Le coin des épargnants
Le Livret A et le LDD ont perdu 1,54 milliard d’euros au mois d’octobre, signe que ces produits ont perdu leur attrait avec un taux de rendement de 1,25 % et que les temps sont durs pour les ménages qui doivent de plus en plus puiser dans leur épargne pour faire face aux dépenses courantes. Certes, le taux d’épargne des Français reste élevé mais il y a sans nul doute une évolution dans le comportement des Français.
La bourse de Paris n’arrive pas à franchir la barre des 4300 points. Le CAC 40 a perdu cette semaine 0,32 % et s’établit à 4278 points. Paris souffre de la conjoncture morose de l’Europe et de la France en particulier. La place parisienne avec la forte proportion de financière reste toujours en retrait.
Néanmoins, depuis le 1er janvier, la hausse est de 17,5 % et de 23 % sur un an.
New York bat record sur record et franchit le cap de la septième semaine de hausse. Le Dow Jones des 30 valeurs industrielles américaines s’élève à 16.064,77, en hausse de plus de 22 depuis le 1er janvier, le Standard & Poor’s 500, indice de référence des gérants de fonds, est 1.804,76, signant la première clôture au-delà des 1.800 points de son histoire, et le Nasdaq , à forte pondération technologique, est à 3.991,64.
Etats-Unis, tout et son contraire
Les Etats-Unis ont enregistré une meilleure croissance que prévu au 3ème trimestre mais les fondamentaux restent encore très hésitants. Ainsi, les statistiques montrent un ralentissement de la consommation qui intervient au moment même où le taux d’épargne des ménages est passé de 5,6% (moyenne entre octobre 2010 et avril 2012) du revenu disponible à 5% (moyenne depuis mai 2012).
Cette baisse est imputable à la contraction du revenu disponible réel des ménages liée à la montée des prélèvements obligatoires mais aussi à la faiblesse des revenus d’activité.
Facteur positif, les ménages bénéficient du recul du prix de l’énergie (-4,9% en glissement annuel en octobre). Néanmoins, l’avantage est très relatif car les dépenses énergétiques représentent moins de 3% du volume total des dépenses de consommation.
L’autre aspect positif est la bonne tenue des créations d’emploi aux Etats-Unis. Au mois d’octobre, elles ont dépassé 200 000 au mois d’octobre.
En revanche, les indices avancés montrent qu’une dégradation est à craindre dans les prochains mois en particulier pour le secteur manufacturier. Au niveau de l’immobilier, le marché redevient baissier. Les ventes de logements dans l’ancien ont reculé ces trois derniers mois, ramenant la progression en glissement annuel de 16,4% en juillet à seulement 5,2% en octobre. Ce petit retournement peut s’expliquer par la remontée des taux longs depuis le printemps.
La sortie du quantitative easing continue à alimenter les débats économiques. Elle est indispensable mais le contexte est délicat ; l’inflation est au plus bas, autour de 0,7 % ; le chômage est toujours au-dessus de 7 % et la croissance est chaotique. Il n’en demeure pas moins que les marchés anticipent une hausse des taux d’intérêt ce qui a tendance à ralentir l’économie.
La zone euro, le Sud sort de l’ornière sur fond de menaces déflationnistes
L’inflation de la zone euro est toujours orientée à la baisse et cela malgré des hausses d’impôts en particulier de TVA qui devraient accroître les prix. La baisse des prix de l’énergie joue son rôle dans ce processus. Le chômage et les capacités de production disponibles font le reste.
Si la croissance de la zone euro a été faible au 3ème trimestre avec un petit 0,1 %, en revanche, les bonnes nouvelles proviennent du Sud avec la sortie de la récession de l’Espagne et du Portugal. Même la Grèce se porte mieux avec une contraction plus faible de son PIB. Ses résultats ont été acquis par une amélioration de la compétitivité de ces pays. La baisse des salaires et la réorientation de l’offre vers l’exportation ont permis d’enrayer la récession. La France pourrait être dans un premier temps une victime collatérale de la meilleure santé de l’Europe du Sud et tout particulièrement de l’Espagne dont les entreprises pourraient venir concurrencer les entreprises françaises.
L’Allemagne, coupable d’être trop vertueuse
Coup de tonnerre, l’Allemagne fait l’objet d’une enquête pour excédent excessif. Il est bien connu qu’il ne faut jamais trop montrer que l’on est le meilleur élève. Les autres élèves détestent les premiers de la classe.
L’Allemagne a toujours été un pays d’exportations de biens industriels d’autant plus que sa population déclinante ne permet pas de dégager de la croissance pour les entreprises. Les excédents commerciaux représentant environ quatre cinquièmes du solde courant. En moyenne, depuis le début des années 2000, les exportations nettes ont contribué pour plus de la moitié à une croissance du PIB de l’ordre de 1,1%. Au début des années 1990, plus de la moitié des exportations totales étaient acheminées vers la zone euro et près de 60% vers l’Union européenne à 27. Début 2013, elles représentent moins de 40% vers la première et 57% vers la seconde.
Les ventes vers les pays d’Europe centrale (République tchèque, Slovaquie, Hongrie et Pologne) ont progressé. Depuis 1999, les exportations de l’Allemagne vis-à-vis de la zone euro ont augmenté d’environ 4,5% en moyenne annuelle, tandis que celles vers l’Europe centrale progressaient de près de 9%, vers l’Asie de 10% et de plus de 7% à destination du reste du monde. Le commerce extérieur allemand apparaît ainsi beaucoup plus tributaire de la croissance de ses partenaires commerciaux que du risque de change.
L’euro n’a pas été renforcé la présence allemand sur les marchés européens. Ce pays a profité à plein de l’arrivée de nouveaux acteurs économiques pour les équiper en machines-outils et pour vendre aux nouvelles classes aisées des voitures.
La compétitivité allemande a augmenté du fait des divergences de coûts au sein de l’Europe.
La balance courante allemande excédentaire est également le reflet de l’excédent d’épargne sur l’investissement. A plus de 10% de leur revenu disponible en 2012, le taux d’épargne des ménages allemands est parmi les plus élevés de la zone euro avec la France. Le processus de désendettement se poursuit actuellement malgré l’environnement favorable de taux d’intérêt historiquement bas.
La position extérieure de l’Allemagne reste donc nettement positive. L’excédent de la balance des revenus des investissements représente environ 2% du PIB, soit près d’un tiers de l’excédent de paiement courant depuis 2006. Ce solde excédentaire correspond principalement aux revenus nets de placements allemands à l’étranger. L’Allemagne détient plus de 3000 milliards d’euros de créances sur l’Europe du Sud et elle entend être payée que qui en fait un défenseur de la zone euro mais aussi un créancier redoutable veillant à la capacité des débiteurs d’honorer leurs dettes.
Irlande is back
Après avoir frôlé la banqueroute et avoir été le premier d’une longue liste de pays de la zone euro à devoir gérer un problème d’endettement, l’Irlande est en passe de revenir sur les marchés financiers et de tourner une page difficile de son histoire économique contemporaine.
L’Irlande a réussi à rebondir du fait que son économie disposait avant la crise d’importants atouts. Cette situation lui a permis d’éviter un ajustement brutal tel qu’il est en cours dans l’Europe du Sud. Entre 2009 et 2012, les salaires, déflatés par les prix à la consommation, ont diminué de 16,9% en Grèce et 6,3% au Portugal, contre 3% en Irlande. Le taux de chômage n’a augmenté que de 0,8 point entre 2010 et 2012 en Irlande contre 11,7 points en Grèce et 3,9 points au Portugal.
L’Irlande est un pays largement ouvert sur l’extérieur ce qui a atténué le choc de l’assainissement. L’attractivité fiscale avec un taux d’imposition sur les sociétés de 12,5%), couplée à un environnement des affaires favorable (main-d’œuvre qualifiée, cadre institutionnel de qualité, etc.) a permis le maintien des entreprises étrangères, positionnées sur des secteurs à forte valeur ajoutée (électronique, chimie, pharmacie). Exportations et importations de biens et services rapportées au PIB représentaient en 2012 192% du PIB en Irlande contre 78% au Portugal et seulement 59% en Grèce.
Dans ces conditions, le PIB a ainsi progressé de 0,2% en 2012 après 2,2% en 2011 (contre des baisses respectives de 3,2% et 1,3% au Portugal, 6,6% et 7,1% en Grèce).Les mesures d’assainissement ont pu de ce fait être socialement admises relativement facilement.
A suivre, la semaine prochaine
Lundi, L’Insee communiquera le climat des affaire en France du mois de novembre avec une possible dégradation peu engageante pour terminer l’année en beauté. A Washington, il faudra suivre les promesses de vente immobilières pour le mois d’octobre.
Mardi, à Berlin seront communiqués les résultats des ventes au détail allemandes pour le mois d’octobre.
A Washington, seront connues les mises en chantier et permis de construire pour les mois de septembre et octobre. Seront également connus les indices des prix immobiliers S&P/Case-Shiller de septembre, l’indice sur la confiance du consommateur du mois de novembre.
Mercredi, à Berlin sera communiqué l’indice GfK du moral des ménages allemands. A Londres, sera publiée la deuxième estimation du PIB pour le 3ème trimestre. A Washington, seront publiés les résultats en deuxième estimation du PIB du 3ème trimestre mais également les commandes de biens durables pour le mois d’octobre, les inscriptions au chômage de la semaine du 23 novembre, l’indice PMI de Chicago pour novembre, l’indice Reuters-Michigan de novembre (définitif) et l’indice des indicateurs avancés d’octobre.
Jeudi, les marchés sont fermés aux Etats-Unis pour cause de Thanksgiving Day. Au Japon, il faudra regarder l’indice PMI Markit manufacturier de novembre.
Côté PIB, la Suisse communiquera les résultats du PIB au 3ème trimestre et Madrid confirmera ses résultats sur le même sujet. A Francfort, il faudra regarder l’évolution de la masse monétaire M3 et le crédit au secteur privé pour la zone euro au mois d’octobre.
A Berlin sera rendu public le nombre de demandeurs d'emploi du mois de novembre et une évaluation du taux d’inflation de ce même mois. A Bruxelles, il faudra suivre les indices du climat des affaires et du sentiment économique de la zone euro pour novembre
Vendredi toujours pour cause de fête, les marchés américains fermeront à 19 heures. A Bruxelles, seront communiqués le taux de chômage de la zone euro en octobre et le taux d’inflation toujours en zone euro (estimation flash) pour novembre.
Pour la France, les résultats de la consommation des ménages pour octobre seront connus avec l’espoir d’une augmentation.
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