Le Gouvernement avait initialement prévu une progression du PIB de 0,9 %. Résultat des courses, la croissance n’a été que de 0,3 % faisant suite à une croissance nulle en 2012.
Depuis 2008, la France fait du surplace. Certes, en 2013, la récession a été évitée avec la révision à la hausse des évolutions du PIB du 1er et 3ème trimestre mais dans les faits, le pays n’arrive pas à renouer avec la croissance.
La France peine à dépasser son niveau de 2007 (en prenant en compte l’inflation). Du fait que la population progresse sur la base de 0,5 % par an, l’appauvrissement se poursuit, la richesse par habitant tend à diminuer d’année en année). La population française est, en effet, passée de 63,6 à 65,8 millions d’habitants de 2007 à fin 2013.
Le PIB fin 2013 atteint environ 2056 milliards d’euros contre 2032 fin 2012. La valeur actualisée de 2007 est de 2062 milliards d’euros.
France
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Croissance
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2008
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-0,1 %
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2009
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-3,1 %
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2010
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1,7 %
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2011
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2,0 %
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2012
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0,0 %
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2013
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0,3 %
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La consommation a été positive en 2013 de 0,4 % contre un recul de 0,4 % en 2012. La croissance aura été encore portée par la consommation des administrations publiques qui a progressé de 1,7 % contre 1,4 % en 2012. Cette composante devrait s’amoindrir dans les prochaines années du fait de la nécessité de réduire les dépenses publiques.
L’investissement a poursuivi son mouvement de baisse avec une chute de 2,1 %. La baisse avait été de 1,9 % en 2012. Les entreprises ont réduit leurs investissements de 2,3 % et les ménages de 3,8 % (essentiellement immobilier) quand les administrations publiques les ont augmentés de 1,4 % contre une baisse de 0,6 % en 2012. Il faut noter que l’investissement a progressé au dernier trimestre de 0,6 % après sept trimestres de recul.
Le commerce extérieur a contribué négativement à la croissance à hauteur de 0,1 % car les importations ont durant l’année progressé plus vite que les exportations. Le déficit de la balance commerciale qui a atteint en 2013 61 milliards d’euros en est l’illustration.
Les stocks ont également joué à la marge positivement en faveur de la croissance avec un impact positif de 0,1 % contre -0,8 % en 2012. Sur le dernier trimestre, les variations de stocks ont une contribution négative de 0,3
Depuis plus de 5 ans, la France fait du surplace. Très dépendante de la consommation, la croissance française doit faire face à une perte de compétitivité liée à la chute de l’investissement et à la désindustrialisation.
La France doit faire face à des problèmes structurels liés à la diminution du taux de marge des entreprises qui est à un niveau historiquement bas. Par ailleurs, la contraction du pouvoir d’achat de 0,9 % en 2012 des ménages a pesé sur la croissance du premier semestre 2013.
Si en 2012, la crise des dettes publiques a pu servir de paravent aux mauvais résultats, la France est désormais à la croisée des chemins. Elle peut soit s’engager dans une stagnation à l’italienne ou à la japonaise des années 90, soit revenir dans le groupe des Etats européens ayant une croissance modeste mais non nulle ce qui suppose une reprise de l’investissement forte et durable. Il y a surtout l’impérieuse nécessité de repositionner l’outil de production sur le haut de gamme et le premium. Le combat sur les secteurs traditionnels à faibles marges est voué à l’échec et risque de mobiliser inutilement les rares capitaux disponibles. La France doit également veiller à faciliter le financement des entreprises et éviter que les ressources disponibles ne soient affectées au seul financement de la dette publique.
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