mercredi 27 janvier 2016

Emploi : une nouvelle année en enfer !

 

La France, à la différence, de ses partenaires économiques, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni mais aussi l’Espagne, n’aura pas réussi à réduire le nombre de ses demandeurs d’emploi au cours de l’année 2015. En un an, le chômage a progressé de 2,6 %. Sur le dernier mois de l’année, la progression a été de 0,4 %.

 

Fin décembre 2015, la France métropolitaine comptait 3 590 600 demandeurs d’emploi en catégorie A. Toutes catégories, le nombre de demandeurs d’emploi est de 5 475 700 personnes. La durée moyenne d’inscription des sortants est de 307 jours en progression de 17 jours en un an (-3 jours en décembre).
 

Au mois de décembre, le chômage (catégorie A) des moins de 25 ans repart à la hausse, + 0,7 %. Néanmoins, il baisse de 4 % sur un an. La progression des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans est la plus inquiétante. Sur un an, la hausse atteint 8,4 % (+0,6 % sur le mois de décembre). De plus en plus, les entreprises se délestent des travailleurs seniors afin de réduire leurs coûts salariaux. Cette augmentation du chômage des plus de 50 ans pose la question de la formation professionnelle et de la retraite. Sur ce dernier point, l’accord AGIRC/ARRCO du 30 octobre 2015 incite financièrement les salariés à liquider leurs pensions un an après l’âge légal (62 ans dans la limite des 67 ans). Du fait du chômage croissant des actifs les plus âgées, il y a un risque réel de minoration des pensions et de transferts de charges des caisses de retraite au détriment de Pôle Emploi, pour résumer un tarnsfert entre caisses vides.
 

Le contexte favorable du début de l’année n’aura donc pas suffi pour juguler le chômage. Le fameux alignement de planète - baisse du prix du pétrole, baisse des taux d’intérêt, baisse de l’euro, baisse de la rigueur budgétaire, mise en place du pacte de responsabilité, CICE… a, au mieux, ralenti la progression du chômage mais n’a pas permis un retournement de la courbe. Le faible taux d’utilisation des capacités de production et la trop faible reprise de l’investissement expliquent le fait que les créations d’emploi n’ont pas été suffisantes pour absorber l’augmentation de la population active. Pour avoir des effets sur l’emploi, la croissance aurait du être de 1,5  % et non de 1,1 %. En 2016, l’amélioration de la croissance risque d’être trop faible pour véritablement aboutir à une décrue massive du chômage.

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