mardi 1 novembre 2011
Too little to fall or too big to stay ?
L’encre de l’accord du 27 octobre n’est pas encore sèche que l’euro replonge dans les affres de la crise.
La soumission par le Premier Ministre grec de l’accord à référendum a remis la zone euro en turbulences pour une durée qui pourrait atteindre trois mois, c'est-à-dire le temps de la campagne électorale, un temps bien trop long pour l’économie européenne déjà exsangue par trois mois de crise.
La décision de Papandréou est éminemment politique. Contesté par une extrême gauche qui a toujours, depuis l’époque des Généraux, conservé ses réseaux et par l’opposition, le leader socialiste tente de gagner du temps en renvoyant le problème de la dette publique et des plans d’assainissement devant les urnes.
Bien évidemment, dans une Europe en proie aux divisions et à la surenchère, le Premier Ministre pourrait être tenté de trouver un accord plus satisfaisant. Chemin faisant, la Grèce veut l’effacement de la dette sans la banqueroute et sans la sortie de l’euro à moins qu’elle considère que toute façon il faille préparer l’opinion à ce cas de figure extrême. Les autorités grecques sont pleinement conscientes que les autres responsables européens veulent par tous les moyens éviter le précédent. La sortie de la Grèce signifierait que l’intangibilité de l’euro est remise en cause. Le maillon faible grec sauterait mais le problème c’est que le jeu continuerait.
La Grèce joue-t-elle à la diva ? Le principe d’un effacement progressif de sa dette n’a-t-il pas été acté ? Mais cette remise à zéro des compteurs doit s’accompagner d’une purge or c’est bien ce remède que les Grecs et leur gouvernement refusent. Certes, la potion est amère et n’est guère imaginable sous les cieux de France, baisse des traitements des fonctionnaires, baisse des pensions et des prestations avec comme conséquence un PIB en chute libre. Les Grecs ont triché depuis des années sur leurs déficits tout comme ils fraudent en matière fiscale mais le retour à la réalité n’est pas sans entraîner de la casse.
Le plan du 27 octobre dernier réglait l’aspect financier mais il lui manque un volet économique et social. Il est nécessaire de reconstruire l’économie grecque afin d’éviter l’emballement de la spirale du déclin. L’Europe ne dispose toujours pas de fonds d’intervention pour régler des crises localisées dans un ou plusieurs Etats membres. Le budget de l’Europe ne pèse que 1 % du PIB et est utilisé à 40 % pour l’agriculture. Il est indispensable qu’à côté des mécanismes de soutien financier, soit mis en œuvre des outils d’intervention ponctuelle sous la forme de prise en charge de dépenses d’investissement, de formation, de recherche. La Grèce doit bénéficier d’un concours exceptionnel de sortie de crise. Il faut redonner des perspectives et de l’espoir aux Grecs et aux Européens.
La Grèce est un petit Etat qui met en danger le système européen. Elle est entrée pour des raisons symboliques (le pays à l’origine de la démocratie) ainsi que pour des raisons géostratégiques afin de rééquilibrer par le sud l’Europe. Il a été couramment admis que du fait de son faible poids, les autres Etats ne seraient pas trop regardant sur le respect des règles budgétaires et économiques. Le projet de référendum ouvre la boite de Pandore dans laquelle certains s’engouffreront pour imaginer le scénario de sortie en solo de l’euro, ce scénario que les Gouvernement ne voulaient pas jusqu’à maintenant écrire. La Grèce joue avec les pompiers pyromanes depuis le début de la crise ; maintenant, il faut savoir s’ils veulent vraiment éteindre l’incendie. Elle oblige les Européens à aller de plus en plus vite vers le fédéralisme. L’affaire du référendum démontre bien que le système européen de gouvernance n’est pas adapté à la monnaie unique et à la mondialisation. La politique budgétaire américaine se décide entre la Maison Blanche et le Congrès et non dans l’Ohio.
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