La croissance Française renoue avec le surplace
La France a renoué avec la stagnation au cours du 2ème
trimestre. En effet, le taux de croissance a été nul après avoir enregistré une
hausse de 0,7 % au 1er trimestre. Ce résultat est décevant et
inférieur aux prévisions de l’INSEE et de la Banque de France qui tablaient sur
0,2 à 0,3 point de croissance.
Ce ralentissement était prévisible après le vigoureux
premier trimestre mais son ampleur étonne. Si les échanges extérieurs sont à
nouveau porteurs de croissance, en revanche, l’investissement reste le point
noir de l’économie française. Les ménages et les dirigeants d’entreprise
restent toujours très méfiants vis-à-vis de la conjoncture et ne souhaitent pas
s’engager sur le long terme.
La consommation a été en panne et l’investissement est
toujours en recul. En effet, les dépenses de consommation des ménages n’ont
augmenté que de 0,1 % contre une hausse de 0,9 % quand l’investissement
se contracte de 1,6 % faisant suite à une baisse de 1,1 %.
La formation brute de capital fixe (FBCF) totale baisse de 0,3 point au deuxième
trimestre 2015 après une stagnation au 1er trimestre. Cette baisse
est imputable en grande partie au recul de l’investissement en construction
(–1,3 % après –1,1 %). Il s’agit de la huitième baisse consécutive. Hors
construction, la FBCF augmente (+0,4 % après +1,0 %). L’investissement des
entreprises non financières ne progresse que de 0,2 % après +0,6 %, celui des
administrations publiques se contracte de 0,1 % après +0,2 %). La baisse de la
FBCF des ménages s’accroît du fait de la réduction des investissements dans l’immobilier
(–1,6 % après –1,2 %)
La demande intérieure finale (hors stocks) n’a connu, de ce
fait, qu’une augmentation de 0,1 % au deuxième trimestre 2015 contre une
hausse de 0,6 point début 2015.
Néanmoins, il y a une bonne nouvelle, si les importations
ralentissent (+0,6 % après +2,2 %), les exportations progressent de
1,7 % après une hausse de 1,3 % au premier trimestre. Les
exportations commencent à profiter de la dépréciation de l’euro. De ce fait le
solde extérieur contribue positivement à l’évolution du PIB à hauteur de
0,3 point, contre -0,3 point au premier trimestre. À l’inverse, les
variations de stocks y contribuent négativement à hauteur de –0,4 point,
après +0,3 point le trimestre précédent.
Au deuxième trimestre, la production de biens et services a
reculé de 0,1 % contre une hausse de 0,8 % au 1er trimestre.
Il faut souligner que la production de biens manufacturés est en nette baisse
de 0,7 % contre une hausse de 1,3 %. Ce recul s’explique par la
contraction de l’activité dans le secteur de la cokéfaction-raffinage
(–9,6 % après +6,5 %) en raison de l’arrêt de plusieurs raffineries.
Les matériels de transports sont également en baisse de 1,3 % après une
hausse de 5,5 %.
Le PIB et ses composantes
Source INSEE
Ce mauvais résultat ne devrait pas trop obéré la croissance
sur l’année 2015. En effet, l’acquis de croissance du 1er trimestre
devrait suffire pour atteindre 1 % de croissance sur l’ensemble de l’année.
Néanmoins, cette stagnation prouve que malgré un contexte très favorable, la
croissance française reste fragile. La crise de confiance demeure encore
vivace. Il faudra du temps pour retrouver le chemin vertueux de l’expansion.
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