Le deuxième effet Ben Laden
En 2001, Ben Laden n’imaginait certainement pas que l’effondrement des tours jumelles de New York pourrait provoquer, sept ans plus tard, une crise financière sans précédent. La décision des Banques Centrales, après les attentats, d’abaisser les taux d’intérêt a généré une montagne de dettes reposant sur un socle étroit et fragile, 700 000 américains à faibles revenus rêvant de posséder leur résidence principale. Par effet de levier et par titrisation de crédits immobiliers, une bulle virale a contaminé la planète bancaire. L’impossibilité d’assurer la traçabilité de ces titres et leur large diffusion a rompu le lien de confiance sur lequel repose le fonctionnement du capitalisme moderne. Le refus des banques de se prêter de l’argent de peur de ne pas être remboursées bloque l’ensemble du système économique. L’injection de liquidités par les Banques centrales n’a pas réussi, pour le moment, à restaurer la confiance. Le risque est la création d’une trappe à liquidités ou la résurgence de l’inflation qui néanmoins est limitée par la probable arrivée de la récession et le caractère déflationniste généré par la dépréciation des valeurs boursières et immobilières. La contamination de l’économie réelle s’effectue autant par la défiance que par la réduction des moyens d’investissement des entreprises. En effet, les consommateurs effrayés par l’accumulation des mauvaises nouvelles auront tendance à différer leurs achats non essentiels. La diminution de la valeur des entreprises réduira leurs capacités d’endettement freiné de toute façon par le comportement frileux des banques. En matière de prévision, il convient de rester modeste. En 1987, le krach avait été perçu comme un choc fatal pour l’économie ; or 1988 avait été une des meilleures années pour la croissance française.
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