mercredi 31 juillet 2013
Les fondamentaux de l'économie : le taux d'épargne vue par Philippe Crevel
Les 360° sur les enjeux de la réforme des retraites 2013 : intervention de Philippe Crevel
Les écarts de revenus en Corse par rapport au continent demeurent tout en se réduisant
lire la note de l'INSEE
Interview de Philippe Crevel sur Atlantico.fr au sujet de l'augmentation éventuelle de la CSG
Philippe Crevel a été interrogé par Atlantico.fr sur cette éventuelle augmentation et sur ses conséquences.
Lire l'interview sur Atlantico.fr
lundi 29 juillet 2013
Les nouvelles frontières de la démographie
La planète est entrée dans une seconde mutation démographique de grande ampleur. La première qui s’est amorcée au 18ème siècle a été marquée par la chute de la mortalité infantile conduisant à une augmentation exponentielle de la population mondiale. La deuxième qui a débuté à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale dans les pays avancés et qui se généralise depuis plusieurs décennies se caractérise par l’allongement de l’espérance de vie au-delà de 60 ans et par le non renouvellement des générations. Elle débouche sur un vieillissement généralisé de la population mondiale avec à terme, après 2060, une diminution du nombre d’habitants. Nous plafonnerons autour de 10 milliards d’habitants avant de décroître doucement. De nombreux Etats, 18 d’Europe dont l’Allemagne connaissent déjà un déclin démographique. La Chine n’échappera pas à cette mutation. Le dernier continent à basculer dans la nouvelle ère démographique sera l’Afrique d’où son attrait économique pour les investisseurs en particulier chinois.
Or, l’économie contemporaine a construit sa croissance à partir d’une progression de la population et en particulier de la population active. Ce processus arrive donc à son terme. Il en résulte une série de conséquences avec une tendance lourde au ralentissement de la croissance et à la déflation. L’incapacité à compenser les surcoûts du vieillissement par des gains de productivité met sous tension les économies concernées.
Cette mutation démographique a des impacts économiques et sociaux de grande ampleur sous-estimés. Elle s’accompagne de changements d’ordre sociologique qui interfère sur nos modes d’organisation. Notre approche du cycle de vie reste prisonnier des schémas du passé. Ainsi, désormais, quatre générations sont amenées à se côtoyer durant une vie. Avec la multiplication des divorces et des recompositions familiales, la filiation est de moins en moins une ligne droite. Les solidarités familiales passées se délitent du fait de l’étirement des générations mais aussi du fait des recompositions et de la mobilité croissante de la population. Les cycles patrimoniaux sont affectés par ces évolutions.
La retraite n’est plus l’antichambre de la mort, elle ouvre la porte vers une troisième vie, après la période de formation et celle consacrée au travail. Elle est synonyme de liberté retrouvée, de deuxième adolescence. La contrainte professionnelle comme celle liée à l’éducation des enfants a disparu. Pour ceux ayant des moyens financiers suffisants et une santé convenable, la retraite permet de réaliser de nombreux rêves, voyages, activités culturelles… Avant, le retraité gérait avec prudence ses derniers jours en préparant sa succession. Le retraité était un épargnant ; aujourd’hui, il est avant tout un consommateur. Bénéficiant de revenus réguliers et stables, il désire profiter au mieux de la vie. Une étude de l’INSEE publiée au mois de juillet 2013 révèle que les personnes de plus de 65 ans ont réduit leur écart de consommation par rapport à la moyenne nationale. Par unité de consommation, l’écart est ainsi passé de 16 à 3 % de 2005 à 2011. La réduction de cet écart intervient avec l’arrivée à la retraite des premières générations du baby-boom. La gestion des personnes âgées dépendantes sera, dans les prochaines années, un véritable défi à relever car au-delà de la progression des personnes concernées, il faudra prendre en compte leur isolement familial.
Des retraités devenus consommateurs seront, par ricochet, moins épargnants d’autant plus que l’Etat aura tendance à accroître leur pression fiscale afin de faire face à la hausse tendancielle des dépenses sociales. Les retraités qui concentrent une part importante du patrimoine des ménages seront amenés à s’en séparer pour maintenir leur niveau de vie. Ils pourront être contraints de vendre progressivement leurs actifs immobiliers et financiers en particulier pour financer d’éventuelles dépenses liées à la dépendance. Ils pourront également vouloir contre ce risque en recourant à des mécanismes d’assurance ce qui réduira d’autant leur capacité d’épargne.
La question du financement des retraites s’impose donc à un nombre croissant de pays développés ou émergents. Néanmoins, tous les pays ne sont pas placés à égalité en la matière. En effet, il faut prendre en compte l’ensemble de la structure de la population et l’espérance de vie. Ainsi, la France est dans une situation plus qu’inconfortable. Elle détient, au sein de l’Union européenne, le record de l’espérance de vie à 65 ans, plus de 19 ans pour les hommes et près de 24 ans pour les femmes. Du fait d’un départ précoce à la retraite, la France détient le record mondial de l’espérance de vie à la retraite qui dépasse 25 ans. Les retraités qui représentent 20 % de la population pourraient, d’ici 2050, en représenter un tiers. En plus de cette spécificité, nous avons la chance d’avoir conservé un taux de fécondité relativement élevé, autour de 2. Cet atout pour l’avenir est, en revanche, à court et moyen terme, coûteux. A la différence de l’Allemagne ou de l’Italie, nous devons consacrer une part plus importante de notre richesse nationale à la formation des jeunes. L’augmentation de la population, 200 000 par an, crée, en outre, des tensions sur le marché de l’immobilier. La France a le ratio de dépendance (rapport entre inactifs jeunes et retraités par rapport à la population d’âge actif) le plus dégradé de l’Union européenne. Il est de 55 % contre une moyenne communautaire de 50 %. En prenant en compte les 5 millions de personnes sans emploi ou occupant un emploi à temps partiel subi, le taux est supérieur à 60 %.
Le vieillissement, par ses multiples aspects, est une bombe à retardement et à fragmentation. Nous devons gérer deux chocs, celui de l’allongement de la durée de vie et celui de l’arrivée des baby- boomer à l’âge de la retraite. Pour la France, la fin de ce double choc interviendra après 2050 avec un pic qui se situera autour de 2030. A ce moment, là, les gros bataillons du baby-boom, les générations des années 60 seront à la retraite.
Les gouvernements, par peur des réactions de l’opinion et des partenaires sociaux, minimisent sciemment l’importance du problème et optent pour des mesures d’apparence indolore. Depuis 1993, date de la première réforme réelle des retraites, les économies réalisées s’élèvent à près de six points de PIB à l’horizon 2030, soit deux fois le montant de l’impôt sur le revenu. Ce sont les retraités actuels mais surtout ceux de demain qui supporteront les conséquences des différentes réformes. Les pouvoirs publics répètent que le montant des pensions ne baissera pas mais refusent, en revanche, de publier les taux de remplacement des générations qui partiront à la retraite d’ici 2030. Or, ils diminueront par le simple fait de la désindexation par rapport aux salaires et le calcul des pensions en fonction des 25 meilleures années en lieu et place des 10 meilleures. L’argument du maintien du niveau des retraites ne repose que sur un effet d’optique. Les générations partant actuellement à la retraite ont connu des carrières plus progressives que celles de leurs aînés. De plus, arrivent à la retraite des générations de femmes dont le taux d’activité a fortement progressé et dont la vie professionnelle est moins interrompue par la naissance des enfants. De ce fait, automatiquement, leurs pensions sont supérieures à celles de leurs mères tout en restant nettement inférieures à celles des hommes.
Au-delà de ces effets d’optique, à défaut de mettre en œuvre un plan global de gestion du vieillissement, les pouvoirs publics acceptent un appauvrissement implicite des futurs retraités. A ce titre, ils font supporter une nouvelle charge aux jeunes générations sous la forme d’une détérioration de leur pouvoir d’achat quand ils seront à la retraite. En laissant filer les déficits aujourd’hui pour prévoir un retour à l’équilibre des comptes publics en 2020, il y a un pari, celui du retour de la croissance et de la baisse du chômage.
Par absence de consensus, la réforme au fil de l’eau s’est imposée. C’est ainsi que toutes les réformes systémiques qui permettraient de déboucher sur un système de retraite plus facilement pilotable ont été abandonnées. C’est également ainsi que le développement de la capitalisation reste un tabou en France quand tous nos partenaires y ont recours. L’un comme l’autre ne résoudrait pas d’un coup de baguette magique la question du financement des retraites. Néanmoins, ils apporteraient quelques marges de manœuvre qui nous font cruellement défaut aujourd’hui.
La réforme systémique viserait à remplacer notre kyrielle de régimes de base et de régimes complémentaires par un régime unique par points. Nous y gagnerions en transparence, en équité et en coûts de gestion. Tous les actifs seraient traités de la même façon ; il n’y aurait plus de régimes spéciaux, le non-régime de la fonction publique, celui des indépendants ou des salariés… Or, avec la mobilité professionnelle durant notre vie, nous sommes et nous allons de plus en plus être assujettis à plusieurs statuts. De ce fait, une unification des régimes de retraite serait une source de simplification évidente. Cette dernière permettrait de réduire les frais de gestion pour lesquels la France détient le record en Europe. Avec un régime unique, le pilotage serait plus simple avec des ajustements à travers, par exemple, la variation de la valeur d’acquisition ou de rachat des points. Comme en Suède ou en Italie, il serait possible d’intégrer des coefficients notionnels afin de tenir compte de l’évolution de l’espérance de vie. Il serait également imaginable de s’inspirer de l’Allemagne en fixant un plafond de cotisations sociales dévolues au financement des retraites.
La France ne pourra pas indéfiniment rester bloquée sur la question de l’âge. Le report à 65 ans de l’âge légal devrait à terme s’imposer. Il faut savoir que si l’âge de départ effectif à la retraite passait de 61 à 63 ans une grande partie de nos problèmes de financement serait résolue. Il est faux de répéter que les seniors sont tous sans emploi, leur taux de chômage est inférieur à celui de l’ensemble de la population active ; il est également faux de répéter que les seniors en activité empêchent les jeunes d’accéder au marché de l’emploi. Ce sont les pays qui ont les taux d’activité des 55/65 ans les plus élevés qui ont les meilleurs résultats en matière d’emploi des jeunes. La reprise économique passe par un élargissement de notre population active et non par l’inverse. La résolution des déficits publics suppose que nous tournions le dos aux solutions malthusiennes.
A défaut de réforme systémique, à défaut de reporter l’âge légal de départ à la retraite, la France ferait bien de mettre un terme à une autre exception, l’absence des fonds de pension. L’épargne retraite est, en France, quasi inexistant. Le montant des cotisations s’élève à 11 milliards d’euros et le montant des prestations atteint 7 milliards d’euros quand les pensions versées par les régimes par répartition dépassent les 280 milliards d’euros. La part de la capitalisation par rapport à l’ensemble des dépenses de retraite est de 2,3 %. Le danger de la cannibalisation de la répartition par la capitalisation est un mythe que certains entretiennent avec gourmandise. A titre de comparaison, en moyenne, au sein de l’OCDE, les fonds de pension assurent 20 % des revenus des retraités. L’encours c’est-à-dire le stock des droits, de l’épargne retraite ne s’élève qu’à 153 milliards d’euros en 2012 à comparer avec celui de l’assurance-vie qui représente plus de 1 400 milliards d’euros.
Les fonds de pension ne sont pas insensibles aux évolutions démographiques. Ils distribuent des pensions constituées à partir des revenus tirés des portefeuilles. Il s’agit indirectement de la richesse créée par des actifs. Ils ne sont, de ce fait, pas si éloignés des régimes par répartition. Leur avantage est d’élargir le champ de la collecte en dépassant les frontières nationales. Ils ont un autre atout, celui de contribuer à l’allocation de l’épargne sur des placements longs. Ils concourent au renforcement des fonds propres et au financement de l’économie.
Le rejet idéologique des fonds de pension a eu pour conséquence que les grandes entreprises sont possédées à plus de 40 % par des fonds étrangers. Ironie de l’histoire, les salariés français concourent ainsi à la retraite de leurs voisins. Les entreprises françaises doivent se conformer aux exigences de ces fonds et ne peuvent pas bénéficier de l’appui de structures nationales. Il en résulte un surcoût et une perte d’indépendance.
D’ici 2030, il serait souhaitable que la capitalisation puisse assurer non plus 3 % mais 10 % des revenus des retraités. Cela supposerait que le montant des cotisations atteigne 50 ou 60 milliards d’euros. A cet effet, une simplification de la sphère de l’épargne retraite serait bienvenue.
La législation sur l’épargne retraite s’est construite sans plan d’ensemble par voie d’amendements déposés à l’occasion de la discussion de divers projets de loi. Il en résulte un manque criant de cohérence. De nombreux produits cohabitent tant au niveau des entreprises avec les produits collectifs qu’au niveau des particuliers avec les produits individuels.
Le choix de tel ou tel produit dépend tout à la fois de la nature de son activité professionnelle et des incitations fiscales ou sociales qui lui sont allouées. Les travailleurs non-salariés bénéficient du Contrat Madelin, les fonctionnaires de la Prefon quand le PERP est plutôt destiné aux salariés. Ces produits qui poursuivent le même objectif ne sont pas identiques en ce qui concerne les modalités de gestion. Cette différenciation de traitement ne repose sur aucun argument technique ; elle est avant tout le produit de l’histoire. Au niveau collectif, les augmentations d’impôt et la crise aboutissent à l’attrition des produits classiques d’épargne retraité représentés par les articles 39 et 83 au profit du PERCO qui s’inscrit dans le prolongement de l’épargne salariale et qui est peu contraignant pour les entreprises.
Sur le modèle de nos partenaires, la France aurait tout intérêt de se doter d’un régime professionnel collectif et d’un régime individuel ouvert à tous. La sortie de la rente devrait être la règle. Un produit retraite vise non pas à fournir un capital mais un supplément régulier de revenu après la cessation d’activité. Ceux qui souhaitent une sortie en capital ont la possibilité de recourir à l’assurance-vie. Les avantages fiscaux et sociaux doivent être à l’entrée en contrepartie de la renonciation à consommer et du fait que la préparation de la retraite constitue une démarche citoyenne. A la sortie, les revenus tirés de la capitalisation doivent être assimilés pleinement aux pensions et donc être normalement assujettis à l’impôt sur le revenu.
Pour rencontrer un succès, la capitalisation doit se défaire de certains travers français qui font que l’épargne est placée sans risque avec une sécurisation progressive excessive. Aujourd’hui, plus de 80 % de l’encours des plans d’épargne retraite populaires est investi en fonds euros. Sur des produits dont la durée de vie s’étale sur plusieurs décennies, il est assez logique d’avoir une exposition aux actions relativement importante. Evidemment, certains mettent en avant le risque de krach. Or, il faut prendre conscience que des plans retraite ont vocation d’être alimentés en permanence et que les sommes capitalisées ne sont pas liquidées d’un coup mais progressivement. Ce lissage réduit d’autant les coups d’accordéon. Les fonds de pension américains ont, en 2012, effacé les conséquences de la crise de 2008 / 2009 du fait de l’amélioration des cours des actions. L’Europe devrait, à ce titre, revoir la copie de la directive « Solvency II » qui fixe le prochain cadre prudentiel applicable aux assureurs. En effet, dans sa version actuelle, il conduit les compagnies d’assurances à réduire au maximum leurs placements actions du fait des engagements en fonds propres qu’ils exigent. Un produit retraite doit s’analyser sur le long terme ; de ce fait, les couvertures ne peuvent pas s’apprécier au jour le jour. Il faut souligner que les Anglais avaient réussi à sortir leurs fonds de pension de Solvency II.
Face à ce défi incommensurable de la retraite et du vieillissement, l’Europe est bien discrète. Elle en reste à des livres verts ou blancs établissant des états des lieux et préconisant quelques pistes. Or, la sortie de crise des dettes publiques et de la léthargie européenne suppose certainement la création d’un cadre social commun ce qui ne signifie pas obligatoirement des règles uniques. Ce cadre devrait conduire à des harmonisations sur les modalités de fonctionnement des régimes avec à la clef une plus grande fluidité de la population active. Par ailleurs, il faut s’interroger comment organiser des transferts financiers entre régions pauvres et régions riches de l’Union ou de la Zone euro. Au sein d’un Etat centralisé, les déficits commerciaux interrégionaux ne sont pas mesurés car ils sont compensés par des transferts financiers qui prennent la forme de prestations sociales ou de subventions. Au sein de l’Europe, malgré la monnaie unique, rien n’a été prévu pour compenser les déficits. La seule solution appliquée est de réduire la consommation des déficitaires. Pour contrecarrer ce processus et du fait de la problématique du vieillissement, la question du transfert du financement des retraites et de l’indemnisation du chômage au niveau européen se pose. En contrepartie, l’Europe devrait recevoir une mission d’organisation des systèmes de retraite et des marchés du travail. C’est pour le moment un vœu pieu mais dont la réalisation changerait la donne économique et financière de l’Europe.
Or, l’économie contemporaine a construit sa croissance à partir d’une progression de la population et en particulier de la population active. Ce processus arrive donc à son terme. Il en résulte une série de conséquences avec une tendance lourde au ralentissement de la croissance et à la déflation. L’incapacité à compenser les surcoûts du vieillissement par des gains de productivité met sous tension les économies concernées.
Cette mutation démographique a des impacts économiques et sociaux de grande ampleur sous-estimés. Elle s’accompagne de changements d’ordre sociologique qui interfère sur nos modes d’organisation. Notre approche du cycle de vie reste prisonnier des schémas du passé. Ainsi, désormais, quatre générations sont amenées à se côtoyer durant une vie. Avec la multiplication des divorces et des recompositions familiales, la filiation est de moins en moins une ligne droite. Les solidarités familiales passées se délitent du fait de l’étirement des générations mais aussi du fait des recompositions et de la mobilité croissante de la population. Les cycles patrimoniaux sont affectés par ces évolutions.
La retraite n’est plus l’antichambre de la mort, elle ouvre la porte vers une troisième vie, après la période de formation et celle consacrée au travail. Elle est synonyme de liberté retrouvée, de deuxième adolescence. La contrainte professionnelle comme celle liée à l’éducation des enfants a disparu. Pour ceux ayant des moyens financiers suffisants et une santé convenable, la retraite permet de réaliser de nombreux rêves, voyages, activités culturelles… Avant, le retraité gérait avec prudence ses derniers jours en préparant sa succession. Le retraité était un épargnant ; aujourd’hui, il est avant tout un consommateur. Bénéficiant de revenus réguliers et stables, il désire profiter au mieux de la vie. Une étude de l’INSEE publiée au mois de juillet 2013 révèle que les personnes de plus de 65 ans ont réduit leur écart de consommation par rapport à la moyenne nationale. Par unité de consommation, l’écart est ainsi passé de 16 à 3 % de 2005 à 2011. La réduction de cet écart intervient avec l’arrivée à la retraite des premières générations du baby-boom. La gestion des personnes âgées dépendantes sera, dans les prochaines années, un véritable défi à relever car au-delà de la progression des personnes concernées, il faudra prendre en compte leur isolement familial.
Des retraités devenus consommateurs seront, par ricochet, moins épargnants d’autant plus que l’Etat aura tendance à accroître leur pression fiscale afin de faire face à la hausse tendancielle des dépenses sociales. Les retraités qui concentrent une part importante du patrimoine des ménages seront amenés à s’en séparer pour maintenir leur niveau de vie. Ils pourront être contraints de vendre progressivement leurs actifs immobiliers et financiers en particulier pour financer d’éventuelles dépenses liées à la dépendance. Ils pourront également vouloir contre ce risque en recourant à des mécanismes d’assurance ce qui réduira d’autant leur capacité d’épargne.
La question du financement des retraites s’impose donc à un nombre croissant de pays développés ou émergents. Néanmoins, tous les pays ne sont pas placés à égalité en la matière. En effet, il faut prendre en compte l’ensemble de la structure de la population et l’espérance de vie. Ainsi, la France est dans une situation plus qu’inconfortable. Elle détient, au sein de l’Union européenne, le record de l’espérance de vie à 65 ans, plus de 19 ans pour les hommes et près de 24 ans pour les femmes. Du fait d’un départ précoce à la retraite, la France détient le record mondial de l’espérance de vie à la retraite qui dépasse 25 ans. Les retraités qui représentent 20 % de la population pourraient, d’ici 2050, en représenter un tiers. En plus de cette spécificité, nous avons la chance d’avoir conservé un taux de fécondité relativement élevé, autour de 2. Cet atout pour l’avenir est, en revanche, à court et moyen terme, coûteux. A la différence de l’Allemagne ou de l’Italie, nous devons consacrer une part plus importante de notre richesse nationale à la formation des jeunes. L’augmentation de la population, 200 000 par an, crée, en outre, des tensions sur le marché de l’immobilier. La France a le ratio de dépendance (rapport entre inactifs jeunes et retraités par rapport à la population d’âge actif) le plus dégradé de l’Union européenne. Il est de 55 % contre une moyenne communautaire de 50 %. En prenant en compte les 5 millions de personnes sans emploi ou occupant un emploi à temps partiel subi, le taux est supérieur à 60 %.
Le vieillissement, par ses multiples aspects, est une bombe à retardement et à fragmentation. Nous devons gérer deux chocs, celui de l’allongement de la durée de vie et celui de l’arrivée des baby- boomer à l’âge de la retraite. Pour la France, la fin de ce double choc interviendra après 2050 avec un pic qui se situera autour de 2030. A ce moment, là, les gros bataillons du baby-boom, les générations des années 60 seront à la retraite.
Les gouvernements, par peur des réactions de l’opinion et des partenaires sociaux, minimisent sciemment l’importance du problème et optent pour des mesures d’apparence indolore. Depuis 1993, date de la première réforme réelle des retraites, les économies réalisées s’élèvent à près de six points de PIB à l’horizon 2030, soit deux fois le montant de l’impôt sur le revenu. Ce sont les retraités actuels mais surtout ceux de demain qui supporteront les conséquences des différentes réformes. Les pouvoirs publics répètent que le montant des pensions ne baissera pas mais refusent, en revanche, de publier les taux de remplacement des générations qui partiront à la retraite d’ici 2030. Or, ils diminueront par le simple fait de la désindexation par rapport aux salaires et le calcul des pensions en fonction des 25 meilleures années en lieu et place des 10 meilleures. L’argument du maintien du niveau des retraites ne repose que sur un effet d’optique. Les générations partant actuellement à la retraite ont connu des carrières plus progressives que celles de leurs aînés. De plus, arrivent à la retraite des générations de femmes dont le taux d’activité a fortement progressé et dont la vie professionnelle est moins interrompue par la naissance des enfants. De ce fait, automatiquement, leurs pensions sont supérieures à celles de leurs mères tout en restant nettement inférieures à celles des hommes.
Au-delà de ces effets d’optique, à défaut de mettre en œuvre un plan global de gestion du vieillissement, les pouvoirs publics acceptent un appauvrissement implicite des futurs retraités. A ce titre, ils font supporter une nouvelle charge aux jeunes générations sous la forme d’une détérioration de leur pouvoir d’achat quand ils seront à la retraite. En laissant filer les déficits aujourd’hui pour prévoir un retour à l’équilibre des comptes publics en 2020, il y a un pari, celui du retour de la croissance et de la baisse du chômage.
Par absence de consensus, la réforme au fil de l’eau s’est imposée. C’est ainsi que toutes les réformes systémiques qui permettraient de déboucher sur un système de retraite plus facilement pilotable ont été abandonnées. C’est également ainsi que le développement de la capitalisation reste un tabou en France quand tous nos partenaires y ont recours. L’un comme l’autre ne résoudrait pas d’un coup de baguette magique la question du financement des retraites. Néanmoins, ils apporteraient quelques marges de manœuvre qui nous font cruellement défaut aujourd’hui.
La réforme systémique viserait à remplacer notre kyrielle de régimes de base et de régimes complémentaires par un régime unique par points. Nous y gagnerions en transparence, en équité et en coûts de gestion. Tous les actifs seraient traités de la même façon ; il n’y aurait plus de régimes spéciaux, le non-régime de la fonction publique, celui des indépendants ou des salariés… Or, avec la mobilité professionnelle durant notre vie, nous sommes et nous allons de plus en plus être assujettis à plusieurs statuts. De ce fait, une unification des régimes de retraite serait une source de simplification évidente. Cette dernière permettrait de réduire les frais de gestion pour lesquels la France détient le record en Europe. Avec un régime unique, le pilotage serait plus simple avec des ajustements à travers, par exemple, la variation de la valeur d’acquisition ou de rachat des points. Comme en Suède ou en Italie, il serait possible d’intégrer des coefficients notionnels afin de tenir compte de l’évolution de l’espérance de vie. Il serait également imaginable de s’inspirer de l’Allemagne en fixant un plafond de cotisations sociales dévolues au financement des retraites.
La France ne pourra pas indéfiniment rester bloquée sur la question de l’âge. Le report à 65 ans de l’âge légal devrait à terme s’imposer. Il faut savoir que si l’âge de départ effectif à la retraite passait de 61 à 63 ans une grande partie de nos problèmes de financement serait résolue. Il est faux de répéter que les seniors sont tous sans emploi, leur taux de chômage est inférieur à celui de l’ensemble de la population active ; il est également faux de répéter que les seniors en activité empêchent les jeunes d’accéder au marché de l’emploi. Ce sont les pays qui ont les taux d’activité des 55/65 ans les plus élevés qui ont les meilleurs résultats en matière d’emploi des jeunes. La reprise économique passe par un élargissement de notre population active et non par l’inverse. La résolution des déficits publics suppose que nous tournions le dos aux solutions malthusiennes.
A défaut de réforme systémique, à défaut de reporter l’âge légal de départ à la retraite, la France ferait bien de mettre un terme à une autre exception, l’absence des fonds de pension. L’épargne retraite est, en France, quasi inexistant. Le montant des cotisations s’élève à 11 milliards d’euros et le montant des prestations atteint 7 milliards d’euros quand les pensions versées par les régimes par répartition dépassent les 280 milliards d’euros. La part de la capitalisation par rapport à l’ensemble des dépenses de retraite est de 2,3 %. Le danger de la cannibalisation de la répartition par la capitalisation est un mythe que certains entretiennent avec gourmandise. A titre de comparaison, en moyenne, au sein de l’OCDE, les fonds de pension assurent 20 % des revenus des retraités. L’encours c’est-à-dire le stock des droits, de l’épargne retraite ne s’élève qu’à 153 milliards d’euros en 2012 à comparer avec celui de l’assurance-vie qui représente plus de 1 400 milliards d’euros.
Les fonds de pension ne sont pas insensibles aux évolutions démographiques. Ils distribuent des pensions constituées à partir des revenus tirés des portefeuilles. Il s’agit indirectement de la richesse créée par des actifs. Ils ne sont, de ce fait, pas si éloignés des régimes par répartition. Leur avantage est d’élargir le champ de la collecte en dépassant les frontières nationales. Ils ont un autre atout, celui de contribuer à l’allocation de l’épargne sur des placements longs. Ils concourent au renforcement des fonds propres et au financement de l’économie.
Le rejet idéologique des fonds de pension a eu pour conséquence que les grandes entreprises sont possédées à plus de 40 % par des fonds étrangers. Ironie de l’histoire, les salariés français concourent ainsi à la retraite de leurs voisins. Les entreprises françaises doivent se conformer aux exigences de ces fonds et ne peuvent pas bénéficier de l’appui de structures nationales. Il en résulte un surcoût et une perte d’indépendance.
D’ici 2030, il serait souhaitable que la capitalisation puisse assurer non plus 3 % mais 10 % des revenus des retraités. Cela supposerait que le montant des cotisations atteigne 50 ou 60 milliards d’euros. A cet effet, une simplification de la sphère de l’épargne retraite serait bienvenue.
La législation sur l’épargne retraite s’est construite sans plan d’ensemble par voie d’amendements déposés à l’occasion de la discussion de divers projets de loi. Il en résulte un manque criant de cohérence. De nombreux produits cohabitent tant au niveau des entreprises avec les produits collectifs qu’au niveau des particuliers avec les produits individuels.
Le choix de tel ou tel produit dépend tout à la fois de la nature de son activité professionnelle et des incitations fiscales ou sociales qui lui sont allouées. Les travailleurs non-salariés bénéficient du Contrat Madelin, les fonctionnaires de la Prefon quand le PERP est plutôt destiné aux salariés. Ces produits qui poursuivent le même objectif ne sont pas identiques en ce qui concerne les modalités de gestion. Cette différenciation de traitement ne repose sur aucun argument technique ; elle est avant tout le produit de l’histoire. Au niveau collectif, les augmentations d’impôt et la crise aboutissent à l’attrition des produits classiques d’épargne retraité représentés par les articles 39 et 83 au profit du PERCO qui s’inscrit dans le prolongement de l’épargne salariale et qui est peu contraignant pour les entreprises.
Sur le modèle de nos partenaires, la France aurait tout intérêt de se doter d’un régime professionnel collectif et d’un régime individuel ouvert à tous. La sortie de la rente devrait être la règle. Un produit retraite vise non pas à fournir un capital mais un supplément régulier de revenu après la cessation d’activité. Ceux qui souhaitent une sortie en capital ont la possibilité de recourir à l’assurance-vie. Les avantages fiscaux et sociaux doivent être à l’entrée en contrepartie de la renonciation à consommer et du fait que la préparation de la retraite constitue une démarche citoyenne. A la sortie, les revenus tirés de la capitalisation doivent être assimilés pleinement aux pensions et donc être normalement assujettis à l’impôt sur le revenu.
Pour rencontrer un succès, la capitalisation doit se défaire de certains travers français qui font que l’épargne est placée sans risque avec une sécurisation progressive excessive. Aujourd’hui, plus de 80 % de l’encours des plans d’épargne retraite populaires est investi en fonds euros. Sur des produits dont la durée de vie s’étale sur plusieurs décennies, il est assez logique d’avoir une exposition aux actions relativement importante. Evidemment, certains mettent en avant le risque de krach. Or, il faut prendre conscience que des plans retraite ont vocation d’être alimentés en permanence et que les sommes capitalisées ne sont pas liquidées d’un coup mais progressivement. Ce lissage réduit d’autant les coups d’accordéon. Les fonds de pension américains ont, en 2012, effacé les conséquences de la crise de 2008 / 2009 du fait de l’amélioration des cours des actions. L’Europe devrait, à ce titre, revoir la copie de la directive « Solvency II » qui fixe le prochain cadre prudentiel applicable aux assureurs. En effet, dans sa version actuelle, il conduit les compagnies d’assurances à réduire au maximum leurs placements actions du fait des engagements en fonds propres qu’ils exigent. Un produit retraite doit s’analyser sur le long terme ; de ce fait, les couvertures ne peuvent pas s’apprécier au jour le jour. Il faut souligner que les Anglais avaient réussi à sortir leurs fonds de pension de Solvency II.
Face à ce défi incommensurable de la retraite et du vieillissement, l’Europe est bien discrète. Elle en reste à des livres verts ou blancs établissant des états des lieux et préconisant quelques pistes. Or, la sortie de crise des dettes publiques et de la léthargie européenne suppose certainement la création d’un cadre social commun ce qui ne signifie pas obligatoirement des règles uniques. Ce cadre devrait conduire à des harmonisations sur les modalités de fonctionnement des régimes avec à la clef une plus grande fluidité de la population active. Par ailleurs, il faut s’interroger comment organiser des transferts financiers entre régions pauvres et régions riches de l’Union ou de la Zone euro. Au sein d’un Etat centralisé, les déficits commerciaux interrégionaux ne sont pas mesurés car ils sont compensés par des transferts financiers qui prennent la forme de prestations sociales ou de subventions. Au sein de l’Europe, malgré la monnaie unique, rien n’a été prévu pour compenser les déficits. La seule solution appliquée est de réduire la consommation des déficitaires. Pour contrecarrer ce processus et du fait de la problématique du vieillissement, la question du transfert du financement des retraites et de l’indemnisation du chômage au niveau européen se pose. En contrepartie, l’Europe devrait recevoir une mission d’organisation des systèmes de retraite et des marchés du travail. C’est pour le moment un vœu pieu mais dont la réalisation changerait la donne économique et financière de l’Europe.
samedi 27 juillet 2013
La semaine économique et financière
Le coin des épargnants
L’assurance-vie aura un mauvais mois de juin sur fond d’incertitude boursière et réglementaire. Les Français, par ailleurs, diminue leur effort d’épargne financière pour maintenir leurs dépenses courantes surtout avant les vacances.
Le CAC 40 a terminé la semaine à 3 968 points et se remet à flirter avec la barre des 4000 points qu’il n’arrive pas à franchir sans retomber. Cette semaine, le CAC 40 a progressé de 1,1 % grâce aux bons résultats annoncés des entreprises. Vallourec, Bouygues Télecom, SFR et les financières ont porté l’indice à la hausse. Depuis le 1erjanvier, l’indice a gagné 9 % et près de 24 % en un an.
France, lueurs d’espoir mais un chômage toujours et encore en hausse
Toutes catégories confondues, la France comptait à la fin du mois de juin 5 092 700 demandeurs d’emploi. Pour la catégorie A, le chiffre s’élevait à 3 279 400 en progression de 14 900 soit 0,5 % par rapport au mois de mai. Rare point positif, le nombre e chômeurs chez les moins de 25 ans a reculé de 0,3 %. Ce recul peut s’expliquer par la montée en puissance des emplois d’avenir et des contrats de génération. Il faut également souligner que l’arrivée des jeunes sur le marché du travail intervient en juillet et en septembre/octobre.
Pour inverser la courbe du chômage, le Président de la république espère une amélioration sensible de la conjoncture. Le climat des affaires tout en restant en-deçà de sa moyenne de longue période a cessé de se dégradé et a même légèrement augmenté au mois de juillet. La croissance pourrait repartir au second semestre de manière lente grâce à la sortie de crise de l’Europe du Sud et au léger plan de relance allemand. La France compte également sur les États-Unis pour nourrir la croissance de l’économie mondiale.
Pour l’emploi, l’espoir viendra également de la démographie avec de nombreux départs à la retraite programmés au second semestre. Selon l'INSEE, au mois de juillet, l’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée progresse d'un point. Celle sur leur situation financière personnelle future augmente de deux points. Signe d'un retour de la confiance, les ménages sont plus nombreux qu’en juin à considérer comme opportun de faire des achats importants avec une augmentation de +6 points. Le solde correspondant retrouve ainsi son niveau de fin d’année dernière. Néanmoins, il faut souligner que ces trois soldes se situent encore largement en dessous de leur moyenne de longue période.
En juillet, il y a un véritable rebond de l’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle. L'indicateur gagne 5 points, égalant son maximum de février. Leur opinion sur leur capacité d’épargne future s’améliore de 5 points également, restant ainsi largement au-dessus de sa moyenne de long terme.
En juillet, la proportion de ménages à considérer qu’il est opportun d’épargner est quasi stable (+1 point). Ce solde se situe largement au-dessus de sa moyenne de longue période. Pour autant, l'assurance-vie a connu une décollecte au mois de juin et la collecte du Livret A a été faible.
Retraite, la guerre de tranchées durera tout le mois d’août
Le Gouvernement est sur la corde raide concernant le dossier des retraites. Il devra durant la période estivale tentée d’éviter l’embrasement sur ce sujet sensible. FO et la CGT préparent leurs armes pour réussir la grève du 10 septembre quand le MEDEF avance ses propositions de refonte du régime des retraites. Les positions des uns et des autres sont très éloignées pour le moment. Il faudra beaucoup de patience et de persévérance pour les rapprocher.
Etats-Unis, doutes hors de saison ou réel malaise ?
Le Président des Etats-Unis a été dans l’obligation de se repositionner sur l’économie en prononçant un discours dans l’Illinois. Après la faillite retentissante de Detroit et au moment même où les indicateurs économiques sont au vert, des doutes subsistent sur la pérennité de la croissance. La cote de popularité du Président est seulement de 45 % sachant. Le Président s’en est pris à l’inertie de l’administration centrale.
Néanmoins, l’industrie manufacturière est attendue en hausse pour le second semestre après un deuxième trimestre décevant. L’industrie aéronautique est dopée par les commandes d’avions militaires et cela malgré le ralentissement des dépenses militaires.
Le 31 juillet, sera publiée la première estimation de la croissance du PIB au deuxième trimestre 2013. Au regard des fluctuations des derniers mois, il est difficile de dessiner une prévision.
Néanmoins, certains espèrent une croissance réelle assez proche des performances du premier trimestre, soit aux alentours de 2,5%.
Les finances du gouvernement fédéral sont un bon marqueur de l’état de la conjoncture. La diminution rapide du déficit en ce début d’année 2013 semble traduire une réelle reprise de l’économie même si cette résorption a été facilitée par des remboursements exceptionnels des deux établissements de crédits immobiliers. En moyenne sur 12 mois, le déficit du budget fédéral se limitait ainsi à USD 695 mds en juin 2013, contre USD 1 231 mds un an auparavant, soit une réduction de USD 536 mds. Cette réduction vient à la fois d’une baisse des dépenses (de USD 320 mds entre juin 2013 et juin 2012, en moyenne mobile sur 12 mois) et d’une progression des recettes (USD
216 mds).
Qui sera le futur Président de la FED ?
Le mandat du Ben Bernanke à la tête de la FED prend fin au mois de janvier 2014. Sauf surprise, il ne devrait pas être reconduit. Son probable successeur devrait être le-Vice-Présidente du Conseil des gouverneurs, Janet L. Yellen. Ce serait la première femme à accéder à cette responsabilité. Cette économiste et banquière centrale d’expérience représenterait la continuité, et ayant été au cœur des prises de décisions quant à l’utilisation des outils non orthodoxes de politique monétaire, elle est certainement la mieux placée pour les gérer et les abandonner lorsqu’il sera temps.
Le principal handicap de Mme Yellen est de ne pas aux « faucons » et elle pourrait être contestée par la majorité républicaine. Un autre candidat se profile donc en la personne de Lawrence H. Summers, ancien Secrétaire au Trésor de Bill Clinton et directeur du National Economic Council sous Barack Obama. Il souffre encore plus que Mme Yelen de ses soutiens démocrates.
Néanmoins, H. Summers est favorable à une sortie prématurée de QE3 quand Mme Yellen est pour le maintien d’une politique accommodante sur la durée.
Royaume-Uni, du Royal baby à l’économie, la mode est à l’optimisme
La croissance du PIB a accéléré au deuxième trimestre en passant du 1er au 2ème trimestre de 0,3 à 0,6% t/t. En variation sur un an, l’activité a progressé de 1,4%.
Le secteur des services a de nouveau largement soutenu la croissance, mais pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2010, l’ensemble des secteurs ont soutenu la croissance. La croissance, de 0,2% en 2012, devrait accélérer cette année. La méthode britannique de soutenir l’offre associée à une politique de soutien monétaire commence à porter ses fruits.
Le secteur des services a de nouveau largement soutenu la croissance, mais pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2010, l’ensemble des secteurs ont soutenu la croissance. La croissance, de 0,2% en 2012, devrait accélérer cette année. La méthode britannique de soutenir l’offre associée à une politique de soutien monétaire commence à porter ses fruits.
A suivre, next week…
Lundi 29 juillet, la Commission européenne publiera son enquête du mois de juillet sur le climat économique. La poursuite de l’amélioration constatée en juin devrait se poursuivre.
Mercredi, aux Etats-Unis sera publié le PIB du deuxième trimestre. Il n’est pas interdit de penser qu’elle sera inférieure aux espoirs. La croissance pourrait décevoir, mais il est difficile d'anticiper dans quelle mesure, avec la publication de révisions historiques. La consommation et l’investissement résidentiel auront certainement été les principaux contributeurs à la croissance.
Toujours mercredi, toujours aux Etats-Unis, le communiqué de la FED devrait confirmer le statuquo du fait de l'absence de conférence de presse. Le communiqué devrait souligner l'amélioration des perspectives économiques pour le second semestre, le dynamisme de l'emploi mais aussi la faiblesse de l'inflation.
Pour la zone euro, il faudra suivre l’estimation flash du taux d’inflation.
L’inflation a progressé à 1,6% en juin, après 1,4% en mai et 1,2% en avril. En juillet, elle s’est probablement stabilisée. La tendance à venir pourrait être baissière.
En France, les chiffres des dépenses de consommation des ménages en biens du mois de juin seront examinés avec attention. Après leur rebond inattendu et important en mai (+0,5% m/m), les dépenses de consommation en biens des ménages risquent de baisser.
Jeudi 1er août, aux Etats-Unis sera publié l’indicateur, ISM, du mois de Juillet. Les enquêtes régionales annoncent une amélioration de la confiance.
Au Royaume- Uni, jeudi se tiendra la réunion de la BoE du mois d’août. La BoE devrait conserver son taux directeur à 0,5%, ainsi que le montant de ses achats d'actifs à GBP 375 mds avant la publication de son Rapport sur l'inflation le 7 août.
Toujours jeudi, se tiendra également la réunion de la BCE. Aucun changement de stratégie n’est à attendre.
Vendredi, aux Etats-Unis sera publié le rapport emploi du mois de juillet. Les créations d'emplois devraient être de 200 000. Une nouvelle hausse du taux d'activité limiterait le recul du taux de chômage à 7,5%.
jeudi 25 juillet 2013
Atlantico.fr : Pourquoi la Norvège est riche ou retour sur le classement de la Banque Mondiale
Lire l’interview
L'assurance-vie a un coup de blues au mois de juin
Le mois de juin a été marqué, pour l’assurance-vie, par une décollecte de 331 millions d’euros, selon les derniers chiffres communiqués par la FFSA. Elle fait suite à une collecte nette tout juste positive au mois de mai, 160 millions d’euros. Cette décollecte met un terme à cinq mois de collecte positive.
Sur les six premiers mois de l’année, la collecte nette demeure néanmoins positive à 6,379 milliards d’euros contre une décollecte de 8,3 milliards d’euros au premier semestre de 2012 qui avait été très atypique. En 2011, la collecte nette avait atteint près de 14 milliards d’euros, toujours sur les six premiers mois. Sur les 12 derniers mois, la collecte nette est positive de 2,7 milliards d’euros.
Il faut signaler que le Livret A et le LDD ont également enregistré ces derniers mois un recul de la collecte mais elle demeure positive. Au mois de juin, la collecte nette de ces deux livrets a été de 490 millions d’euros contre près de 11 milliards d’euros au mois de janvier. Depuis le début de l’année, les deux livrets ont collecté 21,58 milliards d’euros.
Une collecte brute en repli
La collecte brute du mois de juin est de 9,087 milliards d’euros inférieure à la moyenne mensuelle des six derniers mois qui est de 10,6 milliards d’euros.
Les unités de compte résistent
La progression des unités de compte se poursuit au sein de la collecte pour atteindre plus de 18 %. Ce taux était tombé à 14 % en 2012. la collecte en unités de compte a atteint 1,668 milliards d’euros au mois de juin contre 1,610 au mois de mai.
Des rachats en légère progression
Les rachats pour le mois de juin se sont élevés à 9,418 milliards d’euros contre 8,717 milliards d’euros au mois de mai et une moyenne mensuelle depuis le début de l’année de 9 milliards d’euros.
Un encours en repli sur fond de grisaille boursière
L’encours de l’assurance-vie est en recul de 6,4 milliards d’euros du fait du repli de la bourse au mois de juin. Il s’élève à 1 422,7 milliards d’euros contre 1428,3 milliards d’euros au mois de mai.
L’assurance-vie face à la pression économique réglementaire
L’assurance-vie pâtit de la stagnation du pouvoir d’achat et des incertitudes législatives
Les Français face aux contraintes de pouvoir d’achat et des remboursements des emprunts immobiliers boudent l’épargne financière qui ne représente que 6 % du revenu disponible brut des ménages contre 7,3 % en 2009. L’assurance-vie principal vecteur de l’épargne longue est plus impactée que les livrets d’épargne.
Les Français s’ils souhaitent épargner davantage entendent ne pas sacrifier leurs vacances et semblent depuis deux arbitrer pour les dépenses courantes au détriment de l’épargne financière.
L’annonce d’une réforme de l’assurance-vie avec à la clef un changement de fiscalité a pu dissuader certains épargnants de placer une partie de leurs revenus sur ce produit au cours du mois de juin.
La réorientation de l’épargne française vers des placements longs souhaitée par les pouvoirs publics ne se matérialise pas encore dans les faits. L’introduction du fonds « euro-croissance » promis par le Président de la République, sous réserve que le cadre général de l’assurance ne soit pas mis sans dessus dessous, pourrait vivifier la collecte d’ici la fin de l’année. Ce fonds devrait permettre aux assureurs d’offrir à leurs assurés de meilleurs rendements tout en orientant l’épargne vers le financement des entreprises.
mercredi 24 juillet 2013
La lettre du Cercle N°85 - août 2013
- L'édito "doom and gloom" ou l'amère réforme des retraites
- Gimme shelter ou deux tiers de l'épargne des ménages placées en produits non risqués
- Perp /Perco, on refait le match
- Les Livrets A à l'abandon
- Le mercato de l'épargne est ouvert
- Le retraité un épargnant sous surveillance
lire la lettre N°85
mardi 23 juillet 2013
Fin de cycle pour l'épargne réglementée ?
samedi 20 juillet 2013
La semaine économique et financière vue par Philippe Crevel
Le coin des épargnants
Le taux du Livret A passera donc bien de 1,75 à 1,25 % au 1er août. Ce taux concerne également le livret de développement durable. Le taux du Livret d’épargne populaire sera de 1,75 % contre 2,25 %.
La bourse de Paris a gagné 1,82 % sur la semaine et termine à 3925 points à quelques encablures du seuil des 4000 points. Depuis le 1er janvier, la hausse est de 7,81 %. Les marchés ont, durant cette semaine, réagi positivement aux propos de Ben Bernanke qui a souligné que les taux devraient rester bas pendant encore deux ans et qu’il était trop tôt pour mettre un terme à la politique de soutien extraordinaire à l’économie. En début de semaine, la bourse de New York avait dépassé ses plus hauts historiques.
La France ne fait plus partie du club des 3 A
Avec la décision de l’agence Fichte d’abaisser la note de la France, notre pays a quitté le club des triple A.
Dans la zone euro, seuls l’Allemagne, la Finlande, le Luxembourg et les Pays-Bas disposent encore de la meilleure note des agences.
L'Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas sont néanmoins sous surveillance négative ou sous la menace d'une dégradation par Moody's. Il faut noter que Standard & Poor’s a récemment confirmé la note de l’Allemagne. Selon S&P’s, « l’Etat fédéral a fait la preuve de sa capacité à absorber les chocs, économique et financier. Il est à même de supporter un endettement supérieur à beaucoup d’autres pays, «au vu de sa structure économique diversifiée et résistante et de son accès à un financement à bas coût sur les marchés de capitaux ».
La France attendra l’automne
Les propos du Président de la République sur une sortie rapide de la récession n’ont pas pour le moment réussi à rassurer les acteurs économiques. Si la récession a atteint un palier, la reprise n’est pas encore au rendez-vous. Elle sera, sans nul doute, ténue. Les capacités de rebond restent limitées du fait de la faiblesse de l’investissement. Par ailleurs, les entreprises françaises doivent supporter la concurrence accrue des entreprises du sud de l’Europe privées de leur marché intérieur et qui bénéficient de la baisse des salaires. Les tensions sociales sont aujourd’hui moins vives que les tensions dans les banlieues. La France à plusieurs vitesses prend de plus en plus forme. A côté d’un monde des CDI se développe un monde du non-travail, des CDD, de l’intérim qui part à la dérive. Les accidents à Trappes en sont le symbole. Le manque d’actes en faveur des jeunes et des banlieues risque de déboucher sur de plus en plus en bouffées de chaleur aux marges des grandes villes. Les emplois d’avenir et les contrats de génération ne suffisent pas à créer un choc économique positif.
Angela Merkel fête ses 60 ans et reçoit en cadeaux de beaux sondages
Angela Merkel peut fêter sereinement son 60ème anniversaire au regard des derniers sondages publiés. Le dernier sondage commandé par l’hebdomadaire Bild Am Sonntag, en date du 14 juillet, accorde 41% des intentions de vote à la CDU / CSU (46% avec les voix du FDP) contre seulement 26% pour le SPD (38% avec les Verts).
Pour conforter ses intentions, Angela Merkel a annoncé un plan de relance dont le coût est estimé à environ EUR 30 mds, plan qui ne remet pas en cause l’équilibre budgétaire.
Rééquilibrage des comptes courants au sein de l’Union européenne et au sein de la zone euro
L’excédent des paiements courants de l’Union européenne s’améliore avec en plus un rééquilibrage interne. L’amélioration de la compétitivité de l’Europe du Sud ainsi que la faiblesse de la demande intérieure contribuent à ce rééquilibrage qui était recherché par les autorités communautaires. Par ailleurs, l’excédent allemand a enregistré en mai sa plus forte baisse mensuelle depuis janvier 2010 (EUR -3,4 mds)
Le G 20 au chevet d’une économie mondiale hésitante
Les Ministres des finances et les Gouverneurs des banques centrales se sont réunies à Moscou vendredi 19 juillet. L’objectif a été d’adresser un message aux marchés afin de réduire la volatilité. Les perspectives de reprise se précisent aux Etats-Unis et au Japon constituent des facteurs positifs sur lesquels il faut capitaliser.
Les responsables du G20 souhaitent éviter les tensions issues des propos de Ben Bernanke, président de la Réserve fédérale des Etats-Unis, sur un éventuel ralentissement du programme de soutien à l'économie.
Anton Silouanov, ministre russe des Finances, a ainsi souligné qu’une meilleure communication serait "cruciale pour éviter une volatilité grave sur les marchés financiers".
Le communiqué final de la réunion appelle à "des efforts coordonnés et à une prévisibilité des mesures d'assouplissement quantitatif".
Le Fonds monétaire international (FMI) a rappelé que la sortie de la politique non conventionnelle serait sources de problèmes pour les pays émergents
Sans surprise, le G20 a mentionné son attachement à des taux de change flexibles et à des réformes structurelles au niveau national. La Chine était ainsi visée avec une demande de rééquilibrage de l’économie vers la demande intérieure.
La banque centrale chinoise a annoncé vendredi une libéralisation des taux de prêts pratiqués par les établissements en Chine, ce qui devrait réduire les coûts de financement des entreprises et des ménages.
Les participants du G 20 ont rappelé leur refus de se lancer dans des guerres monétaires, "nous nous abstiendrons de toute dévaluation compétitive et nous ne fixerons pas des objectifs de taux de change dans un tel but".
"Nous restons attentifs aux risques et aux effets négatifs inopportuns de périodes prolongées d'assouplissement monétaire", est-il également écrit dans le communiqué de fin de réunion. "Les futurs changements de politique monétaire seront toujours élaborés de façon précise, et clairement expliqués."
A suivre
Le calendrier des publications des résultats économiques sent un peu les vacances en s’allégeant un peu.
Mardi 23 juillet, il faudra suivre la publication par l’INSEE du climat des affaires qui pourrait ressortir en hausse.
Mercredi, Eurostat, publiera les enquêtes PMI de la zone euro du mois de juillet. L’indice composite d’activité s’est inscrit à 48,7 en juin, en hausse d’un point par rapport au mois de mai, signalant une modération du rythme de contraction de l’activité
Jeudi, il faudra regarder la publication de l’indice sur les biens durables aux Etats-Unis du mois de juin qui pourrait être en hausse.
Au Royaume-Uni, il faudra suivre le PIB du 2ème trimestre avec une possible accélération de la croissance qui a été de +0,3% t/t au T1 2013). Selon les données d’activité et les enquêtes
L’indice IFO allemand du mois de juillet sera communiqué. Pour le mois de juin, l'enquête IFO avait légèrement progressé à 105,9. En juillet, elle pourrait rester quasiment inchangée, en dépit de la correction à la baisse attendue de l'indice des anticipations qui avait bondi le mois précédent.
Vendredi, il faudra suivre le taux d’inflation du mois de juin au Japon. Comme espéré par les pouvoirs publics, l'inflation devrait se redresser progressivement. En juin, mesurée par l'indice national sous-jacent des prix à la consommation, elle devrait repasser au-dessus de 0 pour la première fois depuis avril 2012.
jeudi 18 juillet 2013
MY TF1 News : Philippe Crevel interviewé au sujet de la baisse du Livret A
Lire l'interview sur le site de My TF1
Livret A : le taux enfin connu
Le Ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, a annoncé la baisse du taux du Livret A de 1,75 à 1,25 %.
La décision du Gouvernement se fonde sur le recul de l’inflation qui est passé de 2,1 % en 2011 à 0,8 % en 2013. Avec l’augmentation de la TVA prévue en 2014, l’inflation devrait légèrement remonter l’année prochaine.
Il n’en demeure pas moins que le rendement réel du Livret A reste positif, autour de 0,45 point.
Une perte pour les épargnants
Pour un livret avec le niveau d’encours moyen de 3 796 euros, la perte sur un an est de 19 euros.
Pour un Livret A au plafond de 22 950 euros, la perte est de 114 euros.
Le Gouvernement avec cette baisse poursuit plusieurs objectifs :
- Le premier objectif est d’inciter les Français à consommer plus. La baisse s’inscrit dans le prolongement du déblocage de l’épargne salariale. Le Gouvernement espère une très légère reprise d’ici la fin de l’année et gagner ainsi le pari du retournement de la courbe du chômage. En 2012, la consommation s'est contractée de 0,4 % % et le pouvoir d'achat a baissé de 0,9 %.
- Le deuxième est d’améliorer les liquidités des banques. Le Livret A et le LDD avec une collecte nette de 55 milliards d’euros en 2012 et de 21 milliards d’euros sur les cinq premiers mois de l’année captent les trois quarts de l’épargne financière française. La raréfaction des ressources bancaires classiques réduit d’autant les capacités de prêts aux PME. Les banques demandent depuis plusieurs mois un geste des pouvoirs publics soit à travers une baisse du taux du Livret A, soit à travers une moindre concentration des ressources du Livret A sur la Caisse des dépôts.
- Le troisième est d’améliorer l’allocation de l’épargne qui est aujourd’hui investie sur du court terme au détriment du long terme. La collecte de l’assurance-vie a été négative en 2012 et progresse, depuis le début de l’année 2013, moins vite que le Livret A et le LDD, 8,1 milliards d’euros contre 21 milliards d’euros. Le Gouvernement entend favoriser l’épargne de long terme afin de faciliter le financement des entreprises. Le taux du Livret A est un peu l’étalon des taux de rémunération de l’épargne.
- Le dernier objectif, réduire le coût du financement du logement social et des prêts de la BPI et améliorer le taux d’utilisation des ressources collectées. En effet, avec un taux à 1,75 % auquel il faut ajouter les coûts de collecte et de gestion, les taux des prêts proposés par la Caisse sont peu compétitifs par rapport à ceux du marché.
Évolution du taux du Livret A
Date | Taux |
1er janvier 1960 | 3,25 % |
1er janvier 1966 | 3,00 % |
1er janvier 1968 | 3,50 % |
1er juin 1969 | 4,00 % |
1er janvier 1970 | 4,25 % |
1er janvier 1974 | 6,00 % |
1er janvier 1975 | 7,50 % |
1er janvier 1976 | 6,50 % |
16 octobre 1981 | 8,50 % |
1er août 1983 | 7,50 % |
16 août 1984 | 6,50 % |
1er juillet 1985 | 6,00 % |
16 mai 1986 | 4,50 % |
1er mars 1996 | 3,50 % |
16 juin 1998 | 3,00 % |
1er août 1999 | 2,25 % |
1er juillet 2000 | 3,00 % |
1er août 2003 | 2,25 % |
1er août 2005 | 2,00 % |
1er février 2006 | 2,25 % |
1er août 2006 | 2,75 % |
1er août 2007 | 3,00 % |
1er février 2008 | 3,50 % |
1er août 2008 | 4,00 % |
1er février 2009 | 2,50 % |
1er mai 2009 | 1,75 % |
1er août 2009 | 1,25 % |
1er août 2010 | 1,75 % |
1er février 2011 | 2,00 % |
1er août 2011 | 2,25 % |
1er février 2013 | 1,75 % |
"C dans l'air" spécial épargne sur France 5 avec la participation de Philippe Crevel
Philippe Dessertine, Jean-Baptiste Giraud, Philippe Crevel, Pascale Micoleau-Marcel.
A quelques heures de la baisse du taux du Livret A, l'émission visait à faire le point sur le rôle de l'épargne pour les Français et pour l'Etat.
samedi 13 juillet 2013
La semaine économique et financière vue par Philippe Crevel
Le coin des épargnants
Comme tous les six mois, la vie de l’épargne est rythmée par la fixation du taux du Livret A.
Entre relancer la consommation, faire plaisir aux banquiers et ne pas désespérer les petits épargnants, les pouvoirs publics doivent faire le moins mauvais des choix. François Hollande ne pouvait pas retenir un taux de 1 % qui le placerait à un niveau historiquement bas. Il ne peut pas, en revanche, ne pas tenir compte de la baisse de l’inflation. Par ailleurs, le Gouvernement après avoir favorisé le déblocage de l’épargne salariale est à la recherche de tous les petits ruisseaux pour alimenter un filet de croissance.
Après avoir rassuré les assureurs avec le rapport Karine Berger et Dominique Lefebvre sur l’épargne longue, le Gouvernement se doit de faire un geste vis-à-vis des banquiers qui enragent de constater leurs liquidités filées vers l’épargne réglementée. A défaut d’obtenir un moindre taux de centralisation des ressources du Livret A sur la CDC, ils devront se contenter d’une baisse du taux du Livret A.
Autre fait de la semaine est la baisse confirmée de l’immobilier. Après des mois d’hésitation, d’allongement des délais de ventre et de diminution du nombre des transactions, les prix de l’immobilier s’orientent à la baisse. Elle demeure modérée au regard de celles enregistrées chez plusieurs de nos partenaires.
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi la France fait de la résistance. Notre pays connaît une progression de sa population, environ 200 000 habitants par an, exerçant automatiquement une demande supplémentaire en logements et une concentration croissante de sa population sur des grandes agglomérations conduisant à des pénuries locales.
Par ailleurs, le marché de l’immobilier est naturellement peu flexible dans un pays dont les habitants privilégient le placement foncier et où l’acquisition de la résidence principale est une religion. L’existence de nombreuses niches fiscales a également favorisé le développement de rentes de situation et a, contrairement à l’objectif poursuivi, conduit à des hausses de tarif. La segmentation du marché, locatif aidé, niches fiscales et secteur privé explique aussi la lenteur des ajustements des prix.
Le CAC 40 a terminé malgré un vendredi dans le rouge, cette semaine, en positif avec une croissance de 1,57 % à 3 855 points.
La France, quartiers d’été avant un automne qui pourrait chaud
Avec le 14 juillet, la France commence à prendre ses quartiers d’été. Néanmoins, la récession de la fin 2012 et du premier trimestre a laissé des traces. La rentrée risque d’être compliquée avec des entreprises qui ont serré au maximum leurs charges pour résister à la conjoncture. Les marges de manœuvre apparaissent faibles tant pour l’Etat que pour les entreprises. La dégradation de la France par l’agence Ficht rappelle que la situation reste compliquée. Certes, l’agence Ficht n’avait guère d’autre solution que de s’aligner sur les autres agences de notation.
Le Gouvernement semble attendre la reprise de l’Europe du Sud, la confirmation de la santé retrouvée des Etats-Unis et l’élection allemande. Le pouvoir français espérera une grande coalition CDU-SPD à défaut de pouvoir compter sur une défaite d’Angela Merkel.
Après l’automne, en fonction des résultats de l’élection allemande et de la situation économique et financière de la France ainsi qu’en Italie, des tensions pourraient se faire jour. En effet, une dérive des comptes publics français pourrait être constatée autour de 4 % du PIB. Les investisseurs pourraient, surtout si la reprise demeure aux abonnés absents, demandée des signes tangibles de réforme et d’assainissement à la France. Or, une remontée des taux rapides génèrerait un surcoût pour les finances publiques et pourrait mettre sous tensions le système financier.
La réforme des retraites version 2013 sera suivie avec attention. Si les partenaires sociaux arrivent à bloquer tout ou partie de cette réforme, il y a un véritable risque à la fois financier et politique. L’impuissance du pouvoir pourrait être alors sanctionnée.
L’été sera donc studieux pour le pouvoir avec en fil rouge la finalisation du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014.
Les deux ans de plus accordés par la Commission européenne pour ramener le déficit budgétaire à 3% du PIB en 2015 au lieu de 2013 n’empêcheront pas le Gouvernement de souffrir. Après un dérapage à 4,8 % du déficit en 2012, celui de 2013 devrait se situer bien au-delà de la fourchette des 3,7 % prévu dans le Programme de stabilité 2013-2017 publié en avril.
Avec la récession, moins de recettes et plus de dépenses, le gouvernement avait fondé son PLF 2013 sur une prévision de croissance de +0,8% ramené pied à pied à +0,1% en moyenne annuelle. Chaque dixième de point de croissance en moins ajoute un dixième de point au déficit budgétaire.
Une réduction du déficit structurel de 1 point de PIB en 2014 et de 0,6 point en 2015 est actuellement prévue dans le Programme de stabilité. Sur la base des prévisions officielles de croissance (+1,2% en 2014 et +2% en 2015), et partant d’un déficit de 4,2% en 2013, le plan prévoit de ramener le déficit budgétaire à 3,4% en 2014 et
2,5% en 2015, permettant une sortie de la France de la procédure pour déficit excessif.
De nombreux experts considèrent que le Gouvernement ne tiendra pas le calendrier sauf à changer de braquet sur les réductions d’économie.
Logiquement, le Gouvernement a prévu de porter l’effort de réduction des déficits sur la baisse des dépenses. Il faut qu’il fasse 14 milliards d’euros d’économies budgétaires et plus de 6 milliards en 2014, soit en tout 20 milliards ; en 2015, le même effort devra être reconduit.
Côté recettes, il faut savoir que la somme d’EUR 6 milliards recouvre une augmentation brute bien plus importante, de l’ordre du double. En effet, il faut compter en 2014 avec EUR 6 milliards de manque à gagner dû à l’expiration de certaines mesures et au moindre rendement d’autres.
Dans le collimateur du Gouvernement, une révision de la fiscalité sur les gros contrats d’assurance-vie, la mise en place accélérée d’une fiscalité écologique, un nouvel ajustement des taux de TVA.
Côté dépenses, le pouvoir tentera de réduire les dépenses liées aux prestations familiales, aux retraites et à l’assurance-chômage. Les dotations de l’Etat à ses opérateurs et aux collectivités locales vont diminuer d’environ 1,5 milliard d’euros.
Le FMI continue à ajuster la croissance mondiale à la baisse
Le Fonds monétaire international (FMI) a publié ses perspectives économiques mondiales révisées du mois de juillet. Pour la deuxième fois cette année, il les révise en baisse. Comparé aux prévisions d’avril, le taux de croissance mondiale perd 0,2 point de pourcentage, à la fois en 2013 (3,1%) et en 2014 (3,8%). Pour l’Union économique et monétaire (UEM), le repli du PIB serait de 0,6% en 2013. Un taux un peu supérieur au consensus. Seule l’Allemagne, dans les grands pays de la zone euro, échapperait à la récession cette année. La récession serait de -0,2% en France et -1,8% en Italie. Pour 2014, la croissance de la zone serait modeste de +0,8% à +0,9%.
Les bons résultats de la production industrielle en avril et mai devraient permettre de maintenir le caractère haussier de la conjoncture pour le second semestre même si un tassement est attendu.
A suivre la semaine prochaine
Lundi, il faudra suivre avec attention le résultat du PIB chinois du 2ème trimestre avec une possibilité de décrue du taux de croissance en-deçà de 7,5 %.
Aux Etats-Unis, il conviendra de regarder de près les résultats de l’enquête manufacturière de la réserver fédéra de New York pour le mois de juillet. Elle devrait sortir en hausse. Il faudra également suivre les ventes au détail et les stocks d’entreprise.
Mardi sera attendu les immatriculations automobiles de l’Union européenne. Et le taux d’inflation au sein de la zone euro. Il faudra également étudier l’indice Zew du climat économique au sein de la zone euro où une amélioration est attendue.
Au Royaume-Uni comme aux Etats-Unis seront publiés mercredi les taux d’inflation du mois de juin. Aux Etats-Unis, toujours, sera diffusé le résultat de la production industrielle de juin.
Mercredi, il faudra regarder le compte rendu de la politique monétaire de la réunion les 10 et 11 juin.
Au Royaume-Uni, il faudra de même étudier le compte rendu de politique monétaire de la Banque d’Angleterre.
Pour la zone euro, sera rendue publique la production dans le secteur de la construction de mai.
En Italie, les comptes courants de mai seront rendues publics.
Aux Etats-Unis, il sera intéressant de regarder les permis de construire et mises en chantier de juin.
Pour connaître un peu plus les intentions de la FED, il faudra écouter l’audition semestrielle de Ben Benarke, Président de la Réserve fédérale, par la commission des services financiers de la Chambre des représentants
Jeudi, dans le cadre du G 20 présidé par la Russie, il conviendra de suivre la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux à Moscou (également vendredi).
Pour la zone euro, il conviendra d’étudier la deuxième publication de la balance des paiements du premier trimestre et la balance des paiements de mai.
Une série d’indicateurs devront être suivis aux Etats-Unis dont les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine achevée le 12 juillet, l’enquête de la réserve fédérale de Philadelphie pour le mois de juillet, la publication des indices composites du Conference Board du mois de juin (16 heures). Dans le prolongement de la veille, il faudra également avoir un œil sur l’audition semestrielle de Ben Benmarke pour la commission bancaire du Sénat.
Vendredi sera plus calme avec la simplement la communication en Allemagne de l’orientation des
prix de production en juin, celle de la situation budgétaire de juin au Royaume-Uni et la balance commerciale de mai en Espagne.
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