome, pour éviter les tentations de se transformer en actes, il faudra éviter l’irrédentisme russe. Tout comme la Turquie, la Russie a toujours été un membre affluent du concert des nations européennes.
Les Etats membres de l’Union européenne ont tout intérêt à attirer les capitaux russes qui seront courtisés par la Chine et les autres pays d’Asie. L’Europe a besoin de capitaux pour régénérer son capitalisme ; elle a besoin de matières premières et de l’énergie. Elle a besoin de nouveaux marchés. La Russie lui offre les trois et cela à ses frontières.
Les Allemands l’ont bien compris et jouent déjà en solitaire la carte de la Russie. La France semble hésiter or cette ouverture vers l’Est est inscrite dans les gènes de l’Europe et qui a été construite au nom de la paix et de l’économie. L’Europe, c’est une affaire de charbon et d’acier, c’est une affaire d’énergie et de commerce. IL faut revenir aux fondamentaux pour lui redonner du souffle.
Ce doux rêve est désormais une réalité et c’est au nom de ce principe que l’Europe a intégré les pays de l’Europe de l’Est rendant ainsi plus difficile l’hégémonisme russe.
La construction européenne est devenue le label des pays démocratiques qui jugent la guerre inutile pour régler des conflits interne au Continent.
Les projets politiques déclarés en tant que tels ont échoué que ce soit la Communauté Européenne de la Défense en 1954 ou le Traité Constitutionnel en 2005. Il faut, à ce titre, souligner que dans les deux cas, c’est la France qui s’est opposé à la mise en place d’une Europe plus politique.
En revanche, les avancées économiques ont été couronnées de succès : le marché commun, la politique agricole commune, le marché unique, la monnaie unique.
L’Europe n’a pas à rougir de son bilan. Elle a réussi de passer de 5 à 27 membres d’intégrer l’Espagne, la Grèce et le Portugal qui sortaient de la dictature. Elle a réussi à intégrer la quasi-totalité des pays du pacte de Varsovie qui durant plus de quarante ans avaient été transformés en satellites de l’URSS. Elle a même intégré d’anciens pays qui avaient été intégrés à l’URSS comme la Lettonie, la Lituanie ou l’Estonie.
A 15, c’était difficile mais A 27, l’Union européenne ne peut pas être une force politique compte tenu qu’elle est plurielle tout à la fois anglo-saxonne, latine voire slave. Elle possède trois grandes capitales, Londres, Paris et Berlin et de nombreux autres centres comme Barcelone, Milan ou Prague voire Varsovie. Les partisans d’une Europe fédérale sont rares et la communauté de destin qui lie les Européens les uns aux autres n’est pas encore suffisamment partagée pour permettre une avancée dans la construction européenne.
En récusant ses origines, l’Europe a perdu de son sens. Elle est devenue conservatrice et tente d’ériger de bâtir des murs virtuels pour échapper à de supposées menaces.
Or, tout Empire qui préfère les lignes Maginot à l’esprit d’expansion ou de progrès est voué à décliner. Le vieux continent le sera réellement du fait des évolutions démographiques en cours. La population a commencé à décliner. Les taux de fécondité de l’Italie et des pays d’Europe centrale figurent parmi les plus faibles du monde. L’Europe, d’ici à quelques années, devra faire face à des charges de retraite, d’assurance maladie et de dépendance qu’elle ne pourra financer qu’à condition de rester une région prospère, dynamique. Or, cela suppose de poser la question de l’élargissement et des partenariats.
Faut-il récuser le droit à la Turquie d’entrer dans l’Union européenne ? La Turquie ne fait-elle partie du Conseil de l’Europe, de l’OTAN depuis sa création ? La France, Etat laïque refuserait-elle à un pays laïque mais peuplé majoritairement de Musulmans d’intégrer l’Union européenne ?
La Turquie en se trouvant à la frontière de l’Irak et de son voisin l’Iran sera dans les prochaines années un des pays clef du développement de la zone arabo-persane. Déjà, les entrepreneurs turcs rayonnent dans l’ensemble de la région. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la France comme l’Allemagne sont déjà implantées en Turquie bien plus que dans certains pays membres de l’Union.
Quand les 12 ont intégré l’Espagne, le Portugal et la Grèce, un pari avait été fait : celui que ces pays demeureraient des démocraties et qu’ils rattraperaient rapidement leur retard économique. Ne faut-il pas réaliser le même pari avec la Turquie ?
La question de l’appartenance au continent européen est secondaire. L’Empire Ottoman n’a-t-il pas été partie prenante de tous les grands conflits qui ont marqué l’histoire européenne ?
La Turquie est un marché à fort potentiel avec une population en forte croissance et qui servira de base pour développer les exportations des Etats membres vers l’Iran quand ce pays s’ouvrira et vers l’Irak.
De même, il est nécessaire de poser la question de la Russie, ex grande puissance qui entend le redevenir au plus vite. Ses richesses naturelles lui ont permis d’effacer les traces de l’effondrement des années quatre-vingt-dix. En revanche, elles ne lui ont pas encore permis de s’arrimer au Continent et de connaître une croissance économique équilibrée. En revanche, dès le retour de la croissance, la Russie retrouvera du cash et un rôle clef en Europe et en Asie.
La Russie a la même tentation que les Etats-Unis, le repli sauf qu’il a pour les deux pays des significations différentes. Le repli russe signifie autant que possible de reconstruire l’Empire ex-soviétique. De ce fait, l’Union européenne a une partie de son territoire dans l’espace de conquête de la Russie. Comme au temps du Traité de Rome, pour éviter les tentations de se transformer en actes, il faudra éviter l’irrédentisme russe. Tout comme la Turquie, la Russie a toujours été un membre affluent du concert des nations européennes.
Les Etats membres de l’Union européenne ont tout intérêt à attirer les capitaux russes qui seront courtisés par la Chine et les autres pays d’Asie. L’Europe a besoin de capitaux pour régénérer son capitalisme ; elle a besoin de matières premières et de l’énergie. Elle a besoin de nouveaux marchés. La Russie lui offre les trois et cela à ses frontières.
Les Allemands l’ont bien compris et jouent déjà en solitaire la carte de la Russie. La France semble hésiter or cette ouverture vers l’Est est inscrite dans les gènes de l’Europe et qui a été construite au nom de la paix et de l’économie. L’Europe, c’est une affaire de charbon et d’acier, c’est une affaire d’énergie et de commerce. IL faut revenir aux fondamentaux pour lui redonner du souffle.
vendredi 15 mai 2009
Baisse du PIB : -1,2 % au premier trimestre
Comme cela était attendu, l'INSEE a annoncé une nette baisse du PIB pour le premier trimestre 2009 avec un recul de 1,2 point. La mauvaise surprise provient des corrections apportées sur les résultats de 2008 qui ont été revus à la baisse. La croissance de l'ensemble de 2008 n'a été que de 0,3% au lieu de 0,7% précédemment annoncé.
Du fait de sa plus faible exposition au commerce mondiale, la France enregistre des résultats moins dégradés que ces principaux partenaires et en particulier l'Allemagne. Il n'en demeure pas moins que l'actuelle récession est une des plus fortes de l'histoire économique contemporaine. Au premier trimestre, l'Allemagne a enregistré une contraction de 3,8% de son PIB au premier.
En France, les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 0,2% en janvier-mars, comme au quatrième trimestres, alors que les investissements des entreprises ont reculé de 3,2%. Le maintien de la consommation est à relier au maintien du pouvoir d'achat "dopé" par la désinflation.
Les investissements des ménages, essentiellement en logement, ont baissé de 1,5%.
Les stocks ont contribué négativement au PIB à hauteur de 0,8 point, après déjà -0,7 point au quatrième trimestre, et la demande intérieure hors stocks à hauteur de -0,4 point.
La contribution du commerce extérieur a été nulle au vu d'une baisse de 6,0% des exportations compensée par un recul de 5,3% des importations.
Du fait de sa plus faible exposition au commerce mondiale, la France enregistre des résultats moins dégradés que ces principaux partenaires et en particulier l'Allemagne. Il n'en demeure pas moins que l'actuelle récession est une des plus fortes de l'histoire économique contemporaine. Au premier trimestre, l'Allemagne a enregistré une contraction de 3,8% de son PIB au premier.
En France, les dépenses de consommation des ménages ont progressé de 0,2% en janvier-mars, comme au quatrième trimestres, alors que les investissements des entreprises ont reculé de 3,2%. Le maintien de la consommation est à relier au maintien du pouvoir d'achat "dopé" par la désinflation.
Les investissements des ménages, essentiellement en logement, ont baissé de 1,5%.
Les stocks ont contribué négativement au PIB à hauteur de 0,8 point, après déjà -0,7 point au quatrième trimestre, et la demande intérieure hors stocks à hauteur de -0,4 point.
La contribution du commerce extérieur a été nulle au vu d'une baisse de 6,0% des exportations compensée par un recul de 5,3% des importations.
jeudi 14 mai 2009
Une Crise d'un nouveau genre
Le PIB de tous les pays est en chute libre vertigineuse ; le recul du PIB devrait atteindre 10 points en Islande 6 points en Allemagne, 4 points en France, 3 points aux Etats-Unis et au Japon. Le taux de croissance de la Chine serait divisé par deux….
Le commerce mondial qui permettait, en règle générale, d’atténuer les crises joue, aujourd’hui, le rôle d’accélérateur. La baisse devrait être comprise entre 9 et 11 % soit la plus forte baisse enregistrée depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
L’industrie automobile, l’industrie phare du 20ième siècle n’en finit pas d’accumuler les mauvais résultats. Les grands groupes ont enregistré 41 milliards d’euros de pertes en 2008. Pour 2009, le nombre de véhicules vendus devrait être de 55 millions d’unités contre 68 millions en 2007 et 64 millions en 2008. La baisse est de près de 20 % et atteindrait plus de 30 % aux Etats-Unis.
La production industrielle a baissé dans tous les États européens. De mars 2008 à mars 2009, Les baisses les plus importantes ont été observées en Estonie (-29,7%), au Luxembourg (-29,6%), en Espagne (-24,7%) ainsi qu'en Italie (-23,8%), et les plus faibles en Grèce (-5,8%), au Portugal (-7,9%) et en Pologne (-10,0%). La chute est de 15 % pour la France.
Cette dégradation rapide et forte a pour corollaire une progression mondiale du chômage. Ainsi, la Commission de Bruxelles s'attend à une perte de 8,5 millions d'emplois dans l'Union européenne en 2009-2010, ce qui devrait se traduire par un taux de chômage de 10,9% l'an prochain.
Dans la zone euro, elle prévoit qu'il atteigne 11,5% en 2010, un niveau sans précédent depuis l'après-guerre selon Bruxelles. Aux Etats-Unis, depuis le mois de décembre 2007, 5,7 millions d’emplois ont été détruits ; le taux de chômage s’élève à 8,9 % soit son plus haut niveau depuis 1983.
Cet enchaînement n’a été rendu possible que par l’accumulation de déséquilibres dont les Etats sont en grande partie responsables. Les faibles taux d’intervention de la FED, institués après le 11 septembre 2001 ont généré des bulles d’endettement publiques et privées aux Etats-Unis, bulles qui ont favorisé une mauvaise appréciation des risques.
Cette bulle a également encouragé la création d’un excès d’offre avec le choix de la Chine de se développer par l’exportation. L’abaissement des coûts provoqué par l’arrivée sur le marché des produits issus des pays émergents a permis des effets de rente et a entraîné l’apparition de déficits et d’excédents commerciaux sans précédent. Le déficit commercial américain a atteint, en 2007, plus de 800 milliards de dollars.
Le commerce mondial a ainsi alimenté la croissance qui n’a été, en revanche, tiré, ces dernières années, pas des gains de productivité liés à la recherche et à l’innovation.
La rupture financière a cassé la chaîne de croissance ; la méfiance a provoqué un repli général. Ce qui diffère cette crise des précédentes est son caractère médiatique. C’est la première crise vécut en direct. Avec la volatilisation virtuelle de 31 000 milliards de dollars d’actifs boursiers, avec la contraction du patrimoine immobilier des ménages américains de 60 000 milliards de dollars, avec les statistiques et les prévisions annoncées presque tous les jours, la crise semble être palpable.
La médiatisation a certainement été un accélérateur de la crise. Comment sinon expliquer la chute aussi brutale du marché de l’automobile ? Qu’aux Etats-Unis, l’achat à crédit soit la règle mais ce n’est pas le cas en Europe. En France, l’âge moyen des acheteurs de voiture est de plus de 50 ans. Les Français sont par tradition peu affectés par la chute des cours de bourse. Moins de trois millions sont actionnaires. A l’exception de ceux qui ont perdu leur emploi, les salariés n’ont pas eu à supporter de chute de leurs revenus. Au contraire, avec la désinflation, le pouvoir d’achat augmente, de 0,7 % en 2008 et 2009. Enfin, il convient de souligner que plus Français sur cinq bénéficie d’un emploi public et n’est donc pas exposé au risque du chômage.
Il n’en demeure pas moins que le consommateur s’est mis à chasser les produits low cost comme s’il était devenu criminel d’acheter des produits de marque…
Face à une crise généralisée de confiance, les Etats ont décidé d’accroître les dépenses publiques et de laisser filer les déficits et la dette publics. Ainsi, le déficit public français devrait dépasser les 6 points du PIB, la dette publique atteindra 80 % du PIB en 2009 et 86 % en 2010. Elle était de 68 % en 2008.
Aux Etats-Unis, le déficit public pourrait dépasser les 10 points tout comme au Royaume-Uni et en Irlande.
Cet emballement de la dette publique est favorisé tant par la demande de l’opinion publique que par la facilité qu’ont les Etats à lever de l’argent. En période de méfiance généralisée, les investisseurs et les épargnants se replient sur les titres les plus sûrs, donc les titres d’Etat. Il en résulte un effet d’éviction pour l’économie réelle ce qui renforce d’autant la récession.
La sortie passe par la résorption d’au moins une partie des déséquilibres. Certes, une embellie peut être obtenue du fait de l’injection de liquidités dans le circuit. Il faut noter qu’actuellement, elles ont été utilisées avant tout pour colmater et effacer les effets des dépréciations d’actifs mais non pour relancer l’économie.
L’existence d’une communauté d’intérêts entre la Chine et les Etats-Unis réduit les tentations de dépréciation du dollar et le rapatriement des capitaux chinois. Néanmoins, la création d’un véritable marché intérieur chinois est indispensable tout à la fois pour aboutir à des flux commerciaux plus équilibrés et une augmentation des coûts de main-d’oeuvre. La Chine a de toute façon des problèmes sociaux à résoudre dans les prochaines années. Le vieillissement de la population contraindra les pouvoirs publics à instaurer un véritable système de sécurité sociale, avec l’industrialisation, les solidarités paysannes s’érodant.
La coordination des politiques de taux et de change devrait s’accroître pour éviter la multiplication des arbitrages spéculatifs qui ont contribué à alimenter la bulle financière.
L’endettement public ayant pris le pas sur l’endettement privé et compte tenu des défis auxquels les Etats seront confrontés dans les prochaines années (dépenses vieillesse, dépendance), sa gestion devra être conduit avec finesse pour éviter une politique de stop and go.
La crise protéiforme que nous connaissons par sa globalité et sa singularité suppose certainement des réponses originales ; les recettes du passé sont certes instructives mais ne sauraient suffire surtout quand elles ont été utilisées sans succès à maintes reprises…
Le commerce mondial qui permettait, en règle générale, d’atténuer les crises joue, aujourd’hui, le rôle d’accélérateur. La baisse devrait être comprise entre 9 et 11 % soit la plus forte baisse enregistrée depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
L’industrie automobile, l’industrie phare du 20ième siècle n’en finit pas d’accumuler les mauvais résultats. Les grands groupes ont enregistré 41 milliards d’euros de pertes en 2008. Pour 2009, le nombre de véhicules vendus devrait être de 55 millions d’unités contre 68 millions en 2007 et 64 millions en 2008. La baisse est de près de 20 % et atteindrait plus de 30 % aux Etats-Unis.
La production industrielle a baissé dans tous les États européens. De mars 2008 à mars 2009, Les baisses les plus importantes ont été observées en Estonie (-29,7%), au Luxembourg (-29,6%), en Espagne (-24,7%) ainsi qu'en Italie (-23,8%), et les plus faibles en Grèce (-5,8%), au Portugal (-7,9%) et en Pologne (-10,0%). La chute est de 15 % pour la France.
Cette dégradation rapide et forte a pour corollaire une progression mondiale du chômage. Ainsi, la Commission de Bruxelles s'attend à une perte de 8,5 millions d'emplois dans l'Union européenne en 2009-2010, ce qui devrait se traduire par un taux de chômage de 10,9% l'an prochain.
Dans la zone euro, elle prévoit qu'il atteigne 11,5% en 2010, un niveau sans précédent depuis l'après-guerre selon Bruxelles. Aux Etats-Unis, depuis le mois de décembre 2007, 5,7 millions d’emplois ont été détruits ; le taux de chômage s’élève à 8,9 % soit son plus haut niveau depuis 1983.
Cet enchaînement n’a été rendu possible que par l’accumulation de déséquilibres dont les Etats sont en grande partie responsables. Les faibles taux d’intervention de la FED, institués après le 11 septembre 2001 ont généré des bulles d’endettement publiques et privées aux Etats-Unis, bulles qui ont favorisé une mauvaise appréciation des risques.
Cette bulle a également encouragé la création d’un excès d’offre avec le choix de la Chine de se développer par l’exportation. L’abaissement des coûts provoqué par l’arrivée sur le marché des produits issus des pays émergents a permis des effets de rente et a entraîné l’apparition de déficits et d’excédents commerciaux sans précédent. Le déficit commercial américain a atteint, en 2007, plus de 800 milliards de dollars.
Le commerce mondial a ainsi alimenté la croissance qui n’a été, en revanche, tiré, ces dernières années, pas des gains de productivité liés à la recherche et à l’innovation.
La rupture financière a cassé la chaîne de croissance ; la méfiance a provoqué un repli général. Ce qui diffère cette crise des précédentes est son caractère médiatique. C’est la première crise vécut en direct. Avec la volatilisation virtuelle de 31 000 milliards de dollars d’actifs boursiers, avec la contraction du patrimoine immobilier des ménages américains de 60 000 milliards de dollars, avec les statistiques et les prévisions annoncées presque tous les jours, la crise semble être palpable.
La médiatisation a certainement été un accélérateur de la crise. Comment sinon expliquer la chute aussi brutale du marché de l’automobile ? Qu’aux Etats-Unis, l’achat à crédit soit la règle mais ce n’est pas le cas en Europe. En France, l’âge moyen des acheteurs de voiture est de plus de 50 ans. Les Français sont par tradition peu affectés par la chute des cours de bourse. Moins de trois millions sont actionnaires. A l’exception de ceux qui ont perdu leur emploi, les salariés n’ont pas eu à supporter de chute de leurs revenus. Au contraire, avec la désinflation, le pouvoir d’achat augmente, de 0,7 % en 2008 et 2009. Enfin, il convient de souligner que plus Français sur cinq bénéficie d’un emploi public et n’est donc pas exposé au risque du chômage.
Il n’en demeure pas moins que le consommateur s’est mis à chasser les produits low cost comme s’il était devenu criminel d’acheter des produits de marque…
Face à une crise généralisée de confiance, les Etats ont décidé d’accroître les dépenses publiques et de laisser filer les déficits et la dette publics. Ainsi, le déficit public français devrait dépasser les 6 points du PIB, la dette publique atteindra 80 % du PIB en 2009 et 86 % en 2010. Elle était de 68 % en 2008.
Aux Etats-Unis, le déficit public pourrait dépasser les 10 points tout comme au Royaume-Uni et en Irlande.
Cet emballement de la dette publique est favorisé tant par la demande de l’opinion publique que par la facilité qu’ont les Etats à lever de l’argent. En période de méfiance généralisée, les investisseurs et les épargnants se replient sur les titres les plus sûrs, donc les titres d’Etat. Il en résulte un effet d’éviction pour l’économie réelle ce qui renforce d’autant la récession.
La sortie passe par la résorption d’au moins une partie des déséquilibres. Certes, une embellie peut être obtenue du fait de l’injection de liquidités dans le circuit. Il faut noter qu’actuellement, elles ont été utilisées avant tout pour colmater et effacer les effets des dépréciations d’actifs mais non pour relancer l’économie.
L’existence d’une communauté d’intérêts entre la Chine et les Etats-Unis réduit les tentations de dépréciation du dollar et le rapatriement des capitaux chinois. Néanmoins, la création d’un véritable marché intérieur chinois est indispensable tout à la fois pour aboutir à des flux commerciaux plus équilibrés et une augmentation des coûts de main-d’oeuvre. La Chine a de toute façon des problèmes sociaux à résoudre dans les prochaines années. Le vieillissement de la population contraindra les pouvoirs publics à instaurer un véritable système de sécurité sociale, avec l’industrialisation, les solidarités paysannes s’érodant.
La coordination des politiques de taux et de change devrait s’accroître pour éviter la multiplication des arbitrages spéculatifs qui ont contribué à alimenter la bulle financière.
L’endettement public ayant pris le pas sur l’endettement privé et compte tenu des défis auxquels les Etats seront confrontés dans les prochaines années (dépenses vieillesse, dépendance), sa gestion devra être conduit avec finesse pour éviter une politique de stop and go.
La crise protéiforme que nous connaissons par sa globalité et sa singularité suppose certainement des réponses originales ; les recettes du passé sont certes instructives mais ne sauraient suffire surtout quand elles ont été utilisées sans succès à maintes reprises…
mercredi 13 mai 2009
Rapport Cotis, plus de questions que de réponses
Nicolas Sarkozy avait lancé l'idée de la règle des trois tiers pour le partage des dividendes : un tiers pour les salariés, un tiers pour les actionnaires, un tiers pour l'investissement. Cette proposition avait donné lieu à des réactions mitigées de la part des partenaires sociaux. Pour surmonter la polémique, un rapport sur le partage de la valeur ajoutée, le partage des profits et les écarts de rémunérations en France a été demandé au directeur de l'INSEE, Jean-Philippe Cotis.
Le rapporteur affirme que "la part des salaires dans la richesse produite chaque année est globalement "plutôt stable" en France depuis la fin des années 1980. Sur près de 60 ans, la part des salaires dans la valeur ajoutée a cependant fortement fluctué: relative stabilité de 1949 au premier choc pétrolier, hausse jusqu'au début des années 1980, baisse jusqu'à la fin des années 1980 notamment avec le contre-choc pétrolier, et "relative stabilité" jusqu'à 2007.
Le rapport souligne que "la croissance des salaires nets depuis 20 ans est extrêmement faible". Cette stabilité trouve son explication dans la faible croissance économique de la France, dans le poids croissant des cotisations sociales et dans la montée des emplois précaires.
Néanmoins, le rapport souligne que les écarts de salaires se sont accrus en particulier dans la dernière décennie pour les 1% ou les 1 pour mille les mieux payés.
L'intéressement et la participation occupent "une place réduite mais croissante" depuis le début des années 1990.
Le montant des dividendes versés aux actionnaires a quasiment quintuplé depuis 1993, tandis que l'autofinancement des investissements par les entreprises a baissé.
"Les profits vont pour un peu plus d'un tiers aux revenus du capital (36%), pour une grosse moitié à l'investissement (57%) et le reste à la participation et l'intéressement (7%)", selon le rapport.
Le rapport soulève donc le problème du financement des dépenses sociales qui doivent logiquement augmenter dans les prochaines années : retraite, dépendance, assurance maladie. Or, l'arbitrage s'effectue entre salaire direct et charges. par ailleurs, un changement dans la répartition des dividendes risquerait de pénaliser l'investissement qui est déjà jugé trop faible.
Le rapporteur affirme que "la part des salaires dans la richesse produite chaque année est globalement "plutôt stable" en France depuis la fin des années 1980. Sur près de 60 ans, la part des salaires dans la valeur ajoutée a cependant fortement fluctué: relative stabilité de 1949 au premier choc pétrolier, hausse jusqu'au début des années 1980, baisse jusqu'à la fin des années 1980 notamment avec le contre-choc pétrolier, et "relative stabilité" jusqu'à 2007.
Le rapport souligne que "la croissance des salaires nets depuis 20 ans est extrêmement faible". Cette stabilité trouve son explication dans la faible croissance économique de la France, dans le poids croissant des cotisations sociales et dans la montée des emplois précaires.
Néanmoins, le rapport souligne que les écarts de salaires se sont accrus en particulier dans la dernière décennie pour les 1% ou les 1 pour mille les mieux payés.
L'intéressement et la participation occupent "une place réduite mais croissante" depuis le début des années 1990.
Le montant des dividendes versés aux actionnaires a quasiment quintuplé depuis 1993, tandis que l'autofinancement des investissements par les entreprises a baissé.
"Les profits vont pour un peu plus d'un tiers aux revenus du capital (36%), pour une grosse moitié à l'investissement (57%) et le reste à la participation et l'intéressement (7%)", selon le rapport.
Le rapport soulève donc le problème du financement des dépenses sociales qui doivent logiquement augmenter dans les prochaines années : retraite, dépendance, assurance maladie. Or, l'arbitrage s'effectue entre salaire direct et charges. par ailleurs, un changement dans la répartition des dividendes risquerait de pénaliser l'investissement qui est déjà jugé trop faible.
jeudi 7 mai 2009
Conseils Privés : la lettre
La lettre n°4 de Conseils Privés du mois de mai est publiée. Au sommaire, l'industrie automobile face au défi de l'innovation, les PME en France et l'actu du mois.
Télécharger la lettre
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mercredi 6 mai 2009
La dette publique, notre plus dangereuse amie
Pour contrecarrer la crise, les Etats ont opté pour un accroissement des dépenses publiques directes ou indirectes (prises de participation dans le capital d’entreprises en difficulté ou prêts) qui aboutit à une envolée de la dette. Certes, le taux d’endettement des Etats est loin de celui du Royaume-Uni durant le blocus napoléonien, 300 % du PIB, mais plus de vingt Etats ont des dettes publiques supérieures à 60 % du PIB. Cette situation est sans précédent en période de paix. Les Etats ont, en règle générale, aucune difficulté pour placer leurs titres compte tenu qu’en période de crise ils disposent d’une signature bien meilleure que celle des entreprises et qu’en outre l’épargne est abondante. Les ménages comme les entreprises augmentent leur épargne pour faire face à d’éventuels problèmes. Ainsi, le taux d’épargne des ménages américains est passé de 0 % en 2007 à plus de 4 % du revenu disponible brut au premier trimestre 2009. Le taux d’épargne de l’Union européenne dépasse 15 % du revenu disponible brut. Les épargnants échaudés par la crise boursière privilégient les placements d’Etat tout comme les fonds de pension et les fonds souverains.
Un cercle vicieux peut, de ce fait, établir l’argent public servant à financer la dette publique et non à relancer l’économie.
Gary Becker, le prix Nobel d’Economie de 1992, a souligné dans un article publié dans son blog qu’il était parfaitement logique que les banques ne prêtent plus du fait que leurs responsables n’ont aucune vision de la sortie de crise.
Le secteur privé peut souffrir d’un évident effet d’éviction. Les sources de financement de l’économie réelle s’assèchent au fur et à mesure de l’augmentation de la dette publique. Aujourd’hui, un des problèmes majeurs de l’économie est que les Etats peuvent s’endetter très facilement. Tout concourt à la dette publique : faible taux d’intérêt, méfiance vis-à-vis des acteurs privés. Cette situation n’incite pas à la rationalisation des dépenses publiques, ni à la mise en œuvre de réformes structurelles. En outre, la règlementation vient au secours des Etats en durcissant les conditions d'acquisition des actions pour les institutionnels. En effet, le cadre prudentielle, Solvency II (la directive a été adoptée par le Parlement européen le 22 avril dernier) impose aux assureurs d'accroître leur couverture s'ils acquièrent au titre de leurs gestion d'actifs, des actions.
Or si la crise a pris forme avec l’explosion de la bulle financière, c’est oublié que les faibles gains de productivité, ces dernières années, ont miné l’offre. Si les investisseurs ont joué avec les prêts immobiliers, les matières premières… il y au moins trois raisons : les faibles taux d’intérêt de 2001 à 2006, un marché des changes faussé, la stagnation des gains de productivité en occident. Les délocalisations ont également masqué la crise de l’offre qui est lié, par ailleurs, par une moindre valorisation des dépenses de recherche développement. L’économie mondiale vit la fin d’un cycle de croissance fondé sur la vulgarisation des techniques informatiques et de celles de la communication. L’innovation financière avait remplacé l’innovation technique comme source d’expansion.
Il y aura une sortie de crise mais la question n’est pas de savoir non quand mais comment ; elle est de savoir si ce sera une accalmie ou l’entrée dans une nouvelle phase de croissance.
Les Etats sont jusqu’à maintenant restés timorés sur les projets porteurs d’avenir. Les annonces ont concerné les infrastructures, mais pas de projets mobilisant les scientifiques à la différence de ce qui avait prévalu sous la présidence Reagan. Il ne faut pas oublier que les Etats-Unis en 1980 sortaient de plus de quinze ans de recul par rapport à leurs partenaires. Le PIB par habitant des Français était quasi-identique à celui des Américains. Aujourd’hui, il y a un écart de 30 points en notre défaveur. Or, le succès de Reagan a reposé sur de fortes baisses d’impôt et sur l’accroissement des dépenses de recherche.
Il conviendrait de retenir le pragmatisme reaganien pour éviter de rentrer dans la spirale sans fin de l’endettement public.
Un cercle vicieux peut, de ce fait, établir l’argent public servant à financer la dette publique et non à relancer l’économie.
Gary Becker, le prix Nobel d’Economie de 1992, a souligné dans un article publié dans son blog qu’il était parfaitement logique que les banques ne prêtent plus du fait que leurs responsables n’ont aucune vision de la sortie de crise.
Le secteur privé peut souffrir d’un évident effet d’éviction. Les sources de financement de l’économie réelle s’assèchent au fur et à mesure de l’augmentation de la dette publique. Aujourd’hui, un des problèmes majeurs de l’économie est que les Etats peuvent s’endetter très facilement. Tout concourt à la dette publique : faible taux d’intérêt, méfiance vis-à-vis des acteurs privés. Cette situation n’incite pas à la rationalisation des dépenses publiques, ni à la mise en œuvre de réformes structurelles. En outre, la règlementation vient au secours des Etats en durcissant les conditions d'acquisition des actions pour les institutionnels. En effet, le cadre prudentielle, Solvency II (la directive a été adoptée par le Parlement européen le 22 avril dernier) impose aux assureurs d'accroître leur couverture s'ils acquièrent au titre de leurs gestion d'actifs, des actions.
Or si la crise a pris forme avec l’explosion de la bulle financière, c’est oublié que les faibles gains de productivité, ces dernières années, ont miné l’offre. Si les investisseurs ont joué avec les prêts immobiliers, les matières premières… il y au moins trois raisons : les faibles taux d’intérêt de 2001 à 2006, un marché des changes faussé, la stagnation des gains de productivité en occident. Les délocalisations ont également masqué la crise de l’offre qui est lié, par ailleurs, par une moindre valorisation des dépenses de recherche développement. L’économie mondiale vit la fin d’un cycle de croissance fondé sur la vulgarisation des techniques informatiques et de celles de la communication. L’innovation financière avait remplacé l’innovation technique comme source d’expansion.
Il y aura une sortie de crise mais la question n’est pas de savoir non quand mais comment ; elle est de savoir si ce sera une accalmie ou l’entrée dans une nouvelle phase de croissance.
Les Etats sont jusqu’à maintenant restés timorés sur les projets porteurs d’avenir. Les annonces ont concerné les infrastructures, mais pas de projets mobilisant les scientifiques à la différence de ce qui avait prévalu sous la présidence Reagan. Il ne faut pas oublier que les Etats-Unis en 1980 sortaient de plus de quinze ans de recul par rapport à leurs partenaires. Le PIB par habitant des Français était quasi-identique à celui des Américains. Aujourd’hui, il y a un écart de 30 points en notre défaveur. Or, le succès de Reagan a reposé sur de fortes baisses d’impôt et sur l’accroissement des dépenses de recherche.
Il conviendrait de retenir le pragmatisme reaganien pour éviter de rentrer dans la spirale sans fin de l’endettement public.
Partage de la valeur ajoutée, rapport Colis,
Le directeur général de l'INSEE devrait prochainement remettre au Président de la République son rapport sur le partage de la valeur ajoutée.
Le rapport souligne que la part des rémunérations dans la valeur ajoutée est restée stable depuis le milieu des années quatre-vingt. L'épargne salariale et l'intéressement ont progressé depuis 19 ans passant de 0,5 à 2,5 % de la valeur ajoutée.
Les dividendes nets représentent 16 % de l'excédent brut d'exploitation des sociétés non financières en 2007 contre 7 % en 1993.
Les profits des entreprises se répartissent de la manière suivante :
- 57 % pour l'investissement
- 36 % pour les revenus du capital
- 7 % pour l'épargne salariale.
Le rapport souligne la baisse de l'autofiancement des entreprises. Il convient de souligner que l'autofinancement n'est pas une garantie de bonne gestion. En effet, il peut conduire à une mauvaise allocation des ressources, le risque n'aiguillonnant pas le choix des dirigeants.
Par ailleurs, le rapport note une faible progression des salaires depuis dix ans avec une montée des inégalités. La progression des très hauts salaires peut s'expliquer tan par l'internationalisation du marché que par l'effet de rareté au sein de la caste des dirigeants. Cette distorsion assimilable à une bulle spéculative devrait s'atténuer du fait de la crise et d'une vigilance accrue des actionnaires.
Le rapport souligne que la part des rémunérations dans la valeur ajoutée est restée stable depuis le milieu des années quatre-vingt. L'épargne salariale et l'intéressement ont progressé depuis 19 ans passant de 0,5 à 2,5 % de la valeur ajoutée.
Les dividendes nets représentent 16 % de l'excédent brut d'exploitation des sociétés non financières en 2007 contre 7 % en 1993.
Les profits des entreprises se répartissent de la manière suivante :
- 57 % pour l'investissement
- 36 % pour les revenus du capital
- 7 % pour l'épargne salariale.
Le rapport souligne la baisse de l'autofiancement des entreprises. Il convient de souligner que l'autofinancement n'est pas une garantie de bonne gestion. En effet, il peut conduire à une mauvaise allocation des ressources, le risque n'aiguillonnant pas le choix des dirigeants.
Par ailleurs, le rapport note une faible progression des salaires depuis dix ans avec une montée des inégalités. La progression des très hauts salaires peut s'expliquer tan par l'internationalisation du marché que par l'effet de rareté au sein de la caste des dirigeants. Cette distorsion assimilable à une bulle spéculative devrait s'atténuer du fait de la crise et d'une vigilance accrue des actionnaires.
lundi 4 mai 2009
La Commission Européenne au chevet des retraites
La Commission européenne vient de publier son rapport annuel sur le vieillissement de la population.
A travers ce rapport, la Commission souligne que malgré la crise, les Etats membres doivent poursuivre les réformes en matière de retraite. En effet, d'ici 50 ans, l'âge médian, qui s'établit aujourd'hui à environ 40 ans, devrait passer à 48 ans en raison de la hausse de l'espérance de vie, de la faiblesse du taux de natalité et du ralentissement de l'immigration. Selon le rapport, d'ici 2060, les dépenses augmenteront en moyenne de 4,7 % du PIB, en raison du nombre croissant de seniors. Pour chaque personne de plus de 65 ans, il ne restera plus que deux personnes en âge de travailler (de 15 à 64 ans), contre quatre aujourd'hui.
lire le rapport
A travers ce rapport, la Commission souligne que malgré la crise, les Etats membres doivent poursuivre les réformes en matière de retraite. En effet, d'ici 50 ans, l'âge médian, qui s'établit aujourd'hui à environ 40 ans, devrait passer à 48 ans en raison de la hausse de l'espérance de vie, de la faiblesse du taux de natalité et du ralentissement de l'immigration. Selon le rapport, d'ici 2060, les dépenses augmenteront en moyenne de 4,7 % du PIB, en raison du nombre croissant de seniors. Pour chaque personne de plus de 65 ans, il ne restera plus que deux personnes en âge de travailler (de 15 à 64 ans), contre quatre aujourd'hui.
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