En France, il est de bon ton d’accuser la monnaie commune de tous les maux surtout quand elle s’apprécie.
Responsable de la baisse du pouvoir d’achat des Français au moment de son instauration, elle serait désormais coupable de tuer l’industrie en minant la compétitivité des produits « made in France ».
Le débat n’est pas récent ; il y a toujours eu dans notre pays un parti des dévaluationnistes qui bien souvent l’a emporté.
Pourtant, l’histoire récente démontre que les dévaluations n’offrent que des avantages éphémères à ceux qui les pratiquent. Il suffit pour s’en convaincre de se rappeler que l’Allemagne a toujours privilégié l’appréciation de sa monnaie durant les années soixante, soixante-dix et quatre-vingt quand la France optait pour la dépréciation. La conséquence a été l’accumulation Outre-Rhin d’excédents commerciaux avec à la clef le maintien d’un fort secteur industriel quand la France se morfondait dans les déficits et la désindustrialisation.
Aujourd’hui, l’euro fort serait responsable de nos déficits commerciaux abyssaux, 55 milliards d’euros en 2008. Mais avec la même monnaie, l’Allemagne a enregistré un excédent de plus de 176 milliards d’euros et reste le premier exportateur mondial.
64 % des exportations françaises s’effectuent au sein l’Union européenne, 50 % au sein de la zone euro. Seules les grandes entreprises françaises sont présentes sur les marchés non européens. De ce fait, les variations de l’euro ont un impact limité sur la compétitivité des exportations françaises.
En revanche, un euro fort a plusieurs avantages ; il permet de réduire le montant des importations et en premier lieu des matières premières. En valorisant le capital des Etats membres, il génère un effet richesse non négligeable dans cette période de surendettement. Un euro fort devrait garantir le maintien de taux d’intérêt plus faibles d’autant plus que l’appréciation de la monnaie a un impact anti-inflationniste.
Enfin, l’appréciation de la monnaie européenne peut constituer un atout pour attirer des capitaux à la recherche de sécurité. La dépréciation du dollar diminue la valeur des placements effectués dans cette monnaie.
Loin d’être le fossoyeur de l’économie européenne, l’euro fort peut être un catalyseur de croissance en incitant les entreprises à se redéployer sur des secteurs porteurs et en attirant les capitaux nécessaire au bon développement de l’économie.
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