En prenant en compte les périmètres en vigueur au 1er janvier 2016, aucune des régions
continentales ne comporte moins de 2 millions d’habitants. Derrière les deux très grandes régions que sont l’Île-de-France
(11,9 millions d’habitants en 2011) et Rhône-Alpes fusionnée avec l’Auvergne
(7,6millions), suit un groupe de cinq régions de taille intermédiaire,
comportant chacune cinq à six millions d’habitants. Ce groupe est constitué des
ensembles formés du Nord - Pas-de-Calais et Picardie, de l’Aquitaine, Limousin
et Poitou-Charentes, du Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, de la grande
région Est composée de l’Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine, qui dépassent
légèrement en nombre d’habitants la région Provence - Alpes - Côte d’Azur
Si l’Ile de France conserve son leadership tout en
conservant la même taille, les régions Rhône-Alpes – Auvergne, Nord-Pas-de-Calais-Picardie
et Bordeaux-Poitou Charentes - Limousins sont les gagnantes des fusions. Parmi
les perdants de l’opération se trouvent Provence-Alpes-Côte d’Azur, la
Bretagne, Pays de la Loire et le Centre. Les nouvelles régions dépendront plus
fortement de leur métropole. Lyon, Lille, Bordeaux et Toulouse voient leur
positionnement renforcé. Ce sera plus dur pour Marseille, Rennes ou Nantes.
La Corse avec 320 000 est presque dix fois moins peuplée
que la région continentale la plus petite sur le plan démographique, la région
Centre qui 2,6 millions d’habitants. Auparavant, le rapport démographique entre
la Corse et les régions les moins peuplés était de 1 à 2 pour le Limousin ou de
1 à 4 avec la France Comté, Champagne-Ardenne, Basse Normandie ou Auvergne. La
région Corse aura besoin du talent de négociateurs de ses élus pour se faire
entendre au sein des ministères.
La bataille des métropoles
Des métropoles devront s’imposer dans le cadre de régions
qui n’existent pour le moment que sur le papier. C’est le cas notamment pour
Strasbourg avec la région Alsace - Lorraine – Champagne. D’autres métropoles
déjà à la peine pourraient souffrir de ne pas à avoir la masse critique (Dijon,
Orléans voire Rennes). Orléans doit faire face à l’attraction de Paris et de la
concurrence de Tours voire de Nantes. Dans plusieurs régions, les pouvoirs publics
vont devoir arbitrer entre plusieurs villes pour désigner la nouvelle capitale
avec comme solution, un jugement de Salomon. La tentation sera grande de
répartir les fonctions administratives et politiques entre les différentes
communes en compétition. Rouen et Caen risquent de se mener une guerre frontale
tout comme Toulouse et Montpellier. Pour les capitales déchues, les
conséquences à terme pourraient être assez fortes. L’économie de ces
agglomérations était très liée à leur statut de chef de file régional. Clermont
Ferrand, Chalon en Champagne, Besançon, Poitiers, Limoges ou Amiens devraient
souffrir. Ajaccio devra s’imposer dans ce combat de colosses en étant la plus
petite des métropoles tout en devant faire face à la concurrence de Bastia et
de Corte.
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