La crise grecque est à son deuxième acte. Certes, en mai et juin 2010, avec l’adoption du premier plan portant sur 110 milliards d’euros et avec la création du Fonds européen de stabilité financière, il avait affirmé que l’Europe de l’euro avait surmonté sa première crise.
Quatorze mois plus tard, certains considèrent qu’ils ont été trompé ; d’autres que la Grèce est un puits sans fond.
Or, la dette grecque qui est de 350 milliards d’euros est composée de titres à durée réduite. Il était dès le départ connu que les échéances de juillet 2011 à juillet 2013 seront tendues. Par ailleurs, le plan d’austérité de la Grèce s’est traduit par une contraction du PIB et ne permet que faiblement de dégager des ressources pour rembourser la dette.
La Grèce ne menace en tant que telle marginalement l’euro ; en effet, ce pays représente 3 % du PIB de la zone euro. Sa dette publique correspond à deux ans de déficit public français.
La question n’est pas la dette grecque mais celle du précédent. Les Allemands ne veulent pas payer avant d’avoir les preuves tangibles de l’assainissement. Ils souhaitent également que les prêteurs prennent leurs responsabilités. La Banque centrale européenne veut par-dessus-tout éviter la banqueroute d’un Etat membre de la zone euro qui pourrait avoir un effet domino sur d’autre pays. La France tente de mettre en avant la solidarité européenne pour éviter que ces banques soient trop impactées et que la spéculation ne se déplace vers l’Italie et vers l’Espagne.
Dans la pratique, tous les pays membres et en premier lieu les grands pays, ne peuvent pas accepter la politique du pire. La sortie de l’euro de la Grèce serait synonyme de banqueroute totale de ce pays qui devrait rembourse au prix fort et qui n’aurait guère plus de recettes du fait que son économie est avant tout axée sur le tourisme et les services. L’Allemagne principal exportateur et avant tout au sein de la zone euro ne pourrait que pâtir d’une appréciation de l’euro. L’Italie, l’Espagne, le Portugal seraient rapidement mis sous pression. L’éclatement serait au bout de la route avec des risques indéniables de détricotage de l’Europe.
Deux voies s’ouvrent, celle de l’ajustement jusqu’en 2012 ou la mise en place d’un plan plus ambitieux.
La capacité de répondre à cette première grande crise de l’euro peut permettre de tourner la page de l’échec de la constitution européenne marquée par la victoire du non au référendum français de 2005.
L’Union européenne a toujours connu des crises du Général de Gaulle à aujourd’hui mais elle s’est fortifiée que dans le mouvement. C’est le statuquo qui grippe le système. L’absence de nouveaux projets, le refus d’aller vers plus de fédéralisme fragilisent l’ensemble de l’édifice.
Les crises, les scandales donnent lieu, de plus en plus, à des charges médiatiques à fort contenu émotionnel. La montée aux extrême fait parti du jeu. Il en résulte une banalisation des mots.
Les Français qui sont épargnants dans l’âme en consacrant en moyenne 16% de leur revenu disponible brut à l’épargne, doivent-ils abandonner leur contrat d’assurance-vie, leurs actions, leurs obligations et choisir leur matelas, l’or ou l’immobilier.
Force est de constater que 41 % des ménages français qui possèdent un contrat d’assurance-vie n’ont pas décidé d’effectuer des rachats. En 2010, ils ont versé 143 milliard d’euros de cotisations. Même si en 2011, un ralentissement est constaté ; la collecte reste positive. L’encours d l’assurance-vie est de 1400 milliards d’euros, ce qui constitue le principal placement financier des ménages français loin devant les Livrets A qui pèsent 200 milliards d’euros.
L’épargne des souscripteurs de contrats d’assurance-vie est affectée à 85 % en fonds euros qui bénéficie de la part de la compagnie d’assurance d’une garantie en capital. Ce fonds euros est composé essentiellement de titres obligataires publiques et privées. Pour les assurés français, il comprend des titres d’emprunt d’Etat (environ 50 %) et des titres d’autres Etats dont la Grèce mais aussi des obligations d’entreprise. Le rééchelonnement de la dette grecque aura pas d’incidence sur le capital car la part de cette dette est réduite et en outre les compagnies d’assurances disposent de fonds propres pour faire face à un accident de cette nature. Il faut souligner que les normes prudentielles sont en cours de durcissement.
Au sein des contrats d’assurance, la deuxième poche d’épargne est constituée des unités de compte, c'est-à-dire des actions. Celles-ci évoluent en fonction du marché. Il serait peu rationnel de vouloir sortir en pleine crise et encaisser des moins-values. En revanche, il n’est pas interdit de faire des arbitrages afin de se séparer de fonds ou de titres à faible potentiel et acquérir à bon prix des fonds à forte capacité de rebond. Les entreprises ont depuis le début de la crise largement opéré leur désendettement et pour celles qui opèrent à l’international bénéficient du vent de la croissance mondiale. Il y a donc de véritables opportunités à saisir.
L’option de sortir l’argent de ses placements pour acheter de l’or est sans nul doute très dangereuse. Il ne faut pas oublier qu’une fois acheté, l’or ne rapporte rien à la différence du fonds euro, du Livret A. Il faut se souvenir que le cours de l’once d’or avait atteint 2400 dollars lors du second choc pétrolier avant de revenir à 1000 dollars et de connaître près de vingt ans de stagnation. A plus de 1600 dollars, il faut non pas acheter mais vendre.
Reste le matelas mais en période estivale, c’est tenté les voleurs.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les comptes courants sont garantis jusqu’à hauteur de 100 000 euros. Certes, cela ne rapporte rien mais pour les angoisser, il y a la possibilité de répartir toute sa fortune s’il y a fortune sur plusieurs banques…
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