Après l'annonce de majoration de deux points la CSG sur les produits financiers, vous pouvez lire les réactions de Philippe Crevel dans le journal "Les Echos" du 3& janvier 2012.
Lire l'article
mardi 31 janvier 2012
lundi 30 janvier 2012
Nicolas Sarkozy et l'emploi, les annonces du 29 janvier 2012
Le
Président de la république a annoncé une série de mesures qui ne s’appliqueront pour la très grande
majorité d’entre elles après l’élection présidentielle.
Il poursuit trois objectifs :
Politique en obligeant les autres candidats à prendre position
sur ses mesures. Par ailleurs, le Président de la République pourra souligner
qu’il a fait adopter son programme quand ses adversaires se contentent de
promesses. En reprenant des proposition de ses adversaires, il veut opacifier
leur communication. Le Président, en faisant référence à Schröder et à Thatcher,
souhaite par ailleurs prendre une posture de réformiste capable de prendre des
mesures impopulaires.
Économique en différant l’impact négatif sur la conjoncture de
l’augmentation de TVA. Il peut même espérer un effet d’aubaine avec une
anticipation des achats.
International en démontrant
à ses partenaires et aux investisseurs internationaux que la France est
capable de réformer même durant la campagne internationale.
I.
LOGEMENT
Le
Président de la République a proposé une augmentation de 30 % des droits à construire
sur tout le territoire national pendant trois ans sauf décision contraire de la
commune.
Cette
mesure risque de poser quelques problèmes d’application du fait de l’existence
de nombreuses normes en matière de construction (POS, PLU, schéma d’’urbanisme…
La mise en œuvre de cette mesure nécessitera du temps même si elle peut
répondre à la pénurie de foncier dans les grandes villes et dans les zones
touristiques.
II.
SOUTIEN A L’ECONOMIE
- financement de l’industrie
Le
Président de la République a annoncé la création d’une banque de
l’industrie, filiale d’OSEO destinée aux PMI et les ETI. Cette mesure reprend
une proposition du projet de François Hollande.
- l’apprentissage
Nicolas
Sarkozy a souhaité le relèvement du quota d’apprentis dans les entreprises de
plus de 250 salariés de 4 % à 5 % et doublement des sanctions actuellement
en vigueur (taux actuel de 0,2 % de la masse salariale en-dessous de 1%
d’apprentis, 0,1 % entre 1% et 3% d’apprentis et 0,05 % entre 3% et 4%
d’apprentis). Dans les entreprise de plus de 250 salariés, le taux actuel est
de 2,5 %.
- l’allègement du coût du travail
Le
nouveau plafond permettrait de couvrir les 2/3 des salariés de l’industrie, le
total des allègements représentait 13 milliards d’euros.
A
défaut de sortir du mécanisme d’exonération des charges sociales institué en
contrepartie des 35 heures qui coûte plus de 20 milliards d’euros, il est
surajouté un mécanisme de transfert des charges sociales patronales familiales
sur la TVA et la CSG
Les
cotisations allocations familiales s’élèvent à 35 milliards ‘d’euros. Il est
donc proposé de les réduire d’un gros tiers avec un risque d’effets de seuil
même si un système de sifflet est prévu.
Le
dispositif poursuit dans les faits la création d’emplois exonérés de charges
sociales qui deviennent ainsi progressives.
Les mesures de financement
En
contrepartie du transfert de charges, il a été annoncé le relèvement du taux
normal de TVA de 1,6 point soit de 19,6 % à 21,2 % (cette hausse
s’appliquerait au 1er octobre 2012)
Avec
une TVA 21,2 % , la France rejoint a moyenne européenne en matière de TVA avec
un taux supérieur de 2,2 points l’’Allemagne et de 4,2 points à l’Espagne. La
France repasse ainsi devant l’Italie (21,2 %).
En
matière d’attractivité touristique, la France risque d’être concurrencée par
ses voisins déjà réputés moins chers. Le Président pense qu’en période de crise
les entreprises ne répercuteront pas l’augmentation de la TVA ; or les
entreprises françaises ont ces dernières années réduit leurs marges. De ce
fait, elles risquent de répercuter tout ou partie de la hausse. A la limite, ce
sont les importateurs qui risquent de réduire leurs marges s’ils sont en
concurrence avec des produits français.
Le total des prélèvements sociaux passerait
de 13,5 à 15,5 %.
Il
a été annoncé le relèvement de 2 points de la CSG sur les revenus financiers au
taux des 8,2 % actuels ce qui ne fait qu’accroitre l’écart de taxation
entre l’épargne réglementée défiscalisée et l’épargne fiscalisée. L’épargne
longue est la première impactée.
- les accords « compétitivité-emploi »
Le
Premier Ministre demandera aux partenaires sociaux de négocier dans les deux
mois au niveau interprofessionnel un cadre permettant la conclusion d’accords
majoritaires d’entreprise sur la durée du travail et/ou les salaires en
contrepartie d’engagements sur l’emploi qui s’imposeraient à la loi et au
contrat de travail.
En
cas d’échec de cette négociation interprofessionnelle, le gouvernement
présenterait au Parlement un projet de loi permettant la conclusion de tels accords
d’entreprise. Ce n’est qu’après les élections qu’un tel texte pourrait être
examiné.
- La taxe sur les transactions financières (TTF)
La
taxe porterait sur les transactions sur les actions des sociétés cotées sur un
marché réglementé dont le siège social est en France et dont la capitalisation
est supérieure à un seuil (1 milliard d’euros). Seraient exclues les
obligations et tous les titres de dette. Le taux de la taxe serait de 0,1 %.
un
certain nombre d’exemptions devraient être prévues concernant notamment
les chambres de compensation et des opérations visant à assurer la
liquidité des cours.
La
taxe porterait également sur les CDS souverains et sur le trading haute
fréquence ;
Cette
taxe entrerait en vigueur au 1er
août 2012. avec un rendement évalué, en année pleine, de 1 milliard
d’euros.
Nicolas
Sarkozy reprend les conclusions du rapport commandé par Unitaid qui justifie la
création de la taxe dans un seul pays sur le modèle de ce qui a été fait avec la taxe
aéronautique en faveur de la lutte contre le Sida.
samedi 28 janvier 2012
Interview de Philippe Crevel sur RTL (journal de 9 H 00 samedi 28 novembre)
Philippe Crevel a été interviewé par Bernard Poirette et par Marine Machefer dans le cadre du journal de 9 heures, samedi 28 janvier 2012, sur les résultats de l'assurance-vie et sur l'évolution des différents placements en 2012.
Pour écouter l'interview en podcast, aller sur le site de RTL (l'interview est à 1 h 45 après le début du podcast)
Interview de Philippe Crevel
Pour écouter l'interview en podcast, aller sur le site de RTL (l'interview est à 1 h 45 après le début du podcast)
Interview de Philippe Crevel
vendredi 27 janvier 2012
Interview de Philippe Crevel sur les chiffres de l'assurance-vie
retrouver l'interview
mardi 24 janvier 2012
Interview de Philippe Crevel sur les résultats du Livret A en 2011
Philippe Crevel a été interviewé par BFM TV au sujet des résultats 2011 du Livret A.
Voir l'interview
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Le produit d'épargne préféré des Français, le Livret A bénéficié d'un contexte porteur en 2011 qui se traduit par une collecte de 17,4 milliards d'euros.Le niveau des encours s'élève fin 2011 à à 216,9 milliards d'euros, selon la Caisse des dépôts.La collecte se situe élevé entre celle de de 2009 (16,55 milliards) et celle de 2008 (18,7 milliards).
En quatre années pleines, le Livret A a gagné 70,6 milliards d'euros.
En cumulé, la collecte du Livret A et du LDD (Livret de développement durable) s'élève, en 2011, à 17,49 milliards d'euros dont 1,15 milliard en décembre, portant les encours des deux produits à 286,8 milliards d'euros.
Le ralentissement économique conduit les Français à accroître leur épargne de précaution. Par ailleurs, les tensions financières les ont incité à choisir un produit sûr.
Le produit d'épargne préféré des Français, le Livret A bénéficié d'un contexte porteur en 2011 qui se traduit par une collecte de 17,4 milliards d'euros.
Le niveau des encours s'élève fin 2011 à à 216,9 milliards d'euros, selon la Caisse des dépôts.
La collecte se situe élevé entre celle de de 2009 (16,55 milliards) et celle de 2008 (18,7 milliards).
En quatre années pleines, le Livret A a gagné 70,6 milliards d'euros.
En cumulé, la collecte du Livret A et du LDD (Livret de développement durable) s'élève, en 2011, à 17,49 milliards d'euros dont 1,15 milliard en décembre, portant les encours des deux produits à 286,8 milliards d'euros.
Le ralentissement économique conduit les Français à accroître leur épargne de précaution. Par ailleurs, les tensions financières les ont incité à choisir un produit sûr.
Livret A, Philippe Crevel et TF1
Philippe Crevel a été interviewé dans le cadre d'un reportage présenté aux 20 heures de TF1 sur la proposition de François Hollande de doubler le plafond du Livret A.
Voir le reportage de TF1
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jeudi 19 janvier 2012
Mélenchon dit-il vrai sur l'euro et la croissance ? Sapin dit-il vrai sur les impôts ? - Le vrai du faux - Économie - France Info
Philippe Crevel a été interviewé sur France Info au sujet du programme économique de Mélenchon
Mélenchon dit-il vrai sur l'euro et la croissance ? Sapin dit-il vrai sur les impôts ? - Le vrai du faux - Économie - France Info
Mélenchon dit-il vrai sur l'euro et la croissance ? Sapin dit-il vrai sur les impôts ? - Le vrai du faux - Économie - France Info
Comment préparer sa future retraite enter 25 et 35 ans ?
Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants a été interviewé pour le site de TF1.fr sur le thème "Comment optimiser sa retraite entre 25 et 35 ans ?" Avec les problèmes de financement du système de retraite par répartition, les jeunes générations d'actifs souhaitent développer par eux-même une couverture retraite. A partir de quel âge faut-il commencer et quels sont les produits qu'il faut choisir ? Philippe Crevel donne quelques pistes tout en soulignant qu'en début de carrière, le financement de la retraite ne peut pas être l'unique priorité.
lire l'interview sur le site TF1.fr
lire l'interview sur le site TF1.fr
mardi 17 janvier 2012
Populisme et protectionnisme, le retour des bêtes immondes
Le populisme se nourrit des crises. La France, depuis
plusieurs années, n’échappe pas malheureusement à la règle, avec la montée au
sein de l’opinion publique des vieilles recettes du repli sur soi et du bouc
émissaire. Des idées, encore marginales il y a dix ou quinze ans, deviennent
par lasse habitude, acceptables voire innovantes. Ces idées infusent l’ensemble
de l’opinion. La démocratie nous protège mal de ces déviances comme le passé le
prouve ; le système démocratique n’a pas de colonne vertébrale, il se
croit roseau mais en réalité, il est constitué de porcelaine qui se brise au
moindre choc.
L’étranger est le coupable idéal de tous nos maux. Ainsi,
face à la compétition économique internationale, le protectionnisme est
claironné non seulement par l’extrême droite mais également par de nombreux
responsables issus des autres partis politiques.
Le terreau est favorable à la diffusion rapide des idées
protectionnistes. Les Français n’ont pas la culture du libre échange
commercial. Pourtant, les deux périodes durant lesquelles la France a connu l’essor
le plus important correspondent à une intégration dans le commerce international,
sous Napoléon III et durant les Trente Glorieuses. Rien ne sert de répéter que
tous les pays qui ont décidé de se protéger ont connu le déclin, la tentation
de fermer les frontières revient régulièrement sur nos côtes.
En 2011, la menace serait chinoise après avoir été japonaise
dans les années 80. Il faut taxer les produits à bas coûts afin de maintenir
notre système de protection sociale et punir ses travailleurs chinois,
vietnamiens de nous voler notre travail. Nos idéaux de développement des pays
autrefois appelés tiers monde se sont vite évaporés.
Ces slogans sont vains, pernicieux ; ils ne reposent
sur aucun fondement tangible. En effet, il y a bien longtemps que nos textiles,
que nos téléviseurs et autres pièces électroniques sont fabriqués en dehors de
nos frontières. Les importations en provenance des pays à bas coûts ont
contribué à la croissance de ces dernières années à travers des gains de
pouvoir d’achat tout comme le recours à la dette publique. Une taxation accrue
des importations, illégale par ailleurs, ponctionnerait les ménages français
sans pour autant améliorer la situation de l’emploi. L’engrenage du
protectionnisme aboutirait au contraire à des destructions d’emploi et à un
appauvrissement généralisé.
Le problème de la France, ce n’est pas le niveau des
importations qui est plus faible que celui de l’Allemagne mais celui de ses
exportations qui reculent depuis une dizaine d’années.
L’Allemagne utilise bien mieux que nous les principes de la
spécialisation en matière d’échanges internationaux. En effet, les entreprises
allemandes importent essentiellement des pièces détachées pour effectuer les
opérations d’assemblage sur le sol allemand. De ce fait, à notre différence,
les Allemands privilégient l’euro fort pour réduire le coût de leurs
importations et pour valoriser au mieux la qualité allemande.
Le protectionnisme ne concerne pas que les biens et
services. Il s’immisce partout. Le refus de l’autre s’illustre également par la
limitation du nombre d’étudiants étrangers en France. Evidemment, accueillir
des jeunes venant étudier a un coût mais cela constitue un des fondements de l’université.
Par ailleurs, former des étudiants étrangers en France constitue un vecteur
important pour accroître la diffusion de nos valeurs et favoriser les échanges
économiques et culturels.
Autre symbole du retour du populisme, c’est la tentation de
nommer des bouc-émissaires. Ainsi, si la France a des problèmes, c’est la faute
des agences de notation. Si la France est en crise, c’est la faute des Etats-Unis
et du dollar. Or, a priori, ce ne sont pas les États-Unis qui sont responsables
de notre déficit budgétaire qui depuis près de 40 ans ronge les bases de notre
économie. La crise des subprime a peu impacté nos finances publiques, les prêts
aux banques ayant été depuis remboursé. C’est bien la dette publique qui a
servi à masquer la dérive des dépenses publiques qui est responsable de la
spirale du déclin dans laquelle nous nous débattons. Depuis dix, vingt voire
plus, de nombreux experts ont répété que la dette n’était pas soutenable à long
terme. Est-ce la faute des Etats-Unis, si les fruits de la croissance des
années 1997/2000 ont été redistribués quand bien même le budget de l’Etat était
déficitaire. La France n ’a
jamais mené à son terme tous les programmes d’assainissement de ses finances
publiques depuis 1981. Faut-il alors s’étonner que les agences de notation
doutent de la capacité des gouvernements de réussir l’actuel plan selon lequel
nous devons passer de 5,7 % de déficit public à 0 % de 2011 à 2016 ?
jeudi 12 janvier 2012
Le livret A maintenu à 2,25 %
Sans surprise, le taux du Livret A restera fixé à 2,25 % comme l'avait suggéré la semaine dernière le gouverneur de la Banque de France.
Ce maintien à 2,25 % est assez logique même si les épargnants auraient préféré un respect de la formule d'actualisation. Compte tenu du niveau de l'inflation en 2011, 2,4 %, le taux du Livret A aurait pu passer au 1er février à 2,75 %.
Les pouvoirs publics ont opté pour le statu-quo. Cette décision vise à maintenir la hiérarchie entre taux courts et taux longs. A 2,75 %, le taux du Livret A se serait trouvé presque au niveau du taux de l'OAT à 10 ans ; or logiquement, l'épargne longue est mieux rémunérée que l'épargne courte.
A 2,75 %, le Livret A devait plus compétitif que les produits longs. En outre, ce relèvement n'aurait pas incité les Français à consommer. La consommation étant le principal moteur de la croissance, il était important surtout avec les annonces de récession de ne pas l'handicaper.
Enfin, le relèvement du taux du Livret A aurait pénalisé le logement social. En effet, les organismes de logements sociaux se financent à partir du Livret A. Avec un taux de 2,75 % auquel il faut ajouter les frais de collecte, le coût des ressources aurait été supérieur à celui des emprunts sur le marché obligataire.
Par ailleurs, le Gouvernement attend une décélération de l'inflation au premier semestre du fait du ralentissement économique. Une accalmie sur les prix des matières premières est attendue.
Il n'en demeure pas moins que le rendement réel du Livret A est actuellement négatif. Ce phénomène est intervenu à plusieurs reprises notamment dans les années 80.
La situation actuelle est paradoxale du fait de la cohabitation de très faibles taux d'intérêt et d'une légère reprise de l'inflation générée par le coût des produits importés.
dimanche 8 janvier 2012
L'impôt moral, juste une illusion
En moins d’une semaine, le Président de la République entend
instituer deux nouveaux prélèvements qui auraient des vertus morales : la
TVA sociale visant à améliorer la compétitivité de l’outil productif français
et la taxe sur les transactions financières qui taxeraient un secteur jugé
responsable de la crise actuelle.
Aujourd’hui, un impôt se doit d’être moral. Il doit
combattre tous les bas instincts du contribuable, il doit aller à l’encontre
des comportements déviants. Ce caractère éthique passerait devant l’objectif
numéro un d’un impôt, celui de faire entrer dans les caisses publiques de l’argent.
Les gouvernements vont jusqu’à prétendre qu’ils seraient heureux si par des
changements de comportements, le rendement de l’impôt devenait nul. Bien
évidemment, c’est juste de la communication ou de l’effet de style. Il n’en
demeure pas moins que pour faire passer des augmentations de prélèvements, ils
usent et abusent de l’éthique, de l’équitable, du développement durable.
La liste est longue de ces impôts moraux et la liste n’en
finit pas de s’allonger. Il y avait la taxe sur le tabac, sur les alcools, la
taxe sur la pornographie ; il y a depuis le début de l’année, la taxe sur
les sodas. Il faut ajouter les taxes ou les impôts qui frappent des secteurs
d’activité qui sont accusés de se faire l’argent sur le dos de la société. Bien
évidemment, dans cette catégorie, il y a les taxes sur les paris, les casinos
et les lotos. Il faut bien taxer cette activité peu morale afin de dissuader
les Français de s’y adonner sans raison. En renchérissant le prix des jeux, les
Français joueront moins tout en donnant plus à l’Etat. D’une autre manière, le
secteur pharmaceutique est abonné aux taxes spécifiques car il est censé gagner
trop bien sa vie. La France est le pays où les médicaments sont les plus chers
tout en imposant le plus les laboratoires pharmaceutiques. Au temps du
développement durable, la taxe intérieure sur les produits pétroliers peut être
rangée dans la catégorie des contributions éthiques. Toujours dans le même
esprit, les riches sont désormais viser par une fiscalité spécifique à travers
une contribution exceptionnelle de 3 et de 5 % qui s’ajoute à leur impôt sur le
revenu. Cette contribution a été instituée en mettant en relief que les riches
étaient trop riches et qu’ils devaient au nom de la solidarité fournir une dime
exceptionnelle au nécessaire redressement des finances publiques.
Le sucre, le pétrole, les transactions financière, les jeux
ont remplacé le sel d’hier qui supportait la gabelle.
Dans tous les cas, le contribuable final est le payeur que
ce soit dans l’incorporation de l’impôt ou de la taxe dans la chaîne de
production ou directement de l’achat. Un impôt quel qu’il soit est payé par le
contribuable qui est tout à la fois un consommateur, un épargnant ou un
entrepreneur.
La TVA sociale n’échappe pas à la règle. Pour la faire
accepter par le plus grand nombre, elle a été affublée du terme « social »
un peu comme au temps des démocraties populaires de l’est. Il s’agit donc d’un
impôt social. Il vise également à nous punir d’acheter chinois, japonais ou
allemand. Il faut dire que les Français sont, en la matière, assez irrationnels.
D’un côté, ils demandent plus de protection aux frontières et de l’autre ils se
ruent sur toutes les nouveautés importées.
La TVA sociale a donc comme objectif d’atténuer le poids des
charges sociales, de manière très réduite par ailleurs, et de taxer non plus le
cycle de production mais la consommation. Ce tour de passe-passe vise à
améliorer la compétitivité française mise à mal ces dernières années. A défaut
de jouer sur le positionnement de l’appareil productif, les pouvoirs publics
modifient à la marge les règles du jeu fiscal.
Le problème de l’outil productif français n’est pas ses
coûts fiscaux et sociaux mais bien son mauvais positionnement. De toute façon,
à défaut de s’attaquer aux dépenses publiques, il faut trouver des ressources.
La France a un niveau de dépenses publiques supérieur de quatre points à celui
des autres pays de l’Union européenne. Il faut donc adapter par voie de
conséquences les ressources.
En économie, il y a une vieille règle, un outil ne doit pas
poursuivre plusieurs objectifs faute de quoi il n’en atteint aucun. La TVA
sociale n’échappera pas à cette règle. A rechercher tout à la fois, sans l’avouer,
de nouvelles recettes et une amélioration de la compétitivité de l’économie, le
Gouvernement risque avant tout de perdre en croissance à travers une baisse de
la consommation et obtenir de faibles gains à l’exportation.
En effet, en passant la TVA de 19,6 à 22,6 %, le
gouvernement peut opérer un transfert de 5 à 6 points de cotisations sociales.
S’il y a augmentation salariale à la clef, la TVA sociale affectera les
retraités et plus globalement les inactifs. C’est une manière déguisée de créer
un impôt sur les retraités. S’il n’y pas d’augmentation salariale (dans le cas
d’un allégement des cotisations patronales), les entreprises pourront arbitrer
entre la reconstitution de leurs marges (qui ont diminué depuis trois ans) et
donc investir ou diminuer leurs prix afin de maintenir leur demande.
A terme, l’opération TVA sociale sera neutre sur l’économie
du fait des jeux de compensations sauf si l’exportation enregistrerait une
forte augmentation. Malheureusement compte tenu de la concurrence mondiale et
du mauvais positionnement de nos biens et services, cette contribution
extérieure risque d’être faible.
La taxe financière que veut instituer le Président de la
République obéit également à la logique de la moralisation. Elle vise à lutter
contre la spéculation et les institutions financières jugées coupables de la
crise actuelle. Nicolas Sarkozy est prêt à l’instituer dans la seule France avec
comme slogan que ceux qui m’aiment me suivent. Or, la taxe sur les transactions
financières reste d’être inefficace voire être dangereuse. Si Londres, Luxembourg,
Berlin, New-York n’appliquent pas la taxe Tobin, comment empêcher les banques
françaises de continuer à opérer en offshore ? Le risque n’est-il pas de
pénaliser la place financière de Paris qui est déjà bien faible ? Qui
paiera cette taxe ? Pas les banques car in fine, elles reporteront son
coût sur ses clients c'est-à-dire les particuliers et les entreprises, avant
tout les PME qui ne peuvent pas se financer sur les marchés internationaux. Par
ailleurs, d’un côté, les banques sont aux abois du fait de la crise des dettes
souveraines, de l’autre, elles sont taxées car jugées immorales.
Un bon impôt est un impôt efficace, simple, admis de tous.
La TVA et la CSG sont de bons impôts. Certes, la CSG est, en ce qui concerne
son affectation, un véritable mille-feuille servant tout à la fois à l’assurance-vieillesse,
aux assurances familiales ou à l’assurance-maladie… Il serait absurde de
fusionner la CSG avec l’impôt sur le revenu car par définition au fil du temps
et de la démagogie, elle subirait le même sort que ce dernier. Le nombre des
exonérés et des niches augmenterait année après année. De même, il ne faut pas
faire de la TVA un impôt attrape-tout. Au-delà d’un cinquième du prix de vente,
le risque de fraude devient important. En se rapprochant du quart, il est
certain que les tentations iront croissantes.
L’impôt moral serait celui qui s’appuierait sur une
diminution des dépenses mais par nature il est bien plus difficile à mettre en œuvre
que les contributions sur les sodas ou les jeux. Il faut donc souhaiter que les
Français développent tous les vices possible afin qu’ils contribuent au
renflouement de l’Etat. A la limite, au nom de la TVA sociale, continuons d’acheter
à l’étranger, si possible du Coca Cola ou du Whisky.
samedi 7 janvier 2012
Quand l'Europe pleure, les Etats-Unis sourient
L'emploi depuis la grande crise de 1929 constitue le juge de paix pour tout Président en place. Barack Obama est bien conscient que sans résultat en matière de chômage il serait en danger pour l'élection de novembre 2012. Or, au mois de décembre, en phase avec les prévisions, l'économie américaine a créé 212 000 emplois nets. Le taux de chômage en un an est passé de 9,4 à 8,5 % soit le taux le plus bas enregistré depuis 3 ans. Le taux de croissance avoisine 3 % quand celui de l'Europe tend vers 0. Même l'Allemagne n'escompte plus que 0,6 % de croissance cette année.
En 2011, l'économie américaine a créé 1,6 million d'emplois permettant de commencer d'éponger les 9 millions d'emplois perdus durant la crise de 2008/2009. La crise de l'immobilier s'estompe aux Etats-Unis avec un début de reprise d'activité dans ce secteur important. De même, le niveau de la consommation a été élevé durant les fêtes de fin d'année avec une remontée du climat de confiance des Américains.
L'amélioration du marché de l'emploi est réel avec une diminution du chômage de longue durée et de l'emploi partiel contraint.
Ces bons résultats américains sont à mettre au crédit de la politique mise en oeuvre depuis cet été avec une forte injection de liquidités et la reconduction de mesures de soutien à l'emploi. Néanmoins, en 2012, le Congrès, à la veille des élections, pourrait à nouveau se bloquer d'autant plus qu'il est attendu sur un plan d'économies budgétaires.
En 2011, l'économie américaine a créé 1,6 million d'emplois permettant de commencer d'éponger les 9 millions d'emplois perdus durant la crise de 2008/2009. La crise de l'immobilier s'estompe aux Etats-Unis avec un début de reprise d'activité dans ce secteur important. De même, le niveau de la consommation a été élevé durant les fêtes de fin d'année avec une remontée du climat de confiance des Américains.
L'amélioration du marché de l'emploi est réel avec une diminution du chômage de longue durée et de l'emploi partiel contraint.
Ces bons résultats américains sont à mettre au crédit de la politique mise en oeuvre depuis cet été avec une forte injection de liquidités et la reconduction de mesures de soutien à l'emploi. Néanmoins, en 2012, le Congrès, à la veille des élections, pourrait à nouveau se bloquer d'autant plus qu'il est attendu sur un plan d'économies budgétaires.
vendredi 6 janvier 2012
La situation des entreprises du CAC 40
Euro Rscg a réalisé une étude qu'il entend désormais présenté chaque année sur "le CAC 40 : quel partage de la valeur ajoutée ?".
Selon cette enquête, depuis 2006, les entreprises du CAC 40 ont enregistré une progression de leur cash flow de 22%. Les marges opérationnelles ont augmenté de 13 % et les résultats nets de 10 %. En revanche, depuis 2006, le cAC 40 a reculé de 30 %.
Ces résultats témoignent tout à la fois l'internationalisation des entreprises du CAC 40 et la crise de l'Union européenne. L'internationalisation leur permet de consolider voire d'améliorer leurs résultats en période de crise au sein des pays occidentaux.
Les acteurs de marché considèrent qu'elles pourront faire face à la crise du financement bancaire en ayant recours au marché obligataire. Actuellement, les entreprises du CAC 40 se financent qu'à hauteur de 20 % sur le marché obligataire contre 80 % aux Etats-Unis.
Depuis 2006, la part du cash flow alloué aux actionnaires a augmenté de 31%. Cette augmentation est liée au bon niveau des dividendes, aux opérations de rachat d'actions et au nombre réduit d'augmentations du capital menées depuis 2009. Néanmoins, depuis cinq ans,l'actionnaire a perdu 18 % de sa mise du fait de la chute de 30 % des cours. Cette perte de 18 % pousse les entreprises à multiplier les opérations de rachats.
La rémunération des dirigeants des sociétés du CAC 40 a augmenté de 34 % depuis 2006. Les salaires ont progressé de 13 % depuis 2006 et les effectifs de 10 % essentiellement entre 2006 et 2009. Un tiers des emplois des sociétés du CAC 40 sont précaires. L'augmentation de la masse salariale depuis 2006 a été de 25 %.
Les investissement des entreprises du CAC 40 ont régressé de 24 % depuis 2006. Les entreprises opèrent un désendettement et des rachats d'actions ce qui réduit d'autant leur capacité d'investissement. Le caractère dégradé de la conjoncture n'incite pas à réaliser des opérations de croissance interne ou externe.
Par ailleurs, les entreprises du CAC 40 ont vu leur pression fiscale augmenter de 21 % depuis 2006.
Ce tableau des entreprises du CAC est dual. D'un côté, les grandes entreprises françaises ont des bilans sains et bénéficient du vent de l'économie mondiale ; de l'autre, elles sont confrontées à une augmentation de la pression fiscale et à sous capitalisation en partie liée à la dépression qui s'est abattue sur la zone euro.
consulter la synthèse de l'étude d'Eurorscg
Selon cette enquête, depuis 2006, les entreprises du CAC 40 ont enregistré une progression de leur cash flow de 22%. Les marges opérationnelles ont augmenté de 13 % et les résultats nets de 10 %. En revanche, depuis 2006, le cAC 40 a reculé de 30 %.
Ces résultats témoignent tout à la fois l'internationalisation des entreprises du CAC 40 et la crise de l'Union européenne. L'internationalisation leur permet de consolider voire d'améliorer leurs résultats en période de crise au sein des pays occidentaux.
Les acteurs de marché considèrent qu'elles pourront faire face à la crise du financement bancaire en ayant recours au marché obligataire. Actuellement, les entreprises du CAC 40 se financent qu'à hauteur de 20 % sur le marché obligataire contre 80 % aux Etats-Unis.
Depuis 2006, la part du cash flow alloué aux actionnaires a augmenté de 31%. Cette augmentation est liée au bon niveau des dividendes, aux opérations de rachat d'actions et au nombre réduit d'augmentations du capital menées depuis 2009. Néanmoins, depuis cinq ans,l'actionnaire a perdu 18 % de sa mise du fait de la chute de 30 % des cours. Cette perte de 18 % pousse les entreprises à multiplier les opérations de rachats.
La rémunération des dirigeants des sociétés du CAC 40 a augmenté de 34 % depuis 2006. Les salaires ont progressé de 13 % depuis 2006 et les effectifs de 10 % essentiellement entre 2006 et 2009. Un tiers des emplois des sociétés du CAC 40 sont précaires. L'augmentation de la masse salariale depuis 2006 a été de 25 %.
Les investissement des entreprises du CAC 40 ont régressé de 24 % depuis 2006. Les entreprises opèrent un désendettement et des rachats d'actions ce qui réduit d'autant leur capacité d'investissement. Le caractère dégradé de la conjoncture n'incite pas à réaliser des opérations de croissance interne ou externe.
Par ailleurs, les entreprises du CAC 40 ont vu leur pression fiscale augmenter de 21 % depuis 2006.
Ce tableau des entreprises du CAC est dual. D'un côté, les grandes entreprises françaises ont des bilans sains et bénéficient du vent de l'économie mondiale ; de l'autre, elles sont confrontées à une augmentation de la pression fiscale et à sous capitalisation en partie liée à la dépression qui s'est abattue sur la zone euro.
consulter la synthèse de l'étude d'Eurorscg
mardi 3 janvier 2012
Les fantasmes de la TVA sociale ou le retour du jeu de bonneteau
Ce n’est pas en mettant une taxe sur la vache que cette
dernière la paiera. La
création de la TVA sociale ne changera pas en soi la donne économique et
financière de la France.
La TVA sociale qui hante le débat public depuis près de 20
ans repose sur le principe d’un transfert d’une partie des cotisations sociales
assises sur les salaires sur la TVA.
L’objectif est de réduire les coûts de production en France à
travers une taxation de la consommation.
La TVA sociale pèsera sur tous les biens et services
produits ou non en France. La TVA est un impôt qui taxe le consommateur final
et non les consommateurs intermédiaires. C’est une tournure de l’esprit de
mentionner que la TVA sociale frappera les produits importés et notamment les
produits chinois. En effet, elle s’appliquera à tous les biens produits en France
ou importés. Il est impossible de distinguer les produits en fonction de leur
origine du fait de la réglementation européenne et de celle de l’Organisation
mondiale du Commerce.
Le transfert de charges sociales peut prendre deux formes en
concernant soit les cotisations patronales, soit les cotisations salariales. Dans
le premier cas, le montant des salaires reste inchangé mais le coût du travail
est diminué. Les salariés subissent une perte de pouvoir d’achat du fait de l’augmentation
de la TVA sauf si les entreprises diminuent les tarifs. En jouant sur les
cotisations salariales, les salariés bénéficient d’une augmentation permettant
de compenser en partie la hausse de la TVA.
La TVA est génératrice d’inflation. Certes, en période de
crise, les tensions inflationnistes sont plus faibles mais il ne faut pas
sous-estimer le risque. Il faut souligner que les augmentation des cours des
matières premières et de l’énergie ont été supporté par les consommateurs et
ont abouti à une dégradation du pouvoir d’achat. La réussite de la TVA sociale
suppose une modération des prix et donc également une maîtrise salariale.
La TVA sociale pénalisera le consommateur d’autant plus que
la France est un pays importateur de produits finis à la différence de l’Allemagne.
Cette dernière importe deux fois plus que la France mais avant tout dans le
cadre du processus de production. Les Allemands ont conservé l’assemblage des produits
finaux quand la France a privilégié la délocalisation. Or ,
de nombreux d’origine étrangère ne sont pas substituables avec des produits
made in France. De ce fait, l’augmentation de la TVA embêtera peu les Chinois
mais plus les consommateurs français.
Les Allemands ont eu recours à la TVA sociale, il faut donc
les imiter. Il faut souligner que la politique de compétitivité allemande
repose sur plusieurs axes, la maîtrise des coûts salariaux, la réduction des
déficits, le développement de l’investissement. A cette fin, le taux normal de
TVA est passé de 16 à 19 % en 2007. Seulement un point de cette hausse a été
affecté à la baisse des charges sociales ; les deux autres ont été
utilisés pour réduire les déficits publics et pour réduire le taux d’impôt sur
les sociétés. Par ailleurs, le taux de la TVA allemande était de 3,6 points
inférieur à celui de la France.
Quel taux pour la TVA sociale ?
La France est confrontée à un déficit structurel de la
Sécurité sociale d’environ d’une dizaine de milliards d’euros. Avant même de
transférer quoi que ce soit, il faudrait réduire ce déficit. Un point de TVA
normal rapporte environ 7 milliards d’euros.
Il apparaît difficile d’aller au-delà de 22 % pour le taux
normal soit environ 21 milliards d’euros. Le simple transfert des cotisations
familiales représente environ 33 milliards d’euros sur un total de cotisations
de plus de 215 milliards d’euros. De toute façon, la TVA sociale ne modifiera
qu’à la marge les coûts salariaux.
L’effet sur la croissance de la TVA sociale est difficilement
mesurable. La consommation représente 80 % du PIB en France. Pénaliser la
consommation aura un effet récessionniste évident d’autant plus si l’allègement
de charges concerne la part patronale et qu’il n’est pas répercuté en baisse de
prix ou en augmentation de salaires. A travers le transfert de TVA, les
pouvoirs publics chercheront à réduire les déficits ce qui jouera par nature
contre la croissance à court terme mais serait favorable à l’économie à moyen
et long terme.
Les exportations françaises seraient marginalement dopées à
condition que la différence de prix soit un critère suffisant dans le choix des
importateurs. La France serait ainsi à la recherche d’un effet dévaluation sans
recours à la monnaie. Il
faut souligner que compte tenu du montant potentiel du transfert, l’impact sera
limité.
Il n’y a pas d’impôts et de taxes parfaites. Il faut trouver
ceux qui ont l’effet le moins négatif sur l’économie. Le problème majeur de la France
se situe au niveau non pas de son système de prélèvements mais au niveau du
montant global de ses dépenses publiques qui est de 4 points supérieur à la
moyenne européenne. Ce n’est pas en recourant au jeu de bonneteau que le
problème sera résolu. La compétitivité de la France passe par un retour à la
moyenne en matière de dépenses publiques et non la recherche d’expédients pour
dépenser plus.
Immobilier face au tour de vis bancaire
L'accès au crédit se resserre pour l'immobilier. Ainsi, au mois de décembre, les prêts ont en moyenne enregistré une hausse de leurs taux de 7 points de base. La durée des prêts se raccourcit. Elle est de 17 ans et 4 mois. la part des prêts de 15 à 20 ans se contracte de 5 points et s'élève à 50 %. La part des prêts de moins de 15 ans est passée de 18,7 à 22,3 % entre mars et décembre. Les banques exigent des apports personnels plus élevés avant d'accorder leurs crédits. Il en résulte une amélioration de la solvabilité des emprunteurs.
pour 2012, il est attendu une stabilisation des prix de l'immobilier malgré une demande qui reste élevée et la poursuite du durcissement de l'accès au crédit. cela pourrait conduire les ménages à puiser sur leur épargne financière pour financer leur acquisition. Par ailleurs, les primo-accédants seraient pénalisés.
lundi 2 janvier 2012
L'Europe, combien de divisions en 2020 ?
Le Brésil a doublé le Royaume-Uni et se place au 6ème rang des puissances économiques derrière la France, l’Allemagne, le Japon, la Chine et les Etats-Unis. Le rang du Brésil n’a rien d’anormal compte tenu de sa taille, 8,5 millions de kilomètres carrés et de sa population, 192 millions d’habitants. A ce titre, il faut souligner que le Brésil est en matière de territoire et de population au 5ème rang. La vive progression de sa croissance ces dix dernières années a permis à ce pays de mettre son économie en phase avec sa puissance démographique et géographique.
D’ici 2020, les pays de l’Union européenne auront disparu du peloton de tête de l’économie mondiale. Même l’Allemagne reculera dans les prochaines années. Les premières places seront accaparées par des pays asiatiques et d’Amérique. L’Inde, la Corée, le Mexique pourraient figurer dans le haut du classement. La Russie pourrait être la seule représentante du continent européen.
Ce changement ne traduit pas en soi un déclin européen ; il marque l’avènement au rang de puissance des pays les plus peuplés avec un rattrapage rapide des pays autrefois qualifiés en développement.
Sur chaque continent, quelques Etats domineront du fait de leur taille, la Chine, l’Inde, le Japon en Asie, les Etats-Unis, le Mexique, le Brésil en Amérique, le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Congo en Afrique. En Europe, le morcellement étatique peut aboutir à une marginalisation de la zone. Les pays européens disparaissent du fait de leur petite taille et d’autant plus que leur population décroit pour un certain nombre d’entre eux comme l’Allemagne ou la Pologne.
Quelles conséquences de cette disparition des écrans radar de la puissance économique ? Les Etats européens ne seront plus assez puissants pour faire prévaloir leurs droits et leurs idées sur la conduite de l’économie mondiale. Il faut imaginer un G 8 sans Etats européens, un G 20 auquel les pays européens joueraient les pots de fleurs.
Pourtant, aujourd’hui, la première puissance économique mondiale, ce ne sont pas les Etats-Unis ou la Chine mais bien l’Union européenne avec plus de 16 000 milliards de dollars de PIB pour 8 % de la population mondiale. 33 % des grandes entreprises mondiales (les 500 premières) ont leur siège social en Europe contre 30 % aux Etats-Unis. Les dix sept pays de la zone euro font jeu égal avec la Chine et avec les Etats-Unis.
Au-delà des vicissitudes de la crise des dettes publiques, la question du renforcement de l’Europe se pose faute de quoi la marginalisation économique est pour la fin de la décennie.
La monnaie unique n’a jamais été une fin en soi mais simplement une étape sauf que, depuis dix ans, le surplace est la règle. Au sein des différentes organisations internationales, au FMI, à l’ONU comme c’est déjà le cas, pas sans mal, à l’OMC, l’Europe devra parler d’une seule voix. Il faudra également se poser la question de l’association avec la Russie qui en raison de ses richesses, de sa taille, est amenée à rejouer un rôle majeur d’ici quelques années.
L’intégration économique et financière constitue par ailleurs une obligation pour l’Europe avec à la clef des transferts de souveraineté. La difficile émergence des eurobonds est liée aux problèmes de transferts qu’ils imposent : quelle autorité les émet ou les autorise, quelle autorité exerce le pouvoir de contrôle et de sanction ? A défaut d’avoir résolu ces problèmes, il ne peut y avoir d’eurobonds. Il n’en demeure pas moins qu’au-delà d’obligations communautarisées, il faudra avancer dans la création de véritables outils budgétaires permettant de répondre à des crises asymétriques ou à des chocs économiques de toute nature. Aujourd’hui, le budget européen est un budget à plus de 40 % agricole. L’autre grand poste est destiné aux fonds européens visant à réduire les écarts entre les régions européennes. Il faut, en outre, ne pas oublier que le budget européen ne représente que 1 % du PIB européen quand les dépenses publiques française s’élèvent à 56 % du PIB. Il sera également nécessaire de créer un véritable espace financier en lieu et place des 17 espaces actuels qui se partagent la même monnaie sans appliquer les mêmes règles.
Pour peser sur les futurs G 20 et G 8, l’Europe n’a pas d’autres solutions que de choisir l’union. Certains Etats pourraient ne pas vouloir suivre cette voie en prenant le risque de jouer en solitaire ou de rechercher une autre alliance. Le Royaume-Uni cherchera sans nul doute à se rapprocher des Etats-Unis. Ces derniers pourraient être plus intéressés par un prolongement de l’ALENA au reste du continent ou une intégration plus poussée avec les Etats du Pacifique. D’ici 2020, l’Europe saura si elle est devenue un vestige historique, un parc d’attraction ou encore une force économique de premier plan concourant avec les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et le Brésil.
D’ici 2020, les pays de l’Union européenne auront disparu du peloton de tête de l’économie mondiale. Même l’Allemagne reculera dans les prochaines années. Les premières places seront accaparées par des pays asiatiques et d’Amérique. L’Inde, la Corée, le Mexique pourraient figurer dans le haut du classement. La Russie pourrait être la seule représentante du continent européen.
Ce changement ne traduit pas en soi un déclin européen ; il marque l’avènement au rang de puissance des pays les plus peuplés avec un rattrapage rapide des pays autrefois qualifiés en développement.
Sur chaque continent, quelques Etats domineront du fait de leur taille, la Chine, l’Inde, le Japon en Asie, les Etats-Unis, le Mexique, le Brésil en Amérique, le Nigéria, l’Afrique du Sud, le Congo en Afrique. En Europe, le morcellement étatique peut aboutir à une marginalisation de la zone. Les pays européens disparaissent du fait de leur petite taille et d’autant plus que leur population décroit pour un certain nombre d’entre eux comme l’Allemagne ou la Pologne.
Quelles conséquences de cette disparition des écrans radar de la puissance économique ? Les Etats européens ne seront plus assez puissants pour faire prévaloir leurs droits et leurs idées sur la conduite de l’économie mondiale. Il faut imaginer un G 8 sans Etats européens, un G 20 auquel les pays européens joueraient les pots de fleurs.
Pourtant, aujourd’hui, la première puissance économique mondiale, ce ne sont pas les Etats-Unis ou la Chine mais bien l’Union européenne avec plus de 16 000 milliards de dollars de PIB pour 8 % de la population mondiale. 33 % des grandes entreprises mondiales (les 500 premières) ont leur siège social en Europe contre 30 % aux Etats-Unis. Les dix sept pays de la zone euro font jeu égal avec la Chine et avec les Etats-Unis.
Au-delà des vicissitudes de la crise des dettes publiques, la question du renforcement de l’Europe se pose faute de quoi la marginalisation économique est pour la fin de la décennie.
La monnaie unique n’a jamais été une fin en soi mais simplement une étape sauf que, depuis dix ans, le surplace est la règle. Au sein des différentes organisations internationales, au FMI, à l’ONU comme c’est déjà le cas, pas sans mal, à l’OMC, l’Europe devra parler d’une seule voix. Il faudra également se poser la question de l’association avec la Russie qui en raison de ses richesses, de sa taille, est amenée à rejouer un rôle majeur d’ici quelques années.
L’intégration économique et financière constitue par ailleurs une obligation pour l’Europe avec à la clef des transferts de souveraineté. La difficile émergence des eurobonds est liée aux problèmes de transferts qu’ils imposent : quelle autorité les émet ou les autorise, quelle autorité exerce le pouvoir de contrôle et de sanction ? A défaut d’avoir résolu ces problèmes, il ne peut y avoir d’eurobonds. Il n’en demeure pas moins qu’au-delà d’obligations communautarisées, il faudra avancer dans la création de véritables outils budgétaires permettant de répondre à des crises asymétriques ou à des chocs économiques de toute nature. Aujourd’hui, le budget européen est un budget à plus de 40 % agricole. L’autre grand poste est destiné aux fonds européens visant à réduire les écarts entre les régions européennes. Il faut, en outre, ne pas oublier que le budget européen ne représente que 1 % du PIB européen quand les dépenses publiques française s’élèvent à 56 % du PIB. Il sera également nécessaire de créer un véritable espace financier en lieu et place des 17 espaces actuels qui se partagent la même monnaie sans appliquer les mêmes règles.
Pour peser sur les futurs G 20 et G 8, l’Europe n’a pas d’autres solutions que de choisir l’union. Certains Etats pourraient ne pas vouloir suivre cette voie en prenant le risque de jouer en solitaire ou de rechercher une autre alliance. Le Royaume-Uni cherchera sans nul doute à se rapprocher des Etats-Unis. Ces derniers pourraient être plus intéressés par un prolongement de l’ALENA au reste du continent ou une intégration plus poussée avec les Etats du Pacifique. D’ici 2020, l’Europe saura si elle est devenue un vestige historique, un parc d’attraction ou encore une force économique de premier plan concourant avec les Etats-Unis, la Chine, l’Inde et le Brésil.
dimanche 1 janvier 2012
La lettre du Cercle - janvier 2012
Au sommaire de la lettre n°66 du mois de janvier 2012 :
- L'édito de Philippe Crevel "Vive la zone euro"
- Le Cercle et son Appli pour Smartphone
- Les Etats-Unis ou comment gagner de l'argent tout en étant déficitaire
- Les jeunes, la retraite et l'épargne, un trio de choc
- le double effet de la crise
- Des seniors plutôt actifs
- Considérations sur le fameux modèle allemand
- Immobilier, de quoi sera fait demain ?
- Quel avenir pour l'épargne des Français en 2012
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