Baisse du chômage en janvier
Embellie ou gestion administrative de l’emploi
Le nombre de demandeurs d’emploi, catégorie A, a diminué, en
France, de 19 100 au mois de janvier, soit un recul de 0,5 % par rapport
au mois de décembre. Il s’élevait, à la fin du mois dernier, à 3 481 600.
La hausse sur un an atteint néanmoins 4,8 %.
Le nombre de demandeurs d’emploi, catégories A, B, C,
atteint 5 232 100 et est
encore en hausse au mois de janvier, + 0,3 %. La hausse sur un an est de 6,2 %.
Les facteurs favorables à la création de l’emploi
Le marché de l’emploi commence à bénéficier de l’alignement
d’un certain nombre de planètes, baisse du cours du pétrole, dépréciation de l’euro,
annonce du plan de quantitative easing de la BCE, plan d’investissement de la
Commission européenne, reprise américaine, CICE et pacte de responsabilité… Néanmoins,
cet alignement a du avoir un effet modeste en janvier car il est encore trop
récent pour avoir été intégré dans les décisions des entreprises. Ce qui est
certain, c’est que les flux d’entrée ont diminué. Il y a eu 521 700 inscriptions à Pôle Emploi au mois dernier contre 532 600 au mois de décembre. Les sorties ont
également progressé, 500 400 contre 494 000.
Le marché de l’emploi a pu également bénéficier des
importants départs à la retraite qui interviennent traditionnellement en fin d’année.
Cette amélioration de l’emploi peut apparaître surprenante
au regard du moral des entrepreneurs qui reste très dégradé.
Des chiffres à relativiser surtout pour les sorties
En effet, les reprises d’emploi déclarés ne représentent que
19 % des sorties du Pôle Emploi quand les cessations d’inscription pour défaut
d’actualisation pèsent 43,3 %. Les radiations administratives s’élèvent à 10 %.
Ces deux derniers cas sont en hausse par rapport au mois précédent.
De nombreux points noirs demeurent. Outre que le chômage
toutes catégories confondues augmentent, le nombre des demandeurs d’emploi
inscrits depuis plus d’un an (catégories A, B, C) augmente, en janvier de 0,7 %.
L’ancienneté est désormais de 542 jours en progression de 3 jours. Sur un mois.
Des inégalités géographiques persistantes
La situation de l’emploi au niveau des régions continue à se
dégrader en Corse qui enregistre une croissance du nombre de chômeurs
(catégorie A) de 12 % sur un an. Suivent loin derrière, les Pays de la Loire
avec une hausse de 6,5 %, l’Aquitaine avec une hausse de 6 % et
Champagne-Ardenne avec 5,8 %. La Corse aurait certainement besoin d’un plan de
soutien spécifique au regard de la détérioration de son marché du travail.
Demain
L’INSEE ne tablait pas sur une amélioration du marché de l’emploi
avant la fin de l’année 2015. Nous considérons que les effets cumulés des
différents chocs positifs dont bénéficient l’économie ainsi que les nombreux
départs à la retraite pourraient amener une amélioration plus rapide qui
pourrait se manifester au cours du deuxième trimestre. La dépréciation de l’euro
et la baisse du cours du pétrole devrait générer un surcroît de croissance de
0,6 à 0,8 point. Par ailleurs, le pacte de responsabilité et le CICE porte
également sur près d’un point du PIB. Il y a donc matière à générer un surcroît
d’emplois.
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