mardi 16 juin 2015

Grèce comment sortir de l'ornière ?

La Grèce doit rester dans la zone euro et celle ci doit conserver la Grèce. Toute sortie serait une défaite pour les deux parties. Le coût serait élevé pour les Grecs et pour les Européens. Il dépasserait de loin le montant de la dette en jeu. La négociation en cours est un jeu de poker menteur. L'objectif pour les participants est de lâcher le moins de lest. 
Les Européens sont conscients qu'il faut revoir l'accord de 2012 qui prévoyait que l’excédent primaire  devait être de 3 % en 2015 et de 4,5 % l’année prochaine.  Cet objectif n'est pas atteignable. En réduisant le montant de l'excédent primaire, on augmente les besoins de financement de la Grèce et on allonge la durée du retour à la normale. La réduction de cet excédent obéït à des considérations d'ordre économique et politiques. Elle est doit être acceptable par les créanciers qui devront faire un effort. 
Les Grecs ont proposé  de réduire l’objectif d’excédent primaire à moyen terme de 4,5 % à 3,5 % du PIB et d’accorder à la Grèce deux années de plus pour y parvenir — de sorte que l’objectif pour cette année était ramené à 1 %. Par ailleurs, l'ambition des réformes serait moindre. 
Quelles pourraient être les conditions des Européens ?
La Grèce devrait être invitée à réforme le régime de la TVA afin d'élargir l'assiette et réduire ses engagements en matière de retraite.  Les pensions représentent plus de 16 % du PIB, et les transferts du budget au système de retraites sont proches de 10 % du PIB. Les droits retraite sont généreux et versés dans certains cas à des enfants de retraités décédés. Le taux de remplacement reste généreux malgré les baisses intervenues ces dernières années. Il faudrait réduire les pensions de 1 % du PIB.
Que peuvent proposer les Européens et le FMI à la Grèce ?
Les Européens pourraient alléger le fardeau de la dette en réduisant le montant des taux d'intérêt et en allongeant la durée des titres. Dans tous les cas, il faudra accepter des décotes.
La marché le long d'un précipice entraîne quelques tensions mais il serait fortement dommageable de s'y jeter sans réfléchir aux conséquences. Le départ de la Grèce de la zone euro serait un aveu de faiblesse et minerait sa crédibilité. Il ouvrirait une période d'incertitudes et de tensions sur les taux. Pour la Grèce, ce serait un plongeon en terre inconnu avec des risques de dérive populiste dangereuse. Ce serait une décision lourde de sens...


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