Après deux premiers trimestres décevants, la croissance
s’est légèrement accéléré au troisième trimestre en passant de 0,2 à 0,4 %.
Cette amélioration est imputable à la consommation et aux échanges extérieurs.
Compte tenu du retard accumulé sur le premier semestre, ce résultat est
néanmoins décevant. Avec la fin des grèves dans le secteur des transports, les
experts s’attendaient à un rattrapage plus important avec une croissance du PIB
espérée à +0,5 %. La multiplication des incertitudes et une moindre confiance
tant des consommateurs que des entreprises ont limité l’ampleur du rebond.
La reprise de la
consommation confirmée
Après avoir reculé de 0,1 % au 2e trimestre, la
consommation a enregistré une hausse de 0,5 % au 3e. La consommation
en biens a progressé de 0,6 % faisant suite à une contraction de 0,4 % ;
celle des services a connu une hausse de +0,3 % après +0,1 %. Cette
évolution positive est imputable aux dépenses de l’énergie qui obéissent à des
facteurs de prix et de conditions climatiques. Elles ne sont pas révélatrices
du moral des consommateurs.
Les dépenses alimentaires, après deux trimestres de recul,
se sont stabilisées avec un gain de +0,1 %.
Dans les services, les dépenses de transport augmentent de
3,7 % mais cela est imputable à la fin des grèves qui avaient provoqué une
contraction au 2e trimestre de 2,9 %.
La consommation des ménages reste convalescente. Au mois de
septembre, elle a fortement reculé au mois de septembre (-1,7 %). Elle est
handicapée par le ralentissement des créations d’emploi. La légère augmentation
du chômage enregistrée au 3e trimestre ne peut jouer que
défavorablement sur les dépenses des ménages. Par ailleurs, la question du
pouvoir d’achat est devenue un sujet majeur au cours du 3e trimestre
avec l’augmentation du prix des carburants. Son amélioration est attendue au 4e
trimestre qui sera marqué par la diminution des cotisations chômage et par la
poursuite de la réduction de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages.
L’investissement des
entreprises reste dynamique
Au troisième trimestre 2018, les dépenses d’investissement
totales (formation brute de capital fixe) ont augmenté de 0,8 % soit au même
rythme qu’au deuxième (+0,9 %). L'investissement des entreprises reste
dynamique avec un gain de +1,4 % après +1,3 %. Les secteurs de
l’informatique, les services d'information et l’automobile ont été à l’origine
de ce bon résultat.
Atterrissage de
l’investissement des ménages
L'investissement des ménages poursuit son mouvement de
correction après la forte hausse de 2017. Il se contracte, en effet, de 0,2 %
après 0,0 %, en lien avec le recul des mises en chantiers de logements
depuis fin 2017.
Légère contribution positive du commerce extérieur
Au troisième trimestre, les exportations ont augmenté de 0,7
% contre +0,1 % au deuxième trimestre quand les importations n’ont
progressé que de 0,3 % après +0,7 %. De ce fait, les échanges
extérieurs contribuent positivement à la croissance : +0,1 point,
après −0,2 point au deuxième trimestre. Au cours du premier semestre, le
commerce extérieur avait pénalisé la croissance française. L’augmentation des
livraisons d’avion a permis ce rétablissement qui ne permet pas de réduire de
manière significative le déficit commercial. Au mois d’août, le
déficit cumulé sur les 12 derniers du commerce extérieur français a atteint
61,9 milliards d'euros contre 63,8 milliards pour l'année 2017.
L’objectif de
croissance de 1,6 % en ligne de mire
La croissance française pourrait atteindre sur l’année le taux
prévu par l’INSEE et la Banque de France, 1,6 % sauf contreperformance notable
au dernier trimestre. Elle pourrait en cas d’accélération se rapprocher de l’objectif
du Gouvernement de 1,7 %. Le dernier trimestre bénéficiera de la baisse des
charges sociales et de la baisse de la taxe d’habitation. Les pouvoirs publics
espèrent également une diminution du taux d’épargne des ménages qui avait
atteint 14,3 % du revenu disponible brut au 2e trimestre. Parmi les
facteurs pouvant entraver la croissance française figurent le ralentissement du
commerce international, la hausse du prix du pétrole, la stagnation des
créations d’emploi et l’absence de confiance des consommateurs et des
investisseurs. Au regard des chiffres des trois premiers trimestres, l’année 2018
est sur le plan économique une année passable voire décevante. L’embellie de la
fin de l’année 2017 a fait long feu en raison du fait de la hausse du pétrole
et d’une demande intérieure moins vive que prévu.
Les dépenses de rentrée ne sont plus ce qu’elles étaient
Le beau temps du mois de septembre n'a pas inspiré les
consommateurs dont les dépenses ont reculé de 1,7 %, effaçant la hausse du mois
d'août de 1,1 %. Les ménages sont en mode économie. Ils ont réduit leurs
dépenses en biens fabriqués (−2,5 %) et en produits énergétiques (−1,2 %).
La hausse des prix de ces derniers et la clémence du climat ont pu inciter les
ménages à reporter leurs achats en la matière. Par ailleurs, la consommation
alimentaire a reculé de 0,9 % en juillet. Les dépenses en
habillement-textile sont également en léger repli en septembre
(−0,5 % après +0,1 %), du fait notamment de la baisse des ventes de
chaussures.
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