La première conséquence est d'ordre psychologique. Une agence de notation a osé dégradé la note de la première puissance mondiale. Certes, les raisons sont essentiellement liées à des facteurs politiques, l'absence de consensus pour assainir les finances publiques. Dans les faits, les marges de manoeuvre des Etats-Unis restent importantes. Les Etats-Unis conservent un potentiel de croissance et peuvent recourir à des augmentations d'impôt compte tenu que le niveau des prélèvements obligatoires compte parmi les plus faibles de l'OCDE. pour cela, il faudrait que les Républicains abandonnent leurs dogmes en la matière.
La seconde conséquence sera une augmentation légère des taux d'intérêt aux Etats-Unis. L'appréciation devrait être limitée car nul n'imagine les investisseurs tournés le dos aux titres américains qui servent de référence. En outre, il ne faut pas oublier que les Etats-Unis ont dans leur main la principale monnaie de réserve. Les Chinois ne peuvent pas tourner le dos aux bons du Trésor américains étant donné qu'ils sont les premiers créanciers. Ils seraient les premiers perdants en cas de dépréciation de ces titres en cas d'augmentation trop forte des taux. Leur réaction vise à démontrer qu'ils ne sont pas prêts à tout accepter mais leur croissance dépend de celle des Etats-Unis.
La troisième conséquence est évidemment une affirmation du ralentissement économique provoquée par le relèvement des taux et par la méfiance généralisée des investisseurs. la chute des bourses, la semaine dernière, anticipaient le ralentissement économique. La dégradation de la note américaine est une confirmation. De ce fait, les marchés ne devraient pas surréagir à cet évènement. En revanche, la morosité sera de règle tant que la visibilité économique ne s'améliorera pas.
La quatrième conséquence sera des pressions à la baisse sur le dollar. Les investisseurs chercheront à diversifier leurs actifs ce qui devrait conduire à une appréciation de l'euro et du yen. Il faut souligner à ce sujet que le Japon a perdu depuis plusieurs années son triple A sans que cela n'empêche l'appréciation de leur monnaie. Une réévaluation de l'euro freinera les exportations mais diminuera les prix des matières premières et réduira l'inflation.
La cinquième conséquence est un report des investisseurs sur les pays encore notés triple A. Les taux des titres allemands et français devraient rester faibles ce qui allégera d'autant la charge de la dette. En revanche, l'Europe n'échappera pas au ralentissement général qui est alimenté par les plans d'assainissement des comptes publics.
La sixième conséquence est sans nul doute une ralentissement économique qui frappera les pays émergents dont les exportations sont dirigées essentiellement vers les Etats-Unis et l'Europe, leur marché intérieur reste encore trop faible pour prendre le relais.
La septième conséquence est l'espoir d'une meilleure gouvernance économique et politique au sein des deux grandes zones économiques, les Etats-Unis et l'Union européenne, mais aussi au sein du G20. Il apparaît nécessaire que l’Europe s’engage dans une politique plus forte de mutualisation de la dette avec en contrepartie un plus grand contrôle des finances publiques et l’engagement de politiques structurelles communes (recherche/équipements). Au niveau international, la régulation financière monétaire qui depuis 2009 fait du surplace devrait être relancée. Une meilleure association des pays émergents au sein du FMI devrait être organisée.
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