Le coin des épargnants
La bourse de Paris termine le mois de février avec une hausse de 5,8 %. En une semaine, la progression est de 0,62 %. Le CAC 40 a terminé vendredi à 4408 points. Les derniers événements ukrainiens commencent à se faire ressentir et freinent la hausse qui est alimentée par les bons résultats des entreprises. Par ailleurs, le ralentissement américain au mois de janvier se confirme
Il est fort probable qu’un mouvement de consolidation intervienne dans les prochains jours.
Les Etats-Unis en proie aux vicissitudes du climat et du ralentissement des injections de liquidités
Les Etats-Unis connaissent un début d’année moins facile que prévu avec des intempéries qui pèsent sur la croissance. La diminution des injections de liquidités pèse sur l’activité en contrariant les anticipations et en augmentant les taux.
Les résultats de la croissance au 4ème trimestre ont été revus à la baisse. Le taux de croissance évalué à 3,2 % a été corrigé à 2,4 % en rythme annuel.
Cette révision ramène la croissance à 1,9 % pour l’année en recul par rapport à 2012 où elle avait atteint 2,8 %.
Cette révision est imputable à une moindre consommation moins forte qu’anticipé. Les dépenses des ménages représentant 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, n’ont augmenté que de 2,6 %, soit un recul de 0,7 point par rapport à la première estimation du département du commerce.
La progression des exportations a été moins forte que prévu avec une hausse de 9,4 % contre 11,4 % estimé. En revanche, les importations ont augmenté de 1,5 % contre 0,6 % estimé.
La croissance a été impactée par une réduction plus forte des dépenses publiques. Elles ont baissé de 5,6 % ; celles du gouvernement fédéral diminuant de 12,8 % en raison de la paralysie partielle des services causés par la bataille budgétaire au Congrès les deux premières semaines d’octobre.
Néanmoins, il y a une bonne nouvelle à travers l’augmentation de l’investissement des entreprises qui a joué un rôle positif sur la croissance.
La confiance des ménages américains restent élevée malgré l’accumulation de mauvais signaux. De ce fait, malgré les intempéries, les experts tablent sur une croissance de 1,4 à 2 % en base annuelle sur le premier trimestre 2014. Il est fort probable que la FED stabiliser pour quelques mois les injections de liquidités autour de 65 milliards de dollars par mois.
Zone euro, un redémarrage au train de sénateur
L’Allemagne confirme sa bonne fin d’année, son chômage continue de baisser, l’Europe du Sud voit le bout du tunnel avec le retour sur les marchés financiers, la sortie de la récession ; en revanche la France est plus qu’hésitante et reste avec Italie un point de crispation économique. L’Union européenne a confirmé ce que de nombreux experts pressentaient, le déficit public en 2014 ne sera pas ramené à 3,6 % et celui de 2015 ne reviendra à 3 %. La Commission prévoit 4 et 3,9 %. En 2013, le déficit a atteint 4,2 %.
La Commission européenne a, en effet, publié ses Prévisions d’Hiver. Elle prévoit une croissance du PIB de 1,2% en 2014 et de 1,8% en 2015 pour la zone euro. Ces prévisions ont été élaborées à partir des derniers résultats du quatrième trimestre 2013. L’année dernière, le PIB de la zone euro a reculé de 0,4 % succédant à une contraction de 0,7 % en 2012.
La Commission a noté que la croissance s’était accélérée en Allemagne mais également en France au dernier trimestre. Avec des PIB en hausse pour le deuxième trimestre d’affilée, les économies italienne et espagnole sont bien sorties de la récession au cours de l’année 2013.
Cette sortie progressive de la récession confirme l’analyse de la BCE sur le statuquo en matière de politique monétaire malgré l’apparition de quelques signes déflationnistes.
Avec ses prévisions d’hiver, la Commission européenne lance la procédure du semestre européen donnant lieu à une évaluation de l’ensemble des politiques budgétaires.
Concernant les déséquilibres macroéconomiques, la Commission devrait rendre publics dans les toutes prochaines semaines les bilans approfondis (in-depth review) qu’elle prépare sur les Etats membres.
La situation de la zone euro s’est améliorée grâce à la disparition des déficits courants ; le solde courant de l’ensemble de la zone euro est positif de plus de 2%.
La Commission a souligné les efforts budgétaires accomplis par certains Etats tout en rappelant que des progrès doivent être encore réalisés. Selon ses prévisions, le déficit budgétaire de la zone euro est de 3,1% du PIB en 2013. En 2014, il pourrait être de 2,6%. Le niveau d’endettement devrait frôler les 96 % et pourrait diminuer en 2015. Chypre, l’Espagne et l’Irlande sont les Etats où les déficits resteront les plus élevés cette année.
La Commission a noté qu’à défaut de mesures correctrices la France devrait enregistrer un écart significatif avec la trajectoire prévu, de un point en 2015. Au mois d’avril, le Gouvernement français devra, dans le cadre du programme de stabilité et de croissance, convaincre la Commission que les économies à réaliser ont été identifiées.
Que fera la BCE ?
Le taux d’inflation est resté stable à 0,8 % au mois de février. Ce résultat est imputable à la poursuite de la baisse des prix de l’énergie (-2,2 % après -1,2% en janvier) et à la légère baisse des prix de l’alimentation, des boissons alcoolisées et du tabac. Ont augmenté légèrement les biens industriels hors énergie (0,6%, contre 0,2% en janvier) et les services (1,3 contre 1,2 % le mois précédent). Avec une inflation qui reste très en-deçà de 2 %, la BCE pourrait amener à prendre des mesures non conventionnelles afin d'éviter l'enclenchement d'une spirale déflationniste. La marge sur les taux est faible (taux directeur de 0,25 %) ce qui devrait inciter la BCE à effectuer des prêts ciblés aux banques. La BCE pourrait être d’autant plus incitée à prendre des mesures que le taux du chômage de la zone euro reste stable à un niveau très élevé, 12 %.
France, le temps de l’attentisme
La France est entrée dans une phase de croissance molle voire nulle sur fond d’attente du pacte de responsabilité et de reprise plus franche dans le sud de l’Europe.
Ainsi, au mois de janvier, les dépenses de consommation des ménages en biens ont baissé de 2,1 % en volume selon l’INSEE, après avoir augmenté de 0,2 % en décembre. La chute est liée au climat qui a entraîné la réduction de la consommation d’énergie et à la contraction des ventes d’automobile après le bon mois de décembre (modification du bonus-malus et hausse de la TVA).
La consommation des Français continue à faire du yoyo en fonction des variations climatiques, des impôts et des contraintes de revenus. Dans les faits, elle demeure sur longue période étale. En prenant en compte l’augmentation de la population, plus de 300 000 personnes par an, la consommation par tête diminue. Au mois de janvier, les ménages ont pensé à reconstituer leur cagnotte en plaçant de l’argent sur le Livret A et sur l’assurance-vie.
Après un rebond en décembre (+2,8 %), les dépenses en biens durables reculent en janvier (–4,3 %) en raison du fort repli des dépenses en automobiles. Ces dernières chutent en janvier (-7,7 %), après avoir été plutôt dynamiques en décembre (+2,9 %), du fait d’achats anticipés de voitures, en prévision du renforcement du malus écologique au 1er janvier 2014. Elles baissent de 0,6 % par rapport au mois de janvier 2013. Par ailleurs, les achats en équipement du logement baissent légèrement (–1,1 %), après un mois de décembre dynamique (+3,6 %).
La consommation de textile, habillement et cuir retrouve, à la faveur de la période des soldes de janvier, un niveau proche de celui atteint en novembre (+1,9 %, après –1,8 %). En janvier, les dépenses de consommation en autres biens fabriqués se redressent (+0,5 % après -0,1 % en décembre) notamment celles en quincaillerie-bricolage qui rebondissent.
A suivre, next week
Une semaine monétaire s’annonce avec la réunion de la BCE qui sera attendue pour connaître si des décisions sont prises pour contrecarrer les tendances déflationnistes de l’économie de la zone euro.
Lundi 3 mars
A Paris, il faudra suivre la publication des indicateurs avancés PMI manufacturier et les résultats des immatriculations de voitures neuves en février ainsi que l’adjudication de Bons du Trésor.
A Pékin, sera communiqué l’indice PMI Markit manufacturier définitif de février et l’indice PMI services officiel de février.
A Berlin, il faudra regarder l’indice PMI Markit manufacturier définitif de février
A Londres seront également communiqués les indices PMI Markit manufacturier définitif de la zone euro de février et celui du Royaume-Uni.
Mardi 4 mars
Les constructeurs automobiles seront tous à Genève pour le Salon de l'automobile de Genève (première journée presse).
Il faudra suivre à Bruxelles les prix à la production zone euro de janvier.
Moment important, à Washington sera présenté le projet de budget pour l'exercice 2015.
Mercredi 5 mars
A Paris, les indices PMI des services et composite de février seront publiés.
Jeudi 6 mars, sera publié le taux de taux de chômage au sens du BIT pour le 4ème trimestre. Il faudra regarder le taux d’intérêt pratiqué lors de l’adjudication d'OAT.
Au Japon sera publié l’indice PMI Markit services de février ainsi qu’en Chine, en Allemagne et au Royaume-Uni.
A Bruxelles sera communiqué le PIB détaillé zone euro du 4ème trimestre et les ventes au détail pour la zone euro de février.
Aux Etats-Unis, il faudra suivre l’enquête ADP sur l'emploi de février.
Jeudi 6 mars
En Allemagne, seront communiquées les commandes à l'industrie de janvier.
A Londres, il faudra suivre la décision de politique monétaire.
A Londres, il faudra suivre la décision de politique monétaire.
A Francfort, le Conseil des gouverneurs de la BCE se réunira avec une annonce prévue sur la politique des taux.
Vendredi 7 mars
En Allemagne sera communiquée la production industrielle de janvier.
A Bruxelles, une réunion Ecofin des Ministres de l’Economie et des Finances est prévue. A Washington, il faudra suivre les résultats concernant les demandeurs d'emploi et le taux de chômage de février.
Par ailleurs, il faudra regarder la revue de Moody's sur les Pays-Bas et celle sur la Belgique.
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