Toute chose étant
égale par ailleurs, la croissance mondiale est sous contraintes
Ces quinze dernières années, la Chine et plus globalement
les pays émergents ont porté la croissance de l’économie mondiale. Le
ralentissement de la Chine, la récession au Brésil et en Russie ne peuvent que
peser sur l’activité. La croissance mondiale éprouve désormais les pires
difficultés à franchir la barre des 3 %.
Plusieurs facteurs
structurels jouent en défaveur d’une progression de la croissance.
La tertiarisation croissante de l’économie constitue
indéniablement un frein. Les services génèrent moins de gains de productivité
que l’industrie. Le développement des services, au sein des pays émergents et
en premier lieu en Chine, nécessite la mise en place d’infrastructures (réseaux de distribution). Par ailleurs, les
augmentations des coûts provoquées par l’augmentation des salaires et de la
couverture sociale ont amoindri la compétitivité de la Chine.
Cette érosion de la croissance est également imputable au
vieillissement de la population mondiale. La planète comptera, en 2030, un
milliard de personnes de plus de 65 ans contre 500 millions aujourd’hui. Il est
communément admis que le vieillissement de la population est synonyme de
moindre gains de productivité et de moindres prises de risque
Nous assistons à une déformation du partage des revenus au
niveau mondial au détriment des salariés, un phénomène générateur d’une perte
de croissance de la consommation.
Le désendettement ne contribue pas positivement à
l’activité. La forte progression des dettes publiques et privées dans les
années 90 et 2000 peut être assimilée à l’achat de croissance à crédit. Or, cet
investissement se révèle moins rentable que prévu. Le surcroit de croissance
n’est pas au rendez-vous car les crédits ont plus servi à financer des frais de
fonctionnement qu’à préparer l’avenir. Cet endettement s’accompagne ou est la
conséquence d’un excès d’épargne provoqué par des excédents commerciaux sans
précédent et par des transferts financiers de pays à fortes capacités de
consommation au profit de pays à faibles capacités de consommation. Le taux
d’épargne mondiale est passé de 27 % du PIB en 2000 à 31 % du PIB en 2015. De
plus, le désendettement actuel accentue ce phénomène. .
La crise financière de 2008 et la réplique de 2011 en Europe
ont, enfin, accentué l’aversion aux risques. Or, sans prise de risque il n’y a
pas de croissance. Il y a aujourd’hui une tendance lourde soit à réduire le
risque, soit à le déporter sur les maillons en bout de chaîne (ubérisation de
l’économie, sous-traitance, auto-entrepreneurs….).
Ces facteurs ont donc tendance de réduire la croissance
potentielle. Les faibles gains de productivité, générés par la révolution du digitale
et des réseaux constituent, par ailleurs, un élément à prendre en compte. On
voit des objets connectés et du big data partout sauf dans les statistiques
économiques pour paraphraser Robert Solow (Prix Nobel d’Economie.)
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