mercredi 25 novembre 2009

Attractivité France, en progrès mais peut mieux faire !

Selon une étude réalisée par PricewaterhouseCoopers à l’échelle mondiale, la France se classe au 59ème rang en matière d’attractivité fiscale en 2009 alors qu’elle occupait le 82ème rang en 2007 et le 66ème rang en 2008.

La France se caractérise par sa pression fiscale. Elle se classe pour ce domaine au 165me rang sur 183 pays testés. Elle a reculé de 5 places par rapport à 2008. Au niveau européen, seul l’Italie obtient un plus mauvais score.

Selon cette étude, 20 pays ont diminué leur pression fiscale et 18 ont simplifié leurs procédures fiscales.

Le cabinet PWC pour classer les pays a retenu trois critères :

- la pression fiscale
- la fréquence des paiements supportés ou recouvrés par les entreprises
- le temps nécessaire pour remplir les déclarations d’impôt

La France se situe au même niveau que l’Allemagne (67ème rang), légèrement devant les Etats-Unis (76ème) mais loin derrière le Royaume-Uni (12ème).

La France se distingue par le poids de sa pression fiscale (165ème contre 112ème pour l’Allemagne, 118ème pour les Etats-Unis et 67ème pour le Royaume-Uni.

Cette place de 165ème est imputable aux pois des cotisations sociales qui représentent 51,7 % du bénéfice avant prélèvement, l’impôt sur les sociétés en représentant 8,2 % et les autres taxes 5,9 %.

Au sein de l’Europe, arrivent en tête le Luxembourg, l’Irelande, le Danemark, les Pays Bas et le Royaume-Uni.

En revanche, la France est bien classée pour le nombre de paiement (9 contre 52 pour l’Allemagne, 30 pour les Etats-Unis et 14 pour le Royaume-Uni). Ce bon classement est lié à la généralisation du télépaiement. Il y en France en moyenne 7 paiements : IS (1), cotisations sociales (2) et autres (4).

En matière d’obligations déclaratives, la France se situe au 40ème rang devant l’Allemagne (73ème), les Etats-Unis (69ème) et le Japon (144ème). En revanche, le Royaume-Uni est devant (25ème). Au sein de l’Europe, la France arrive en 5ème position ; Sont en tête le Luxembourg, l’Irlande, l’Estonie, le Royaume-Uni et la Suède. Il faut, en moyenne, en France 132 heures pour faire face à ses obligations déclaratives fiscales dont 26 heures pour l’IS, 80 heures pour les cotisations sociales et 26 pour les impôts à la consommation.

Les pays en tête du peloton sont de petits Etats ayant des ressources naturelles : Maldives, Qatar, Hong Kong, UAE, Singapour, Irlande, Arabie saoudite, Oman, Nouvelle Zélande, Kiribati.

Les cinq derniers sont le Bélarusse, le Venezuela, l’Ukraine, le Congo et la République Centrafricaine.

jeudi 19 novembre 2009

Les cinq familles d'épargnants français

Les épargnants français peuvent être classés en cinq catégories :

- la première comprend près d'un tiers des ménages. Leur épargne est exclusivement de livrets. Ils se retrouvent chez les jeunes et les personnes âgées et ont de fiables revenus. L'épargne est constituée afin de satisfaire des besoins de consommation et de précaution.


- La deuxième catégorie comprend 11 % des ménages qui détiennent des livrets mais aussi de l'assurance-vie. Il s'agit essentiellement de personnes âgées à faibles revenus. L'épargne vise à permettre le financement de besoin de transaction et à préparer la retraite.


- la troisième catégorie rassemble 17 % des ménages qui ont un portefeuille constitué de livrets et d'épargnes logement. Il s'agit de ménages de moins de 40 ans aux revenus modestes qui épargnent afin d'acquérir leur résidence principale.

- la quatrième catégorie qui regroupe le quart des ménages se caractérise par la possession de livrets, d'épargne logement, d'assurance-vie et de titres. Les ménages concernés sont dans le dernier décile de revenus et de patrimoines. Ils ont un niveau de formation supérieure.


- la dernière catégorie rassemble des ménages qui ont investi essentiellement dans les valeurs mobilières, en assurance-vie. Ces ménages ont entre 50 et 60 ans ; ils disposent de revenus importants et sont propriétaires de leur résidence principale. leurs objectifs sont la préparation de la retraite et la succession.


60 % des ménages français placent leur épargne en produits peu risqués et peu rentables sur longue période. Pour le moins il constaté que les Français intègrent la notion de cycle de vie dans leur politique d'allocation d'actifs.

mercredi 18 novembre 2009

Le Grand Emprunt réservé aux marchés

Les pouvoirs publics, auraient selon Michel Rocard, opté pour une émission du grand emprunt public auprès exclusivement du marché. Il n’y aurait donc pas à la différence des précédents grands emprunts d’Etat (Balladur, Barre, Pinay…) d’appel en direct aux épargnants français.

Ce choix se justifie par le souhait de limiter le coût de l’emprunt. En effet, pour attirer les épargnants, l’Etat aurait du soit l’assortir d’une incitation fiscale, soit le proposer un taux d’intérêt supérieur comme EDF a du le faire il y a quelques mois. Le surcoût en termes de taux aurait été certainement de 0,5 point. L’émission de l’emprunt auprès du grand public aurait donc soit diminué les recettes fiscales, soit augmenté encore plus le service de la dette qui est déjà le deuxième poste budgétaire de l’Etat.

Certainement pour amadouer la Commission européenne, le Gouvernement ne lèvera que vingt milliards d’euros en deux fois, le reste, pour atteindre 35 milliards d’euros, proviendra des remboursements des prêts consentis aux banques.

L’affectation du Grand Emprunt à des dépenses structurantes (recherche, enseignement supérieur…) est préférable au saupoudrage sur des projets de court et moyen termes (infrastructures TGV, canal Rhin Rhône…). Il convient néanmoins de veiller à la rentabilité à long terme et d’éviter que des projets qui de toute façon auraient trouvé des financements en obtiennent à moindres coûts et concurrencent des projets dont le tour de table n’était pas achevé. Une opération publique de grande ampleur génère, en règle générale, des effets d’opportunité et d’éviction.

mardi 17 novembre 2009

L'épargnant français face à la crise

En période de crise, les Français jouent à la fourmi en augmentant leur effort d’épargne. En 2008, ils auraient eu d’autant plus de raison à opter pour ce comportement que la baisse sans précédent des valeurs mobilières pouvait les inciter à vouloir reconstituer leur encaisse. Il faut souligner que pour la première fois depuis 30 ans le patrimoine a baissé en 2008 d’environ 3 %.

Or le taux d’épargne des Français n’a commencé à augmenter qu’à la fin de l’année 2008 en passant de 15 % du revenu disponible brut au mois d’août pour atteindre 16,7 % au mois de mai 2009 en passant par 15,8 % au mois de novembre 2008.

Cet attentisme peut s’expliquer par la méfiance que pouvait inspirer la sphère financière en pleine tourmente, puis la volonté de maintenir la consommation. Ce n’est qu’avec les garanties données par les Etats aux établissements bancaires et l’approfondissement de la crise que les Français ont accru leur effort d’épargne.

La crise a modifié leur comportement d’épargne en les conduisant à privilégier dans un premier temps les produits d’épargne sûre voire les liquidités. En 2008, pour la première fois depuis 1990, les Français ont privilégié en flux l’épargne liquide du fait de l’inversion des taux et de la chute du CAC 40 de 42,7 %.

La crise a été marquée au début par le boom du Livret A qui était rémunéré à 4 % au 1er août 2008 au moment où l’inflation s’effondrait. Le Livret A a été également dopé par le processus de libéralisation de sa distribution. Depuis le taux est de 1,25 % depuis le 1er août 2009.

De janvier 2008 à août 2009, l’encours du Livret A a progressé de 20 % passant de 123 à plus de 160 milliards d’euros.

Néanmoins, depuis le mois de mai 2009, une stabilisation et une décrue sont enregistrées. La décollecte a été, depuis le mois de mai, de 6,4 milliards d’euros.

Les comptes à terme qui avaient connu une vive progression sur les trois premiers trimestres de 2008 connaissent également une décollecte de plus de 28 milliards d’euros du 1er janvier au 31 août de cette année.

Depuis le 1er janvier, les comptes courants enregistrent un reflux alors qu’ils avaient fortement augmenté durant l’année 2008.

L’assurance-vie a pâti de la crise durant toute l’année 2008 et le début de l’année 2009 tant en raison de la méfiance générale que par la concurrence des produits d’épargne à court terme comme le Livret A. Depuis le mois de mars 2009, un renversement de tendance est constaté.

En 2008, les cotisations nouvelles versées sur les contrats d’assurance vie à adhésion individuelle et les bons de capitalisation enregistrent une baisse de 12 % par rapport à l’année 2007 pour atteindre 85milliards d’euros. Ce recul d’activité, qui concerne tous les trimestres de l’année, résulte de la poursuite en cours d’année de la dégradation de l’environnement économique et surtout financier déjà présente fin
2007.

Sur les huit premiers mois de l’année, l’assurance-vie progresse de plus de 39 milliards d’euros.

La désaffection sur les unités de compte se poursuit même si une stabilisation est constatée avec près de 5 milliards d’euros de flux net depuis le 1er janvier 2009. Le point bas en matière de cotisations pour les unités de compte a été atteint au mois de février avec une collecte de 855 millions d’euros pour une collecte mensuelle moyenne qui dépassait 3 milliards en 2007.

Les Français ont toujours tendance à aller à contretemps sur le marché des actions. Il faudra plusieurs mois afin que ce placement retrouve un intérêt pour les épargnants. Il faut néanmoins noter un léger retour tant sur les UC des contrats d’assurance-vie que sur les actions cotées (+3 milliards d’euros depuis le 1er janvier 2009 sur un encours total de 102 milliards d’euros). Les OPCVM généraux sont en revanche stables à 123 milliards d’euros.

Sinon, sur moyenne période, l’assurance-vie est devenue de facto le véritable produit d’assurance retraite des Français au-delà de son rôle de couteau suisse de l’épargne. En moyenne, depuis 1997, les Français ont investi 50 milliards d’euros dans l’assurance-vie chaque année avec une pointe à 100 milliards d’euros en 2006. Sur les 1200 milliards d’euros, 200 milliards d’euros sont investis en unités de comptes.

Le PERP qui depuis sa création ne rencontre qu’un succès relatif souffre en période de crise. Sur les six premiers mois de l’année, seulement 29 000 nouveaux plans ont été ouverts soit une baisse de 38 % par rapport à la même période de 2008. Sur le premier semestre, les cotisations ont baissé de 3 % et l’encours s’élève à 2,057 milliards d’euros en progression de 2 %. Le surplace du PERP est lié au refus des Français de s’engager dans un produit tunnel en période crise. L’aliénation du capital avec un dispositif contraignant de réversion est difficilement conciliable avec le souhait des Français de disposer d’une épargne de précaution afin de faire face en particulier au risque chômage.

Au début de la crise, l’épargne réglementée a été sans nul doute la grande gagnante, aujourd’hui les Français réorientent leur épargne vers l’assurance-vie. Dans les prochains mois, la question centrale sera l’existence ou non d’un risque d’inflation. L’injection de liquidités, les tensions sur les matières premières et la baisse du dollar ainsi que le niveau excessif de l’endettement public pourraient conduire à une spirale inflationniste. Néanmoins, l’excès d’offre sur les marchés des biens du fait de la montée en puissance en continu des pays émergents et le niveau élevé en occident du chômage pèsent durablement sur les prix. De ce fait, il y a certainement aujourd’hui une surestimation du risque inflationniste. Sur les cours de bourse, il y a après l’euphorie de ces derniers mois, un courant dominant pour penser que la sortie de crise sera longue et que la bourse mettra des années à retrouver ses niveaux d’avant 2007. Il faut prendre en compte que l’accroissement des dépenses de recherche développement autour de la planète et la montée de la concurrence devraient déboucher sur d’importants gains de productivité capables de générer un surcroît de croissance.

vendredi 13 novembre 2009

Sortie de crise au ralenti

Le taux de croissance de la France au 3ème trimestre 2009 n’a été que de 0,3 % quand les conjoncturistes attendaient 0,5 %. Notre pays obtient un moins bon résultat que ses principaux partenaires. Ainsi, l’Allemagne enregistre une hausse de son PIB, sur la même période, de 0,7 % et l’Italie de 0,6 %.

Ce piètre résultat qui est identique à celui du second trimestre témoigne de la faible réactivité de notre économie aux stimuli mis en œuvre depuis un an. La croissance a été portée par les exportations qui ont en effet augmenté de 2,3% sur le trimestre, bien plus que les importations (+0,4%). Cette situation marque une rupture par rapport à la tendance passée. Mais compte tenu du poids relativement faible de notre industrie, nous ne pouvons tirer un énorme profit de la reprise internationale. Les pays fortement exportateurs comme l’Allemagne bénéficient à plein de la reprise et en particulier du dynamisme asiatique.

Dans ces conditions, le taux de croissance pour 2010 ne devrait pas pouvoir être supérieur à 1,2/1,3 % en France même si de nombreux experts espèrent un meilleur quatrième trimestre avec un taux de croissance autour de 0,5 %.

lundi 9 novembre 2009

la lettre éco - nov 09

Au sommaire de la lettre du mois de novembre :


- l'économie mondiale change de propriétaires
- l'électricité est-elle l'avenir de l'économie
- retraite chapeau, pourquoi autant de haine
- les Etats-Unis, centre de recherche mondial



samedi 7 novembre 2009

Un grand emprunt, beaucoup de bruit pour rien ?

Emprunter pour construire demain n'est en soi pas scandaleux à condition que la rentabilité des investissements soient supérieux au coût de l'emprunt.

Est-ce que l'Etat, les pouvoirs publics, l'administration disposent des moyens pour sérier les bons investissements. Certains accordent à l'Etat et à ses serviteurs quelques hauteurs de vue supérieures à celles des banquiers, des hommes d'affaires...

Au regard de notre passé, le bilan n'est pas aussi évident. Fréquemment, l'avance française en matière de nucléaire est mise en avant tout comme le rôle des Présidents Pompidou et Giscard d'Estaing en la matière. Si le choix politique fut sans nul doute judicieux, le coût réel pour les pouvoirs publics peut être discuté. En effet, EDF a bénéficié d'une rente de situation qu'elle paie aujourd'hui avec un parc de centrales vieillissant. La recherche dans le domaine du nucléaire a pris du retard au risque de se faire dépasser par celle de la Chine.

Autre point fort mis en avant le TGV mais il faut souligner que le coût réel est sous-évalué car le fardeau de la construction a été transféré sur Réseau Ferré de France. Il faut aussi prendre toutes les charges de la SNCF que l'Etat et les collectivités locales prennent à sa charge Par ailleurs, le TGV français s'exporte aux comptes gouttes à la différence de celui de Siemens.

Le Concorde fut un très bel avion d'ingénieur qui ne se vendit jamais et qui eu une fin tragique. Espérons que le Rafale ne suive pas son exemple.

Il y a Airbus fruit d'une collaboration européenne qui fait jeu égal avec Boeing. Il faut noter que le choix d'une société devant chercher des financements publics et privés peut être porteur de succès. Sur ce créneau, il y a également ArianeEspace.

Plus franco-français, il y a France Telecom devenu Orange. Son caractère hybride ne l'a pas empêché de sortir de la route avec un endettement digne d'un Etat lors de la bulle Internet.

Dans la liste des échecs du volontarisme public, il y a eu les plans informatiques qui ont englouti des milliards sans permettre l'émergence d'une entreprise française digne de ce nom.

L'idée d'un grand emprunt décentralisé est archaïque au moment où l'économie est mondialisée et repose sur les réseaux. Il faudrait faciliter les financements publics/privés, ouvrir les centres de recherche français sur l'extérieur, leur faciliter les moyens de trouver des financements si leurs projets sont porteurs.

Il y aujourd'hui un potentiel de croissance sans précédent car jamais la planète n'a été doté d'équipes de chercheurs qui peuvent avoir accès à un grand nombre d'informations.

Il est inutile de construire après le CNRS une deuxième cathédrale de la recherche franco-française.

lundi 2 novembre 2009

La Lettre du Cercle Novembre 09

Au sommaire de la la lettre n° 40 du Cercle :
- le Rendez-Vous des Retraites de 2010
- les plans seniors
- les droits familiaux
- pauvreté et richesse chez les retraités

et l'édito de Philippe Crevel "Ne tirer pas sur l'équilibriste"


lire la lettre n°40