Le 1er janvier 2011, l’Estonie deviendra le 17ème pays à adhérer à la zone euro qui compte déjà plus de 322 millions d’habitants. Au moment même où certains doutent de la pérennité de la monnaie unique, l’adhésion du pays le plus septentrional de l’Union européenne est de bon augure pour l’année 2011. C’est avant tout un beau symbole. Avec son adhésion à la monnaie unique, l’Estonie souligne son attachement à l’Europe et veut démontrer que la période d’occupation soviétique est bien derrière elle. Depuis la restauration de son indépendance en 1991, l’Estonie a gravi toutes les marches avec succès, adhésion à l’OTAN le 29 mars 2004, adhésion à l’Union européenne le 1er mai 2004.
L’Estonie ne sera pas la Grèce de demain du moins en ce qui concerne la situation de ses finances publiques. En effet, le déficit public a été, en pleine crise, de 1,7 % du PIB et la dette publique en 2009 n’était que de 7,2 % du PIB. A la différence de la Lituanie qui n’a pas pu en 2007 intégré l’euro du fait d’une trop forte inflation, l’Estonie en jouant un rôle d’atelier du Nord a réussi son examen de passage. Certes, ce pays a été affecté durement par la crise avec une contraction de son PIB de 14 % et une envolée de son taux de chômage qui est passé de 4 à 14 %. Le retour de la croissance est, en revanche, comme en Allemagne assez rapide avec un espoir légitime de retrouver dès 2011 un taux supérieur à 4 %. Il faut souligner que de 2000 à 2007, ce pays enregistrait des taux de croissance annuels de plus de 8 %.
Pour l’Estonie, le passage à l’euro est un symbole politique fort mais aussi une volonté de s’arrimer commercialement au continent. L’Estonie dépend en partie de ses exportations en particulier dans les domaines des logiciels, de la machine outil, des équipements téléphoniques, électriques et électroniques. Les logiciels « Skype » et « Kazaa » sont estoniens. L’Estonie qui refuse de se considérer comme un pays balte souhaite s’intégrer plus fortement dans la zone économique d’Europe du Nord avec la Finlande, la Suède et l’Allemagne.
Depuis 1992, la couronne estonienne était liée au mark puis à compter du 1er janvier 1999 à l’euro. L’adhésion permet de supprimer tout risque de changes pour un pays dont les crédits et les échanges sont effectués majoritairement en euros.
L’intégration de l’Estonie démontre que la monnaie unique demeure attractive et est une source de croissance et non l’inverse.
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