Selon le Ministère de l’Emploi, les résultats du mois de mai
sont difficilement interprétables du fait d’un changement de méthode concernant
l’actualisation des demandeurs d’emploi. La comparaison d’un mois sur l’autre
est, de ce fait, délicate à réaliser. Néanmoins, les statistiques fournies par
la DARES donnent quelques indications sur l’évolution du marché de l’emploi en France.
Les jeunes et les
seniors en première ligne
Au mois de mai, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté,
selon les chiffres communiqués par le Ministère de l’Emploi, de16 200 soit
une hausse de 0,5 %. Sur un an, le nombre s’accroitrait de 5 %. Ainsi, le
nombre de demandeurs d’emploi inscris à Pôle Emploi en catégorie A atteint
désormais 3 552 200 en France métropolitaine. Toutes catégories
confondues, les demandeurs d’emploi s’élevaient à fin mai à 5 414 200.
Le nombre de demandeurs d’emploi augmente fortement chez les
jeunes de moins de 25 ans (+0,9 %) ainsi que chez les plus de 50 ans (également
+0,9 %). Les jeunes actifs continuent à éprouver les pires difficultés à s’insérer
dans la vie professionnelle quand les salariés de plus de 50 ans sont victimes
des plans de licenciements.
Au niveau régional, la Corse connaît toujours la plus forte
progression du chômage sur un an (catégorie A), + 10,8 % pour une moyenne en ce
qui concerne la France métropolitaine de 5%.
Un délai de latence entre
les premiers signes de croissance et l’éventuel retournement de la courbe
Avec une croissance de 0,6 % au premier trimestre 2015, il
aurait pu être espéré une réduction du nombre de demandeurs d’emploi. Or, c’est
oublié le délai de latence qui existe entre l’apparition des premiers signes de
croissance et leurs effets sur le chômage. Ces derniers mois, la reprise s’est
matérialisée essentiellement par une augmentation de la consommation des
ménages dopée par l’appréciation du pouvoir d’achat. La consommation a ainsi
progressé de 0,9 % au premier trimestre et le pouvoir d’achat de 1,2 %.
Après trois années de longue stagnation économique,
plusieurs mois de croissance sont indispensables pour permettre une remontée du
taux d’utilisation des capacités de production. Au premier trimestre, ce taux
était de 81,8 % contre une moyenne avant crise de 85 %. Une diminution du
nombre de demandeurs d’emploi ne sera possible qu’après une remontée de ce taux
au-delà de 83 %. Elle est également conditionnée par une reprise de l’investissement.
Or, le taux d’investissement des entreprises reste étale à 22,7 % de la valeur
ajoutée contre 22,9 % au dernier trimestre 2014. La remontée du taux de marge
constitue néanmoins une bonne nouvelle. Il est passé de 29,8 à 31,1 % du
dernier trimestre 2014 au premier trimestre 2015. Cette progression qui est le
produit de la mise en œuvre du CICE et du pacte de responsabilité pourrait
déboucher sur des créations d’emploi comme le prévoit l’INSEE au deuxième
trimestre.
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