G 20 en vain ?
Le sommet des chefs d’Etat des plus grandes puissances économiques est une idée française, celle de Valéry Giscard d’Estaing qui souhait, de manière informelle, établir un échange de vues afin de répondre à la crise pétrolière de 1973. Ainsi, à Rambouillet, les chefs d’Etat ou de Gouvernement des Etats-Unis, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, du Japon et de la France se réunissent. EN 1976, l’Italie et le Canada intègreront ce club informel. Au-delà de la puissance économique, le G7 a pour caractéristique de rassembler des pays démocratiques. Après la chute de Berlin et de l’URSS, il s’est ouvert, avec difficulté, par ailleurs, à la Russie. L’émergence de nouvelles puissances économiques pose le problème de sa représentativité. La Chine est, en effet, plus puissant qu’un grand nombre des pays membres du G8.
Il faut souligner que les Démocraties ne mettent plus leurs idéaux en avant. La mondialisation et la crise ont eu pour conséquences d’imposer de fait une relativité des valeurs. Les pays autocratiques comme la Chine ou la Russie sont considérés comme des partenaires comme les autres ; tout comme les monarchies du Golfe. Le retour aux valeurs diplomatiques du XIXème siècle semble s’effectuer de manière implicite. Chacun est maître chez soi tout en appartenant à un large ensemble économique. La Tchétchénie ou la Géorgie ne sont plus au cœur de l’actualité tout comme la Mongolie. Les droits de l’homme dans les pays du Golfe n’intéressent personne. L’Occident est entrain d’abandonner ses valeurs messianiques afin de sauver son économie.
Le G 20 (Etats-Unis, Canada, Japon, Russie, Grande-Bretagne, France, Allemagne, Italie, l'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l'Inde, l'Indonésie, le Mexique et la Turquie) du 14 et 15 novembre 2008 ne révolutionne pas le système économique. Tel n’était pas son objectif de toute façon. Les conclusions du sommet prévoient une plus grande coordination et une refonte à venir des instances de régulation. Ainsi, Les chefs d’Etat du G20 ont décidé de «prendre toutes les mesures supplémentaires nécessaires», pour assurer la liquidité des marchés et pour favoriser la consommation. Les Etats-Unis se sont opposés à tout interventionnisme du fait des engagements déjà pris et du montant de leur déficit budgétaire, 1.000 milliards de dollars (793,7 milliards d'euros) pour 2008. D'ici au 31 mars 2009 un «collège de superviseurs» comprenant tous les principaux régulateurs de la finance dans le monde sera mis en place. Les vingt pays ont également décidé de réguler plus fortement les produits financiers dérivés des crédits, et notamment des «credit default swaps» (CDS), des contrats d'assurance entre banques et entreprises contre le risque de défaut d'un tiers. Les responsables du G20 ont pris l’initiative de modifier la composition du Forum sur la stabilité financière rassemblant les représentants des gouvernements, des banques centrales et des agences de régulation de différents pays pour chercher des moyens d'améliorer la régulation financière, groupe créé à la suite de la crise de change asiatique de 1997-98. Dans le même esprit, il a été convenu de réformer le FMI. Ses pouvoirs et ses moyens seront accrus. Les vingt se sont engagés contre tout retour au protectionnisme et ont décidé de favoriser la conclusion d’un accord pour le cycle de Doha qui est depuis des mois en panne. Enfin, les dirigeants du G 20 doivent se réunir d'ici au 30 avril 2009.
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