Pour développer leur marché en Europe et dans les pays émergents, les grands groupes s'internationalisent. Contrairement à une idée répandue, la recherche de bas coûts de production n'est pas le premier objectif. En effet, les groupes privilégient leur implantation dans les grands pays européens et font face à des couts supérieurs à ceux rencontrés en France.
En 2012, les groupes français internationaux, hors secteur bancaire, contrôlent 37 900 filiales à l’étranger. Ils réalisent 54 % de leur chiffre d'affaires à l’étranger, soit 1 240 milliards d’euros, dont 558 milliards dans les filiales européennes.
Ils emploient à l’étranger 56 % de leurs effectifs, soit 5,3 millions de salariés, dont 2,1 millions dans l’UE
Les grands groupes restent les vecteurs essentiels du déploiement international, comptant à eux seuls 85 % du chiffre d’affaires à l’étranger et 81 % des effectifs.
Les groupes de taille intermédiaire représentent 14 % du chiffre d’affaires et emploient 17 % des salariés à l’étranger.
Pour les grands groupes, la part de leur activité à l’étranger s’élève à 57 % tandis que pour les groupes de taille intermédiaire et de taille PME, l’activité reste davantage localisée dans l’Hexagone.
Avec un effectif de 2,1 millions, l’UE hors France reste la première zone d’implantation des groupes multinationaux. Les Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) emploient 40 % des effectifs hors UE, devant les États-Unis (17 %).
Entre 2011 et 2012, la part de l’emploi des groupes français à l’étranger passe de 54 % à 56 %. Ce sont les filiales situées hors de l’UE qui progressent fortement : + 290 000 salariés. Les Bric contribuent pour 70 % à cette augmentation. L’accroissement des effectifs hors France peut venir de celui des effectifs des filiales sous contrôle ou d’une croissance externe.
En 2012, les groupes français multinationaux ont réalisé 65,5 milliards d’euros d'investissements corporels hors de France, soit 5,3 % de leur chiffre d’affaires consolidé à l’étranger. Les groupes effectuent les deux tiers de leurs investissements à l’étranger hors UE, soit 42 milliards d‘euros. Le taux d’investissement (investissement corporel / CA consolidé) s’élève à 6,1 % hors UE contre 4,2 % au sein de l’UE (hors France). C’est aux États-Unis que ces investissements sont les plus élevés (7 milliards d’euros, soit 3,4 % du CA consolidé), suivis par le Royaume-Uni avec 5 milliards d’euros, soit 5 % du CA consolidé. Dans les Bric, ils s’élèvent à 9 milliards d’euros, soit 22 % des investissements réalisés hors UE. Les deux tiers d’entre eux concernent le Brésil et la Chine. En Inde et en Russie, ces dépenses sont plus faibles, mais les taux d’investissement, de l’ordre de 9 %, sont supérieurs à ceux de ces deux pays (autour de 5 %).Les coûts salariaux des groupes multinationaux s’élèvent à 163 milliards d’euros, soit environ 31 000 euros par salarié. Ces dépenses sont du même ordre de grandeur dans l’UE hors France et hors UE (80 milliards d’euros), mais sont très différentes lorsqu’elles sont rapportées aux effectifs de ces zones (39 000 euros par salarié pour l’UE et 26 000 hors UE), ceci se retrouve aussi par secteur.
Au sein de l’UE, les frais de personnel par salarié sont plus élevés aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et en Suède : entre 50 000 et 60 000 euros. En revanche, ceux des Peco ne sont que de 15 000 euros (15 000 en Pologne et 12 000 en Roumanie).
Hors UE, c’est en Suisse, en Australie et au Japon qu’ils sont les plus élevés, entre 65 000 et 80 000 euros. Aux États-Unis et au Canada, ils sont comparables à ceux des pays les plus développés de l’UE. Ils sont beaucoup plus faibles dans les autres pays ; dans les Bric, ils sont comparables à ceux des Peco, autour de 14 000 euros.
À l’étranger, dans l’industrie, les frais de personnel par salarié sont supérieurs à ceux du commerce et des services (respectivement 34 900 euros contre 21 200 et 31 200 euros).
Ces résultats sont issus de l’enquête Ofats réalisée par l’Insee en 2013 auprès de l’ensemble des groupes français, hors banques, contrôlant au moins une filiale à l’étranger en 2012.
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