mercredi 30 novembre 2011

Les banques centrales au chevet de la zone euro

Les six grandes banques centrales occidentales (BCE, FED, Banques centrales anglaise, suisse, canadienne et japonaise) ont annoncé à travers un communiqué commun qu'elles abaissaient de 50 points de base les taux auquel les banques peuvent durant la nuit se refinancer en dollars auprès de leur banque centrale. Cette intervention vise à empêcher le grippage complet du système bancaire. Elle signifie qu'il y avait un risque de se retrouver dans la situation de 2008 après la faillite de Lehman Brothers. Cette décision marque tout à la fois que les banques centrales sont conscientes de l'ampleur de la crise mais aussi qu'elles veulent anticiper un blocage qui avait provoqué l'arrêt complet de l'économie en 2008. Par ailleurs, les banques centrales non-européennes ont souligner que dans leurs pays il n'y avait pas de problèmes de refinancement ce qui veut dire que la zone malade de l'économie mondiale est l'Europe.

mardi 29 novembre 2011

Emprunts auprès du Public, le Retour ?


Il y a eu les emprunts Pinay,Giscard et quelques autres. Avant la déréglementation des marchés financiers, avant l'envolée de la dette, les Etats demandaient à leurs citoyens de prêter de l'argent avec à la clef quelques avantages sous forme d'indexation ou de réductions d'impôts. Ces emprunts peuvent coûter très chers à l'Etat en particulier pour feux qui prévoyaient une indexation à l'or...

Avec l'augmentation des besoins et le développement de l'industrie financière, il est devenu moins coûteux d'émettre auprès des investisseurs professionnels qui le cas échéant relogent sur différents supports d'épargne
 les titres obligataires d'Etat qu'ils acquièrent. Indirectement, à travers les OPCVM, à travers les fonds euros de l'assurance-vie, nous sommes détenteurs de petites morceaux de la dette française, italienne, grecque ou américaine...

Avec la crise financière, certains Etats ont repris le chemin des grands emprunts émis pour le grand public. C'est notamment le cas de l'Italie et de la Belgique.

Ce type d'opérations répond à plusieurs objectifs.

- un effet d'affichage en mobilisant l'opinion publique dans le cadre d'une politique d'assainissement des comptes publics
 - un desserrement de  la contrainte extérieure. Actuellement, les Etats recourent aux non-résidents pour se financer (70 % de la dette publique française est détenue par des non-résidents). Le Japon peut continuer à s'endetter car 95 % de leur dette est placée en interne.
 - un effet taux. Avec des écarts de taux qui atteignent 6 points avec l'Allemagne, l'Italie peut espérer placer sa dette pour moins cher auprès de sa population qu'auprès des investisseurs internationaux, les Italiens prenant ainsi à leur compte le risque de défaut. En revanche, pour la France et l'Allemagne, le placement en interne de la dette coûterait plus cher. Il faudrait offrir une prime pour inciter les épargnants à acquérir des titres publiques. Sur les marchés, les Allemands placent autour de 2 % leurs titres et la France autour de 3 %.

Selon un sondage réalisé par Harris, moins d'un tiers des Français se déclarent probablement ou certainement prêts à racheter de la dette publique française si on leur en donnait la possibilité. 65% des Français n'achèteraient "certainement pas" (34%) ou "probablement pas" (31%) de dette française.

Néanmoins, ces résultats n'ont pas de réelles significations car on ne connait pas le taux qui serait pratiqué. Plusieurs régions françaises dont le Limousin, l'Auvergne ou PACA ont émis des emprunts obligataires en directions de leurs ressortissants et ont réussi à atteindre les objectifs fixés avec un taux de 4 %.

L'Etat, en France, a peu d'intérêts à lever un emprunt auprès du public compte tenu des taux sur le marché. En outre, la question aujourd'hui est plutôt de ralentir le volume d'émission que de l'accroître. par ailleurs, l'Etat emprunte 200 milliards d'euros par an  (Le besoin de financement de l'Etat atteindra 182 milliards d'euros en 2012. Il résultera du déficit budgétaire (81,8 milliards d'euros), des amortissements à moyen et long terme (98,9 milliards d'euros) et des amortissements de dettes reprises par l'Etat (1,3 milliard d'euros). Il faut ajouter le besoin de trésorerie courant).

. Un emprunt auprès du public pourrait au mieux rapporter 10 milliards d'euros.



Assurance-vie au 20 heures de TF 1

Dans le cadre du 20 heures de TF 1 présenté par Laurence Ferrari, le lundi 28 novembre , un reportage a été consacré à la baisse de l’assurance-vie et aux conséquences de la crise sur l'épargne des Français. A cette occasion, Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle a été interviewé. Voir le reportage

lundi 28 novembre 2011

Tête d’atome ou de linotte, à vous de choisir !


Tête d’atome ou de linotte, à vous de choisir !

Au moment où l’Europe est confrontée à la pire crise financière de ces cinquante dernières années, le débat politique français tourne autour du thème, « faut-il ou non sortir du nucléaire ? ».

Débat surréaliste au regard de notre situation économique et nous ne sommes pas à une contradiction près car avec le nucléaire, nous disposons d’une industrie nucléaire internationalement reconnue et qui a fait ses preuves en matière de sûreté.

La France a construit sa filière nucléaire en trois temps. Le premier visait à garantir l’indépendance nationale avec la construction de la bombe A puis H, la seconde visait à permettre de développer une filière de production électrique autonome sans recourir aux brevets américains, ce fut la filière graphite-gaz. Le troisième temps fut celui du réalisme économique avec le lancement d’un plan ambitieux de centrales nucléaires reposant sur le refroidissement à eau pressurisée en francisant des brevets Westinghouse. Cette décision a été prise par le Président Georges Pompidou puis confirmée par le Président Valéry Giscard d’Estaing.

La réalisation de ce plan a permis de réduire de 75 à environ 50 % notre taux de dépendance énergétique. 75 % de l’énergie électrique provient de 58 réacteurs qui ont permis de réduire de 50 % nos émissions de CO2.

L’énergie nucléaire est-elle dangereuse ? Oui mais moins que la production d’énergie à partir du pétrole, du gaz ou du charbon. En effet, le nombre de morts liés aux accidents nucléaires sont biens inférieurs à ceux occasionnés par l’exploitation du pétrole, du gaz ou du charbon. La catastrophe de Tchernobyl a provoqué la mort directe et reconnue de 30 personnes. Selon certaines organisations, le nombre de morts directs ou indirects, vingt ans après, serait de 4000. Ce chiffre est soumis à contestation car le surcroit de mortalité dans le bassin de population qui a été exposé aux radiations n’est que de 4 % par rapport à la moyenne du pays. L’écart est trop faible pour établir des conclusions scientifiques.

Concernant la catastrophe de Fukushima, aucun mort n’a été enregistré quand plus de 20 000 personnes ont perdu la vie à cause du Tsunami.

Le charbon est responsable, chaque année, de plusieurs milliers de morts rien qu’au niveau de l’exploitation. Rien qu’en Chine, les coups de grisou ont tué, en 2010, plus de 2500 mineurs. En ajoutant les conséquences des poussières de charbon ou des particules liées à la combustion du pétrole, ces deux énergies ne devraient-elles pas être interdites dans les plus brefs délais ?

Le nucléaire est-elle dangereuse pour la santé ? Oui mais pas plus pas moins que d’autres activités humaines Il faut savoir que nous sommes en permanence exposés à des éléments radioactifs. Les habitants de Bretagne, d’Auvergne ou de Corse sont exposés plus fortement que les voisins des centrales nucléaires à des sources de radioactivité, à travers notamment du radon. Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle qui explique plus du tiers de l’exposition ionisante de la population française. Il est issu de la décomposition de l’uranium et du radium de la croute terrestre. Faut-il au nom du principe de précaution évacuer la Bretagne, l’Auvergne et la Corse ? Bon courage pour les volontaires ? De même quand nous passons des radios, des scanners ou des IRM, nous acceptons des doses de radiation sans commune mesure à celle qui émanent des centrales nucléaires ou des trains contenant des déchets.

Pouvons-nous abandonner le nucléaire ? Oui, bien évidemment mais il faudra au minimum trouver 400 Tétra Wattheures. Les partisans de la sortie du nucléaire mettent en avant qu’il suffira d’investir dans les énergies renouvelables. L’éolien fournit 2,5 % de l’énergie en France tout comme les pompes à chaleur. Le solaire est encore résiduel. Il faudrait couvrir toute la France d’éoliennes et de panneaux solaires sans évidemment avoir la garantie en hiver, la nuit et en période de faible vent d’avoir suffisamment d’électricité. Evidemment, l’autre solution serait d’économiser et de revenir à l’avant révolution industrielle mais dans ce cas, il faut dire adieu aux téléphones portables, aux réfrigérateurs et au chauffage. Il faut souligner que ces dernières années, c’est l’électricité qui a connu la plus grande progression dans la production énergétique. Il faut souhaiter des progrès en matière d’efficience énergétique et dans la recherche de nouvelles sources d’énergie stable mais la substitution nécessitera du temps. Le recours à la force des marées, à l’hydrogène qu’il faut néanmoins produire, l’amélioration du rendement des panneaux solaire constitue des pistes mais nullement la solution à notre problème énergétique. La fusion thermonucléaire contrôlée est une voie d’avenir. La réaction de fusion produit un gaz inerte, l’hélium inoffensif. Les Européens, les Russes, les Américains et les Japonais se sont associés dans le cadre du projet Iter avec la réalisation d’un réacteur d’essai à Cadarache. Il faut regretter que certains Etats rechignent à investir dans une technologie prometteuse.

Si la France venait à renoncer au nucléaire, elle devrait, par esprit éthique, refuser toute électricité venant d’un pays qui n’a pas décidé de démanteler ses centrales. Etant donné que nous avons également refusé l’exploitation du gaz de schiste au nom du principe de précaution et au regard d’un film et de quelques ratés aux Etats-Unis, nous devons également ne pas importer tout gaz d’origine suspecte. Il en est de même pour le pétrole. Le dossier se complique de plus en plus. Evidemment, il ne faut plus participer à des lancements de satellites ou d’engins spatiaux munis d’un moteur nucléaire. Il faut mettre à l’arrêt notre porte-avions et abandonner nos sous-marins. Adieu donc à la recherche spatiale, à l’armée…

La fin du nucléaire serait-elle source de chômage ? Pour les écologistes, les emplois perdus dans le nucléaire pourraient compenser par de nouveaux emplois dans les énergies propres. Il y aura évidemment des créations d’emploi mais il faut prendre en compte leur rentabilité. Etant donné le surcoût des nouvelles énergies, les créations d’emplois seront faibles d’autant plus que le financement par l’Etat sera réduit du fait de la situation budgétaire.

La fin du nucléaire est-elle synonyme d’augmentation du tarif de l’électricité ? Oui, actuellement, la France dispose d’un prix de l’électricité parmi les plus faibles de l’Union européenne en raison de ses réacteurs nucléaires. Certes, les écologistes n’ont pas tort de souligner que ce prix augmentera en raison du vieillissement du parc nucléaire et des dépenses liées au démantèlement des centrales. Mais, ils sont en partie responsables de la situation. En effet, la France à arrêter d’investir dans les années 90 et surtout durant la mandature de Lionel Jospin. Il a fallu attendre le lancement de l’EPR en 2004 pour amorcer un début de réinvestissement dans ce secteur qui manque cruellement d’ingénieurs. Si la France sort du nucléaire, il faudra à la fois payer le coût de démantèlement des vieilles centrales et surcoût lié au développement d’énergies moins efficaces. L’augmentation du tarif de l’électricité pénalisera les particuliers et également l’industrie. Par ricochet, cette augmentation pourrait donc aboutir à la destruction de nombreux emplois.

D’autres pays ont choisi de sortir du nucléaire comme les Allemands, alors pourquoi pas la France ? L’Allemagne n’est pas dans la même situation. La production d’origine nucléaire représente moins de 30 % de l’énergie électrique totale. L’Allemagne a privilégié le charbon et le gaz, c'est-à-dire plus de CO2, de pollution…

La question des déchets et des trains traversant l’Europe est un sujet de fixation. Il faut reconnaître qu’une centrale nucléaire produit peu de déchets en volume compte tenu de la production. Par ailleurs, les déchets sont deux types, à durée courte dont la nocivité diminue rapidement avec le temps et les autres qui sont fortement concentrés. La France dispose d’un des rares centres de retraitement des déchets avec une compétence de niveau mondial. Le traitement puis la vitrification réduisent les risques de contamination. Reste le problème du stockage sur longue période. Il est peut-être regrettable de laisser aux futures générations une partie de nos déchets mais il faut l’avouer l’être humain laisse des traces sur la planète et à défaut de prôner l’extermination finale il en sera toujours ainsi. La production des panneaux solaires, des batteries pour les voitures électriques qui ne sont pas actuellement recyclables constituent également des charges pour l’avenir. Espérons que la science trouve des solutions pour les batteries et pour les déchets radioactifs et de toute nature. Mais, la surface occupée par les déchets radioactifs est sans réduite par rapport aux autres types de déchets que nous émettons. L’économie contemporaine repose sur le progrès scientifique que certains veulent récuser au nom d’un fanatisme rousseauiste de bas étage.

Au lieu de jouer à l’autruche, mieux vaudrait travailler sur un renforcement de la coopération internationale ainsi que des contrôles. L’Agence internationale de l’énergie nucléaire n’a pas suffisamment de pouvoirs de contrôle et devrait dans le cadre d’une convention internationale avoir les moyens de fermer une centrale défaillante. En lieu et place de crier aux loups, il conviendrait d’investir afin de réduire les nuisances des déchets radioactifs tout comme il faudrait améliorer le suivi des personnes contaminées. Entre se tirer une voire deux balles dans le pied, tourner le dos à une énergie abondante et peu coûteuse, quelques minutes de réflexion ne sont pas inutiles. 

Interview au sujet de la baisse de l 'assurance-vie

Le Secrétaire général du Cercle des Epargnants a été interviewé par le quotidien "Le Parisien" au sujet de la baisse de la collecte constatée au mois d'octobre pour l'assurance-vie. Lire l'interview

samedi 26 novembre 2011

Etude Conjoncture novembre 2011

L'étude conjoncture "novembre 2011" porte sur les points suivants :

- la crise des dettes publiques
- le rapport des forces économiques
- les facteurs structurels expliquant la langueur économique
- la mise en perspective des problèmes actuels avec les tendances de long terme
- l'évolution du patrimoine des Français avec l'indéniable progression de la richesse sur ces dernières décennies
- les plans européens et français concernant la crise des dettes publiques

Consulter l'étude

jeudi 24 novembre 2011

Face à la défiance, refonder les sources de financement de l'économie

Les crises bancaires sont toujours délicates à gérer car elles concernent le moteur même de l’économie. Le système bancaire repose sur un facteur très fragile, difficilement quantifiable, la confiance. Donner son argent à une banque afin qu’elle le conserve en sécurité et qu’elle le gère en contrepartie de quoi elle peut prêter en ayant recours à l’effet de levier. La banque est à la source du processus de création de valeur en amplifiant la richesse qui est déposée sur les comptes. Qu’un grippage intervienne dans les mécanismes bancaires du fait d’un étiolement de la confiance, c’est l’ensemble de l’économie qui est menacé de paralysie. Or, depuis 2008, la confiance est entamée. Les subprimes et leur diffusion à l’ensemble des produits financiers ont entraîné une contagion du doute au point que les banques ne se font plus confiance. Le système bancaire repose en grande partie sur les relations interbancaires, relations indispensables pour assurer la liquidité et la compensation. Depuis 2008, les banques et plus globalement les entreprises financières privilégient la relation directe avec les banques centrales au détriment des relations internes à la sphère financière. Le blocage des relations bancaires explique l’arrêt net de l’économie en 2009, le recul du commerce mondial et la dégradation rapide de l’emploi. Les plans mis en œuvre depuis plus de deux ans ont réussi par injection de liquidités à déstresser l’ensemble des relations bancaires sans pour autant réinstaurer un réel climat de confiance. En effet, des doutes subsistent sur la qualité des bilans des banques, sur le volume des créances douteuses présentes dans les coffres. Depuis 2010, la question de la dette souveraine est venue casser la frêle confiance qui s’était créée. Jusqu’à ces derniers mois, la règle voulait même si elle était largement contredite par l’histoire qu’un Etat ne faisait pas faillite. Désormais, avec l’abandon de 50 % de la dette grecque, cette règle est caduque avec conséquence que les banques fortement exposées en matière de dettes publiques à risque sont des brebis galeuses. La chasse aux valeurs sûres, la recherche de liquidités sont devenues les sports préférés des institutions financières. La forte répulsion aux risques des vieux pays occidentaux s’accroit de jour en jour au point de plonger l’économie de nombreux pays en atonie. Le rendement n’est plus le point clef en matière de placement, c’est la garantie du capital qui compte. Ce comportement de risque zéro qui correspond au principe de précaution en matière de développement durable est extrêmement pervers. La politique des taux d’intérêt faibles pratiquée par les banques centrales depuis dix ans a, tout à la fois, généré des comportements spéculatifs pervers avec les bulles Internet ou immobilière, elle a favorisé le recours massif à l’endettement privé et public au point de rendre insolvable les Etats. Elle a surtout concouru ce au recul de l’investissement productif. La frénésie du court terme a tué le long terme. Pourquoi prêter à risque à 10 ou 15 ans quand il est possible d’avoir un rendement assez proche et sans risque à court terme ? Les entreprises françaises qui à la différence des entreprises anglo-saxonnes se financent essentiellement sous forme de crédits bancaires sont très sensibles à la politique des banques en la matière. Les PME sont évidemment les premiers concernées. Le recul de l’investissement au mois de septembre 2011 confirme cette sensibilité au-delà du contexte économique dégradé. Au minimum, chaque année, 10 % des entreprises françaises seraient rationnées en termes de crédit contre 2,5 % aux Etats-Unis. Du fait du risque de rationnement bancaire, les PME sont contraintes de conserver un volant plus important de trésorerie, 5 % du bilan en moyenne contre 2 % en Allemagne. Du fait d’un problème d’accès au crédit, les PME françaises pour se développer s’adossent à des groupes de taille supérieure. 35 % des PME étaient adossées à un groupe en 1999, 44 % en 2004. Les PME adossées représentent plus de 60 % des effectifs salariés et de la valeur ajoutée des PME. Les dirigeants de PME préfèrent la cession à l’ouverture de leur capital. Le manichéisme est de rigueur, être totalement chez soi ou vendre. La fiscalité et les règles comptables favorisent ce type de comportement. L’adossement est souvent perçu de manière négative. Ce jugement n’est pas confirmé par les résultats. Les 5 % des PME ayant connu la plus forte croissance sont à 78 % des filiales de grands groupes. L’adossement apparaît comme une solution pour les PME de moins de 50 salariés. Le taux de croissance est de 8 à 14 % en rythme annuel de 1985 à 2010 contre 1 % sans adossement. Cette situation nous distingue des pays anglo-saxons. Néanmoins, si dans le passé, la voie de l’adossement permettait de contourner les freins au développement et les blocages bancaires. Il n’est pas obligatoirement la meilleure solution pour la nouvelle décennie. L’accès aux crédits bancaires sera défavorable pour tous les acteurs. Le recours au marché sous forme d’obligations ou d’ouverture du capital constitue un des moyens à étudier. Certes, compte tenu de la difficulté d’accéder aux marchés financiers, le regroupement autour des grandes entreprises pourrait s’accélérer au détriment de notre tissu de PME. L’autre voie sera de faciliter l’accès directs des PME aux marchés financiers. Alternext qui a remplacé le nouveau marché reste encore de taille modeste et ne joue pas son rôle dans le financement des PME ; de même, les business angels sont en nombre trop réduit, autour de 4000. Le capital risque et le fonds d’investissement spécialisé dans les PME sont essentiellement des niches fiscales. Notre industrie financière, à l’image de notre pays, est orientée vers les pouvoirs publics et vers les grandes entreprises. Le private equity est embryonnaire. La crise que nous connaissons depuis 2008 devrait inciter à revoir les modes de financement et rapprocher l’épargne des investissements productifs en simplifiant les circuits, les régimes juridiques et fiscaux.

Patrimoine des Français, l'heure des comptes a sonné

L'INSEE vient de publier une étude sur les inégalités de patrimoine qui souligne la progression des inégalités. La moitié des ménages français ont un patrimoine supérieur à 150 200 euros. Ils possèdent 93 % des avoirs. Les 10 % les mieux dotés ont 50 % du patrimoine des ménages. Les 1 % les mieux dotés possèdent chacun plus de 1,9 million d'euros. Les 10 % les moins bine dotés possèdent collectivement moins de 0,1 % du patrimoine total et ont individuellement moins de 2700 euros. L'écart entre les 10 % les mieux dotés et les 50 % moins bien dotés s'est accru de 10 % de 2004 à 2010. Les 10 % des ménages les mieux dotés ont un patrimoine supérieur à 552 300 euros soit 250 fois le montant des 10 % les moins bien dotés. Les écarts en terme de patrimoine sont plus importants que celui des revenus qui est de 4,2 entre les 10 % des ménages les plus riches et les 10 % les plus pauvres. Les 10 % des ménages les plus dotés en patrimoine concentrent 48 % du patrimoine total, les 5 % en possèdent 35 %; les 1 %, en ont 17 %. les 10 % les plus modestes possèdent 0,05 % du patrimoine total. 62 % du patrimoine des Français est, en 2010, constitué de biens immobiliers. Près de six Français sur 10 sont propriétaires de leur résidence principale. Ce taux est de 22 % parmi les 50 % les moins bien dotés en capital. Le montant du patrimoine des propriétaires de leur résidence principale est 8,3 fois celui des non-propriétaires. Néanmoins, un tiers des propriétaires sont en fait accédants à la propriété et doivent donc rembourser leurs crédits. En prenant le patrimoine net (après prise en compte des emprunts), le rapport passe de 8,3 à 5,5. Fort logiquement, le patrimoine croit avec l'âge pour atteindre un maximum autour de 70 ans. Le patrimoine passe de 32 700 euros autour de 30 ans pour atteindre 345 000 euros pour le ménages ayant de 60 à 69 ans. A 60 ans, les donations et les successions expliquent l'élévation du montant du patrimoine. Ainsi, un ménage ayant un de ses membres qui a 60 ans aura un patrimoine moyen de 241 300 euros en cas d'héritage et de 63 100 euros s'il n'a pas eu d'héritage. Les travailleurs non-salariés ont des patrimoines plus élevés que les autres catégories professionnelles. Ainsi, la moitié des ménages agriculteurs ont un patrimoine de plus de 642 100 euros, la moitié des ménages de commerçants ou de chefs d'entreprise ont un patrimoine de plus de 338 700 euros. La médiane des salariés est de 126 900 euros. 45 % des actifs des indépendants est constitué de biens professionnels. au niveau des salariés, le patrimoine médian des cadres est 35 fois supérieur à celui des ouvriers non-qualifiés. En ce qui concerne le patrimoine financier, le patrimoine moyen est de 50 800 euros. Les 10 % des ménages les mieux dotés ont un patrimoine financier d'au moins 103 800 euros quand les 10 % les moins bine dotés n'ont que 500 euros. 50 % des ménages ont un patrimoine financier supérieur à 10 300 euros. le patrimoine financier des professions libérales est en moyenne de 237 000 euros. Il est de 74 400 euros pour les cadres. Pour les 10 % les mieux dotés, les professions libérales ont un patrimoine financier supérieur à 477 700 euros. ce montant est de 163 800 pour les commerçants, les industriels et les artisans. Il est de 166 700 pour les cadres. Le patrimoine financier passe de 14 900 euros en moyenne pour les moins de 30 ans à 79 300 euros pour les 60/69 ans. le patrimoine médian est de 3600 euros pour les moins de 30a ns et de 16 700 euros pour les 60/69 ans. L'INSEE souligne les inégalités en matière de patrimoine. Elles résultent d'un phénomène cumulatif et d'une appréciation assez forte dans les années 90/2000. le patrimoine représente plus de 7 fois le revenu disponible brut des ménages contre 5 fois il y a 30 ans. par ailleurs, pour les travailleurs non-salariés, l'intégration de l'outil professionnel fausse les comparaisons. La progression des inégalités constatée ces dernières années en matière de patrimoine est imputable à hausse des biens immobiliers qui a déformé la répartition du capital entre propriétaires et non propriétaires de leur résidence principale. lire la note de l'INSEE

mercredi 23 novembre 2011

Les retraités sont ils plus riches ou pauvres que les actifs ?



Le COR consacre sa réunion du 23 novembre à l'étude du taux de remplacement et du niveau des pensions. Les retraités sont-ils plus pauvres ou plus riches que les actifs et quelle est l'évolution constatée ces dernières années ? Les réformes menées depuis 1993 ont-elles impacté les revenus des retraités.
Selon le COR, le niveau de vie des retraités demeure  élevé : au cours des 14 dernières années, il a  été supérieur à 95 % du niveau de vie des actifs. Il est même supérieur à celui des actifs en prenant en  compte le fait que les retraités -les retraités sont à 75 %  propriétaires de leur logement contre 57 % des Français et les charges supportées  . Cette comparaison intègre les revenus du patrimoine. Le niveau de vie des retraités atteint 85 % de celui des actifs sans les revenus du patrimoine.
La Drees souligne par ailleurs  que «chaque génération» bénéficie d' «une retraite plus élevée que la génération née un an plus tôt», grâce à la progression du travail des femmes, du nombre de cadres et du salariat, et grâce à la montée en charge des retraites complémentaires.

samedi 12 novembre 2011

Le financement des entreprises passera pas les marchés financiers



L’air du temps n’est pas aux marchés financiers et pourtant, dans les prochains mois, l’avenir de nos entreprises et tout particulièrement de nos PME passera, pour leur financement, par les marchés actions et obligataire.

Les entreprises françaises, à la différence de leurs homologues anglaises ou américaines, se financent essentiellement en recourant aux crédits bancaires. Le financement par actions ou par émission d’obligations est réservé aux grandes entreprises. Cette situation souvent soulignée explique la nature conflictuelle des relations entre les PME et les banques.

Les entreprises françaises sont moins bien dotées en fonds propres que leurs concurrentes étrangères. Elles sont surtout moins bien dotées en ressources longues. L’ouverture du capital est toujours vécue comme une souffrance, comme une perte d’indépendance. L’ISF ne facilite pas même si cet impôt a été aménagé les ouvertures à des tiers du capital. Pour l’accès aux obligations, la complexité de l’accès est dissuasive.

Les entreprises françaises sont donc dépendantes des banques ; or il est ainsi évalué que chaque année, 10 % des entreprises françaises seraient rationnées en termes de crédit contre 2,5 % aux Etats-Unis.

Si les relations sont compliquées entre les banques et les PME, les torts ne sont pas à mettre exclusivement du côté des premières. En effet, les banques tentent de minimiser leurs expositions aux risques. Du fait d’une approche très comptable, la qualité de l’information dont elles disposent sur leurs entreprises clientes est moyenne. Par ailleurs, l’existence d’un taux réglementaire de l’usure, la France est avec l’Italie un des rares pays a conservé un tel taux, les banques ne peuvent pas établir un barème de taux en fonction des risques. Par commodité, leur politique est manichéenne. Le droit de la défaillance n’est guère favorable aux créanciers privés qui passent après les créanciers publics. En cas de faillite, les capacités de recouvrement sont faibles. Mais, le conservatisme des banques est liée à la faiblesse de la concurrence bancaire. La France possède de très grandes banques de taille systémique mais pour le financement des PME, il n’est pas certain que cela soit un avantage.  

De ce fait, les entreprises françaises sont entravées dans leur développement. Pour se prémunir d’éventuels refus des banques, elles accumulent des liquidités. Selon une étude réalisée par les banques centrales allemande et française, le stock de liquidités serait deux fois plus important en France que de l’autre côté du Rhin (5 % du bilan contre 2 %).

Avec la crise des dettes publiques, avec la mise en œuvre des nouvelles règles prudentielles pour les banques et les compagnies d’assurances (Bâle III et Solvency II), le mode de financement de l’économie productive risque d’être fortement impacté.

La nécessaire augmentation des fonds propres des banques entraînera une réduction des crédits à long terme à destination des entreprises et des collectivités locales.

Le financement en zone euro sera plus désintermédié. Les Etats se tourneront plus vers les compagnies d’assurances, les fonds de pension et les fonds souverains. Les entreprises européennes et françaises plus particulièrement devront trouver leurs ressources sur les marchés obligataires et actions. Si pour les grandes entreprises, cette évolution ne sera pas une révolution, il en est tout autre pour les PME. En effet, l’accès aux marchés financiers n’est pas naturel pour les PME. Il n’y a pas beaucoup de structures qui jouent le rôle d’intermédiaire. Le capital risque est deux à trois fois plus faible en France qu’aux Etats-Unis. L’absence de fonds de pension a empêché la création d’équipes spécialisées dans le suivi des PME.

Face au durcissement des conditions d’octroi des crédits, l’épargne des Français devra être orientée vers des placements longs. Une telle réorientation ne s’effectuera pas obligatoirement au détriment des épargnants ; en effet avec la baisse du rendement des fonds euros des contrats d’assurance-vie, la faible rémunération des comptes sur livret (hors période de promotion), le placement « actions » et celui des obligations d’entreprise n’est certes pas sans risques mais sans nul doute le plus attractif. En matière obligataire, l’accès des PME groupé devrait limiter les risques et faciliter leur accès à ce marché. Il y a sans nul doute de nouveaux véhicules financiers à inventer afin de permettre la mutation du mode de financement de l’économie. 

La retraite des élus selon Arnaud Montebourg


L'ancien candidat à la primaire socialiste, Arnaud Montebourg, 49 ans, a proposé de mettre à la retraite d'office les élus de plus de 67 ans. Il visait sans nul doute Jean-Pierre Chevènement mais sa proposition concerne également Jean-Louis Bianco ou Jack Lang.

Selon les services de l'Assemblée nationale et l'étude réalisée par le quotidien "Le Monde",  l'âge moyen des députés est pour la législature qui se terminera en 2012  de 59 ans et cinq mois. C'est la moyenne la plus âgée enregistrée sous la Ve République.

Parmi les députés élus en 2007, 272 avaient plus de 60 ans. 97 élus ont moins de 50 ans, dont 12 moins de 40 ans. L'Assemblée nationale française serait ainsi une des plus âgée de l'Union européenne.

Cette situation s'explique pour trois raisons :

- La France vieillit et de ce fait sa représentation nationale aussi.
- Depuis 2002, il n'y a pas eu d'alternance et cela ne favorise pas le rajeunissement. En effet, en cas de changement de majorité, il y a de nouveaux entrants sur des circonscriptions jugées difficiles et donc données à de plus jeunes candidats. En cas de forte alternance comme en 1981 ou 1993, le rajeunissement est plus fort. Or, depuis 1997, les fluctuations sont moins fortes. De même, en cas d'accident historique, il y a un changement plus profond de têtes.  En 1981, l'Assemblée nationale comptait un député de moins de 40 ans pour un député de plus de 60 ans. En 1946, les juniors, issus de la Résistance, représentaient près de 35 %, contre 2 % en 2011.
- Troisième raison, depuis 1988, la France n'a pas changé son mode d'élection. en 1986, le scrutin majoritaire par circonscription avait laissé la place à un scrutin à la proportionnelle à un tour. Les partis avaient une plus latitude pour composer les listes de candidats et effectuer le cas échéant un renouvellement des cadres.

Le problème avec la proposition d'Arnaud Montebourg est que la jeunesse d'aujourd'hui est la vieillesse de demain et que les promesses

vendredi 4 novembre 2011

Philippe Crevel dans la Tribune du 4 novembre 2011

Philippe Crevel, secrétaire général du  Cercle des Epargnants a été interviewé pour le quotidien "La Tribune" par Eric Leroux. Il a notamment évoqué la question du rendement des fonds euros et le rôle de  l'assurance-vie en période de crise. Il souligne que si les fonds euros auront un rendement autour de 3,1 % en 2011, ils offrent l'avantage d'offrir aux assurés une garantie en capital avec un régime fiscal attractif. Lire l'interview  

mardi 1 novembre 2011

Lettre N°64 du Cercle des Epargnants - novembre 2011

Au sommaire de la lettre d'information N°64 du mois de novembre 2011
  • Dessine moi un marché !
  • L'épargne toujours plus haute, toujours plus liquide
  • L'immobilier, c'est fini
  • L'emploi des seniors
  • La surcote
  • Etre polypensionnés, c'est grave docteur ?
Lire la lettre

Too little to fall or too big to stay ?

L’encre de l’accord du 27 octobre n’est pas encore sèche que l’euro replonge dans les affres de la crise. La soumission par le Premier Ministre grec de l’accord à référendum a remis la zone euro en turbulences pour une durée qui pourrait atteindre trois mois, c'est-à-dire le temps de la campagne électorale, un temps bien trop long pour l’économie européenne déjà exsangue par trois mois de crise. La décision de Papandréou est éminemment politique. Contesté par une extrême gauche qui a toujours, depuis l’époque des Généraux, conservé ses réseaux et par l’opposition, le leader socialiste tente de gagner du temps en renvoyant le problème de la dette publique et des plans d’assainissement devant les urnes. Bien évidemment, dans une Europe en proie aux divisions et à la surenchère, le Premier Ministre pourrait être tenté de trouver un accord plus satisfaisant. Chemin faisant, la Grèce veut l’effacement de la dette sans la banqueroute et sans la sortie de l’euro à moins qu’elle considère que toute façon il faille préparer l’opinion à ce cas de figure extrême. Les autorités grecques sont pleinement conscientes que les autres responsables européens veulent par tous les moyens éviter le précédent. La sortie de la Grèce signifierait que l’intangibilité de l’euro est remise en cause. Le maillon faible grec sauterait mais le problème c’est que le jeu continuerait. La Grèce joue-t-elle à la diva ? Le principe d’un effacement progressif de sa dette n’a-t-il pas été acté ? Mais cette remise à zéro des compteurs doit s’accompagner d’une purge or c’est bien ce remède que les Grecs et leur gouvernement refusent. Certes, la potion est amère et n’est guère imaginable sous les cieux de France, baisse des traitements des fonctionnaires, baisse des pensions et des prestations avec comme conséquence un PIB en chute libre. Les Grecs ont triché depuis des années sur leurs déficits tout comme ils fraudent en matière fiscale mais le retour à la réalité n’est pas sans entraîner de la casse. Le plan du 27 octobre dernier réglait l’aspect financier mais il lui manque un volet économique et social. Il est nécessaire de reconstruire l’économie grecque afin d’éviter l’emballement de la spirale du déclin. L’Europe ne dispose toujours pas de fonds d’intervention pour régler des crises localisées dans un ou plusieurs Etats membres. Le budget de l’Europe ne pèse que 1 % du PIB et est utilisé à 40 % pour l’agriculture. Il est indispensable qu’à côté des mécanismes de soutien financier, soit mis en œuvre des outils d’intervention ponctuelle sous la forme de prise en charge de dépenses d’investissement, de formation, de recherche. La Grèce doit bénéficier d’un concours exceptionnel de sortie de crise. Il faut redonner des perspectives et de l’espoir aux Grecs et aux Européens. La Grèce est un petit Etat qui met en danger le système européen. Elle est entrée pour des raisons symboliques (le pays à l’origine de la démocratie) ainsi que pour des raisons géostratégiques afin de rééquilibrer par le sud l’Europe. Il a été couramment admis que du fait de son faible poids, les autres Etats ne seraient pas trop regardant sur le respect des règles budgétaires et économiques. Le projet de référendum ouvre la boite de Pandore dans laquelle certains s’engouffreront pour imaginer le scénario de sortie en solo de l’euro, ce scénario que les Gouvernement ne voulaient pas jusqu’à maintenant écrire. La Grèce joue avec les pompiers pyromanes depuis le début de la crise ; maintenant, il faut savoir s’ils veulent vraiment éteindre l’incendie. Elle oblige les Européens à aller de plus en plus vite vers le fédéralisme. L’affaire du référendum démontre bien que le système européen de gouvernance n’est pas adapté à la monnaie unique et à la mondialisation. La politique budgétaire américaine se décide entre la Maison Blanche et le Congrès et non dans l’Ohio.

En attendant le G20, le Gouvernement face aux contraintes fiscales

Le Président de la République a calé le niveau de croissance pour 2012 autour de un point obligeant de réduire l'engagement d'un plan d'assainissement supplémentaire d'environ 7 milliards d'euros sous forme d'économies budgétaires et de relèvements fiscaux. Le Gouvernement doit tout à la fois veiller à ne pas casser les dernières brides de croissance existantes et à ne pas trop mécontenter son électorat à la veille des échéances de 2012. Les marges de manoeuvre sont faibles. Comme le rappelle le site Geodia, "l’Etat et ses organismes rattachés ont, en 2010, prélevé 503,5 milliards € d’impôts divers. L’Etat collecte pour 253,6 milliards d'euros. Il faut souligner qu'aujourd'hui l'impôt sur le revenu représentent environ 50 milliards d'euros (46,3 milliards d'euros) soit le poids du service de la dette, c'est à dire le paiement des seuls intérêts. La TVA représente 134,5 milliards d'euros et et la CSG, 85 milliards d'euros avec la CRDS, 89 milliards d'euros Le Gouvernement étudie la possibilité de relever le taux réduit de TVA qui est de 5,5 %. Depuis de nombreuses années, il est admis que ce taux est trop faible et génère des distorsions de concurrence avec le taux normal de 19,6 %. L'écart est de 14,1 points quand chez nos partenaires il tourne autour de 12 points. C'est au nom de cet écart que certaines professions ont réclamé l'application à leur secteur d'activité du taux réduit (restauration, BTP). L'augmentation du taux de TVA réduit pose un problème politique du fait qu'il s'applique aux biens dits de première nécessité (alimentation en particulier). Le Gouvernement pourrait être tenté justement de sortir les produits alimentaires de la hausse mais elle pourrait être alors contraire au droit européen et rapporter peu. Il faut savoir qu'en 2009, le taux réduit a rapporté 23,4 milliards € (net de déductions) et le taux normal 82,4 milliards € (net). Le relèvement de la TVA à taux réduit devrait être accompagné de mesures ciblant les contribuables aisés et l'épargne... Il suffit d'attendre la fin du G20...