Le Livret A et le LDD pâtissent du taux à 1,25 %et de la volonté des Français de maintenir leur niveau de consommation
Le mouvement de décollecte du Livret A et du Livret de Développement Durable se poursuit au mois de novembre avec -1,06 milliard contre -1,54 milliard d’euros au mois d’octobre et -2,08 milliards d’euros au mois de septembre. Il s’agit du troisième mois consécutif de décollecte.
En trois mois, la décollecte a atteint près de 5 milliards d’euros (4,68 milliards d’euros).
Pour le seul Livret A, la décollecte est de 0,8 milliard d’euros contre 1,44 milliard d’euros au mois d’octobre et 1,56 milliard d’euros au mois de septembre. Pour le Livret de Développement Durable, la décollecte est 0,3 milliard d’euros.
Il n’en demeure pas moins que la collecte reste positive de 18,37 milliards d’euros sur les 11 premiers mois, faisant de l’année 2013 un bon cru pour l’épargne défiscalisée.
L’encours des deux livrets est de 361 milliards d’euros dont 262 au titre du Livret A et 99 au titre du LDD.
Le Livret A victime de l’effet taux
La décollecte s’explique, en grande partie, par un effet taux. La baisse du taux du Livret A à 1,25 % au mois d’août a créé une rupture dans la collecte Il faut souligner qu’un tel mouvement de décollecte avait été enregistré durant l’année 2009 où justement le taux était tombé à 1,25 %.
En contrepartie, les ménages laissent un peu plus d’argent sur les comptes courants comme en témoignent les résultats du mois d’octobre (+ 3,5 % pour les dépôts à vue). Les dépôts à vue des ménages atteignent 292 milliards d’euros (niveau le plus élevé de ces vingt dernières années : 4ème mois le plus haut après juillet 2013, juillet 2012 et août 2013) En revanche, les dépôts à terme suivent la même tendance que les livrets défiscalisés.
Le Livret A victime de l’effet consommation
L’autre explication de ce mouvement de décollecte est la nécessité pour les ménages de puiser dans leur épargne pour maintenir leur niveau de consommation. En 2012, les ménages avaient face au ralentissement économique et la progression du chômage fortement gonflé leur enveloppe d’épargne de précaution, + 50 milliards d’euros pour le Livret A et le LDD, aidés en cela par le relèvement des plafonds de des deux produits. En 2013, il y a un phénomène naturel de correction. La légère amélioration du moral des Français explique également la réduction de l’effort vis-à-vis de l’épargne de précaution.
Avantage de la décollecte, le taux du Livret A ne devrait pas baisser au mois de février
Cette décollecte sert les intérêts du Gouvernement qui tente par tous les moyens de relancer la consommation. L’échec relatif du déblocage de l’épargne salariale(environ 2 milliards d’euros débloqués) est, en partie, compensé par ce mouvement de sortie de l’épargne de précaution du Livret A et du LDD.
Ce mouvement de décollecte qui ne remet pas en cause les grands équilibres de l’épargne défiscalisée dont la collecte depuis le début de l’année reste positive de plus de 18 milliards d’euros devrait, en revanche, conduire le Gouvernement à ne pas modifier son taux de rendement au 1er février prochain même si la baisse du taux d’inflation le lui autorise. En effet, avec une inflation à 0,7 %, le taux du Livret A devrait être logiquement ramené à 1 % contre 1,25 % aujourd’hui. La proximité des élections municipales du mois devrait inciter le Gouvernement à attendre le mois d’août pour ajuster éventuellement le taux du Livret A. Il faut signaler que le taux de 1,25 % est le plus bas de ces cinquante dernières années. Par ailleurs, avec le relèvement de la TVA au 1er janvier, une légère remontée de l’inflation est attendue sur le premier trimestre pouvant conduire à un report de l’ajustement du taux du Livret A (effet attendu sur les prix de l’ordre de 0,2 point). La légère reprise qui se dessine en zone euro pourrait également aboutir à une augmentation des prix de l’énergie (effet de 0,1 à 0,2 point sur le taux d’inflation).
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