La Banque
Centrale Européenne a décidé, le jeudi 10 mars, d’abaisser de 0,05 à 0 %
son taux directeur. Cette mise à zéro du principal taux de la BCE était
attendue mais n’en constitue pas moins la preuve que la situation demeure
déflationniste. Les établissements bancaires pourront emprunter gratuitement
auprès de l’institution monétaire. Le taux d’escompte, passe pour sa part de
0,30 % à 0,25 %. Le taux de dépôt, baisse encore de 10 points de base
pour s’établir à-0,40 %. Cela coute de plus en plus de laisser dormir son
argent au sein de la Banque centrale même si certains économistes pensaient que
ce taux pourrait être abaissé à -0,5 %.
Mario
Draghi a indiqué que cette période exceptionnelle de taux bas pourrait durer longtemps
et se poursuivre au-delà du programme de rachat d’actifs qui devrait durer jusqu’à
mars 2017.
Ces
décisions font suite à la révision à la baisse des prévisions d’inflation par La
Banque centrale européenne. La BCE a ramené sa prévision pour 2016 de 1 %
à 0,1 %. Pour 2017, la BCE espère une inflation de 1,3 % en 2017 contre
1,6 % auparavant et 1,6 % en 2018. Le retour au taux cible de 2 % s’éloigne
un peu plus. Par ailleurs, la BCE considère que le taux de croissance ne serait
que de 1,4 % en 2016, de 1,7 % en 2017 et de 1,8% en 2018.
En ce qui
concerne le programme de rachat d’obligations, la BCE a décidé de porter son enveloppe
mensuelle passe de 60 à 80 milliards d’euros par mois. En outre, la banque centrale agira directement sur le
marché du crédit aux entreprises, à compter du mois d’avril, en rendant
éligibles les obligations émises par des sociétés de bonne qualité (catégorie
« investissement ») à son programme. La BCE a porté la limite de rachat d’une
même souche d’obligations de 33 % du nombre de titres émis à 50 %,
mais seulement pour les titres émis par les organisations internationales et
les banques de développement supra-gouvernementales. De nouveaux programmes de
refinancement long terme (TLTRO) seront proposés aux banques, pour une durée de
4 ans au taux de refinancement, soit 0 %. Si le volume des prêts d’une banque
est supérieure à un certain niveau, celle-ci pourra bénéficier de taux
négatifs, jusqu’à -0,40 % afin de l’encourager à poursuivre sa politique de
crédits.
La BCE a
donc sortir l’armement lourd pour contrer les tentations déflationnistes. Ces
annonces prouvent que la sortie de la période de taux bas n’est pas pour demain
ce qui ne sera pas conséquence sur la rémunération des épargnants. En outre, pour
le moment, cette politique qui modifie en profondeur les canons de la rémunération
des actifs ne se traduit pas par une reprise forte des crédits. Les agents non
financiers profitent de ces taux pour renégocier leurs prêts et non pour accroître
leur endettement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire