Après des semaines de tergiversations, l'Europe retient son souffle mais l'Europe adore se faire peur même si parfois à force de tirer sur la corde elle peut casser.
Le psychodrame grec se poursuit avec ses hauts et ses bas. L’Europe, avec
sa multitude d’Etats, ses joutes florentines a sans nul doute inventé la
diplomatie. Les acteurs se plaisent à être des funambules au-dessus d’un
gouffre sans fond. Une nouvelle réunion de l’Eurogroupe est prévue le 22 juin
avant le sommet européen des chefs d’Etat et de Gouvernement, huit jours
seulement avant l’arrivée à échéance d’une tranche de prêts de 1,6 milliard
d’euros accordé par le FMI sur un total de 35 milliards. Les 20 juillet et 20
août, la Grèce devra également rembourser un total de 6,7 milliards d’euros à la BCE.
Après les propos très durs
de Christine Lagarde et ceux de plusieurs responsables européens appelant les
dirigeants grecs à la raison, la BCE a néanmoins décidé, vendredi 19 juin, de
relever pour la deuxième fois le plafond de l'aide d'urgence (ELA) qu'elle
accorde aux banques grecques. La BCE a voulu surtout éviter un mouvement de
panique en Grèce avec des retraits massifs de la part des particuliers. La BCE
n’a répondu qu’à moitié aux attentes grecques en consentant de relever le
plafond que de 1,8 milliard d’euros sur les 3 demandés.
Si malgré tout, la Grèce sortait. Combien cela coûterait à la France et aux Français ?
La France détient directement ou indirectement 42 milliards d'euros de créances dont 31 milliards d'euros au titre du Fond Européen de Stabilité Financière. Ce fond prête de l'argent en empruntant lui même de l'argent, les Etats lui servant de caution de garantie. De ce fait, en cas d'effacement total, ce qui n'est pas le plus probable, le FESF perdrait 142 milliards d'euros de créances et pourrait appeler en garantie les Etats mais ce n'est pas une obligation. Il pourrait également simplement enregistrer dans son bilan la perte. Dans une vision réductrice, il pourrait être mis au débit de tous les Français une perte de plus de 630 euros. Mais l'important n'est pas ce point. Une sortie de la Grèce aurait un impact sur les taux d'intérêt. En effet, les investisseurs réviseraient à la hausse leur demande de prise de risque. Si l'Europe est incapable de sauver le soldat grec qui ne pèse que 2 % comment pourrait-elle sauver un Etat plus important. Pour contrecarrer ce mouvement de défiance, les Européens devraient prendre des mesures afin de renforcer leur cohésion. Néanmoins, l'effet taux pourrait contrecarrer l'effort de la Banque Centrale qui avec son QE tente de relancer l'économie. Les taux augmenteraient pour les Etats mais aussi pour les particuliers et les entreprises.
Le départ de la Grèce serait une mauvaise nouvelle pour l'Europe et pourrait avoir un impact sur la reprise qui est en train de poindre. Tout le problème vient que les Grecs savant que nous avons plus à perdre qè'à gagner de leur départ et que nous savons qu''ils le savent. C'est pour cette raison que la négociation bute.
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