dimanche 6 mars 2016

La France et son industrie, un divorce consommé ?


La France, toujours en indélicatesse avec son industrie

La France est un pays de services qui a eu une industrie. Les services représentent désormais près de 80 % du PIB quand l’industrie pèse 12 %, le reste étant partagé par l’agriculture et la construction. La production manufacturière française reste en retrait par rapport à son niveau de 2008 (-15 %).

La France a perdu 2 millions d’emplois industriels en 30 ans. Ils sont passés de 28 à 12 % de l’emploi total. Tous les pays occidentaux ont connu des baisses comparables de leur emploi industriel. Ainsi, il a reculé de 15 points en Allemagne et aux États-Unis et de 16 points au Japon. L’emploi industriel ne représente que 10 % des emplois aux États-Unis et au Royaume-Uni, 17 % au Japon et 19 % en Italie. Ce poids demeure important en Allemagne (21 %).

Ce processus ne semble pas s’arrêter en France. 44 usines ont fermé en 2015. Ce nombre est néanmoins en baisse. Il était de 54 en 2014 et de 140 en 2013. Depuis 2009, 6 % des sites industriels de plus de 10 salariés ont fermé. En 2015, 8 900 emplois industriels ont été perdus contre 14 160 en 2014.
  

Malgré un contexte extrêmement favorable, l’industrie française n’a pas réussi à mettre un terme à son déclin. La chute des prix du pétrole, la dépréciation de l’euro et les faibles taux d’intérêt n’ont pas suffi. La baisse de l’investissement et la très forte dégradation des marges, enregistrées ces dernières années, ont pesé bien plus lourd. Si l’investissement dans le secteur industriel a augmenté en 2015, cette hausse est bien trop récente et trop faible, +2 %, pour mettre un terme au processus de désindustrialisation.


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