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vendredi 11 juillet 2014

Défaillance des entreprises au plus haut

Mauvaise nouvelle, les défaillances d'entreprise continuent d'augmenter et sont au plus haut avec à fin avril, un cumul sur 12 mois du nombre de défaillances de 63 242.

Les augmentations les plus fortes s’observent notamment dans l’information et la communication, l’hébergement-restauration et le commerce.

Le poids économique des défaillances, mesuré en termes de crédits bancaires, reste stable depuis 2010.
Défaillances d'entreprises

lundi 3 mars 2014

Libérer les entreprises pour les rendre responsables !

Les dirigeants d’entreprise sont des délinquants en liberté conditionnelle. Ils sont des profiteurs à l’affut de gains faciles. Ils n’ont comme objectifs  que de s’enrichir aux dépens de leurs salariés. L’entreprise reste un centre d’exploitation du capital sur le travail. Pour toutes ces raisons, il est indispensable de surveiller et de punir les employeurs. C’est pourquoi il est impensable qu’un allègement des charges sociales soit accordé sans contrepartie. La mise sous tutelle des entreprises constitue une constante en France. Il faut orienter, guider et faire prévaloir l’intérêt général sur les vils intérêts privés.

L’entreprise est un espace permettant la rencontre du capital, du travail et du progrès technique en vue de délivrer des biens ou des prestations de service vendus sur un marché sur lequel se rencontrent l’offre et la demande. Certains sont tentés de considérer que l’objectif de l’entreprise est le profit. Or, selon les auteurs libéraux, le profit est une anomalie car il est l’expression d’une rente. Le profit ne peut être éphémère car il attire, par définition, de nouveaux producteurs qui par définition feront baisser les prix. Le profit prospère quand le marché est imparfait et quand il est dominé par des monopoles ou des oligopoles. Or, en France, c’est l’Etat qui a favorisé l’émergence de grandes entreprises nationales publiques ou privées.

Pour se développer, les entreprises et, en particulier, les PME ont besoin de stabilité et d’un système juridique aussi neutre que possible. Cette neutralité signifie que l’Etat n’a pas à orienter le comportement des acteurs économiques faute de quoi il ne peut que générer des effets de rente et des surcoûts. Le secteur du logement est la meilleure illustration du caractère pervers de l’intervention publique ; 44 milliards d’euros de subvention n’empêchent voire favorisent la pénurie et la montée des prix de l’immobilier.

L’idée d’un pacte de responsabilité s’inscrit dans la logique du donnant / donnant. Le Gouvernement consent à alléger la facture sociale mais attend que les entreprises s’engagent sur des objectifs d’emplois. Le cadeau est très relatif car les cotisations sociales ont été relevées à plusieurs reprises ces deux dernières années afin de financer le retour partiel de la retraite à 60 ans et la réforme de 2013 des retraites. En outre, si le cadeau vise à provoquer des coûts, est-ce véritablement un cadeau ? Pour une PME, une réduction de quelques centaines d’euros permet-elle d’embaucher une personne si, en outre, la demande reste atone ?

Surtout, les entreprises n’ont pas comme missions de suppléer les services publics. Avec des taux de marge se situant à un niveau historiquement bas, elles ne sont pas dans la situation de répondre à des stimuli. L’objectif est avant tout de restaurer les comptes afin de leur permettre d’investir. En effet, le problème majeur est la faiblesse de l’investissement qui entrave la montée de gamme, la compétitivité et la capacité à innover.

Le Gouvernement entend donc alléger les charges sociales pour favoriser l’emploi et améliorer la compétitivité des entreprises. Il pourrait, une fois de plus, modifier les dispositifs d’exonération des cotisations sociales. Ainsi, au côté du CICE, il y aurait un nouveau barème d’allégements reprenant en le complétant le mécanisme de réduction institué pour la réduction du temps de travail. Le Gouvernement travaillerait sur un allègement qui concernerait les salaires inférieurs à 1,7 ou 2,1 fois le SMIC. Les experts du Gouvernement attendent d’une telle mesure la création sur cinq ans de 300 000 emplois. Une telle évaluation est avant tout un acte de conviction et de communication.

Une telle réforme aboutirait à maintenir et à renforcer les dispositifs actuels d’exonération de charges sociales qui ont des effets pervers sur l’économie française. Depuis leur instauration, il y a plus de 15 ans, ils jouent le rôle d’une chape de plomb aboutissant à peser sur l’évolution des salaires et à freiner l’adaptation de l’outil productif français. Les pouvoirs publics recherchent un gain à court terme en favorisant l’emploi à faible qualification et à petit salaire quand l’objectif unique est de positionner notre économie sur le premium en favorisant l’investissement et la formation. Certes, le relèvement du plafond des exonérations créera un peu d’espace mais le déplacement de la ligne ne résout en rien le problème. 17 % de la population salariée est au SMIC et près de 50 % entrent dans le champ des exonérations. Il y a un nivellement par le bas de la population active qui est à terme extrêmement dangereuse. Il est, en effet, impossible à la France de rivaliser en matière de coûts avec les pays émergents ou avec les pays d’Europe de l’Est. La France doit se comparer avec l’Allemagne, la Suède, la Belgique, la Suisse ou les Pays-Bas pays qui arrivent à dégager des excédents commerciaux. La France se caractérise par un bon niveau de productivité et par une recherche qui reste parmi les premières du monde.

Si le Gouvernement souhaite modifier la politique économique, il doit avant tout supprimer et non renforcer les mécanismes d’exonération sur les bas salaires pour redonner de la fluidité à la grille des salaires et redonner aux salariés des possibilités de progresser matériellement et hiérarchiquement.
Pour atténuer l’impact sur les bas salaires, un mécanisme simple est envisageable, l’instauration d’un abattement de charges sociales sur tous les salaires. Les 500 premiers euros de salaire pourraient être totalement exonérés de charges. Un tel système aboutirait, dans les faits, à rendre progressives les cotisations sociales. Cette proposition avait été énoncée par Hervé Novelli, ancien Ministre et ancien député, en 1993. Elle offrirait l’avantage de supprimer tous les effets de seuil. Compréhensible de tous, il apporterait un souffle important pour les PME. Par ailleurs, une telle réforme devrait s’accompagner d’une réelle refonte de la formation professionnelle qui devrait être gérée par les branches professionnelles et de manière décentralisée. Sur le modèle allemand, les entreprises devraient être incitées à placer en formation leurs salariés inoccupés pour cause de baisse d’activité, durant une période de 3 à 6 mois avec maintien du salaire financé par les caisses en charge de la formation. Ce n’est qu’après la période de formation que les licenciements d’ordre économique pourraient être réalisés.
Même si Pôle Emploi a réussi dans le cadre de la fusion ANPE / ASSEDIC à améliorer les dispositifs de suivi des demandeurs d’emploi et à mieux intégrer les actions de formation, il serait moins déstabilisant pour les salariés de pouvoir bénéficier dans le cadre de leur contrat de travail de véritables formations qui pourraient les préparer à évoluer au niveau professionnel.

Le pacte de responsabilité est un instrument d’un autre âge. Il est surtout l’expression d’un Etat qui n’a plus les moyens de sa politique mais qui entend encore orienter la vie économique et sociale du pays en jouant sur la réglementation. Si pacte il doit y avoir, cela devrait être celui de la liberté et de l’initiative. La France souffre d’un manque cruel de confiance par infantilisation des relations que les citoyens ont avec l’Etat. Nous attendons trop de l’Etat qui nous le rend bien en s’occupant de tout. L’absence de corps intermédiaires légitimes et des siècles de centralisation ont abouti à cette remontée au sommet de tous les problèmes. Redonner aux bassins d’emploi, aux acteurs de terrain la responsabilité de la vie économique serait bien plus efficace que l’élaboration d’une usine à gaz qui risque de satisfaire quelques grands groupes en capacité à digérer sa complexité.

vendredi 6 janvier 2012

La situation des entreprises du CAC 40

Euro Rscg a réalisé une étude qu'il entend désormais présenté chaque année sur "le CAC 40 : quel partage de la valeur ajoutée ?".

Selon cette enquête, depuis 2006, les entreprises du CAC 40 ont enregistré une progression de leur cash flow de 22%. Les marges opérationnelles ont augmenté de 13 % et les résultats nets de 10 %. En revanche, depuis 2006, le cAC 40 a reculé de 30 %.

Ces résultats témoignent tout à la fois l'internationalisation des entreprises du CAC 40 et la crise de l'Union européenne. L'internationalisation leur permet de consolider voire d'améliorer leurs résultats en période de crise au sein des pays occidentaux.

Les acteurs de marché considèrent qu'elles pourront faire face à la crise du financement bancaire en ayant recours au marché obligataire. Actuellement, les entreprises du CAC 40 se financent qu'à hauteur de 20 % sur le marché obligataire contre 80 % aux Etats-Unis.

Depuis 2006, la part du cash flow alloué aux actionnaires a augmenté de 31%. Cette augmentation est liée au bon niveau des dividendes, aux opérations de rachat d'actions et au nombre réduit d'augmentations du capital menées depuis 2009. Néanmoins, depuis cinq ans,l'actionnaire a perdu 18 % de sa mise du fait de la chute de 30 % des cours. Cette perte de 18 % pousse les entreprises à multiplier les opérations de rachats.

La rémunération des dirigeants des sociétés du CAC 40 a augmenté de 34 % depuis 2006.  Les salaires ont progressé de 13 % depuis 2006 et les effectifs de 10 % essentiellement entre 2006 et 2009.  Un tiers des emplois des sociétés du CAC 40 sont précaires. L'augmentation de la masse salariale depuis 2006 a été de 25 %.

Les investissement des entreprises du CAC 40 ont régressé de 24 % depuis 2006. Les entreprises opèrent un désendettement et des rachats d'actions ce qui réduit d'autant leur capacité d'investissement. Le caractère dégradé de la conjoncture n'incite pas à réaliser des opérations de croissance interne ou externe.

Par ailleurs, les entreprises du CAC 40 ont vu leur pression fiscale augmenter de 21 % depuis 2006.

Ce  tableau des entreprises du CAC est dual. D'un côté, les grandes entreprises françaises ont des bilans sains et bénéficient du vent de l'économie mondiale ; de l'autre, elles sont confrontées à une augmentation de la pression fiscale et à sous capitalisation en partie liée à la dépression qui s'est abattue sur la zone euro.

  consulter la synthèse de l'étude d'Eurorscg

jeudi 24 novembre 2011

Face à la défiance, refonder les sources de financement de l'économie

Les crises bancaires sont toujours délicates à gérer car elles concernent le moteur même de l’économie. Le système bancaire repose sur un facteur très fragile, difficilement quantifiable, la confiance. Donner son argent à une banque afin qu’elle le conserve en sécurité et qu’elle le gère en contrepartie de quoi elle peut prêter en ayant recours à l’effet de levier. La banque est à la source du processus de création de valeur en amplifiant la richesse qui est déposée sur les comptes. Qu’un grippage intervienne dans les mécanismes bancaires du fait d’un étiolement de la confiance, c’est l’ensemble de l’économie qui est menacé de paralysie. Or, depuis 2008, la confiance est entamée. Les subprimes et leur diffusion à l’ensemble des produits financiers ont entraîné une contagion du doute au point que les banques ne se font plus confiance. Le système bancaire repose en grande partie sur les relations interbancaires, relations indispensables pour assurer la liquidité et la compensation. Depuis 2008, les banques et plus globalement les entreprises financières privilégient la relation directe avec les banques centrales au détriment des relations internes à la sphère financière. Le blocage des relations bancaires explique l’arrêt net de l’économie en 2009, le recul du commerce mondial et la dégradation rapide de l’emploi. Les plans mis en œuvre depuis plus de deux ans ont réussi par injection de liquidités à déstresser l’ensemble des relations bancaires sans pour autant réinstaurer un réel climat de confiance. En effet, des doutes subsistent sur la qualité des bilans des banques, sur le volume des créances douteuses présentes dans les coffres. Depuis 2010, la question de la dette souveraine est venue casser la frêle confiance qui s’était créée. Jusqu’à ces derniers mois, la règle voulait même si elle était largement contredite par l’histoire qu’un Etat ne faisait pas faillite. Désormais, avec l’abandon de 50 % de la dette grecque, cette règle est caduque avec conséquence que les banques fortement exposées en matière de dettes publiques à risque sont des brebis galeuses. La chasse aux valeurs sûres, la recherche de liquidités sont devenues les sports préférés des institutions financières. La forte répulsion aux risques des vieux pays occidentaux s’accroit de jour en jour au point de plonger l’économie de nombreux pays en atonie. Le rendement n’est plus le point clef en matière de placement, c’est la garantie du capital qui compte. Ce comportement de risque zéro qui correspond au principe de précaution en matière de développement durable est extrêmement pervers. La politique des taux d’intérêt faibles pratiquée par les banques centrales depuis dix ans a, tout à la fois, généré des comportements spéculatifs pervers avec les bulles Internet ou immobilière, elle a favorisé le recours massif à l’endettement privé et public au point de rendre insolvable les Etats. Elle a surtout concouru ce au recul de l’investissement productif. La frénésie du court terme a tué le long terme. Pourquoi prêter à risque à 10 ou 15 ans quand il est possible d’avoir un rendement assez proche et sans risque à court terme ? Les entreprises françaises qui à la différence des entreprises anglo-saxonnes se financent essentiellement sous forme de crédits bancaires sont très sensibles à la politique des banques en la matière. Les PME sont évidemment les premiers concernées. Le recul de l’investissement au mois de septembre 2011 confirme cette sensibilité au-delà du contexte économique dégradé. Au minimum, chaque année, 10 % des entreprises françaises seraient rationnées en termes de crédit contre 2,5 % aux Etats-Unis. Du fait du risque de rationnement bancaire, les PME sont contraintes de conserver un volant plus important de trésorerie, 5 % du bilan en moyenne contre 2 % en Allemagne. Du fait d’un problème d’accès au crédit, les PME françaises pour se développer s’adossent à des groupes de taille supérieure. 35 % des PME étaient adossées à un groupe en 1999, 44 % en 2004. Les PME adossées représentent plus de 60 % des effectifs salariés et de la valeur ajoutée des PME. Les dirigeants de PME préfèrent la cession à l’ouverture de leur capital. Le manichéisme est de rigueur, être totalement chez soi ou vendre. La fiscalité et les règles comptables favorisent ce type de comportement. L’adossement est souvent perçu de manière négative. Ce jugement n’est pas confirmé par les résultats. Les 5 % des PME ayant connu la plus forte croissance sont à 78 % des filiales de grands groupes. L’adossement apparaît comme une solution pour les PME de moins de 50 salariés. Le taux de croissance est de 8 à 14 % en rythme annuel de 1985 à 2010 contre 1 % sans adossement. Cette situation nous distingue des pays anglo-saxons. Néanmoins, si dans le passé, la voie de l’adossement permettait de contourner les freins au développement et les blocages bancaires. Il n’est pas obligatoirement la meilleure solution pour la nouvelle décennie. L’accès aux crédits bancaires sera défavorable pour tous les acteurs. Le recours au marché sous forme d’obligations ou d’ouverture du capital constitue un des moyens à étudier. Certes, compte tenu de la difficulté d’accéder aux marchés financiers, le regroupement autour des grandes entreprises pourrait s’accélérer au détriment de notre tissu de PME. L’autre voie sera de faciliter l’accès directs des PME aux marchés financiers. Alternext qui a remplacé le nouveau marché reste encore de taille modeste et ne joue pas son rôle dans le financement des PME ; de même, les business angels sont en nombre trop réduit, autour de 4000. Le capital risque et le fonds d’investissement spécialisé dans les PME sont essentiellement des niches fiscales. Notre industrie financière, à l’image de notre pays, est orientée vers les pouvoirs publics et vers les grandes entreprises. Le private equity est embryonnaire. La crise que nous connaissons depuis 2008 devrait inciter à revoir les modes de financement et rapprocher l’épargne des investissements productifs en simplifiant les circuits, les régimes juridiques et fiscaux.

samedi 12 novembre 2011

Le financement des entreprises passera pas les marchés financiers



L’air du temps n’est pas aux marchés financiers et pourtant, dans les prochains mois, l’avenir de nos entreprises et tout particulièrement de nos PME passera, pour leur financement, par les marchés actions et obligataire.

Les entreprises françaises, à la différence de leurs homologues anglaises ou américaines, se financent essentiellement en recourant aux crédits bancaires. Le financement par actions ou par émission d’obligations est réservé aux grandes entreprises. Cette situation souvent soulignée explique la nature conflictuelle des relations entre les PME et les banques.

Les entreprises françaises sont moins bien dotées en fonds propres que leurs concurrentes étrangères. Elles sont surtout moins bien dotées en ressources longues. L’ouverture du capital est toujours vécue comme une souffrance, comme une perte d’indépendance. L’ISF ne facilite pas même si cet impôt a été aménagé les ouvertures à des tiers du capital. Pour l’accès aux obligations, la complexité de l’accès est dissuasive.

Les entreprises françaises sont donc dépendantes des banques ; or il est ainsi évalué que chaque année, 10 % des entreprises françaises seraient rationnées en termes de crédit contre 2,5 % aux Etats-Unis.

Si les relations sont compliquées entre les banques et les PME, les torts ne sont pas à mettre exclusivement du côté des premières. En effet, les banques tentent de minimiser leurs expositions aux risques. Du fait d’une approche très comptable, la qualité de l’information dont elles disposent sur leurs entreprises clientes est moyenne. Par ailleurs, l’existence d’un taux réglementaire de l’usure, la France est avec l’Italie un des rares pays a conservé un tel taux, les banques ne peuvent pas établir un barème de taux en fonction des risques. Par commodité, leur politique est manichéenne. Le droit de la défaillance n’est guère favorable aux créanciers privés qui passent après les créanciers publics. En cas de faillite, les capacités de recouvrement sont faibles. Mais, le conservatisme des banques est liée à la faiblesse de la concurrence bancaire. La France possède de très grandes banques de taille systémique mais pour le financement des PME, il n’est pas certain que cela soit un avantage.  

De ce fait, les entreprises françaises sont entravées dans leur développement. Pour se prémunir d’éventuels refus des banques, elles accumulent des liquidités. Selon une étude réalisée par les banques centrales allemande et française, le stock de liquidités serait deux fois plus important en France que de l’autre côté du Rhin (5 % du bilan contre 2 %).

Avec la crise des dettes publiques, avec la mise en œuvre des nouvelles règles prudentielles pour les banques et les compagnies d’assurances (Bâle III et Solvency II), le mode de financement de l’économie productive risque d’être fortement impacté.

La nécessaire augmentation des fonds propres des banques entraînera une réduction des crédits à long terme à destination des entreprises et des collectivités locales.

Le financement en zone euro sera plus désintermédié. Les Etats se tourneront plus vers les compagnies d’assurances, les fonds de pension et les fonds souverains. Les entreprises européennes et françaises plus particulièrement devront trouver leurs ressources sur les marchés obligataires et actions. Si pour les grandes entreprises, cette évolution ne sera pas une révolution, il en est tout autre pour les PME. En effet, l’accès aux marchés financiers n’est pas naturel pour les PME. Il n’y a pas beaucoup de structures qui jouent le rôle d’intermédiaire. Le capital risque est deux à trois fois plus faible en France qu’aux Etats-Unis. L’absence de fonds de pension a empêché la création d’équipes spécialisées dans le suivi des PME.

Face au durcissement des conditions d’octroi des crédits, l’épargne des Français devra être orientée vers des placements longs. Une telle réorientation ne s’effectuera pas obligatoirement au détriment des épargnants ; en effet avec la baisse du rendement des fonds euros des contrats d’assurance-vie, la faible rémunération des comptes sur livret (hors période de promotion), le placement « actions » et celui des obligations d’entreprise n’est certes pas sans risques mais sans nul doute le plus attractif. En matière obligataire, l’accès des PME groupé devrait limiter les risques et faciliter leur accès à ce marché. Il y a sans nul doute de nouveaux véhicules financiers à inventer afin de permettre la mutation du mode de financement de l’économie.