L'OCDE a présenté ses dernières prévisions. L'organisation internationale est moins pessimiste mais demande à la zone euro de prendre des mesures de relance afin d'endiguer les facteurs déflationnistes.
« Les risques financiers restent élevés et pourraient accentuer la volatilité des marchés dans les temps à venir. La zone euro est confrontée à un risque grandissant de stagnation. Les pays doivent employer tous les instruments dont ils disposent en matière de politique monétaire, de politique budgétaire et de réformes structurelles pour remédier à ces risques et soutenir la croissance », a déclaré le secrétaire général de l'OCDE M. Gurría.
Selon l'OCDE, la croissance du PIB mondial devrait s'établir à 3,3 % en 2014, avant de se hisser à 3,7 % en 2015 puis à 3,9 % en 2016.
Ce rythme est modeste comparé à celui observé avant la crise, un peu en deçà de la moyenne de longue période et légèrement inférieur à nos prévisions de septembre.
La reprise reste vigoureuse aux États-Unis qui devraient enregistrer une croissance de 2,2 % en 2014 et de l'ordre de 3 % en 2015 et 2016.
Dans la zone euro, la croissance devrait se redresser lentement, pour passer de 0,8 % en 2014 à 1,1 % en 2015, puis 1,7 % en 2016.
Au Japon, l'expansion économique continuera de subir le contrecoup des hausses de la taxe sur la consommation, et son rythme devrait être de 0,9 % en 2014, de 1,1 % en 2015 et de 0,8 % en 2016.
Les grandes économies émergentes devraient également afficher des résultats divergents au cours des années à venir. La Chine est en train de rééquilibrer son économie tout en s'efforçant de piloter son ralentissement pour revenir à des taux de croissance plus viables, et devrait enregistrer une expansion de l'ordre de 7 % au cours de la période 2015 16, légèrement en deçà des 7,4 % prévus en 2014.
En Inde, la croissance se renforcera parallèlement au redressement de l'investissement, passant d'un taux de 5,4 % en 2014 à 6,4 % en 2015, puis 6,6 % en 2016.
Au Brésil, le taux de croissance économique s'est effondré et il ne devrait être que de 0,3 % en 2014, avant de se redresser à 1,5 % en 2015 puis 2 % en 2016.
Mise à mal par la baisse des cours du pétrole et le fléchissement des échanges, l'économie russe enregistrera une croissance de 0,7 % seulement cette année, qui devrait tomber à zéro en 2015 avant de remonter à 2 % en 2016.
Le resserrement de la politique monétaire aux États-Unis pourrait déboucher sur une instabilité des marchés de capitaux pour les économies de marché émergentes. Les niveaux élevés d'endettement dans certains pays avancés et émergents après la crise suscitent également des craintes concernant la stabilité financière.
Par ailleurs, la possibilité que le ralentissement de la croissance de la production potentielle constaté depuis la crise se traduise par une croissance tendancielle encore plus modeste qu'on ne l'anticipe aujourd'hui constitue également un risque de poids.
L'OCDE recommande que les autorités monétaires continuent de soutenir la demande dans toutes les grandes économies avancées.
Aux États-Unis, la poursuite de la croissance et l'apparition de tensions sur les marchés du travail devraient permettre à la Réserve fédérale de commencer à relever ses taux directeurs à partir de la mi-2015. La Banque du Japon, en revanche, devrait poursuivre sa politique d'assouplissement quantitatif jusqu'à ce que son objectif d'inflation soit durablement atteint.
Dans la zone euro, l'inflation étant nettement en deçà de l'objectif visé et évoluant à la baisse, la Banque centrale européenne (BCE) devrait renforcer sa politique de relance monétaire – en allant même au-delà des mesures déjà annoncées – dans le prolongement des initiatives positives adoptées jusqu'ici.
Compte tenu des progrès sensibles déjà accomplis en termes d'amélioration de la situation budgétaire de nombreuses économies avancées, une nette réduction du rythme de l'assainissement des finances publiques se justifie dans bien des cas, notamment aux États Unis et dans la zone euro. Il faudrait utiliser toutes les marges de manœuvre offertes par les règles budgétaires de l'UE pour éviter des effets négatifs sur la demande et laisser jouer pleinement les stabilisateurs automatiques. Au Japon, l'assainissement des finances publiques devrait se poursuivre régulièrement.
Des réformes structurelles ambitieuses complétant les mesures macroéconomiques peuvent stimuler la croissance dans les pays avancés comme dans les économies émergentes.
Dans cette optique, les pays du G20 doivent présenter au sommet de Brisbane des stratégies nationales de croissance qui pourraient collectivement accroître de 2 % environ le PIB du Groupe des Vingt d'ici à 2018 par rapport à 2013.
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