Le scénario de « Die hard 5 » avec Bruce Willis serait en cours de réalisation. Nicolas Sarkozy pourrait en être le héros. A 14 mois de l’élection présidentielle, il se retrouve dans la situation de John Mac Clane qui ne dispose que d’un temps réduit pour régler un nombre incroyable de problèmes. Avec une popularité étale et faible, Nicolas Sarkozy devra tout à la fois éviter une implosion de sa majorité, favoriser l’émergence d’une croissance qui risque de souffrir de la hausse des prix des matières premières, réduire le chômage et les déficits, améliorer le pouvoir d’achat et surtout redonner le moral aux Français.
Sur le plan économique, la croissance française est toujours entravée par la faiblesse de l’investissement et par le maintien d’un fort taux de chômage. La réduction des déficits, indispensable, devrait, en 2011, peser sur l’activité. Il conviendrait donc de mieux orienter l’épargne vers des placements plus productifs ou vers la consommation.
Il faut encourager les Français à mobiliser leur épargne en faveur de l’économie réelle.
La consommation est censée rester le principal moteur de la croissance française sachant qu’elle est menacée par une résurgence de l’inflation. Le pouvoir d’achat des Français devrait progresser plus lentement en raison de la hausse des prix des matières premières (énergie et agricoles). La hausse des prélèvements obligatoires devraient également freiner la consommation.
Les premières études sur les comportements en matière d’épargne semblent indiquer que les Français seraient pour le statuquo ou pour puiser légèrement dans leurs actifs pour maintenir leur consommation mais des intentions à la pratique, il y a souvent un décalage.
L’INSEE, au mois de décembre, penchait pour le maintien à un niveau élevé du taux d’épargne et d’une progression modérée de la consommation (autour de 1,2 % en base annuelle sur le premier semestre). Sur l’année, les experts tablent sur une croissance de 1,4 % contre 1,6 % en 2010. Cette progression ne prend pas en compte les conséquences des derniers évènements. Il est fort probable que comme en 2008 les Français tentent de réduire leurs frais de transports.
Les menaces inflationnistes inquiètent la Banque Centrale Européenne mais aussi et surtout les autorités chinoises. Ces dernières veulent limiter l’augmentation des prix autour de 5 % et envisagent de freiner la croissance. Avec une croissance de plus de 10 %, le développement de goulets d’étranglements est inévitable générant des asymétries d’information et donc des bulles d’inflation. La Chine a besoin de structurer sa croissance pour éviter un emballement. De ce fait, le moteur chinois jouera un rôle plus faible dans la croissance de l’économie mondiale (tout en demeurant primordial).
La capacité de croissance des Etats anciennement industrialisés repose toujours sur leurs capacités à initier un nouveau bond technologique (énergie, santé, organisation…). Pour le moment, les gains de productivité demeurent étales et ne sont pas liés à un processus technologique de dernière génération. A quand le retour de Schumpeter…
lundi 28 février 2011
jeudi 24 février 2011
Pouvoir d'achat : consommation et épargne : le dilemme
Dans la dernière étude de Viavoice pour les Echos, face à la recrudescence de l’inflation, les Français veulent maintenir ou augmenter leur effort d’épargne pour 47 % d’entre-eux. 34 % veulent moins épargner pour maintenir leur niveau de consommation et 17 % de ne plus ou pas épargner. Sur un an, les intentions d’épargne diminuent. Il sera intéressant de suivre le taux d’épargne qui jusqu’à maintenant reste à un niveau élevé,environ 16 % du revenu disponible brut. Il est possible qu’entre les intentions, le ressenti et les actes, des divergences apparaissent. La persistance du chômage, la remontée des taux et les augmentation des impôts pourraient contribuer au maintien du taux d’épargne.
Les résultats du Livret A au mois de janvier ne confirme pas les intentions de ce sondage.
Par ailleurs, 55 % des Français souhaitent maintenir leur niveau de consommation , 34 % pensent devoir se restreindre quand seuls 10 % des Français pensent consacrer plus d’argent à leur consommation. 56 % des Français estiment que leur pouvoir d’achat va diminuer dans les 3 prochains mois.
Les résultats du Livret A au mois de janvier ne confirme pas les intentions de ce sondage.
Par ailleurs, 55 % des Français souhaitent maintenir leur niveau de consommation , 34 % pensent devoir se restreindre quand seuls 10 % des Français pensent consacrer plus d’argent à leur consommation. 56 % des Français estiment que leur pouvoir d’achat va diminuer dans les 3 prochains mois.
mercredi 23 février 2011
Tribune de Philippe Crevel contre la TVA sociale
Dans la Tribune du 23 février 2011, un papier signé Philippe Crevel est publié au sujet de la TVA sociale "les mirages de la TVA sociale".
Lire l'article
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mercredi 16 février 2011
La chronique de l'ISF
A chaque jour, son lot d'annonces et de contre-annonces. En ce mercredi 16 février 2011, le temps est à l'audace. Nicolas Sarkozy serait prêt à supprimer l'ISF au moment même où les élus de l'UMP qui ont peur pour leur avenir électoral réclame de la prudence en soulignant qu'une éventuelle suppression ne peut être faite qu'en début de législature.
La TVA sociale qui avait été enterrée refait surface dans une vision protectionniste. Le Président souhaiterait taxer les importations. Méline est de retour or ce sont les consommateurs qui sont toujours perdants quand on s'attaque aux importations. Ce n'est pas le Chinois qui paie la taxe mais le Français et le coût du travail dans un produit vendu en France représente entre 10 et 15 % pour des biens de consommation courante.
La TVA sociale qui avait été enterrée refait surface dans une vision protectionniste. Le Président souhaiterait taxer les importations. Méline est de retour or ce sont les consommateurs qui sont toujours perdants quand on s'attaque aux importations. Ce n'est pas le Chinois qui paie la taxe mais le Français et le coût du travail dans un produit vendu en France représente entre 10 et 15 % pour des biens de consommation courante.
vendredi 11 février 2011
10 milliards d’euros de bénéfices, scandales ou contreperformances
L’annonce des résultats par Total de ses bénéfices annuels suscitent toujours les mêmes réactions. Le pétrolier est accusé de profiter de la hausse du prix du pétrole pour racketter les consommateurs. Le montant, plus de 10 milliards d’euros, est comparé au déficit de la Sécurité sociale ou au montant du SMIC.
Mais, bien évidemment, dans une société de l’émotionnel, il n’est pas surprenant qu’un tel montant donne le tournis. Pourtant 10 milliards d’euros de bénéfices pour un chiffre d’affaire de 159 milliards d’euros, cela n’a rien d’exceptionnel. Le ratio est de 6,2 loin des fameux 15 % que les vils fonds de pension sont prétendus accusés de demander aux sociétés dans lesquelles ils investissent.
Surtout que le montant des bénéfices donnera lieu à paiement à l’impôt sur les sociétés (peu en France il faut l’avouer car Total est déficitaire sur ces activités françaises et gagnent de l’argent à l’extérieur), Total rémunéra sous forme d’intéressement et participation ses salariés, réinvestira une partie pour moderniser ses installations et innover et in fine distribuera un dividende à ses actionnaires qui ne sont pas tous riches. En effet, tout épargnant qui dispose d’OPCVM (SICAV, FCP) a toutes les chances sans le savoir de détenir une petite partie de Total. Les Français ne sont pas des investisseurs directs en actions mais sont les champions du monde ou presque de la détention intermédiée.
Total, 3ème compagnie pétrolière européenne et recordman du bénéfice (du fait de sa taille) au sein du CAC 40, devrait être une source de fierté et non être mis année après année au banc des accusés.
Mais, bien évidemment, dans une société de l’émotionnel, il n’est pas surprenant qu’un tel montant donne le tournis. Pourtant 10 milliards d’euros de bénéfices pour un chiffre d’affaire de 159 milliards d’euros, cela n’a rien d’exceptionnel. Le ratio est de 6,2 loin des fameux 15 % que les vils fonds de pension sont prétendus accusés de demander aux sociétés dans lesquelles ils investissent.
Surtout que le montant des bénéfices donnera lieu à paiement à l’impôt sur les sociétés (peu en France il faut l’avouer car Total est déficitaire sur ces activités françaises et gagnent de l’argent à l’extérieur), Total rémunéra sous forme d’intéressement et participation ses salariés, réinvestira une partie pour moderniser ses installations et innover et in fine distribuera un dividende à ses actionnaires qui ne sont pas tous riches. En effet, tout épargnant qui dispose d’OPCVM (SICAV, FCP) a toutes les chances sans le savoir de détenir une petite partie de Total. Les Français ne sont pas des investisseurs directs en actions mais sont les champions du monde ou presque de la détention intermédiée.
Total, 3ème compagnie pétrolière européenne et recordman du bénéfice (du fait de sa taille) au sein du CAC 40, devrait être une source de fierté et non être mis année après année au banc des accusés.
mercredi 2 février 2011
La lettre 55 du Cercle des Epargnants
Au sommaire de la lettre d'information du Cercle du mois de février :
- la réforme de la fiscalité du patrimoine
- le retour de la retraite à 60 ans est-il possible ?
- les complémentaires, un enjeu social !
lire la lettre n°55
- la réforme de la fiscalité du patrimoine
- le retour de la retraite à 60 ans est-il possible ?
- les complémentaires, un enjeu social !
lire la lettre n°55
Les mirages de la TVA sociale
La TVA sociale comme solution à nos problèmes est devenue une des meilleures antiennes du débat public.
Or, si l’idée peut apparaître séduisante, elle repose sur de nombreux contre-vérités et contre-sens. Son application, en 2011, ne règlerait rien à nos problèmes et pourrait même être contreproductive.
La création de la TVA sociale devrait d’améliorer la compétitivité des entreprises et en particulier de l’emploi à travers la diminution des charges sociales.
En outre, la TVA sociale s’appliquerait sur l’ensemble des biens et services soumis à la TVA en France donc aussi aux produits importés ; en revanche, les produits exportés en seraient exonérés.
Par ailleurs, l’Allemagne n’a-t-elle pas prouvé l’efficacité de la hausse de la TVA compte tenu de l’ampleur de ses excédents commerciaux, de son faible taux de chômage et de son taux de croissance en 2010.
Or, la comparaison avec l’Allemagne est riche d’enseignements. Le taux de TVA avant la hausse était de 15 % quand, en France, il est de 19,6 %. Le relèvement du taux normal Outre-Rhin de 4 points a permis une légère baisse des charges sociales mas surtout une réduction de l’impôt sur les sociétés. La maîtrise des coûts est imputable à la rigueur salariale.
L’Allemagne n’est pas dans la même situation que la France. Le moteur traditionnel de sa croissance est l’exportation quand chez nous, c’est la consommation. La population allemande décroît quand la notre s’accroit. Il est donc crucial pour les Allemands d’exporter pour maintenir leur niveau de richesses.
L’augmentation de la TVA pénalise par nature la demande ce qui en Allemagne a moindre impact qu’en France. En outre, la hausse est intervenue en période de faible inflation. Aujourd’hui, le contexte a profondément changé. L’expérience britannique de relèvement de la TVA risque de mener ce pays à la stagflation.
En matière d’impôt, c’est toujours le consommateur final qui paie. Relever la TVA pour taxer les produits chinois, c’est dans les faits taxer le consommateur français. Il ne faut pas oublier que dans le prix d’un produit de consommation courante (habillement par exemple) le coût de fabrication intervient pour moins de 10 %. La majoration de la TVA frappera donc des prestations d’origine française. Compte tenu des écarts de salaire, le transfert de charges sociales sur la TVA ne changera qu’à la marge la compétitivité des produits français car l’ensemble de la chaine devra supporter la TVA. La majoration du taux de TVA ne fera qu’accroître le coût de remboursement pour l’Etat. En effet, les entreprises ne versent que la différence entre la TVA perçue sur le consommateur et la TVA acquittée dans le cadre de la production. L’augmentation du taux de TVA ne ferait qu’augmenter les remboursements de TVA ; le panier est ainsi en partie percé.
Certaines activités en particulier dans le secteur financier échappent à la TVA ce qui nécessiterait un système à deux vitesses où de jouer avec l’archaïque taxe sur les salaires qui n’est pas déductible et qui pénalise déjà le secteur français de l’assurance.
L’augmentation de la TVA pénaliserait donc le consommateur qui verrait son pouvoir d’achat amputé sauf à augmenter d’autant son salaire. Dans ce cas, le transfert ne serait qu’un jeu de bonneteau avec un risque d’enclenchement d’une spirale inflationniste.
En matière de TVA, il y a certainement des niches à traquer et certainement une réflexion à entamer sur l’écart important qui existe entre le taux réduit et le taux normal (pas facile à quelques mois d’élections nationales).
Or, si l’idée peut apparaître séduisante, elle repose sur de nombreux contre-vérités et contre-sens. Son application, en 2011, ne règlerait rien à nos problèmes et pourrait même être contreproductive.
La création de la TVA sociale devrait d’améliorer la compétitivité des entreprises et en particulier de l’emploi à travers la diminution des charges sociales.
En outre, la TVA sociale s’appliquerait sur l’ensemble des biens et services soumis à la TVA en France donc aussi aux produits importés ; en revanche, les produits exportés en seraient exonérés.
Par ailleurs, l’Allemagne n’a-t-elle pas prouvé l’efficacité de la hausse de la TVA compte tenu de l’ampleur de ses excédents commerciaux, de son faible taux de chômage et de son taux de croissance en 2010.
Or, la comparaison avec l’Allemagne est riche d’enseignements. Le taux de TVA avant la hausse était de 15 % quand, en France, il est de 19,6 %. Le relèvement du taux normal Outre-Rhin de 4 points a permis une légère baisse des charges sociales mas surtout une réduction de l’impôt sur les sociétés. La maîtrise des coûts est imputable à la rigueur salariale.
L’Allemagne n’est pas dans la même situation que la France. Le moteur traditionnel de sa croissance est l’exportation quand chez nous, c’est la consommation. La population allemande décroît quand la notre s’accroit. Il est donc crucial pour les Allemands d’exporter pour maintenir leur niveau de richesses.
L’augmentation de la TVA pénalise par nature la demande ce qui en Allemagne a moindre impact qu’en France. En outre, la hausse est intervenue en période de faible inflation. Aujourd’hui, le contexte a profondément changé. L’expérience britannique de relèvement de la TVA risque de mener ce pays à la stagflation.
En matière d’impôt, c’est toujours le consommateur final qui paie. Relever la TVA pour taxer les produits chinois, c’est dans les faits taxer le consommateur français. Il ne faut pas oublier que dans le prix d’un produit de consommation courante (habillement par exemple) le coût de fabrication intervient pour moins de 10 %. La majoration de la TVA frappera donc des prestations d’origine française. Compte tenu des écarts de salaire, le transfert de charges sociales sur la TVA ne changera qu’à la marge la compétitivité des produits français car l’ensemble de la chaine devra supporter la TVA. La majoration du taux de TVA ne fera qu’accroître le coût de remboursement pour l’Etat. En effet, les entreprises ne versent que la différence entre la TVA perçue sur le consommateur et la TVA acquittée dans le cadre de la production. L’augmentation du taux de TVA ne ferait qu’augmenter les remboursements de TVA ; le panier est ainsi en partie percé.
Certaines activités en particulier dans le secteur financier échappent à la TVA ce qui nécessiterait un système à deux vitesses où de jouer avec l’archaïque taxe sur les salaires qui n’est pas déductible et qui pénalise déjà le secteur français de l’assurance.
L’augmentation de la TVA pénaliserait donc le consommateur qui verrait son pouvoir d’achat amputé sauf à augmenter d’autant son salaire. Dans ce cas, le transfert ne serait qu’un jeu de bonneteau avec un risque d’enclenchement d’une spirale inflationniste.
En matière de TVA, il y a certainement des niches à traquer et certainement une réflexion à entamer sur l’écart important qui existe entre le taux réduit et le taux normal (pas facile à quelques mois d’élections nationales).
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