L’inversion de la courbe du chômage attendra. Le pari de François Hollande a été mis à mal par la dégradation de la conjoncture. Le recul du PIB au 3ème trimestre de 0,1 point rendait très difficile l’amélioration de la situation de l’emploi.
Certes, en 2013, 14 000 emplois auraient été créés dans l’ensemble de l’économie en 2013 (après une baisse de 58 000 en 2012). Mais, ces créations ne sont le fait que du secteur non marchand. 116 000 emplois aidés supplémentaires ont été budgétés dont environ 90 000 au titre des emplois d’avenir. Au total, la France compte plus de 400 000 emplois aidés en cette fin d’année 2013.
Le Gouvernement a pu également compter sur de nombreux départs à la retraite en 2013. Le nombre de départs devrait atteindre 720 000 contre 600 000 en 2012 du fait de l’entrée en vigueur progressive de la retraite à 62 ans qui créée des paliers et du dispositif de carrière longue adopté au moment de l’arrivée au pouvoir de François Hollande, l’année dernière.
Mais, le problème vient de la poursuite des destructions d’emplois marchands 15 600 au troisième trimestre qui fait suite à la destruction de 37 700 emplois au deuxième trimestre. L’industrie continue de perdre des emplois. Sur un an, plus de 56 000 emplois ont été détruits. Le secteur du bâtiment subit une érosion depuis plus d’un an avec la perte de plus de 26 000 emplois. Il faut noter que ce secteur avait enregistré une hausse de ses effectifs de 2000 à 2009 de 25 %. Pour le premier semestre 2014, aucune amélioration n’est attendue avec la perte de 16 000 emplois dans l’industrie et de 8000 pour la construction.
Face à une conjoncture dégradée et une population active qui augmente de 55 000 par an, la stabilisation du taux de chômage est une mission impossible. De ce fait, le résultat du mois de novembre n’est guère surprenant. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A s’établit à 3 293 000 en France métropolitaine fin novembre 2013. Ce nombre est en hausse par rapport à la fin octobre 2013 (+0,5 %, soit +17 800). Sur un an, il croît de 5,6 %
Le Gouvernement met en avant l’inversion de la courbe du chômage des jeunes. Depuis 6 mois, le taux de chômage recule pour les 16-25 ans même s’il augmente au mois de novembre (+2300). La baisse est de -4,1% au total depuis avril, soit 23000 jeunes demandeurs d’emploi en moins. Le taux de chômage des 16 – 25 ans est passé de 25,5 à 24,5 % du 4ème trimestre 2012 au 3ème trimestre 2013. Au sein de l’OCDE, le taux de chômage des jeunes est de 16 %. Le chômage des jeunes constitue un point de faiblesse récurrent de l’économie française. Ce taux est avant tout le symbole de l’échec du système de formation. En effet, il mesure les jeunes qui sont sur le marché du travail et ne prend pas en compte, par définition, ceux qui poursuivent leurs études. Les jeunes de moins 25 ans qui sont sur le marché du travail ont peu ou prou rencontré des problèmes scolaires. En France, le diplôme conditionne l’accès à l’emploi d’autant plus que la situation conjoncturelle se dégrade. L’amélioration constatée ces derniers trimestres n’est que la traduction de la montée en puissance des emplois aidés. En 2013, environ 100000 jeunes auront bénéficié d’un emploi d’avenir. En 2014, le Gouvernement prévoit un nouveau volant de 50 000 emplois d’avenir.
Le nombre de demandeurs d’emploi de plus de 50 ans progresse rapidement, 12 % en un an et + 1,3 % au mois de novembre. Néanmoins, il faut noter sur moyenne période la hausse du taux d’activité de 50 à 64 ans. Le taux d’emploi des 55 – 64 ans est de 46 % en 2013 en hausse de 8 points par rapport à 2007, la moyenne de l’OCDE est de 56 %. Ce taux est de 63 % en Allemagne. Même pour les plus de 60 ans des progrès sont constatés. Le taux d’emploi des 60 – 64 ans a doublé en dix ans en passant à 21,7 %. Il demeure inférieur à) la moyenne de la zone euro qui est de 32 %. Il n’en demeure pas moins que la situation des seniors se dégrade assez rapidement avec un taux de chômage qui est passé de 6,9 à 8 % en un an. Ce taux reste, néanmoins, inférieur au taux de chômage moyen qui était de 10,5 % au sens du Bureau Internationale du Travail au troisième trimestre 2013.
Autre point inquiétant, c’est l’allongement de la durée du chômage qui atteint 508 jours 475 jours en 2012. Le nombre de chômeurs de longue durée de plus d’un an atteint 44 %.
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