vendredi 2 décembre 2011

La longue marche vers le fédéralisme monétaire


L'euro n'est pas encore doté d'un gouvernement. Les pays membres de la zone euro sont réticents face aux transferts de souveraineté qui seraient nécessaire pour donner une tête à l'Union monétaire. Les Etats européens se sont construits de manière négative par la guerre les uns contre les autres et par le budget. Le contrôle du budget et des impôts est la base des Etats démocratiques modernes. Renoncer à l'indépendance budgétaire constitue un changement, une rupture que même la crise actuelle ne suffit pas à justifier.

La chancelière Angela Merkel a, dans son intervention du 2 décembre, souligné que le Parlement allemand n'avait pas vocation à perdre ses pouvoirs budgétaires. Elle a ainsi déclaré que "la Commission et les tribunaux européens doivent jouer un plus grand rôle, sans que le Parlement allemand ne perde la maîtrise du budget" La chancelière souhaite développer un contrôle juridictionnel et pouvoir traduire devant la Cour européenne de justice (CEJ) les pays qui enfreignent de manière répétée les règles du Pacte de stabilité.

En complément et en accord avec Nicolas Sarkozy, l'Allemagne est favorable à l'adoption au sein de la zone euro de la «règle d'or» qui s'accompagnerait au niveau européen de sanctions automatiques en cas de non respect des normes. La chancelière a également proposé la création d'un poste de Commissaire européen préposé au maintien de la stabilité de la monnaie. Ce commissaire aurait comme mission de veiller à la mise en œuvre de mesures d'austérité en cas d'aide financière accordée au niveau communautaire.

La chancelière n'a pas condamné les interventions de la BCE qui néanmoins selon elle n'a pas à jouer le même rôle que la Federal Reserve Bank (Fed) américaine. Elle a mentionné que la BCE pourra continuer de racheter des obligations de pays de l'eurozone surendettés sur le marché secondaire.

Le convergence franco-allemande s'effectue pas à pas. La chancelière ne souhaite pas signer de chèque en blanc. L'Allemagne qui a du gérer le départ des troupes soviétiques après 1991 en payant la Russie, qui a du gérer la réunification par d'importants transferts financiers ne souhaitent pas faire de même au profit des Etats d'Europe du sud.

L'Allemagne pose un principe clair, que les Etats endettés commencent à agir, l'Allemagne étudiera après et sur preuves si elle peut les aider. Elle veut éviter tout automatisme. Elle souhaite instituer un contrôle par la norme . La faiblesse du plan est l'absence de mesures de corrections en cas de choc asynchrone. La chancelière considère que les évolutions des Etats membres sont de la responsabilité des gouvernements des Etats membres.

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