La France a obtenu deux ans pour respecter le cadre européen des 3 % de PIB de déficit public. Il est possible de gloser sur la valeur de ce taux qui serait un peu du au hasard des négociations. Ce qui compte, c’est de mettre un terme à la glissade des déficits et à l’emballement de la dette public. Le retour au seuil des 3 % n’est qu’une étape nécessaire mais pas suffisante. La France doit en terminer à deux générations de déficits. Le déficit devrait flirter avec les 4 % cette année et être de 4,2 % en 2014. La dette qui était de 90 % en 2012 devrait atteindre 94 % en 2013 et 96 % en 2014.
Dans ce retour à l’équilibre, la France part avec de sérieux handicaps avec un montant de dépenses publiques excessif, 56,6 % du PIB soit 11 points de plus que l’Allemagne et près de 7 points au-dessus de la moyenne de la zone euro. Le niveau des prélèvements obligatoires, 45 % du PIB, ne laissent que peu de marges de manœuvre surtout que le PIB devrait reculer de 0,1 % cette année.
La France a choisi que ce soit avec des gouvernements de droite ou de gauche de jouer sur les impôts pour tenter de réduire son déficit. Or, il a été prouvé que les plans d’assainissements sont plus efficaces et plus pérennes quand ils reposent sur des réductions de dépenses. Or, du fait de la nature des dépenses publiques, les Gouvernements n’ont guère de choix que de réduire les dépenses sociales ou les dépenses liées à la fonction publique. Les retraites sont dans le viseur des pouvoirs publics en raison de leur forte progression mais aussi par le caractère relativement indolore des ajustements. Les mesures visent à réduire les futures pensions ou à retarder l’âge de départ à la retraite. Certes, en instituant une taxe de 0,3 % sur les pensions et en acceptant le principe d’une désindexation partielle, une nouvelle période s’ouvre.
Sur la santé, la généralisation des complémentaires prévue par l’accord national interprofessionnel du 11 janvier dernier pourrait également déboucher sur une remise en cause de la répartition actuelle des dépenses de santé. Afin de réduire le déficit de l’assurance-maladie, le Gouvernement pourrait être tenté de transférer une partie des charges sur les complémentaires.
Pour les dépenses liées au logement, peu d’évolutions sont à attendre car le logement social procure tout à la fois des votes captifs pour les élus de gauche et des emplois dans le cadre des offices d’HLM à de nombreux militants.
En ce qui concerne la fonction publique, la même situation prévaut. Tout pouvoir de gauche et encore moins de droite, peut prendre le risque de mener une guerre contre la fonction publique. De même, avec l’échec du référendum en Alsace et du fait que le PS est devenu au fil des élections, le parti dominant au sein des collectivités locales, la fusion des institutions locales devrait être reportée pour plusieurs années.
L’Europe pourrait ne pas se contenter des belles incantations françaises et réclamer de réelles réformes de structures. A défaut, le Gouvernement pourrait opter une nouvelle fois pour la solution fiscale avec comme principal danger de tuer un peu plus l’économie et la croissance.
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