mercredi 30 avril 2014

La chute libre de l'épargne financière en France

Les flux financiers des ménages sont au plus bas. En 2013, ils n'ont été que de 71 milliards d'euros en chute de 25 milliards d'euros en deux ans. Les flux financiers des ménages s'élevaient à 87 milliards d'euros en 2012 et à 95,9 milliards d'euros en 2011. En 2010, ils atteignaient 129 milliards d'euros. Cette forte réduction des flux financiers s'explique par la crise financière qui a dissuadé les ménages à acquérir des titres financiers et par la stagnation du pouvoir d'achat qui pèse sur les capacités des ménages. Au regard de cette baisse franche et massive, le taux d'épargne reste assez élevé. Ce paradoxe s'explique par le poids de la composante immobilière au sein de ce taux. En effet, les deux tiers du taux d'épargne correspond au remboursement en capital des emprunts immobiliers, 9 point sur 15,2 points. Par ailleurs, les intérêts capitalisés et les dividendes réinvestis sont considérés comme de l'épargne et gonfle d'autant le taux.

Néanmoins, le taux d'épargne a baissé au cours de l'année. Le taux est, en effet, passé de 15,6 à 15,2 % du revenu disponible brut du 4ème trimestre 2012 au 4ème trimestre 2013.

En 2013, les  ménages français ont cédé des actions cotées à hauteur de 6 milliards d'euros malgré la hausse du CAC 40 de 18 %. Ils ont continué à se désengager des OPC monétaires  mais aussi des OPC non monétaires (SICAV, FCP). Ils sont, en revanche mis davantage d'argent sur les fonds euros d'assurance-vie, 38 milliards d'euros en 2013 contre 24 milliards d'euros en 2012. De même, toujours dans le cadre de l'assurance-vie, ils ont repris le chemin des unités de compte avec une collecte nette de 1,2 milliard d'euros  contre une décollecte de 4,2 milliards d'euros en 2012.

Les ménages ont joué l'extrême prudence en laissant plus d'argent en dépôt à vue (comptes courants). 16,6 milliards d'euros ont été ainsi laissés en 2012 quand en 2012, il y avait eu 5 milliards de retraits au profit essentiellement du Livret A et du LDD. L'engouement en faveur de l'épargne réglementée s'est, en effet, calmée, au cours de l'année avec la baisse du taux de rendement. En revanche, l'épargne logement a repris quelques couleurs. les premiers résultats du premier trimestre 2014 confirme cette tendance. 

Ces faibles flux financiers sont assez inquiétants pour le financement à terme de l'économie qui est de ce fait de plus en plus dépendant des capitaux extérieurs. La volonté des pouvoirs publics de réorienter l'épargne vers les actions (PEA porté à 150 000 euros, création du PEA-PME) et vers des placement longs (eurocroissance, Vie-génération) trouve tout son fondement avec les résultats de l'épargne en 2013. La France souffre d'une absence de fonds de pension pour drainer l'épargne vers les entreprises. Par ailleurs, cette baisse des flux financiers intervient au moment même où les banques sont amenées à être beaucoup plus sélectives dans l'octroi du crédit en raison du durcissement des normes prudentielles. 

Et oui, nous pouvons être fiers, l'Europe est la première puissance économique mondiale !!!!

Trop souvent décriée, trop souvent méprisée, trop souvent caricaturée, l'Union est contre vent et marée, la première puissance économique mondiale devant les Etats-Unis et la Chine. Certes, l'Union européenne n'est pas un Etat au sens classique du terme mais c'est une puissance économique dont 18 pays sur 28 ont la même monnaie. 

C'est un marché unique où les produits circulent librement. L'Union européenne est faible de son manque de confiance, de son incapacité à se projeter en avant. Le politologie américain, Robert Kagan, considère que l'Europe passe trop de temps à essayer d'arbitrer ses conflits internes et de ce fait ne se participe pas à l'évolution de l'économie mondiale. Moins de nombrilisme permettrait à l'Europe de grandir. 

Ainsi, en 2011, le produit intérieur brut (PIB) de l’Union européenne représentait  18,6% du PIB mondial, exprimé en standards de pouvoir d’achat (SPA) . Les États-Unis étaient la deuxième économie mondiale avec une part du PIB de 17,1% et la Chine la troisième avec 14,9%. 

L'autre preuve de la force de l'Europe qui est de fait le premier marché commercial mondial, c'est quand elle est en panne, les pays émergents souffrent en raison de la baisse de leur exportation.

La consommation se dérobe au premier trimestre

Malgré la hausse du mois de mars, la consommation des ménages a reculé sur l'ensemble du premier trimestre de 1,2 % contre une hausse de 0,6 % au dernier trimestre 2013. Ce recul est imputable aux deux premiers mois l'année. Le recul avait été fort au mois de janvier avec -1,8 % et plus léger en février avec -0,1 %.

La consommation des ménages ne constitue pas un moteur pour la croissance. De ce fait, l'accroissement du PIB au  premier trimestre devrait assez réduit compte tenu du fait que la France ne gagne pas de parts de marché à l'exportation. L'investissement demeurant étale, la croissance dépendra de la reconstitution des stocks qui devrait jouer un rôle positif en ce début d'année.

La baisse de la consommation des ménages du premier trimestre s'explique, selon l'INSEE, par la diminution des dépenses en énergie et à celui des achats d’automobiles. Le climat clément a réduit les achats énergétiques qui par ailleurs bénéficient de prix en baisse. Le repli des achats automobiles était attendu après la hausse de fin d'année liée au changement du bonus/malus.  Les dépenses liées aux achats d'automobile se contractent de 2,7 % sur le premier trimestre après avoir augmenté de 2,3 % au quatrième trimestre.

La collecte nette du Livret A et de l'assurance-vie depuis le début de l'année explique également le repli de la consommation. Les ménages dont la confiance est en fort recul sur avril augmentent leur épargne de précaution ou laissent leur argent sur leurs comptes courants (données Banque de France).

Depuis deux ans, la tendance est, en matière de consommation, assez mauvaise. Il y a une alternance entre mois positifs et mois négatifs aboutissant à une croissance quasi nulle sur longue période. Sur le deuxième trimestre, il y a peu de facteurs positifs compte tenu de la progression du chômage. L'annonce du plan de rigueur devrait se traduire dans un premier temps par un accroissement de l'effort d'épargne de précaution. Cet effet devrait s'atténuer à la fin du deuxième trimestre.

Cette faible consommation freine la croissance. L'objectif de 0,9 % ne reste pas inatteignable mais suppose une 
accélération au cours de l'été.  Il faudra suivre l'évolution de la demande externe adressée à la France (exportations) pour apprécier dans les prochains mois la force de la reprise économique qui pour le moment se dérobe.

mardi 29 avril 2014

Pour bien gagner sa vie, vaut mieux être dans les assurances ou dans la finance !

L'INSEE vient de publier une étude intéressante sur la rémunération des actifs en France.

En 2010, selon cette étude, dans le secteur privé et les fonctions publiques territoriale et hospitalière, le  salaire brut , c'est-à-dire la somme du salaire de base, des heures supplémentaires et des primes, s'élève en moyenne à 20,48 euros par heure travaillée. En ajoutant les indemnités de départ, l'intéressement, la participation et l'abondement, la rémunération brute totale est de 21,54 euros. Elle varie fortement selon le type d'emploi (contrat à durée déterminée ou à durée indéterminée), les caractéristiques des salariés (sexe, âge, diplôme, catégorie socioprofessionnelle) et celles des entreprises (secteur d'activité, taille). La rémunération brute totale par heure travaillée varie avec l'âge : elle s'échelonne ainsi de 15,74 euros chez les moins de 30 ans à respectivement 21,76 et 28,35 euros chez les femmes et les hommes de plus de 50 ans. Elle varie également avec le sexe ou encore le niveau de diplôme, valant 15,06 euros pour les femmes sans diplôme contre 42,64 euros pour les hommes diplômés d'une grande école.

Sans surprise, Le salaire brut moyen varie également selon le secteur d'activité. En 2010, le salaire brut est le plus faible dans l'hébergement et la restauration (14,99 euros par heure travaillée), et le plus élevé dans les activités financières et d'assurance (28,32 euros par heure travaillée). Les indemnités de rupture, l'intéressement, la participation et l'abondement renforcent ces disparités. Ces compléments de rémunération ne sont que de 0,31 euro (soit + 2 %) par heure travaillée dans l'hébergement et la restauration, 0,63 euro (+3,6 %) dans les services administratifs et de soutien, et atteignent 1,82 euro dans l'industrie manufacturière (+8,7 %) et 3,23 euros (+11,3 %) dans la finance et l'assurance.

En 2010, 78 % des salariés du secteur privé et des fonctions publiques territoriale et hospitalière touchent au moins un type de prime (prime d'ancienneté, de contraintes liées au poste, de performance individuelle ou de performance collective). Les primes représentent pour ces salariés en moyenne 14,4 % de leur rémunération brute totale en équivalent temps plein (EQTP), soit 4 911 euros annuels.

Les femmes perçoivent presque aussi fréquemment que les hommes au moins une prime (77 % contre 80 %), mais leur montant moyen est nettement inférieur : 4 033 euros sur l'année contre 5 598 pour les hommes (-28 %). L'écart de montant moyen de l'ensemble des primes au détriment des femmes se retrouve dans tous les secteurs d'activité, mais à des degrés divers : s'il n'est que de 20 % dans l'hébergement-restauration, il atteint en revanche 47 % dans l'enseignement privé voire 51 % dans la finance et l'assurance (avec 5 741 euros sur l'année pour les femmes contre 11 600 euros pour les hommes).

Confiance des ménages en chute tout comme la capacité d'épargne future

Est-ce le plan de rigueur,est-ce la déclaration d'impôt à remplir ou le deuxième tiers provisionnel qui arrive, est-ce l'effet post-électoral, ou l'ensemble de ces raisons, mais les Français au mois 'avril ont eu le moral dans les chaussettes comme en témoigne la dernière enquête de l'INSEE. 
En avril, l’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée baisse de 3 points, après deux mois de hausse. Celle sur leur situation financière personnelle future chute de 11 points, atteignant son plus bas niveau depuis décembre 2011. C’est la plus forte baisse de ce solde depuis mai 1993. Ce pessimisme est inquiétant au moment où le Gouvernement espère une reprise de la croissance pour atténuer l'impact du plan d'économies de 50 milliards d'euros. Les ménages restent prudents, la preuve étant que la proportion de ménages à considérer comme opportun de faire des achats importants diminue également de 3 points.  Ces trois soldes demeurent nettement en dessous de leur moyenne de longue période.

En avril, l’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle augmente de nouveau légèrement de deux points. En revanche, celle sur leur capacité d’épargne future diminue  avec un recul de 4 points qui fait suite à une hausse de 9 points en  marsCes deux soldes se maintiennent au-dessus de leur moyenne de long terme. La proportion de ménages à considérer qu’il est opportun d’épargner est quasi stable : le solde correspondant perd 1 point. Il reste au-dessus de sa moyenne de longue période.

Indicateur synthétique de confiance des ménages
Indicateur synthétique de confiance des ménages

dimanche 27 avril 2014

Et si la solution était la création du 29ème régime de protection sociale européen

Pour une sécurité sociale européenne


Le 25 mai prochain auront lieu, en France, les élections européennes. L’Europe a mauvaise presse car elle a été, au fil des années, transformée en bouc émissaire. Les gouvernements se sont cachés derrière l’Europe pour imposer à leurs concitoyens des réformes impopulaires. La rigueur, les prélèvements sociaux en hausse, le taux de change de l’euro trop élevé, la réglementation européenne, les reproches ne manquent pas. Il est si facile de penser que si l’Europe n’existait, les contraintes économiques et financières disparaitraient d’un coup de baguette magique. Avec son petit budget qui atteint 1 % du PIB au moment où la France consacre à la dépense publique plus de 56 % de son PIB, s’il y a un reproche que nous pouvons faire à l’Europe, c’est celui de sa faiblesse, son incapacité à écrire l’histoire de demain. L’Europe est malade de l’impuissance des Etats, de l’absence de projets ; la communauté de destin se délite sous nos yeux sans que les dirigeants qu’ils soient français, allemands, italiens ou anglais ne réagissent. L’Europe, cette construction osée après la seconde guerre mondiale s’ensable faute d’ambition. Après la monnaie unique, il y a bien eu le Traité constitutionnelle, création voulue par la France et morte à cause de la France avec son rejet par référendum. Depuis près de dix ans, l’Europe est au point mort. Elle ne fait plus rêvée. Elle est passée au travers de la crise de 2009 et a failli périr en 2012 avec la crise des dettes souveraines. Néanmoins, elle a survécu en mettant sur pied un arsenal afin d’aider les Etats indélicats.

Aujourd’hui, sans une nouvelle impulsion, les Etats européens risquent de s’enfoncer dans le déclin avec à la clef la montée des égoïsmes et des nationalismes.

L’Europe se doit d’oser, de se refonder, de trouver de nouvelles frontières. Elle se doit aussi de résoudre les problèmes du quotidien. L’affaire des emplois détachés risquent de jalonner la campagne électorale. En effet, de plus en plus d’entreprises dans les pays ayant des coûts sociaux élevés comme en France ou en Allemagne recourent de manière croissante à des salariés affiliés à une entreprise située en Europe de l’Est, en Roumanie ou en Bulgarie par exemple. Si le salaire versé ne peut pas être inférieure au SMIC, en revanche, les charges sont celles du pays d’origine. Il ne s’agit pas d’un emploi mais d’une prestation de services. Au nom de la libre prestation de services, ce recours est légal. De nombreux secteurs, la restauration, l’hôtellerie, l’agriculture, le bâtiment… utilisent cette technique. Le problème provient des différents niveaux de cotisations au sein des pays membres de l’Union. Certains veulent interdire les salariés détachés ; d’autres rêvent d’une harmonisation des taux de cotisations sociales. Les premiers veulent la fin de l’Europe quand les seconds oublient que les productivités ne sont pas les mêmes en Europe de l’Ouest qu’en Europe de l’Est. Imposer des taux de cotisations sociales élevés tuerait les économies des pays de l’Europe de l’Est. Ce n’est pas pour autant qu’il faut rester les bras croisés. En effet, il y a distorsions de concurrences qui nuisent à l’emploi et à l’équilibre des comptes sociaux.

Pour sortir par le haut de ce problème, il conviendrait que tous les travailleurs européens qui ne travaillent pas avec un contrat de travail du pays dans lequel ils sont employés soient soumis à un régime social européen. Ainsi, un salarié roumain travaillant pour un restaurateur français serait soumis à des charges sociales qui ne seraient ni celles de la France, ni celles de la Roumanie. Les Etats européens devraient s’entendre sur les taux à pratiquer. Les sommes ainsi perçues pourraient être réparties par l’Europe entre les deux régimes sociaux, le Français et le Roumain dans le cas cet exemple.

L’harmonisation sociale se ferait pas la création d’un étage européen de protection sociale qui à terme pourrait se substituer aux échelons nationaux. En effet, aujourd’hui, l’Europe souffre de son incapacité à organiser des transferts financiers entre Etats membres afin de résorber des chocs économiques. En France comme en Allemagne, les prestations sociales jouent le rôle d’amortisseur et de régulateur des crises infranationales. Rien de tout cela en Europe. En mettant en place le 29ème régime de protection sociale qui se surajoute aux régimes nationaux, l’Europe construirait un mécanisme de solidarité puissant et efficace. Il serait assez logique que sur un marché où la libre circulation du capital et du travail est prônée que l’indemnisation du chômage soit de la responsabilité européenne. Un tel système permettrait de faire jouer la solidarité entre les Etats du Nord et les Etats d’Europe du Sud. De même, afin d’accroître les transferts financiers, il serait assez logique à terme que le régime de pension de base soit également placé sous l’autorité de l’Europe. L’Allemagne et l’Italie qui connaissent un fort vieillissement pourrait tirer profit de pays plus jeunes.

La création du 29ème régime de sécurité sociale n’est pas un gadget, c’est certainement la solution la plus simple pour mettre un terme au déclin de l’idée européenne. Avec la crise et la mobilité accrue des Européens, la concurrence s’effectue sur le marché du travail avec un risque de remettre en cause un des principes fondateurs de l’Union européenne, la libre circulation. Si l’harmonisation n’est pas possible, il est possible de franchir un cap en établissant un statut du travailleur européen en mobilité ou détaché.








Le plan Valls : qui va payer ?

Philippe Crevel a été interviewé par la rédaction d'Atlantico au sujet des conséquences du plan Valls et sur les effets de la politique du Gouvernement sur les différentes catégories sociales.

Riches, pauvres, classes moyennes : qui paie vraiment les efforts de la restauration des comptes publics français (et qui avait le plus bénéficié du creusement des déficits pendant les années fastes) ?

Le plan d’économies de 50 milliards proposé par le gouvernement doit être voté à l'Assemblée nationale mardi. Les classes moyennes, symbole de la France des Trente Glorieuses, vont payer un lourd tribut. Mais elles ne seront pas les seules cette fois

samedi 26 avril 2014

La lettre économique hebdomadaire N°72 : 26 avril 2014



Le coin des Epargnants

La bourse de Paris n’a pas franchi le cap des 4500 points. Elle s’est arrêtée à 4 443 points vendredi 25 avril. Sur la semaine, Paris a gagné 1,08 %. La fin de la semaine a été animée par les spéculations sur Alsthom
La bourse a bien accueilli le fait que Standard and Poors maintienne la note de la France à double A avec une perspective stable. Il en a résulté une baisse des taux demandés à la France. Le taux des emprunts à 10 ans est passé en dessous des 2 % à 1,989 %. L’Allemagne emprunte à 1,509 %. L’écart est revenu en dessous de 0,5 point entre les deux pays. Les taux d’intérêt dont bénéficie la France sont les plus bas depuis ces trente dernières années. Ils ne sont pas l’expression d’une bonne santé financière. Ils indiquent que les opportunités de placements sans risque sont assez réduites à l’échelle mondiale au regard de la quantité de capitaux disponibles.

Le commerce international en panne, changement d’époque ou nouvelle tendance

Logiquement, le commerce international croit plus vite que le PIB ; or depuis la grande crise de 2009, ce n’est plus le cas. Avec la crise de l’Europe et le léger essoufflement de l’Asie, le commerce internationale stagne voire recul. Ainsi, la moyenne sur trois mois est retombée, pour la première fois depuis octobre 2012, dans le négatif (à -0,7%), après un mois de janvier déjà très faible (+0,2%).

France, l’emploi du désespoir

Pas de répit sur le front du chômage, la France n’arrive pas avec une croissance qui demeure atone à contrecarrer le mouvement de hausse du chômage. Certes, la hausse a été faible au mois de mars mais compte tenu des moyens employés par les pouvoirs publics pour endiguer le chômage, elle traduit malheureusement la caractère structurel du chômage dans notre pays.

Compte tenu de la conjoncture, le Gouvernement ne pouvait pas s’attendre à des miracles au mois de mars. La progression du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A est de 1600 au mois de mars est un résultat assez logique. La consommation et la production industrielle sont assez étales depuis le début de l’année. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’élève à 3,349 millions. Pour l’ensemble des inscrits à Pôle emploi, ayant ou non travaillé dans le mois (catégories A, B et C), l’évolution est de +0,2%, (+11700). La montée en puissance des contrats d’avenir.

Le Gouvernement se félicite de la baisse du chômage des moins de 25 ans, -0,8 % en mars soit 4300 jeunes en moins. Il y a un phénomène saisonnier de ce chômage qui est à prendre en compte tout comme la montée en puissance du dispositif des contrats d’avenir. Néanmoins, en un an, de mars 2013 à mars 2014, le nombre de demandeurs de moins de 25 ans a diminué de 2,6%.

Si le chômage des moins de 50 ans a diminué en mars, les entreprises poursuivent à licencier les plus de 50 ans. Le nombre de demandeurs de plus de 50 ans s’accroit de +7300 en mars. Les entreprises réduisent leurs coûts sociaux en taillant dans les effectifs les plus âgés. Elles pratiquent ainsi une déflation salariale d’autant plus que les salaires des jeunes sont orientés à la baisse. Cet ajustement par l’emploi des seniors est une conséquence de la rigidité des salaires. Autrefois, c’était les plus de 55 ans qui étaient visés, désormais, les entreprises régulent leurs effectifs à partir de 50 ans.

L’Europe toujours entre deux eaux et la France à la traîne

L’Allemagne continue son petit bonhomme de chemin afin une croissance qui pourrait tendre cette année autour de 2 %. Le fait nouveau est la reprise des Etats d’Europe du Sud avec l’Espagne et le Portugal. En revanche, la France et l’Italie restent à la traine du mouvement de reprise.

La France est sur un faux plat. La croissance reste très modeste avec des indicateurs avancés peu encourageants.
Les enquêtes menées par l’INSEE soulignent que le climat des affaires a cessé de s’améliorer depuis près de huit mois pour se stabiliser à un niveau légèrement inférieur à sa moyenne historique. Dans ces conditions, l’objectif de croissance de 1 % semble difficile à atteindre.

L’Italie éprouve également les pires difficultés à sortir de son atonie et cela malgré des réformes plus énergiques qu’en France. Son marché intérieur est pénalisé par le déclin démographique. Par ailleurs, la traduction concrète des réformes engagée est longue à se traduire dans les faits.

La zone euro est bon élève à condition de ne pas regarder dans le détail

Eurostat a mentionné la semaine dernière que les déficits publics avaient été, en moyenne de 3 % du PIB en 2013 contre 3,7% en 2012.

Le fameux objectif des 3 % n’a été atteint qu’en moyenne et non Etat par Etat.

En Allemagne, les finances publiques étaient équilibrées l’an dernier, et, ce, pour la deuxième année consécutive. 

Du coup, le pays a pu poursuivre sa politique de réduction du ratio de dette publique, ramené à 78,4% du PIB en 2013 contre 82,5% en 2010.

Les autres pays du centre de la zone euro ont également pu réduire leurs déficits en les ramenant entre 1,5% et 2,6% du PIB en Autriche, en Finlande, en Belgique et aux Pays-Bas.

La France fait figure d’exception tant par son ampleur de son déficit public et du fait qu’elle n’a pas été réellement mise sous contrôle européen ou sous assistance. La taille du pays et les annonces récurrentes des pouvoirs publics indiquant que la situation était sous contrôle ont jusqu’à maintenant convaincus tant la Commission de Bruxelles que les marchés.

Le déficit budgétaire français excède largement la fameuse limite de 3% en se situant à 4,3% du PIB en 2013 et un déficit qui devait se situer autour de 4 % en 2014. L’Italie, malgré un déficit mieux maîtrisé avec un excédent primaire (avant paiement des intérêts) reste encore en zone rouge du fait d’une dette publique de plus de 132%.

Ces deux pays pèsent 35% du PIB de la zone euro ; or en cas de dérapage de l’un ou de l’autre, il y a un véritable risque de déstabilisation. Les deux pays qui se sont engagés dans une politique de maîtrise des déficits et de relance par l’offre doivent pour s’en sortir renouer au plus vite avec la croissance faut de quoi il faudra appliquer des recettes bien plus dures.

Etats-Unis, la faute au mauvais temps et à la pierre

Les Etats-Unis ont a priori passé un mauvais premier trimestre. C’est connu quand cela ne va pas, c’est à cause du mauvais temps… les frimas du mois de janvier ont eu raison du PIB. Il faut ajouter les réductions des injections de liquidité.

L’immobilier a été assez touché. Ainsi, dans l’ancien, les ventes ont été très médiocres durant tout le premier trimestre. La situation est encore plus mauvaise dans le neuf, les ventes ayant plongé encore plus vite en mars qu’en février. Les ventes totales de logements étaient de 4,478 millions d’unités au premier trimestre 2014, au plus bas depuis l’été 2012 et en baisse de 6,5% en glissement annuel et de 6,4% en rythme trimestriel annualisé.
Pour le moment, ces mauvais résultats n’ont pas eu de conséquences sur les prix qui restent orientés à la hausse. En glissement annuel, les prix de vente médians sont en hausse de 12,6% dans le neuf et de 7,4% dans l’ancien en mars.

Le haut de gamme résiste assez bien et pousse les prix vers le haut. Les ventes sont déprimées dans le segment des logements bon marché. Les ventes de logements anciens de plus de 1 million de dollars étaient en hausse de 7,8% en mars, alors que les biens d’une valeur comprise entre 100 000 et 250 000 dollars ont connu une chute de 9,9% des transactions.

Le marché de l’immobilier est le premier touché par le changement de la politique monétaire. Avec la baisse de l’inflation, les taux hypothécaires réels sont en hausse d’environ 120 pb ces dernières semaines.

A suivre, next week

Lundi 28 avril

Au Royaume-Uni, il faudra suivre les résultats du premier trimestre 2014 avec une croissance encore vive autour de 0,9 %. Le taux de croissance avait été de 0,7 % au dernier trimestre 2013 et de 0,8 % au troisième. Le PIB annuel devrait peut être franchir le cap des 3 %.

En Italie sera publiée la confiance des consommateurs qui devrait s’inscrire en baisse.

Mardi 29 avril

Pour la zone euro, il sera intéressant de regarder l’indice du climat économique du mois d’avril. Il devrait avoir augmenté. Il est à son point le plus haut depuis juillet 2011.
Il faudra suivre les résultats de l’évolution de la masse monétaire M3 de la zone euro ainsi que le volume des prêts. 
Avec l’inflation, ce sont les indicateurs clefs pour déterminer le risque déflationniste en zone euro. Ils devraient être relativement stables en ce qui concerne le mois de mars.

En Allemagne sera rendu publique l’inflation du mois d’avril qui devrait se situer en base annuelle à 1,3 % contre 1 % en mars

Mercredi 30 avril

Aux Etats-Unis, sera attendu le résultat du PIB pour le premier trimestre 2014. En rythme annualisé, le taux de croissance ne serait que de 1 %. Ce faible taux est imputable au mauvais temps et au contrecoup de la reconstitution de stocks à la fin de l’année 2013. Le deuxième trimestre devrait être mieux orienté.

Aux Etats-Unis, toujours il faudra suivre la réunion FOMC de la FED. Les achats mensuels de titres devraient se réduire à 45 milliards de dollars.

Au Japon, sera communiquée la production industrielle du mois de mars. Un recul est attendu.
Pour la zone euro, il faudra regarder le taux d’inflation du mois d’avril qui devrait s’inscrire en légère hausse. Il devrait être à 0,8 % contre 0,5 % en mars. Si la hausse est limitée, la BCE pourrait être amenée à infléchir sa politique monétaire

En Allemagne sera rendu public le rapport emploi du mois d’avril. Après avoir reculé en mars (-12K) pour le quatrième mois consécutif, le chômage devrait encore baisser en avril. Le taux de chômage devrait rester à 6,7%, au plus bas depuis plus de vingt ans.

En France, il sera important d’analyser les dépenses de consommation des ménages en biens pour le mois de mars. Une augmentation des dépenses de consommation des ménages en biens est attendue à hauteur de 0,6 %, la plupart des postes corrigeant la contre-performance de février, ce qu'indique aussi la forte remontée de la confiance des ménages.

En Italie sera publié le taux de chômage de mars qui devrait rester à 13 %. Il en sera de même pour l’indice des prix à la consommation qui en base annuelle devrait se situer à 0,5 % en avril contre 0,3 % en mars.

Jeudi 1er mai

Aux Etats-Unis, il faudra suivre l’indicateur ISM du mois d’avril. L'amélioration de la confiance dans les secteurs manufacturiers devrait se confirmer avec un ISM en hausse à 54,5 (après 53,7 en mars). La hausse, principalement de la production le mois dernier, devrait se faire ressentir sur l’emploi.
Au Japon sera publié le taux de chômage qui devrait être de 6 %.

Vendredi 2 mai

Aux Etats-Unis, sera publié le rapport emploi du mois d’avril. Logiquement, 200 000 emplois auraient été créés. Le rythme de création demeure insuffisant pour améliorer le taux d’emploi. Le taux de chômage devrait rester à 6,7 %.
Au Japon, il faudra regarder l’enquête sur les revenus et dépenses de ménages de mars. La consommation des ménages avait augmenté de 6 % en mars ; les ménages ayant anticipé la hausse de la TVA. De ce fait, une baisse est attendue pour avril. Toujours au Japon sera publié le rapport sur l'emploi de mars. Le marché du travail est resté porteur en mars tant grâce au commerce que grâce à l’industrie.
Seront publiés les indicateurs avancés Markit-PMI pour le mois d’avril en ce qui concerne l’Italie, l’Espagne, la France, l’Allemagne et l’ensemble de la zone euro. Ils sont attendus en hausse confirmant l’amorce d’une reprise.

La semaine économique est une publication réalisée par Lorello Eco Data, société d’études et de stratégies économiques dirigée par Philippe Crevel
Téléphone : 01 45 00 37 37 / 06 88 87 16 59
Mail : phcrevel@lorello.fr
Sites Internet : www.philippecrevel.com

Le livret A, l'assurance-vie et les Français


Philippe Crevel a été interrogé par Patrick Lelong de France Info au sujet de l'épargne, le Livret A et de l'assurance-vie.

Le Livret A et l'assurance vie font partie des placements préférés des Français, qui font le yo-yo avec leurs économies. L'épargne prend du poids, puis le perd d'un mois sur l'autre pour le reprendre. Ce mouvement en dents de scie a vraiment commencé au milieu de l'année dernière.

vendredi 25 avril 2014

La France toujours en indélicatesse avec son emploi

Le chômage en légère hausse au mois de mars

Compte tenu de la conjoncture, le Gouvernement ne pouvait pas s’attendre à des miracles au mois de mars. La progression du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A est de 1600 au mois de mars est un résultat assez logique. La consommation et la production industrielle sont assez étales depuis le début de l’année. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A s’élève à 3,349 millions.

Pour l’ensemble des inscrits à Pôle emploi, ayant ou non travaillé dans le mois (catégories A, B et C), l’évolution est de +0,2%, (+11700).

La montée en puissance des contrats d’avenir

Le Gouvernement se félicite de la baisse du chômage des moins de 25 ans, -0,8 % en mars soit 4300 jeunes en moins. Il y a un phénomène saisonnier de ce chômage qui est à prendre en compte tout comme la montée en puissance du dispositif des contrats d’avenir. Néanmoins, en un an, de mars 2013 à mars 2014, le nombre de demandeurs de moins de 25 ans a diminué de 2,6%.

Les seniors ou la déflation salariale

Si le chômage des moins de 50 ans a diminué en mars, les entreprises poursuivent à licencier les plus de 50 ans. Le nombre de demandeurs de plus de 50 ans s’accroit de +7300 en mars.

Les entreprises réduisent leurs coûts sociaux en taillant dans les effectifs les plus âgés. Elles pratiquent ainsi une déflation salariale d’autant plus que les salaires des jeunes sont orientés à la baisse.

Cet ajustement par l’emploi des seniors est une conséquence de la rigidité des salaires. Autrefois, c’était les plus de 55 ans qui étaient visés, désormais, les entreprises régulent leurs effectifs à partir de 50 ans.

Augmentation de la durée du chômage

Les demandeurs d’emploi éprouvent des difficultés croissantes pour retrouver un emploi comme l’a confirmé une récente étude de la DARES. Il en résulte un accroissement de la durée du chômage.

En France métropolitaine, l’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B, C fin mars 2014 est de 519  jours. La durée moyenne d’inscription sur les listes de Pôle emploi des demandeurs d’emploi sortis des catégories A, B, C au mois de mars est de 274 jours contre 261 jours au mois de mars 2013.


Corse et Ile de France ne sont pas à la fête


Au niveau géographique, ce sont les régions  Corse (+10,2 %), Aquitaine (+6,8 %) et Ile de France (+6,2 %) qui sur un an connaissent les plus fortes hausses de demandeurs d’emploi (catégorie A). Les meilleurs résultats sont obtenus en Bourgogne (0 %) ou en Limousin (0,4 %). Il y a un phénomène de rattrapage de la part de régions qui avait réussi à bien surmonter la crise de 2009 et le début de la crise de 2012. Pour la Corse, le mois de mars marque la fin de l’intersaison touristique. Par ailleurs, le ralentissement du secteur du bâtiment conduit à un fort recul de l’activité sur l’île. Pour la région parisienne, les grands groupes réduisent leur politique d’embauche et régulent leurs effectifs les plus âgés. 

Bilan de la saison 2013 : les Français boudent les hôtels

En 2013, les professionnels du tourisme ont été sauvés par la clientèle étrangère mais la crise a touché les Français qui ont moins fréquenté les hébergements collectifs touristiques.  Les Français boudent les hôtels. L'INSEE vient de publier les résultats de la saison touristique 2013. la fréquentation de l’ensemble des hébergements collectifs touristiques  a progressé de 0,7 % après avoir stagné en 2012. Elle augmente dans les campings, ainsi que dans les résidences hôtelières et de tourisme, mais baisse  dans les hôtels. 

Comme en 2012, l’afflux des clientèles internationales a augmenté , + 4,8 % et a  compensé le recul de la clientèle française en recul de 1,2 %. La hausse de la fréquentation étrangère est d’abord portée par les clientèles asiatiques et américaines, et, dans une moindre mesure, européennes ; les clientèles extra-européennes représentent désormais 33 % des nuitées hôtelières étrangères contre 27 % en 2010. L’accroissement des clientèles étrangères est par ailleurs plus marqué dans les zones littorales et les espaces urbains. par ailleurs tous types d’hébergements confondus, la durée moyenne des séjours baisse (- 0,7 %), pour les touristes français comme étrangers. Enfin, les clients continuent de privilégier les établissements (hôtels et campings) classés, au détriment des non-classés. Le coeur de la saison a été correcte quand les périodes pré-estivales et post-estivales ont été plus difficiles que dans le passé. 

Les Français privilégient des séjours en famille ou dans des hébergements privés au détriment des hôtels. Les formules plus économiques sont moins touchées par la baisse de la clientèle française.  Les Français plébiscitent de plus en plus les résidences hôtelières et de tourisme, avec 49,6 millions de nuitées en 2013, soit 660 000 de plus qu’en 2012 (+ 1,3 % ). L’augmentation résulte d’une forte hausse du nombre de séjours (+ 9,1 %), atténuée par une contraction de leur durée moyenne (- 7,1 %). Les Français utilisent ainsi de plus en plus ce type d’hébergement pour de courts séjours, comme c’est le cas pour l’hôtellerie.  Les nuitées en  campings, se sont élevées à 71,3 millions  durant la saison 2013 (+ 1,6 % ; figure 5). Les Français préfèrent de plus en plus les emplacements  équipés (+ 4,9 %) au détriment des emplacements nus (- 1,8 %).

jeudi 24 avril 2014

Climat des affaires étale en avril en France

Selon l'INSEE, l’indicateur du climat des affaires en France, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité, es resté stable à 94 au mois d'avril. Il est toujours  six points en dessous de sa moyenne de longue période (100). L’indicateur du climat des affaires augmente d’un point dans le commerce de détail. Il se replie d’un point dans l’industrie et dans le bâtiment, ainsi que de trois points dans les services La situation apparaît dégradé pour le bâtiment. 

Cet indicateur ne permet pas de tirer beaucoup d'enseignements sur la conjoncture du deuxième trimestre. A priori, la reprise reste très modérée.
L'indicateur de retournement calculé au niveau France reste dans la zone indiquant une situation conjoncturelle favorable.
Indicateurs du climat des affaires et de retournement France et sectoriels
Sources : Insee, enquêtes de conjoncture
Déc. 13Jan. 14Fév. 14Mars 14Avril 14
Indicateurs du climat des affaires
France9494949594
Industrie100100100101100
Commerce de gros-97-99-
Bâtiment9493939493
Commerce de détail9598959798
Services9192929390
Indicateurs de retournement
France0,90,80,70,60,5
Industrie0,90,90,30,70,5
Commerce de gros-0,3-–0,5-
Bâtiment0,70,30,00,70,2
Services0,70,9–0,70,20,7
a
Indicateur de retournement France
Indicateur de retournement France

mercredi 23 avril 2014

La France a encore des efforts en matière de déficit public...

L'Europe commence à engranger les résultats en matière d'assainissement des comptes publics. En effet, le déficit public s'est réduit en termes absolus en 2013 par rapport à 2012. Pour la zone euro, la barre des 3 % est atteinte contre 3,7 en 2012. Pour l'Union européenne, le taux est revenu de 3,9 à 3,3 % du PIB. Le ratio de la dette publique par rapport au PIB a, en revanche, augmenté dans la zone euro, passant de 90,7% à la fin de l’année 2012 à 92,6% à la fin de l’année 2013, ainsi que dans l’Union Européenne  de 85,2% à 87,1% du PIB. 


Le déficit français est passé de 4,9 à 4,3 %% du  PIB de 2012 à 2013. La France est encore à 1,3 point au-dessus de l'objectif et est très loin de l'Allemagne.


le doux yo-yo du Livret A



Bonne nouvelle pour l’épargne de proximité, les Français ont retrouvé le chemin du Livret A et du Livret de Développement Durable au mois de mars avec une collecte positive de 1,18 milliard d’euros contre une décollecte de 140 millions au mois de février. Depuis le début de l’année, la collecte de ces deux produits atteint 3,23 milliards d’euros. L’encours des deux produits atteint 370,4 milliards d’euros.

La collecte du Livret A est de 720 millions et celle du LDD de 450 millions d’euros.

Le mouvement de yo-yo se poursuit depuis le milieu de l’année dernière. Les ménages français restent très prudents et veulent maintenir un niveau assez élevé d’épargne de précaution. Les ajustements s’effectuent au fil de l’eau en fonction des impératifs de dépenses (impôts, vacances, équipements de maison ou voitures).

Le résultat positif du mois de mars est sans nul doute une mauvaise nouvelle pour la consommation qui ne dispose que de peu de carburant pour repartir. Il faudra attendre les mois d’avril et de mai pour savoir si le regain de confiance des consommateurs se traduit en actes. Actuellement, l’attentisme face aux incertitudes est de rigueur. Le gel des prestations sociales peut avoir comme première conséquence une augmentation de l’épargne de proximité, les ménages les plus modestes souhaitant se prémunir d’une éventuelle baisse de pouvoir d’achat. Dans un second temps, la contrainte financière pourrait conduire à une diminution de l’effort d’épargne. Il faut souligner que depuis deux ans le Gouvernement espère une baisse du taux d’épargne qui favoriserait la consommation ; or pour le moment, elle se fait attendre. Le pessimisme et la prudence ont raison de l’espoir gouvernemental.





La fonction publique continue à augmenter en France

En 2012, le s salariés travaillant dans  la fonction publique s'élèvent à 5,5 millions. . En un an, les effectifs globaux ont augmenté de 0,3 %. Cette hausse est imputable essentiellement aux collectivités locales  (+ 1,6 %) et au secteur  hospitalier (+ 0,7 %) quand  les effectifs baissent dans la fonction publique de l’État (- 1,0 %).

Selon l'INSEE, parmi les salariés de la fonction publique présents fin 2011 et fin 2012, 6 % ont effectué une mobilité géographique en cours d’année. Ce taux atteint plus de 11 % chez les enseignants et il est de 2 % seulement dans la territoriale. Courant 2012, 0,4 % des salariés ont effectué une mobilité entre les différents versants de la fonction publique et 2,4 % ont changé de statut tout en occupant un emploi dans le même versant. Parmi ceux qui n’ont changé ni de versant ni de statut, 1,4 % ont changé de catégorie hiérarchique au cours de l'année.

Les titulaires de la fonction publique d'Etat  représentent 63 % des agents , 75 % dans la fonction publique territoriale et 72 % dans la fonction publique hospitalière. En un an, leur nombre baisse dans la FPE tandis qu’il croît dans la FPH et plus encore dans la FPT (figure 2). Le nombre de non-titulaires, relativement stable dans le versant hospitalier, augmente dans la FPE et surtout dans la FPT.
La catégorie A (cadres moyens et cadres supérieurs) représentent 52 % des effectifs dans la fonction publique d'Etat, 9 % pour les collectivités territoriales et 30 % pour la fonction publique hospitalière.

mardi 22 avril 2014

Japon, les indicateurs avancés soulignent un ralentissement de l'activité

Les effets de l'Abenomics, la politique économique du Premier Ministre Abe commencent à se dissiper. Le retournement des indicateurs avancés et le déficit commercial qui s'installe montrent que l'économie japonaise patine. L'indice économique est passé de 113,5 à 108,9 (résultat du 22 avril 2014).

L'augmentation de la TVA devrait freiner la consommation à compter de la mi-avril et renforcer le repli de l'activité qui est toujours pénalisée par des surcoûts énergétiques.

dimanche 20 avril 2014

Le chômage ronge la société en profoondeur

Selon une étude la DARES, les chômeurs ont de plus en plus de mal à retrouver un emploi. Ainsi jamais la proportion de personnes s'étant désinscrites de Pôle emploi n'ayant pas retrouvé d'emploi n'avait été aussi basse depuis de nombreux mois. Sur les 451.000 sorties enregistrées, 43,3 % seulement ont repris un emploi. Il n’y a qu’en mars 2009 qu’une plus mauvaise performance avait été enregistrée. Les autres demandeurs ont démarré une formation, ont arrêté de chercher un emploi ou ont été radiés à la suite d’une erreur ou d’un oubli.

Le taux de sortie des chômeurs pour reprise d’emploi est descendu en septembre à 3,8 %. Jamais un tel résultat avait été  enregistré. les résultats du chômage vendredi prochain seront de ce fait très attendus.


samedi 19 avril 2014

La semaine économique vue par Philippe Crevel : N°71



Le coin des Epargnants

La bourse a repris le chemin de la hausse durant une semaine écourtée en raison du Vendredi Saint. Le CAC 40 a terminé, jeudi soir, à 4 431 points en progression sur une semaine de 0,42 %. Depuis le début de l’année, l’augmentation est de 3,16 % et sur un an, elle atteint 23 %.

La semaine a été marquée, une fois de plus, par les événements ukrainiens et par les menaces déflationnistes en Europe. Il est à noter que l’automobile a boosté la bourse du fait d’une reprise des immatriculations depuis le début de l’année, + 10 % en mars pour l’ensemble de l’Europe.
Dans les prochains jours, il faudra suivre les résultats de la collecte du Livret A et de l’assurance-vie.

France, le répit mais pas le report

La France a gagné un répit à défaut d’obtenir un nouveau report. Manuel Valls n’obtiendra pas un nouveau délai pour le passage des déficits publics en-dessous de la barre des 3 % du PIB mais la Commission européenne en fin de mandat devrait offrir, en cadeau d’adieu, un répit à la France en prenant acte de l’effort consenti en matière d’économies budgétaires.

Les marchés financiers et donc les investisseurs semblent donner du crédit au plan gouvernemental en acceptant de prêter à la France à un taux historiquement bas, 1,97 %. La différence entre les taux français et allemand à 10 ans est de 0,46 point seulement. L'Allemagne achète à 1,51%, la France à 1,97%. Le gel des prestations sociales jusqu’au 1er octobre 2015 et le blocage de l’indice des fonctionnaires ont sans nul doute marqué les esprits.

Cette capacité à emprunter à un taux très faible allège la facture du service de la dette qui accapare environ 15 % du budget de l’Etat. Une augmentation d’un point représente une surcharge de 10 milliards d’euros.

La France bénéficie également de la raréfaction des émissions de l’Etat allemand du fait que désormais le budget est désormais à l’équilibre. De ce fait, la France bénéficie d’une partie des capitaux ainsi libérés.
Tout le pari de François Hollande et du nouveau gouvernement est de pouvoir mener de front le pacte de responsabilité, le pacte de solidarité et la réduction des déficits publics. Pour cela, il compte sur la reprise de la zone euro. Si la croissance parvenait à passer au-dessus de 1 % à la fin du second semestre, la France bénéficierait d’une petite bouffée d’air.

Economie allemande la confiance n’interdit pas la vigilance

Les autorités allemandes s’attendent à une croissance de 1,8 % cette année et de 2 % en 2015 contre 0,4 % en 2013. "L'économie allemande connaît une solide dynamique de croissance et elle a deux bonnes années devant elle", a indiqué le ministre de l'Economie Sigmar Gabriel.

La demande intérieure devrait être le moteur de la croissance avec une augmentation de 1,9% cette année et de 2,1% en 2015, avec une augmentation des dépenses des ménages et l'investissement dans le bâtiment et les équipements. Cette évolution pourrait rassurer les partenaires de l’Allemagne qui lui reprochent des exportations excessives.

La demande interne sera soutenue par une augmentation des salaires en relation avec les négociations salariales tandis qu'un marché du travail solide, une inflation modeste et des taux d'intérêt bas encouragent les Allemands, habituellement portés à épargner, à dépenser.

Selon les projections du ministère, les salaires augmenteront encore cette année et en 2015, tandis que le taux de chômage tombera à 6,7% cette année et à 6,6% en 2015.

Le ministère considère que les exportations de l'Allemagne augmenteront de 4,1% cette année, grâce à une amélioration générale de la conjoncture de la zone euro, et de 4,6% en 2015. Mais dans le même temps, les importations augmenteraient de 4,7% cette année et de 5,1% l'an prochain. Il en résulte que la contribution du commerce extérieur à la croissance serait nulle cette année et de 0,1% seulement en 2015, impliquant une réduction de l'excédent courant.

Les indicateurs avancés allemands sont moins optimistes que les autorités. Ils sont orientés à la baisse depuis 4 mois (indice ZEW). L’Ukraine n’est pas le seul souci. En effet, les instituts de conjoncture sont inquiets avec l'instauration d'un salaire minimum et avec la réforme des retraites permettant à certains salariés de partir à l'âge de 63 ans.

Etats-Unis, pas encore de surchauffe inflationniste

Petite surprise, l’inflation a repris des couleurs aux Etats-Unis mais pas de panique, la surchauffe ne se profile pas. Le taux d’inflation est, en effet, passé de 1,1 à 1,5 % en base annuelle au mois de mars avec une progression de 0,2 % sur le mois. Néanmoins, l’inflation sous-jacente reste contenue. La progression est imputable en partie aux évolutions conjoncturelles des prix de l’énergie. Les capacités de production restent largement excédentaires aux Etats-Unis comme dans l’ensemble des pays avancés. Par ailleurs, le taux d’emploi outre-Atlantique reste faible.

L’accélération de l’inflation ne pourrait venir que d’une augmentation de la demande intérieure ce qui suppose une progression du pouvoir d’achat. Si Barack Obama fait pression pour une revalorisation des salaires, il est fort peu entendu pour le moment. De ce fait, la probabilité de l’enclenchement d’un cycle inflationniste demeure très faible.

Quel parlement européen et quelle commission européenne ?

Dans un mois, précisément entre le 22 et le 25 mai se dérouleront dans les 28 Etats membres de l’Union européenne, les élections au Parlement européen. Dans la foulée, une nouvelle Commission européenne sera composée. Les premières projections soulignent la montée en puissance des petits partis et de l’extrême au détriment des deux grandes forces politiques que ce sont les socio-démocrates et les démocrates-chrétiens-conservateurs. Ces deux groupes seraient à égalité. Le Parti Populaire Européen qui comprend notamment la CDU et l’UMP pourrait compter sur l’appui des libéraux quand les socio-démocrates pourraient bénéficier de l’appui des verts. La constitution d’un groupe nationaliste avec le FN se posera sans nul doute même si dans le passé les partis d’extrême droite éprouvent les pires difficultés à s’unir. Il est fort probable que de toute façon qu’aucun des deux grands partis n’ait la majorité absolue et qu’une coalition plus ou moins large se dessine. Cette situation risque de rendre plus complexe la constitution de la Commission qui doit être validée par le Parlement. Cette situation pourrait fragiliser la Commission.

Au niveau économique, il n’y a pas d’inflexion majeure à attendre. L’absence de consensus sur la reprise de la construction européenne devrait peser sur l’activité de la Commission qui intervient de plus en plus en défensif.

L’euro s’apprécie car il est apprécié

L’euro s’apprécie car il est demandé. Et si notre monnaie commune est demandée, c’est en premier lieu à cause de notre excédent commercial. La zone euro exporte plus qu’elle n’importe. De ce fait, les importateurs pour régler leurs factures acquièrent de l’euro ce qui en fait monter le cours. Les Etats-Unis sont déficitaires de plus de 200 milliards de dollars par an quand l’Europe dégage un excédent d’une centaine de milliards d’euros. Sur le seul mois de février, l’excédent de la zone euro a été multiplié par deux. Logiquement, le dollar devrait se déprécier plus fortement. Son rôle d’étalon et de monnaie de réserve freine sa glissade.

Deuxième facteur, l’euro retrouve quelques lustres en raison du retour de la croissance et de la sortie de crise des Etats d’Europe du Sud. La crise des dettes publiques s’estompe et de ce fait les investisseurs placent plus facilement leur argent en Europe.

Troisième raison, les pays émergents n’inspirent plus la même confiance du fait du ralentissement de leur croissance, de l’augmentation des coûts (Chine par exemple) et des menaces de faillites bancaires. Les investisseurs rapatrient leur argent sous des cieux plus cléments ce qui favorise l’Europe.
La politique monétaire de la BCE est jugée crédible et prévisible ce qui renforce une fois de plus l’appréciation de la monnaie commune.

Il n’est pas inutile de rappeler les avantages de cette appréciation. Le coût des importations est réduit et cela vaut pour le pétrole en particulier. Cela permet des gains de pouvoirs d’achat par désinflation. Par ailleurs, cette demande d’euros contribue à maintenir les taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas ce qui favorise le crédit.

A suivre, next week

Lundi 21 avril

Au Japon, il faudra suivre les résultats des échanges commerciaux du mois de mars. Le déficit devrait persister autour de 2,5 % du PIB, comme quoi le champion des années 80 – 90 des exportations est entrée dans un nouveau cycle.
Aux Etats-Unis, il faudra suivre les indicateurs de l’activité nationale de la FED de Chicago qui devraient indiquer la poursuite de la reprise.

Mardi 22 avril

Aux Etats-Unis, il sera utile d’analyser les résultats sur les ventes maisons pour le mois de mars. Au mois de février, un recul avait été enregistré.
Pour la zone euro, sera attendu l’indice de confiance des consommateurs pour avril

Mercredi 23 avril

Les différents indicateurs avancés PMI seront publiés (PMI services, manufacturier et composite) notamment pour la France, l’Allemagne et la zone euro ainsi que pour les Etats-Unis. Dans ce dernier pays, il faudra également suivre les résultats des ventes des maisons neuves au mois de mars. Elles avaient diminué de 3,3 % au mois de février.

Jeudi 24 Avril

Aux Etats-Unis, seront connues les commandes de biens durables de mars qui devraient être en progression grâce à l’industrie aéronautique.
Aux Etats-Unis, il faudra suivre les inscriptions au chômage.
Pour la zone euro, il faudra suivre les enquêtes PMI du mois d’avril. Les indicateurs de confiance soulignent que la reprise de l’activité se renforce. Les données d’avril de l’indice PMI composite d’activité (53,1 en mars) devraient confirmer cette amélioration.
En Allemagne, il faudra suivre l’indice IFO du mois d’avril. A 110,7 en mars, l'indice du climat des affaires de l'enquête IFO avait reculé. En avril, il devrait baisser à nouveau, tiré vers le bas par l'indice des anticipations qui recule depuis janvier dernier, après avoir atteint un plus haut depuis trois ans.
En France, il sera intéressant de regarder les enquêtes de l’INSEE sur le climat des affaires pour le mois d’avril. Après un léger mieux en mars (+1 point, à 95), le climat des affaires est susceptible de s'améliorer de manière plus franche en avril, grâce, cette fois, à la contribution de l'ensemble des secteurs d'activité, sur fond de redressement des perspectives de croissance.

Vendredi 25 Avril 2014

Au Japon, il faudra regarder l’indice des prix à la consommation du mois de mars et les premières estimations d’avril. Les prix seraient en hausse en raison de la forte demande avant la hausse de TVA.

La semaine économique est une publication réalisée par Lorello Eco Data, société d’études et de stratégies économiques dirigée par Philippe Crevel
Téléphone : 01 45 00 37 37 / 06 03 84 70 36
Mail : phcrevel@lorello.fr
Sites Internet