samedi 27 avril 2013

La semaine économique et financière



Le Coin des Epargnants

Le CAC 40 a progressé de 4,33 % et a terminé à 3810 points. La bourse anticipe un assouplissement de la politique monétaire de la BCE. Les automobiles et les bancaires ont profité de ce regain d’optimisme. Il y a un risque de repli la semaine prochaine avec prise de bénéfices surtout si la BCE déçoit les investisseurs en se contentant de mesures non conventionnelles ou en diminuant a minima ses taux d’intervention.

 Royaume-Uni, l’autre voie

Le Royaume-Uni a évité la récession avec une croissance positive de 0,3 au premier trimestre 2013. Le taux de chômage est à 7,9 %. Le Royaume-Uni mène une politique légèrement décalé par rapport à la zone euro avec une forte implication de la Banque centrale et un programme axé sur l’offre à travers une diminution des impôts pesant sur les entreprises.

Espagne rien ne va plus

Le taux de chômage de l’Espagne est de 27,2 % conte 8,5 % au mois de mars 2007. Le taux de chômage des jeunes atteint 57 %. En tout, le pays compte plus de 6 millions de chômeurs.

Une nouvelle réforme des retraites s’annonce avec à la clef une accélération du passage à 67 ans de l’âge de départ, une allongement de la durée de cotisation qui est actuellement de 37 ans ainsi qu’une refonte du mode de calcul des pensions qui prend en compte les 25 meilleures années. L’idée serait d’intégrer l’ensemble de la carrière.

France, alerte rouge sur le chômage

Avec plus de 3,2 millions de chômeurs et 5 millions de sous-emploi, la France a battu un triste record datant de 2007. Une fois de plus, un sentiment d’impuissance se propage. Les solutions de court terme l’emporteront au détriment des plans structurels de l’offre. Les entreprises françaises souffrent d’un faible taux de marge et d’un mauvais positionnement. Ce n’est pas en relançant la consommation ni même en agissant à la marge sur les charges que la donne sera modifiée. Il y a une action de long terme associant acteurs publics et privés à mener pour positionner l’outil productif sur des secteurs porteurs. Il est indispensable de retrouver des gains de productivité au prix dans un premier temps d’ajustements dans les effectifs.

 France, erreur sur l’ANI

 Le Parlement a adopté la loi élargissant l’accord national interprofessionnel sur la sécurisation de l’emploi avec à la clef la généralisation de la couverture complémentaire santé. Le législateur à la demande de gouvernement a introduit la notion de clause de désignation permettant à une branche professionnelle d’imposer aux entreprises membres l’opérateur en charge de la complémentaire. La clause de désignation restreint l’arbre des choix avec un risque d’augmentation des coûts et une diminution des prestations.

Chine, comment se passer des autres

La Chine est devenue la deuxième puissance mondiale en cessant d’être l’Empire du milieu et en s’ouvrant sur l’extérieur. Néanmoins, les autorités chinoises sont convaincues que le développement passe par le passage d’une économie de production à une économie de consommation. Cette mutation devient d’autant plus nécessaire que la première zone commerciale mondiale est en récession et que les tentations protectionnistes se développent. Mais, il est plus facile, aujourd’hui de produire que de consommer. En effet, pour consommer, il faut tout à la fois des réseaux de distribution, des lieux de vente et du pouvoir d’achat. C’est une véritable révolution que le Chine doit entreprendre. Cette révolution aura des incidences sur l’organisation du capitalisme mondial car elle aura pour conséquences la modification des flux de capitaux ; les excédents chinois prenant actuellement la route des pays occidentaux s’investiront de plus en plus en Chine.

La Chine est menacée par plusieurs problèmes, l’absence de transparence financière avec la montée de l’endettement (entreprises et collectivités locales), le vieillissement de la population, une augmentation rapide des coûts associée à une augmentation des prix. Ces différents problèmes pourraient à terme diviser le taux de croissance du pays par deux.

 Le soleil se lèvera-t-il à nouveau au Japon

Sony pour la première fois depuis 5 ans dégage des bénéfices ; certes ce résultat est avant tout le produit d’arrangements comptables et lié à la cession d’actifs. Il n’en demeure pas moins que le Japon semble vouloir mettre un terme à 20 ans de disette à travers une politique monétaire très expansive. Par ailleurs, il apparaît clairement que les technologies, drones, robots... ont le vent en poupe. Le Japon qui est confronté depuis déjà de nombreuses années aux effets du vieillissement pourrait être à la base d’une révolution technologique dans les domaines de la santé et des services à la personne.

Etats-Unis, let's go

Les indicateurs semblent prouver que le potentiel de la croissance est élevé. La révolution énergétique en cours devrait avoir un impact important en matière d’activités directes et en matière de relocalisation de certaines activités industrielles.

La première estimation de la croissance au premier trimestre s’est accéléré à +2,5% (contre 0,4% fin 2012). Cette croissance repose sur les ménages. Leurs dépenses de consommation ont progressé à un rythme trimestriel annualisé de 3,2%, après +1,8% quatrième trimestre et une moyenne de 1,9% sur l’ensemble de l’année dernière. L’investissement résidentiel a augmenté de 12,6 %

Concernant les dépenses publiques, les réductions opérées à la fin de l’année avaient pesé sur les résultats du quatrième trimestre. L’ensemble des dépenses publiques avait alors reculé de 7%, pour le premier trimestre, la contraction a été de de 4,1% soit plus que la prévision des experts.

L’économie américaine résiste mieux que les économies européennes à une réduction des dépenses publiques. De ce fait, l’ajustement en cours ne pourrait que peser marginalement sur la croissance en 2013.

 A suivre

Lundi 29 avril, la  Commission Européenne présentera l’indice de confiance qui était de  à 90 en mars, en baisse d’un point par rapport au mois précédent. En avril la confiance devrait encore reculé.

Mardi 30 avril, le Japon publiera le résultat de la production industrielle  du mois de mars. Il n’est pas attendu de croissance. Toujours au Japon, le rapport sur l’emploi sera présenté avec une possible diminution du taux de chômage à 4,2 %.

Eurostat publiera son estimation d’inflation pour la zone euro avec un taux qui pourrait être inférieur à 1,7 % ce qui pourrait autoriser la BCE à baisser son taux d’intervention.  

Toujours mardi, mais en Allemagne sera présenté la rapport emploi avec taux de chômage qui devrait rester à 6,9 %. L’INSEE rendra public les dépenses de consommation des ménages du mois de mars qui sont attendues en hausse après deux mois de recul.

Mercredi et jeudi seront des journées monétaires avec la réunion aux Etats-Unis du FMOC. La FED devrait maintenir sa politique de quantitative easing. Jeudi, la BCE se réunira et pourrait annoncer une baisse du taux refi.

Vendredi, aux Etats-Unis sera publié le rapport « emploi » avec l’annonce probable de 200 000 créations d’emploi et un taux de chômage stable à 7,6 %.


vendredi 26 avril 2013

Philippe Crevel cité dans les Echos du 26 avril 2013


Dans les Echos du 26 avril au sujet des résultats du mois de mars de l'assurance-vie, la rédaction a repris les propos du secrétaire général du Cercle, Philippe Crevel qui a insisté sur la nécessité de soutenir l'épargne de long terme avec notamment la mise en oeuvre d'un nouveau fonds euro-croissance dans le prolongement du rapport Karine Berger/Dominique Lefebvre.

lire l'article 

Interview de Philippe Crevel sur Atlantico.fr : la "silver economy" est-elle l'avenir de la France

Inéluctable et angoissant, le vieillissement démographique peut être vu comme une énorme opportunité de croissance pour l'industrie française, que le gouvernement entend saisir en lançant une filière dédiée, la "silver economy".


Philippe Crevel a répondu sur ce sujet à plusieurs questions de la rédaction d'Atlantico.fr

jeudi 25 avril 2013

Le taux du livret A baissera-t-il et pour quelles conséquences ?


Actuellement à 1,75%, le taux du Livret A pourrait passer à 1,5 ou 1,25% le 1er août, consécutivement au recul de l'inflation. Si cette baisse devait se vérifier, s’agirait-il toujours d’un placement intéressant pour les épargnants ? Philippe Crevel a été interviewé par la rédaction du site Atlantico.fr

Lire l'interview de Philippe Crevel 

Les conditions de baisse du taux de chômage



Le nombre de chômeurs dans la catégorie phare a battu son record en mars, à 3 224 600, a augmenté pour le 23eme mois consécutif, selon les chiffres du ministère du Travail. Ce nombre bat le précédent record de janvier 1997 qui était de 3 195 500.

Le nombre de chômeurs inscrits en catégorie A (ceux qui n'ont pas travaillé), a augmenté de 36 900 en France métropolitaine (+ 1,2 %). Sur un an, ce nombre augmente de 11,5 %. En tenant compte des personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi a progressé de 0,7 % le mois dernier, soit 34 400 personnes, pour atteindre 4 741 100, en hausse de 9,8 % sur un an. En incluant les départements d'outre-mer, il a dépassé la barre symbolique de 5 millions, à 5 033 600 personnes.

En pourcentage de la population active, le taux de chômage s'est établi à 10,2 % au quatrième trimestre 2012 en métropole (10,6 % avec les départements d'Outre-mer), son plus haut niveau depuis 1999. Les chiffres du premier trimestre seront publiés le 6 juin. Le taux de chômage le plus élevé enregistré en France est de 11,3 %, en février 1997 et de mars à mai 1994.

Le nombre de demandeurs d'emploi de 50 ans et plus a ainsi augmenté de 1,3 % en catégorie A en métropole (+ 17,0 % sur un an) et de 1,1 % en A, B, C (+ 15,2 % sur un an). Ceux de moins de 25 ans ont vu leur nombre augmenter de 1,3 % en A, et de 0,8 % en A, B, C, soit des hausses respectives de 10,9 % et 9,8 % sur un an. Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits depuis un an ou plus en catégories A, B, C a augmenté de 1,1 % en mars en France métropolitaine (+ 15,1 % sur un an).

Les offres collectées par Pôle emploi ont diminué de 6,0 % le mois dernier (- 18,2 % sur un an).

Du fait des nouvelles entrées sur le marché du travail, il faut créer 200 000 emplois par an pour obtenir une baisse du chômage. Cette année, le nombre de départs à la retraite devrait augmenter du fait des dates de relèvement de l'âge légal de départ à la retraite. Il devrait y avoir près de 200 000 départs en plus ce qui permettrait de compenser en fin de période les arrivées sur le marché du travail à condition que les destruction se ralentissent. De manière plus structurelle, il faut entre un minimum de 1 % à 1,5 % de croissance pour créer des emplois. La Commission européenne prévoit une augmentation du taux de chômage en 2013 et 2014 avec respectivement 10,7 % et 11,0 %. L'OCDE prévoit des taux de 11,0 % cette année et 11,2 % en 2014 et le Fonds monétaire international 11,2 % et 11,6 %.

L'assurance-vie fait son printemps


Après la publication du rapport de Karine Berger et Dominique Lefebvre qui proposait la relance de l'épargne longue investie en supports actions et obligations d'entreprise, les résultats de l'assurance-vie sur le premier trimestre confirment  qu'il n'y a pas de divorce entre ce produit et les Français mais qu'il y a moyen de faire mieux et plus pour soutenir les entreprises. 

L'assurance-vie a enregistré au mois de mars une collecte nette de 0,6 milliard d'euros. Sur le trimestre, la collecte nette est de 6,7 milliards d'euros. Sur la même période, le Livret A et le LDD ont collecté 16,05 milliards d'euros dont 2,79 milliards au titre du mois de mars.

La collecte brute a été de 9,8 milliards d'euros en hausse de 5 % par rapport à mars 2012. Depuis le début de l'année, le montant des cotisations perçues a été de 33,5 milliards d'euros en progression de 6 % depuis le 1er janvier. Sur un an, les cotisations demeurent en recul de 3 %.

Il faudra analyser les résultats sur le second trimestre pour analyser l'impact de la récession sur les épargnants. Le Gouvernement espère toujours une diminution de l'épargne pour soutenir la consommation. 

Par rapport à 2012, la rupture au niveau des résultats de l'assurance-vie s'explique par les prestations qui baissent de 12 % en mars 2013 par rapport à mars 2012 et de 20 % sur le premier trimestre par rapport au trimestre correspondant de 2012. Les prestations ont été de 9,1 milliards d'euros au mois de mars soit 800 millions de moins que la moyenne mensuelle de l'année dernière. Sur le premier trimestre, les prestations se sont élevées à 26,8 milliards d'euros. Sur un an, la chute est de 10 %. 

La diminution des rachats s'explique par la nette accalmie du marché de l'immobilier et par une normalisation de la situation financière de la zone euro. Les Français achetant moins de biens immobiliers ont une moindre nécessité de retirer de l'argent de leurs contrats d'assurance-vie.

Il faut noter que la part des unités de compte progresse avec 1,6 milliards d'euros soit 16 % des cotisations. Sur le premier trimestre, la part des UC est de 14 %. La baisse semble enrayée témoignant d'un retour de la confiance des épargnants vis-à vis des placements "actions".

L'encours de l'assurance-vie est de 1409,4 milliards d'euros en progression de 3 % sur un an. Pour mémoire, l'encours du Livret A et du LDD est de 358,7 milliards d'euros.

Les fonds euros représentent 1 390 milliards d'euros en provisions mathématiques et les supports en unités de compte 225,2 milliards d'euros soit 16 %.

Malgré des résultats encourageants sur les trois premiers mois, l'assurance-vie continue à moins collecter que le Livret A et le LDD qui sont des produits de court terme et d'épargne de précaution. Cette situation devrait renforcer la volonté du Gouvernement de soutenir l'épargne longue. 

samedi 20 avril 2013

La semaine économique et financière décryptée


Le coin du Cercle des Epargnants

La Bourse de Paris a terminé la semaine en hausse mettant ainsi un terme à quatre séances de baisse. A 3652 points, le CAC 40 a perdu 2,07 % sur la semaine. Depuis le début de l’année, l’augmentation n’est plus que de 0,30 %. La bourse a été impactée par les mauvaises nouvelles en provenance du FMI concernant la situation économique de la zone euro et les interrogations sur la conjoncture américaine.

L’once d’or a terminé en-dessous des 1400 dollars à 1393,75. Le cours des matières premières non agricoles restent orientés à la baisse du fait de l’atonie de la demande mondiale.

 France, l’heure des révisions et des déchirements

Le Gouvernement a encore acté le recul du PIB en 2013 en retenant un taux de 0,1% pour le pays, taux toujours jugé optimiste tant par le FMI et la Commission européenne qui parie sur un rempli du PIB en 2013. La grande majorité des économistes évalue le recul entre 0,3 et 0,1 point.

Cette réduction de la croissance oblige le Gouvernement à accroître son effort en matière de maitrise des comptes publics. Pour atteindre 2,9 % du PIB en 2014 contre 3,9 % cette année, l’ajustement devrait porter sur une vingtaine de milliards d’euros. Malgré l’engagement pris par le Président de ne pas recourir à de nouvelles augmentations d’impôts, il apparaît inévitable que la pression fiscale continuera dans les prochains mois à s’accroître. Une nouvelle diminution du plafond des niches fiscales serait à l’étude. Afin de financer les dépenses d’assurance-retraite, une augmentation des cotisations est également prévue.

Au-delà de la polémique sur le maintien ou non de la rigueur, des voix s’élèvent afin de ne pas pénaliser les charges pesant sur les entreprises. Jean-Marc Ayrault a dû souligner, dans une interview aux Echos, le rôle des entreprises. Le Gouvernement pourrait reporter l’application des actions de groupe voire différer l’entrée en vigueur de la complémentaire pour les salariés qui pourrait pénaliser les PME.

Croissance mondiale : à trois vitesses

Le FMI a révisé à la baisse dans ses perspectives du mois d’avril le taux de croissance de l’économie mondiale. Il l’évalue à 3,3% en 2013, soit trois dixièmes de points de moins par rapport à celle encore envisagée l’automne dernier.

A l’exception du Japon, où un plan de relance massif se met en place, tous les grands pays, avancés comme émergents, voient leur croissance révisée en baisse.

Cette révision est en grande partie imputable à la zone euro. L’activité économique qui devait être marquée par un léger redressement, demeurera négative.

Dans les comptes du FMI, le PIB des dix-sept recule de 0,3% en 2013, après s’être déjà contracté de 0,6% en 2012. Il faut souligner que la zone euro pèse 14 % du PIB mondial. L’Italie et l’Espagne sont rejointes par la France pour la récession.

Si la zone euro pouvait espérer d’un moindre effort dans la réduction des déficits publics, les ajustements en cours dans la sphère privé contribuent à peser sur l’activité. Par ailleurs, la France est entrée après les autres Etats dans une phase d’ajustement de ses comptes publics. Au niveau de la zone euro, le rythme de réduction prévue des déficits publics est  divisé par deux par rapport à 2012.

Le FMI note que des pays d’Europe du Sud ont accompli des efforts importants en matière de compétitivité dont notamment l’Espagne qui a réduit les salaires et qui améliore son solde commercial. Par ailleurs, les Européens ont renforcé leurs liens de solidarité et régulation avec l’union bancaire, les apports directs en capitaux ou les garanties du Mécanisme européen de stabilité (MES) et les concours financier de la BCE aux Etats à travers le programme OMT (outright monetary transactions).

Le FMI note que les pays émergents sont impactés par la récession de la zone euro mais qu’ils réussiront à maintenir une croissance élevée de plus de 5 % quand les Etats-Unis joueront les intermédiaires avec une croissance autour de 2 %.

G 20, L’Europe félicitée mais encouragée à alléger son austérité

La réunion du G 20 sous présidence russe s’est conclue sur l’idée que les pays à forts excédents commerciaux devaient relancer leur économie. La formule vise, en premier lieu, l’Allemagne. Il est à noter que l’Europe a réussi à réduire son déficit public de 6,2 à 2,9 % du PIB de 2010 à 2013 conformément à l’engagement pris au sommet du G 20 à Toronto. Ce recul du déficit est en grande partie imputable à l’Allemagne dont le solde budgétaire a été ramené de -4,1 à +0,1 % du PIB sur la période.

Etats-Unis, le miracle aura-t-il lieu  ?

Entre problèmes de gouvernance et indicateurs versatiles, les Etats-Unis maintiennent un net écart avec la zone Euro en matière de croissance. Leur taux croissance devrait être selon le FMI de 1,9% d’après le FMI en 2013 et pourrait atteindre 2,4%. L’application brutale du cliff fiscal devrait ponctionner la croissance de 1,5 à 1,75 point mais la résorption de la crise immobilière avec des stocks immobiliers au plus bas, le redémarrage du crédit, le taux de marge élevé des entreprises et la profitabilité record des investissements constituent des arguments de choc en faveur du renforcement de la croissance. Elle est par ailleurs portée par la baisse du coût de l’énergie.

Chine : menace sur le miracle ?

Avec plus de 5% de croissance en 2013, les zones émergentes devraient porter l’essentiel de l’expansion économique mondiale (80% du taux de croissance).

Même si à court terme, il n’y a pas de menaces sur la croissance des émergents, il n’en demeure pas moins que des interrogations se développent et en particulier pour la Chine.

Une inquiétude prend forme au tour du niveau d’endettement de la Chine. Fin 2012, le ratio d’endettement de son secteur privé est de 170 % du PIB avec, en outre, une  part importante de financement non traditionnel ou shadow banking important qui tourne autour de  40% du PIB. Si excès il y a, il serait concentré du côté des prêts aux entreprises, très fortement incitées à investir durant la crise de 2008-2009. 
Les ménages, eux, restent relativement peu endettés.

France, l’investissement ferait-il de la résistance ?

Le taux d’investissement a, en France, peu baissé passant de  20,4% fin 2011 à 19,9% au quatrième trimestre 2012. L’investissement productif des entreprises non financières n’a reculé que de 0,5 % en 2012 en moyenne annuelle (en termes réels), Ce recul est inférieur à celui enregistré en Italie par exemple où l’investissement est en chute de 9% en 2012 après déjà -1% en 2011 ou en Allemagne qui enregistre une baisse de 4%.

Ce maintien est assez étonnante au regard du taux de marge qui est au plus bas 27,9% en 2012. A moins de 30%, le taux de marge des SNF françaises est aussi le plus bas de la zone euro.

Lettonie, le 18ème Etat

La Lettonie confirme sa volonté d’entrer dans l’euro au 1er janvier 2014. Malgré les déboires de la zone monétaire, la Lettonie considère son intégration comme un facteur de croissance. Pour accéder au Graal de l’euro, la Lettonie a réduit son déficit public de 10 à 1,2 % du PIB. Une cure d’austérité sans précédent a été appliquée portant sur 17 % du PIB et une diminution des salaires de 25 %. Néanmoins, la Lettonie a renoué avec une croissance de 5 % en 2011 et 2012.

 A suivre

Mardi 23 avril sera publié pour la zone euro, l’enquête PMI (estimation flash, avril).
L’indice composite d’activité était à 46,5 en mars en baisse pour le deuxième mois consécutif. Les composantes les plus avancées des enquêtes PMI laissent penser que la dégradation se poursuit en avril.

Mardi, l’Insee publiera son étude sur le climat des affaires (avril) avec un possible rebond technique dans les services. Pour l’industrie, un statu-quo est envisageable.

Mercredi est attendu le résultat des commandes des biens durables aux Etats-Unis  avec une baisse attendue. 
Toujours mercredi, il faudra suivre la première estimation de la croissance du premier trimestre du Royaume-Uni. Le PIB, en recul de 0,3% t/t au quatrième trimestre. Il pourrait augmenter au premier trimestre 2013. Mercredi encore, l’Allemagne publiera son indice IFO qui pourrait être en baisse.

Vendredi, les Etats-Unis communiqueront le résultat du PIB au premier trimestre. Les prix à la consommation au japon seront également connus. La baisse pourrait être de 0,8 % loin de la cible de 2 % fixée à la Banque centrale. 

mardi 16 avril 2013

Atlantico.fr : qui paiera les réformes sur les retraites ? interview de Philippe Crevel

Lors de sa campagne, François Hollande avait mis l'accent sur la justice sociale. Paradoxalement, en matière de fiscalité, de retraite, d'Etat providence et de lutte contre la délinquance, les plus fragiles pourraient bien être les premières victimes de la politique du gouvernement.

Atlantico a demandé à Philippe Crevel ainsi qu'à Xavier Bebin et Erwan le Noan de répondre à une interview sur le sujet.

Lire l'interview

Déclaration de patrimoine: pourquoi l'épargne des ministres est si basse | JOL Journalism Online Press

Philippe Crevel a été interviewé par JOL Press a^près la publication des patrimoines des membres du Gouvernement.


Déclaration de patrimoine: pourquoi l'épargne des ministres est si basse | JOL Journalism Online Press

lundi 15 avril 2013

Taxe Tobin, le retour du mirage


La taxe Tobin serait de retour. Un projet de directive viserait à instituer au niveau européen une taxe sur les transactions financières qui pourrait rapporter selon la Commission européenne 31 milliards d'euros dont 7 milliards annuel pour la France. Les transactions d'actions et d'obligations seraient taxées à 0,1% et les contrats dérivés à un taux de 0,01%. Cette taxe rapporterait beaucoup plus que la taxe instituée par la France en 2012 qui rapporte 1 milliard d'euros. D'un taux de 0,2%, la taxe est payée uniquement par les acheteurs d'actions d'entreprises disposant d'un siège en France. La mesure ne concerne pas les obligations, les changes ou les produits dérivés. Et les actions doivent appartenir à une entreprise dont la capitalisation est supérieure à 1 milliard d'euros.

La taxe Tobin ne serait pas applicable à l'ensemble de l'Europe mais seulement aux pays qui en acceptent le principe soit l'Allemagne, la France, l'Autriche, la Belgique, le Portugal, la Slovénie, la Grèce, l'Italie, l'Espagne, la Slovaquie et l'Estonie. Il en résulte un véritable risque de délocalisation des opérations financières au profit du Luxembourg et de Londres. Par ailleurs, le texte en préparation ne permettrait pas de réguler les opérations à haute fréquence jugée responsables de la spéculation.

Une telle taxe nuirait tout à la fois à la compétitivité de la place financière de Paris mais aussi aux épargnants car selon l'adage, quand on met un impôt sur une vache, ce n'est pas elle qui le paie mais bien le consommateur.

Choc d'investissement


Les dépenses publiques devraient cette année atteindre 56,9 % du PIB et les prélèvements obligatoires 46,5 % du PIB, plaçant en la matière notre pays au sommet de l’OCDE.

Avec un déficit public de 4,7 % du PIB en 2012 et de 3,7 % en 2013, la France n’est pas entrée dans l’ère de la rigueur. Actuellement, les ménages qui doivent subir des plans d’augmentation d’impôt sont avec les entreprises les premiers touchés par la tentative de réduction des déficits. En deux ans, ce sont une trentaine de milliards d’euros qui seront prélevés en plus sur les Français. La première conséquence est un recul des dépenses de consommation ce qui constitue une rupture. Néanmoins, il reste du chemin à parcourir pour mettre un terme à une dérive vieille de quarante ans.

Avec une dette publique de plus de 90 % du PIB et un déficit commercial de plus de 65 milliards d’euros, la France doit relancer son économie avec d’importants boulets accrochés à ses jambes. La croissance potentielle, la croissance hors impact des aléas de la conjoncture, s’est considérablement affaiblie notamment du fait de la faiblesse des gains de productivité. Les pouvoirs publics l’estiment entre 1,2 et 1,5 % de 2013 à 2017 ce qui est sans nul doute très optimiste.

Le moteur économique français s’est anémié avec la perte de parts de marché à l’intérieur et à l’extérieur des frontières. L’économie française est une économie de consommation et de services.

Or, la consommation et le tourisme ne sont pas des vecteurs de gains de productivité à la différence de l’industrie. Certes, il est possible d’améliorer le montant des dépenses des touristes étrangers en augmentant notre qualité de service mais il n’en demeure pas moins que le potentiel en termes de gains de productivité est réduit.

La France a loupé le virage de la mondialisation en ne montant pas en niveau de gamme, en préférant les importations de produits finies en lieu et place des importations de biens intermédiaires à assembler sur le territoire. La mondialisation est subie plus qu’organisée ou construite.

Au-delà des chocs de simplification ou de moralisation, la France a besoin d’un choc d’offre en mettant l’accent sur la modernisation, sur l’investissement. Le crédit d’impôt recherche est un bon outil mais réservé à un nombre limité d’entreprises. Il faut encourager les PME, les entreprises de taille intermédiaire non pas à faire de la recherche mais de pouvoir acquérir les machines leur permettant d’élever le niveau de leur production. Les entreprises françaises achètent quatre fois moins de robots que leurs homologues allemandes, les firmes italiennes investissent plus…

Choc d’offre et choc de marges ; les entreprises françaises se caractérisent par un très faible taux de marge ce qui les empêche d’investir et de se repositionner. Sans une augmentation du taux de marge, il n’y a pas de possibilité de lancer un cercle vertueux.

Le Gouvernement français devrait s’inspirer des exemples anglais ou allemand en favorisant l’investissement. Il faudrait, par exemple, à titre exceptionnel, élargir le champ de l’amortissement dérogatoire avec une accélération des calendriers. Certes, les rentrées d’impôt sur les sociétés baisseraient la première année, mais le surcroît de croissance serait une source durable de recettes fiscales.

samedi 13 avril 2013

La semaine économique et financière du 12 avril 2013



Coin du Cercle des Epargnants 

Les mauvais résultats américains ainsi que les tergiversations chypriotes ont pesé sur la bourse parisienne vendredi et effacé en partie le rebond des premiers jours. 

Le CAC 40 a terminé à 3 729 points. Néanmoins, le solde de la semaine a été positif mettant fin à trois semaines de baisse. 

L’or en chute : cette semaine, l’or a enregistré une chute en passant en dessous de 1500 dollars l’once pour la première fois depuis 2011. 

La zone euro verra-t-elle le bout du tunnel 

Quelques signes positifs permettent d’espérer une sortie du marasme. Ainsi, au mois de février, la production industrielle a enregistré une progression de 0,4%). Les ventes au détail n’ont que faiblement baissée en février quand au mois de janvier elles avaient fortement progressé en janvier. La récession si elle est toujours présente semble néanmoins avoir atteint son plancher. Une certaine détente se fait jour sur les marchés avec des spreads en baisse en particulier pour l’Italie L’Italie finance sur dix ans à 4,37% (le 11/04). Cet taux est toujours élevé au regard du taux de croissance. Il faut souligner que l’Italie dégage un excédent primaire avant paiement des intérêts. En revanche, l’aléa politique pèse sur le pays. Conseil européen, le Portugal et l’Irlande gagnent 7 ans Les ministres des Finances de l'Union européenne réunis aujourd'hui à Dublin ont étendu de 7 ans la maturité des prêts d'urgence accordés à l'Irlande et au Portugal dans le cadre des plans de sauvetage des deux pays. Le Portugal a soumis à ses partenaires européens un nouveau plan de baisse des dépenses publiques pour compenser la censure de certaines mesures d'austérité décidée la semaine dernière par la Cour constitutionnelle. 600 millions d'euros devront être économisés qui prendront la forme de baisses de dépenses dans chaque ministère. Des mesures sont prévues pour 2014 seront anticipées dans les domaines de la sécurité sociale, de la santé, de l'éducation et des entreprises publiques. 

Chypre, la négociation continue même une fois l’accord bouclé 

Chypre a réévalué ses besoins à 23 milliards d’euros en lieu et place des 17 milliards d’euros prévus. Les 6 milliards d’euros seraient pris en charge par les déposants et par l’Etat (vente d’or et privatisations). Le Gouvernement chypriote a tenté de réclamer une rallonge à l’Europe qui a rapidement fermé la porte. Chypre espère accélérer le versement de fonds structurels. Cette dérive s’explique par la récession qui réduit le potentiel fiscal de l’Etat et certainement par des difficultés accrues pour renflouer les banques. L’Europe en reste à son plan, une aide de 9 milliards d’euros complété d’un milliard d’euros en provenance du FMI. Il apparaît de plus en plus que la contribution des déposants pourraient aller jusqu’à 60 %. Le FMI estime que le PIB pourrait reculer de 8,7 % en 2013 et de 3,9 % en 2014. 

Les Etats-Unis, toujours entre-deux eaux Les Etats-Unis continuent de décevoir en matière de résultats économiques mais les économistes restent confiants pour la croissance. Il n'en demeure pas moins que les incertitudes budgétaires constituent une menace à ne pas sous-estimer. La diminution des dépenses militaires aura un impact sur le secteur technologique. Il n'en demeure pas moins que la reprise de l'immobilier et les gains générés par la baisse du coût de l'énergie devraient portés la croissance des prochains mois. 

A suivre 

Mardi, le Royaume-Uni communiquera les résultats de l’inflation du mois de mars qui devrait se maintenir au-dessus de l’objectif des 2 %. Toujours au Royaume-Uni, mercredi sera rendu publics les résultats de l’emploi du mois de février avec à la clef une légère amélioration. Jeudi, au Japon, les résultats du commerce extérieur seront publiés avec une amélioration après les déficits du début d’année.

samedi 6 avril 2013

La semaine économique et financière du 5 avril 2013


Coin de l’épargnant

Immobilier, attention chute de pierres

La baisse de l’immobilier se confirme en France. Le nombre de transactions avait chuté en 2012 mais les vendeurs avaient fait de la résistance en retardant autant que possible l’ajustement sur les prix. Depuis le milieu de l’été, les prix auraient baissé de 7 %. The Economist estime que le marché devrait baisser de 35 %.

Euro-croissance pour briser la récession

En 2014, les Français auront-ils accès à un nouveau contrat d’assurance-vie dit « Euro-croissance » ? Le rapport sur l’épargne longue si attendu a laissé les épargnants un peu sur leur faim. Les contours du nouveau contrat d’assurance qui devrait favoriser le financement des entreprises et des PME restent flous tout comme le bâton fiscal qui devrait inciter les gros contrats classiques à migrer. A travers les lignes, il est néanmoins indiqué que ce durcissement fiscal pourrait être rétroactif, une nouveauté en matière d’assurance-vie. Sur le PEA-PME, le rapport est eu prolixe sur les modalités, sur les moyens d’agréger les demandes des PME en capitaux. De même, le rapport reste discret sur les solutions à apporter à l’épargne salariale et à l’épargne retraite.

CAC 40, trou d’air ou aveu de faiblesse

Le CAC 40 aura perdu 1,8 % cette semaine. Les mauvais chiffres de l’emploi américain auront miné le CAC 40 qui ne peut guère trouver de soutien du côté de la conjoncture européenne. Les entreprises exposées à la conjoncture américaine, celles liées au secteur de la construction ont enregistré de fortes baisses. En terminant à 3 663 points vendredi 5 avril, le CAC 40 n’enregistre plus qu’une hausse de 0,62 % depuis le début de l’année.

Retour sur la semaine 

L’Allemagne appelée à l’aide

Face aux risques d’enracinement de la récession en zone euro, l’Allemagne est de plus en plus appelée à l’aide. Ainsi, Christine Lagarde a demandé à l’Allemagne d’augmenter les rémunérations et de favoriser une légère poussée de l’inflation, considérant que cela faisait aussi « partie de la solidarité paneuropéenne.

 A quelques mois des élections et face à une possible victoire du SPD et de ses alliés, certaines voix se font entendre Outre-Rhin pour améliorer le pouvoir d’achat des Allemands. Ainsi, Peter Bofinger, l’un des cinq sages du conseil des experts économiques soutient la position de la Directrice générale du FMI. . Il s’est prononcé à une revalorisation de 5% des rémunérations dans tous les secteurs (3%, couvrant les gains de compétitivité et l’inflation, et 2% supplémentaires « pour sauver l’euro ») Cela reviendrait à généraliser des accords intervenus dans la métallurgie. La Bundesbank a récemment évalué les effets à long terme d’une hausse des salaires exogène sur la croissance et l’emploi en Allemagne et dans la zone euro, à partir d’un modèle économétrique. Ces résultats économétriques soulignent le peu d’impact économique d’une hausse de 2 % des salaires allemands. Il faut savoir que les Allemands sont des épargnants importants et que les augmentations n’auraient qu’un effet dans le temps.
Il n’en demeure pas moins que le débat allemand se focalise à la veille de la campagne pour le Bundestag sur les questions sociales.

Ainsi, rien n’est encore tranché concernant l’introduction d’un salaire minimum. Il est proposé un salaire horaire minimum de 8,5 euros au niveau fédéral soit environ 1300 mensuels. Ce salaire minimum serait supérieur à celui du Royaume-Uni mais resterait inférieur à celui de la France, des Pays-Bas et de l’Irlande.
Si la question des majorations de salaire tient l’actualité, en revanche, pour l’équilibre budgétaire, il n’y a pas de changement de ligne. En effet, le Bundestag a adopté le budget 2014 avec un déficit inférieur à 7 milliards euros, soit le plus faible niveau de 2000, et un retour à l’équilibre structurel pour l’année prochaine.

La BCE attend le mois de mai de pied ferme

Au mois de mai, il est fort probable que la BCE ajustera à la baisse ses taux directeurs. Le Conseil des gouverneurs a différé la décision de les abaisser afin de prendre le temps d’étudier les conséquences de la crise chypriote et pour bien appréhender l’évolution des prix sur le premier trimestre.

Les Etats-Unis déçoivent

Pluies écossaises version américaine. Les enquêtes et indicateurs ne permettent pas de se faire une idée précise sur 

la force et la durabilité de la croissance américaine.

Si en début de semaine, le résultat plus élevé que prévu des commandes de biens durables du mois de février avait rassuré les observateurs, en revanche, l’indice ISM pour le secteur manufacturier a connu un décrochage après trois mois de hausses qui ont porté l’indice de 49,9 en novembre à 54,2 en février. La baisse de mars a été de 2,9 points.

Au mois de mars, l’économie américaine a créé 80 000 emplois soit son plus mauvais résultat depuis neuf mois. Les experts tablaient sur 200 000. Près de 500 000 chômeurs américains ont renoncé à chercher un emploi expliquant le recul du taux de chômage de 7,7 à 7,6 %.

Ces résultats décevants devraient conduire la FED à maintenir sa politique de stimulation. Les Etats-Unis pourraient connaître un début d’année plus difficile que prévu.

A suivre

Lundi, au Japon sera publiée l’enquête auprès des observateurs de l'économie du mois de mars avec un climat des affaires devant rester bien orientés, grâce aux politiques budgétaire et monétaire
En Allemagne sera connue la production industrielle du mois de février qui être stable.

Mardi, au Royaume-Uni sera communiquée la production industrielle du mois de février qui pourrait connaître un léger rebond.

Mercredi, c’est au tour de la France de communiquer les résultats de la production industrielle avec l’espoir d’une légère amélioration après une forte baisse au mois de janvier.

Jeudi, l’INSEE communiquera les prix à la consommation du mois de mars avec un possible taux inférieur à 1%  du fait d'un effet de base favorable sur les prix de l'énergie et de la poursuite de la décélération de l'inflation sous-jacente (de 0,6% à 0,5%). Ce taux pourrait d’ici le mois d’août rouvrir le débat sur une éventuelle baisse du taux du Livret qui est à 1,75 %. Il pourrait être revu à la baisse à 1,25 %.

Vendredi seront attendus les résultats des ventes de détail du mois de mars aux Etats-Unis.
Eurostat présentera toujours vendredi la production industrielle du mois de février de la zone euro avec un résultat incertain.

mercredi 3 avril 2013

Rapport Berger : interview sur Nouvelobs.co m


Philippe Crevel, secrétaire général du Cercle des Epargnants a réagi sur Nouvelobs.com à la présentation du rapport sur l'épargne longue remis au Premier Ministre le 2 avril par les députés Karine Berger et Dominique Lefebvre.

Lire l'article

Atlantico.fr : Philippe Crevel interviewé sur la réforme des retraites


Philippe Crevel a été interrogé sur le sujet de la réforme des retraites par le site Atlantico.fr. Il est revenu sur le sondage du Cercle et notamment sur la question du report de l'âge légal et la durée de cotisation.

Lire l'interview sur le site d'Atlantico.fr

La lettre du Cercle des Epargnants du mois d'avril 2013






  • L'épargne à toutes les sauces
  • Les jeunes, la retraite et l'épargne, retour sur le sondage 2013 du Cercle
  • La taux de dépendance de la France
  • La réversion dans l'oeil du viseur
  • L'OCDE demande la réforme systémique 

Lire la lettre N°81 du mois d'avril 2013

mardi 2 avril 2013

Chypre, suite et encore plus


La Télévision Radio Suisse a interrogé Philippe Crevel sur les derniers développements de l'affaire chypriote.

La facture s'alourdit pour les épargnants fortunés qui ont placé leurs avoirs dans la plus grande banque de Chypre. Les détenteurs de gros dépôts à la "Bank of Cyprus" pourraient enregistrer des pertes allant jusqu'à 60%. C'est ce qu'a laissé entendre la banque centrale avant-hier. C'est bien plus que les 40% évoqués il y a une semaine lors de l'adoption du plan de sauvetage du secteur bancaire de l'île. Philippe Crevel est économiste et selon lui, ces nouvelles modifications sont malsaines.

Ecouter l'émission

Rapport sur l'épargne longue : entre bonnes intentions et coups de canif


Après des semaines d'attente, le rapport sur l'épargne longue est enfin sorti avec à la clef la proposition d'un nouveau contrat d'assurance-vie "Euro-croissance"  et un PEA-PME.

Loin de la révolution attendue, ce rapport tout en reconnaissant le rôle de l'épargne longue et de l'assurance-vie porte des coups de canifs concernant la fiscalité.

La création d'un nouveau type de contrats d'assurance-vie est une source d'interrogations. Comment ce nouveau produit se placera vis-à-vis des contrats euro-diversifiés ? Comment cohabiteront les anciens contrats et les contrats "Euro-croissance" ? N'y ay-t-il pas un risque de connaître un échec comme avec les NSK et DSK ?

Par ailleurs, il faudra attendre l'automne et le projet de loi de finances pour 2014 pour savoir si le Gouvernement traduit en acte tout ou partie des propositions du rapport.
Le Cercle des Epargnants se réjouit que Karine Berger et Dominique Lefebvre reconnaissent à travers leur rapport sur l’épargne longue que cette dernière doit être encouragée et non punie. Le Cercle des Epargnants se félicite de la volonté de maintenir les régimes fiscaux attachés aux produits d’épargne longue sous réserve que les modifications proposées n’ouvrent pas la boite de pandore des ajustements permanents. Il ne faudrait surtout pas que le principe de non-rétroactivité fiscale se perde au nom du louable objectif de financement des PME.

En effet, l’épargnant qui renonce à consommer sur une longue période a besoin d’un cadre clair et stable. Son effort est utile pour la croissance doit justement être rémunéré.

 Le Cercle regrette que le rôle de l’épargne retraite et de l’épargne salariale ne soit pas mieux analysé.

 Cessons d’opposer épargne et consommation, épargne et croissance !
 Le rapport admet que face à la baisse du financement des crédits aux entreprises, il est nécessaire de développer un financement par les marchés financiers. Le financement administré via l’épargne réglementée de court terme (Livret A, LDD…) ne peut pas tout et ne peut pas se substituer totalement au financement privé, en premier lieu à cause de son coût.
Au-delà de recommandations classiques, le rapport entend créer une deuxième catégorie de contrat d’assurance-vie et à créer un PEA-PME
La fiscalité doit rester stable, lisible, cohérente et non-rétroactive :  attention au coup de canif
Le rapport propose un cadre fiscal avec un engagement de stabilité avec à la clef néanmoins quelques majorations (la pénalisation des rachats avant quatre ans au barème de l’impôt sur le revenu et de plafonner l’avantage fiscal des contrats en euros au-delà de 500 000 euros).
Il ne faudrait pas que le principe de non-rétroactivité fiscale qui a toujours été respectée pour l’assurance-vie soit mis à mal au nom de l’instauration d’incitations vers les nouveaux contrats.
A travers ce rapport, li ne faudrait pas qu’un coup de canif fiscal soit donné à l’encontre de l’assurance-vie.
Le nouveau contrat « Euro-croissance »

Les rapporteurs proposent la création d’une nouvelle catégorie de contrats d’assurance-vie dit « Euro-Croissance » avec la constitution d’un fonds euros investi plus fortement en valeurs d’entreprise, en contrepartie de quoi, la garantie en capital ne serait plus en temps réel mais à terme.

Ne pas recommencer les mêmes erreurs qu’avec les contrats DSK et NSK

La création d’un nouveau type de contrats d’assurance-vie est toujours un pari risqué comme en témoignent les échecs des contrats DSK et NSK qui visaient à orienter l’épargne vers les entreprises. Ces produits ont échoué car les épargnants ont vu les inconvénients et non pas les avantages.
Le contrat NSK, créé en 2005, devait comporter au moins 30 % d’actions ou de titres assimilés dont 10 % de titres risqués et 5 % en titres non cotés en contrepartie de quoi l’épargnant bénéficiait d’une exonération totale des revenus après 8 ans de détention (le contrat DSK créé en 1998, devait comporter au moins 50 % d’actions françaises dont 5 % de titres non cotés). Ces contrats avaient été victimes de l’éclatement de la bulle Internet pour le premier et de la crise pour le second. Ces produits n’ont jamais trouvé leur public du fait de leur positionnement haut de gamme.

Les rapporteurs ont tiré les enseignements de ces deux échecs en axant leur proposition sur les fonds euros qui représentent plus de 85 % de l’encours des contrats d’assurance-vie.

Les épargnants trouveront un intérêt dans ces nouveaux contrats que si un rendement supérieur leur est offert assorti d’un régime fiscal incitatif et stable. Les dispositifs qui vivent le temps d’un Ministre ou d’une mandature sont voués à l’échec.

Faciliter le transfert vers les nouveaux contrats

L’amendement Fourgous qui permettait de transférer sans pénalité fiscale les sommes des contrats dits mono-supports vers des contrats multi-supports a permis de 2005 à 2012 de transférer 70 milliards d’euros et a concerné 2,1 millions de contrats.

Le recours à cette technique préconisée par les rapporteurs constitue une piste à retenir sans nul doute afin de multiplier rapidement les transferts.

Créer un réseau dense de financement des PME et des entreprises

Le succès du contrat Euro-Croissance et du PEA-PME repose sur le développement de structures permettant de mettre en contact les PME et les compagnies d’assurances.

 La France manque de structures « business angels » qui jouent le rôle d’intermédiaires entre investisseurs et entreprises. Il faut, par ailleurs, faciliter l’accès des PME aux marchés financiers que ce soit pour les actions ou les obligations.

Un blocage culturel devra être également levé, les dirigeants d’entreprise sont en règle général peu favorables à l’ouverture du capital de leur entreprise à des capitaux extérieurs.

Le PEA-PME qui sera ouvert par obligation aux entreprises européennes ne doit pas aboutir à financer exclusivement les entreprises de taille intermédiaire allemandes ou anglaises aussi sympathiques soient-elles. Ce sera un véritable défi pour créer rapidement une offre de PME françaises pouvant recevoir des financements via ces nouveaux PEA.

L’épargne retraite aurait mérité mieux

Les rapporteurs critiquent à la marge les régimes d’épargne retraite mais sans pour autant présenter de propositions concrètes visant à la moderniser et à relancer une dynamique. Nous sommes très en retard par rapport à nos voisins qui ont développé ce type de placements. Ainsi, en Allemagne, le plan  Riester a abouti à la couverture de 70 % des actifs.

L’épargne retraite est par nature un placement long, la période de constitution dure plusieurs décennies et la période de versement des rentes dépasse, en moyenne, 25 ans. Il aurait été utile de revoir les régimes à prestations définies tout comme il aurait été bienvenu de simplifier la gestion des plans d’épargne retraite populaires.