Avec une dette publique de 83 % du PIB, un déficit public de 7,5 % du PIB, la France n'est pas sur le papier en meilleure état de forme que l'Espagne, l'Irlande ou le Portugal. Or, l'écart de taux avec l'Allemagne demaure faible même s'il a eu tendance à remonter ces derniers mois (0,4 point).
Notre salut repose pour le moment sur trois grands facteurs :
1. Notre pays dispose d'une économie plus diversifiée que les pays actuellement attaqués
2. Le taux d'endettement des ménages est faible et leur taux d'épargne élevé, autour de 16 % du revenu disponible brut. Cett capacité d'épargne constitue la contrepartie du passif public.
3. Les Français sont taxables. Même si le niveau desprélèvements obligatoires est élevé, 43 % du PIB, il est considéré que l'Etat peut très rapidement et avec un bon retour prélevé plus à la différence de certais Etats comme la Grèce dont les fuites fiscales compliquent la mise en place d'un plan d'assainissement.
4. la duration des emprunts français est plutôt longue à la différence de l'Espagne.
5. Le système bancaire très administré n'est pas menacé de faillite. Les grandes banques françaises font payer leurs services à leurs clients et ont la tradition de s'exposer qu'avec parcimonie aux risques.
Evidemment, ces atouts ne permettent pas de s'affranchir de tout assainissement car il faut le souligner que la France a acheté depuis des années sa croissance en s'endettant. Or, le taux de croissance de la France est faible, 1,7 % cette année ; autour de 1,6 % l'année prochaine tout comme ses gains de productivité. Du fait de l'augmentation de sa population à la différence de l'Allemagne, le PIB par habitant risque de continuer de reculer aboutissant à un appauvrissement des Français.
La crise des dettes souveraines doit être l'occasion d'arrêter la fuite en avant engagée depuis le premier choc pétrolier, c'est à dire de financer de plus en plus de dépenses de fonctionnement et de dépenses sociales par l'emprunt.
Les stimulis budgétaires n'ont pas réussi à relancer l'économie mais ont débouché sur un surendettement public qui aujourd'hui menace l'ensemble des contribuables et l'économie.
Les investisseurs qui réclament des primes de risques sur les pays en surendettement agissent de manière rationnelle.Ils ne veulent pas perdre leurs capitaux et demandent des sécurités obligeant les Etats à redevenir vertueux.
Après des décennies de laisser-aller qui ont tenté de faire croire qu'il suffisait de renvoyer à après-demain le réglement des problèmes pour les effacer, il est rassurant de revenir à un ordre comptable plus équlibré.
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