Face à une crise, la tentation du regard vers l'arrière est de règle. La crise de 2008 ne serait que la réédition de la crise de 1929. Pour en sortir, il suffit d'appliquer les mêmes solutions. C'est au nom de ce principe bien connu que l'on prépare la future guerre avec les armes et la stratégie de la précédente. Or, à chaque fois, ce sont ceux qui sorti des chemins battus qui ont gagné.
Le parallélisme avec la crise de 1929 est aujourd'hui mis en avant du fait de la spéculation financière qui a prévalu depuis 2001 et par la crise immobilière et bancaire qui en a résulté.
Néanmoins, il ne faut pas oublier le contexte. 1929 a été précédé d'une période de rattrapage avec la première guerre mondiale et le désarmement qui l'a suivi. Les destructions, les pertes humaines accrues par la grippe espagnole ont débouché sir une soif d'oublier ce lourd passé. Une frénésie économique a marqué les années vingt d'autant plus que les alliés ont adopté des mesures pour alléger le fardeau du remboursement allemand au titre de la dette de guerre. Les années vingt ont été qualifié d'années folles.
La crise de 1929 est une crise très centrée sur les Etats-Unis et sur l'Allemagne qui avait contracté le virus de l'inflation. La crise ne s'est répandu à l'Europe que progressivement. La France a été touchée tardivement, au départ de manière moins brutale mais in fine de mainière plus lourde d'autant plus que la plaie démographique ne s'était pas refermée. La France enregistrait une perte nette en matière de population.
La crise de 1929 a été amplifiée par la volonté des gouvernements notamment français de maintenir la parité de change de l'or au prix d'une perte de compétitivité des produits à l'exportation. Le système de changes flottants en vigueur depuis 1976 a complètement changé la donne.
L'économie mondiale en 1929 se limitait aux Etats-Unis, A Royaume-Uni, à l'Allemagne, à la France et à l'Italie. Les pays européens tentaient de vivre en autarcie avec leur empire. L'Italie avec l'arrivée de Mussolini en 1922 opte pour le protectionnisme. Aujourd'hui, le taux d'ouverture de l'économie française est de 33 % trois à quatre fois supérieur à ce qu'il était alors. Aujourd'hui, l'économie mondiale s'étend à l'Asie, à l'Europe de l'Est, à la Russie, à l'Amérique latine....
Autre point de dissemblance, la vitesse de circulation de l'information. L'information en directe et la surréactivité par émotivité des marchés compliquent la donne.
Enfin, il faut prendre en compte le développement des systèmes d'intervention publique. Dans les pays occidentaux, les pouvoirs publics collectent entre 35 et 50 % du PIB quand dans les années vingt le taux tournait autour de 25 %.
L'emballement financier des huit dernières années est surtout le produit de l'argent pas cher. Il faut revenir à des taux d'intérêt plus en phase avec le taux de croissance potentiel.
La durée de la crise japonaise devrait attirer notre attention. Le maintien de taux d'intérêt négatifs n'a pas permis de relancer l'économie. La sortie de la crise passera par les gains de productivité et par une refondation de l'offre.
Depuis huit ans, l'économie mondiale a été droguée par les taux d'intérêt faibles et les gains procurés par les importations à bas coûts des pays émergents. La destructuration de l'offre à l'échelle mondiale ainsi que la multiplication des déséquilibres financiers et commerciaux ne pourront pas être corrigées par la fameuse régulation appelée par tous.
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